L'électron Page 1
L'ELECTRON
Ce chapitre décrit succinctement la constitution de la matière, et présente ce sympathique animal qu'est
l'électron, ainsi que son comportement dans les semi-conducteurs.
L'ATOME
Chaque parcelle de matière, quelle que soit son apparence (solide, liquide, gaz), est constituée d'atomes,
dont la taille est de l'ordre de l'angström (noté Å, 1 angström = 10-10 mètres = 0,000 000 000 1 mètre).
L'atome est lui-même constitué :
• d'un noyau, environ 10 000 fois plus petit que l'atome lui-même (si un atome avait la taille d'une maison, son
noyau aurait celle d’une tête d'épingle), constitué :
− de protons : particules chargées électriquement (positives). Le nombre de protons définit la nature
de l'atome, c'est-à-dire l'élément chimique. Par exemple, un atome ayant 1 proton est un atome
d'hydrogène, 6 protons un atome de carbone, 8 protons un atome d'oxygène, etc… (se reporter au
tableau de Mendéleïev, souvent visible dans les dictionnaires au mot "élément" et dans toutes les
salles de cours de chimie, pour une description plus exhaustive). Pour ce qui va nous intéresser
plus tard, un noyau à 14 protons est un noyau de silicium, un noyau à 5 protons est un noyau de
bore, un noyau à 15 protons est un noyau de phosphore.
− de neutrons : particules sans charge électrique, de masse voisine de celle du proton. Les neutrons
participent à la cohésion du noyau : ils « collent » entre eux les protons qui ont tendance à se
repousser entre eux (puisque tous de même charge positive - de la même manière que les pôles
nord et sud des aimants, les charges de même signe se repoussent, les charges de signes opposés
s'attirent). Leur nombre définit l'isotope de l’élément chimique, et influe notamment sur la stabilité
du noyau (le fait qu'il soit radioactif ou non, et de quelle manière). Par exemple, un atome de
carbone comprenant 6 neutrons est un isotope du carbone (dit « carbone 12 » = 6 protons + 6
neutrons), celui en ayant 8 est un autre isotope du carbone (radioactif, celui-là : dit « carbone 14 »
= 6 protons + 8 neutrons, dont on utilise la radioactivité pour dater les fossiles). Ne cherchant
guère à concevoir des ordinateurs radioactifs (bien que les écrans cathodiques émettent des
rayons X !), les isotopes ne nous intéresseront pas par la suite.
Le plus petit noyau naturel est l'hydrogène (1 proton, pas de neutron), le plus lourd est l'uranium (92
protons, 146 neutrons).
• d'un nuage d'électrons tournant autour du noyau, qui donne sa "taille" à l'atome. Si l'électron est 2000 fois
plus léger que le proton, il a cependant la même charge électrique que celui-ci, sauf qu'elle est négative. Vu
que l'atome dans son ensemble est électriquement neutre, il en découle qu'il y a autant d'électrons que de
protons.
Les électrons se répartissent sur plusieurs couches successives, en commençant par la plus profonde (ce sont
les électrons les plus « proches » du noyau, donc les plus fortement liés à celui-ci par l’attirance des charges
positives et négatives) pour terminer par la plus superficielle : ce sont les électrons les plus « éloignés » du
noyau, donc les moins fortement liés à celui-ci, donc ceux qui intéragissent avec l’extérieur. En
conséquence, c’est cette couche, seule « visible » depuis l’extérieur de l’atome, qui définit les propriétés
chimiques de l'élément (c'est-à-dire le comportement de l'atome avec ses voisins). Nous allons donc en
rechercher la constitution. Pour le silicium, le bore et le phosphore (au hasard !), étant donné le faible
nombre d'électrons constituant leurs nuages, il suffit de nous intéresser qu'aux trois premières couches (les
autres sont vides par manque de participants), lesquelles ont respectivement 2, 8 et 8 "places" (ces nombres
de places, issus de la théorie quantique, sont indépendants de l'élément considéré) :
− pour le silicium : le silicium a 14 protons, donc 14 électrons. La première couche étant remplie en
premier (2 places), il reste 12 électrons à placer, ce qui permet de remplir également la deuxième
couche (8 places). Il ne nous reste alors plus que 4 électrons à placer, qui prendront place sur la
troisième et dernière couche, y laissant également quatre places libres.
− pour le bore : le même raisonnement montre que la dernière couche (la deuxième dans ce cas) est
constituée de 3 électrons, et 5 places libres.
− pour le phosphore : le même raisonnement montre que la dernière couche (la troisième dans ce
cas) est constituée de 5 électrons, et 3 places libres.