OJ / séance du 7 mars 2012 VF
l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses), Membre du Conseil scientifique de l’Observatoire de
la qualité de l’air intérieur (OQAI)
La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments est devenue un sujet de préoccupation croissant à la fois pour les
pouvoirs publics, la communauté scientifique et médicale et nos concitoyens. La problématique « Bâtiment -
Santé » a émergé dans les années 70 alors que les politiques d’économie d’énergie recommandaient une
isolation plus importante des bâtiments. Les études, menées depuis, ont souligné l’importance du temps passé
dans des espaces clos et la spécificité de la pollution intérieure par rapport à l’extérieur. Celle-ci s’exprime en
particulier par la présence de certaines substances non observées à l’extérieur ou par des concentrations
nettement plus importantes à l’intérieur.
Les polluants de nature physique, chimique ou biologique, présents à des concentrations élevées dans les
environnements intérieurs, sont responsables d’effets variés sur la santé des occupants de ces bâtiments. Ces
effets peuvent aller de simples nuisances et gênes diverses (odeurs, irritations de la peau et des muqueuses
oculaires et respiratoires, maux de tête, …), jusqu’à des intoxications et pathologies respiratoires, infectieuses
ou allergiques, et au développement de certains cancers, de maladies respiratoires chroniques ou cardio-
vasculaires.
La qualité de l’air intérieur est le résultat des interactions complexes entre l’environnement extérieur, les locaux
par leurs produits de construction, de décoration et d’ameublement et les activités et comportements des
occupants (produits utilisés, tabagisme, équipements, chauffage, aération, ventilation,…).
La lutte contre la pollution intérieure nécessite d’une part de limiter autant que possible les sources de pollution
et d’autre part d’assurer un renouvellement de l’air des locaux par l’aération et la ventilation. Les systèmes
d’épuration ou de purification d’air peuvent apporter une aide complémentaire mais nécessitent l’étude de leur
efficacité autant que de leur innocuité.
Le LHVP a développé à Paris une cellule de conseil en santé et environnement intérieur, formé d’ingénieurs
hygiénistes, de techniciens de laboratoire et d’une Conseillère Médicale en Environnement Intérieur qui se
rendent gratuitement, sur prescription médicale, au domicile de patients atteints de maladies respiratoires pour
évaluer les sources d’allergènes et de polluants physico-chimiques dans leur logement. La visite consiste en un
audit du logement, pièce par pièce, selon un questionnaire précis (revêtements et matériaux utilisés, type de
chauffage, aération et ventilation, produits domestiques, environnement extérieur,…), suivi, si nécessaire, par
des prélèvements d’air et de poussières : allergènes, moisissures, micro-organismes, composés organiques
volatils, aldéhydes,…Un compte-rendu est fait au médecin pour l’aider dans son diagnostic et/ou traitement et
des conseils personnalisés permettent au patient de modifier son environnement et/ou ses habitudes de vie. La
cellule peut aussi orienter le patient vers le service technique de l’habitat pour une enquête de salubrité et vers
les services sociaux.
3.2 COMMUNICATION (10 min)
« Maîtrise du risque sanitaire lié aux virus et prions pour les médicaments dérivés du plasma »
Jean-Noël COLIN, Directeur des Affaires Pharmaceutiques - Pharmacien Responsable LFB Biomédicaments
La fabrication des médicaments dérivés du sang (MDS) requiert le poolage de plusieurs dizaines de milliers de
dons de plasma. L’incorporation d’un seul don contaminé par un agent pathogène pourrait altérer la totalité des
autres dons. La sécurité de ces médicaments vis-à-vis du risque viral repose, depuis près de 30 ans, sur le
contrôle des dons vis-à-vis des virus pathogènes majeurs (VIH, VHB, VHC), la circulation rapide des
informations d’hémovigilance et les étapes d’inactivation et/ou d’élimination virale, particulièrement efficaces
vis-à-vis des virus enveloppés que sont ces pathogènes majeurs. Pour ce qui concerne les virus non enveloppés,
dont le caractère pathogène est généralement moindre mais dont l'incidence est plus élevée (VHA, parvovirus
B19), le contrôle sérologique (recherche des anticorps) est inefficace et les étapes de sécurité virale plus limitées
compte tenu de leur résistance plus importante aux traitements d'inactivation.
Les progrès les plus significatifs de ces dix dernières années ont été marqués par le développement de la
filtration nanométrique (nanofiltration), permettant d’éliminer des particules virales de très petite taille,
indépendamment de leur résistance aux traitements physiques ou chimiques d'inactivation, et celui du dépistage
génomique viral (DGV). La généralisation du DGV aux cinq virus, VIH, VHB, VHC, VHA et B19, permet de
raccourcir de plusieurs semaines à quelques jours la fenêtre de détection des virus pathogènes majeurs et de
détecter les virus non enveloppés. Le risque transfusionnel résiduel est maintenant très faible, notamment en
France, 1 pour 1 million de dons pour l'ensemble des virus pathogènes majeurs. Un des bénéfices du DGV est
également de quantifier la charge virale potentiellement présente dans une poche ou un pool de plasma et de
vérifier que les étapes de sécurité virale sont suffisantes pour éliminer tout risque de transmission par les MDS.
Cependant, même avec des DGV performants, il existe toujours le risque d’apparition de nouveaux génotypes
(B19) ou de développement de génotypes rares (VHA), non détectés par les techniques en place, de
modification de l’épidémiologie de la zone de collecte (VHE, West Nile Virus), d’émergence de nouveaux virus