UN PLAN D’ACTION REGIONAL DU SMOC POUR LE BASSIN
DE LA MEDITERRANEE
Septembre 2006
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PREFACE
Le Système Mondial d’Observation du Climat (SMOC) a été créé en 1992 comme une initiative
conjointe de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM), du Programme des Nations-
Unies pour l’Environnement (PNUE), de la Commission Océanographique
Intergouvernementale (COI) de l’Organisation Economique, Sociale et Culturelle des Nations-
Unies (UNESCO) et du Conseil International pour la Science (ICSU). Les objectifs du SMOC
sont de fournir les données nécessaires au suivi du système climatique, la détection du
changement climatique et le suivi de la réponse, l’application au développement des économies
nationales et la recherche. Ces objectifs sont reflétés dans le Plan Décennal de Mise en œuvre
pour le Système Mondial des Systèmes d’Observation Terrestre (GEOSS). Le Plan Global de
la Mise en oeuvre du SMOC (GCOS--Global Climat Observation System) a été accepté comme
la composante climat du Plan du GEOSS. Le SMOC aborde le système climatique global, y
compris les processus atmosphérique, océanique, hydrologique, cryosphérique et terrestre et
les propriétés physiques, chimiques et biologiques. Le SMOC ne prend pas les observations ou
ne génère pas de produits de données. Mais il poursuit ces activités à travers des partenariats
avec les programmes de l’OMM, de la Veille Météorologique Mondiale et le Système
d’Observation Mondiale, le Système Mondial d’Observation Terrestre (SMOT) et le Système
Mondial d’Observation de l’Océan (SMOO). Quand il est pleinement mis en œuvre, le SMOC
fournira aux nations du monde un accès à des données climatiques de haute qualité et des
produits dérivés tels que les prévisions climatiques améliorées et les évaluations des risques du
climat. Ces informations seront à la base de la planification pour une adaptation aux variations
climatiques et au changement climatique et à l’atténuation des catastrophes climatiques, en
appuyant les efforts pour réaliser le développement durable.
La Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) représente
la réponse diplomatique de la communauté internationale à la nécessité de stabiliser les gaz à
effets de serre à des niveaux qui éviteront une interférence humaine dangereuse dans le
système climatique. L’Article 41 (g) de la Convention Cadre exige que toutes les parties:
«Encouragent et coopèrent dans l’observation systématique et l’élaboration d’archives
de données liées au système climatique»
En poursuivant cet engagement, la Conférence des Parties (CP), l’organe supérieur de la
Convention, a sponsorisé deux revues1 de l’adéquation des systèmes mondiaux d’observation
pour le climat. Ces revues mettent l’accent sur le besoin d’une couverture mondiale
d’observation pour les variables climatiques majeures et mettent en exergue un besoin pressant
d’inverser la dégradation des réseaux d’observation, en particulier dans les nations en voie de
développement. En réagissant à ces évaluations, la CP a invité le SMOC à initier un
Programme d’Atelier Régional afin d’identifier et d’évaluer les insuffisances en matière de
capacités de suivi du climat dans les diverses régions du globe et de proposer des actions
spécifiques pour remédier aux graves imperfections.
Le dixième atelier du SMOC a impliqué les pays du Bassin Méditerranéen et a été tenu à
Marrakech, Maroc du 22 au 24 novembre 2005. Le SMOC a organisé l’atelier en collaboration
avec le Service National de la Météorologie du Maroc. Le Fonds pour l’Environnement Mondial
et le Programme des Nations-Unies pour le Développement ont fourni le financement pour
l’atelier avec des contributions supplémentaires des Etats-Unis et de l’Espagne. Les participants
1 Rapport sur les capacités des systèmes mondiaux d’observation de climat, SMOC-48, octobre 1998. Le Second
Rapport sur les Capacités des Systèmes Mondiaux d’Observation de Climat en appui à la CCNUCC, SMOC-82, avril
2003.
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à cet atelier ont évalué les réseaux et les systèmes d’observation climatique dans le Bassin de
la Méditerranée et se sont accordés sur les questions cruciales qui devraient être abordées
dans un Plan d’Action Régional du SMOC. Une réunion de suivi pour préparer un projet de
Plan d’Action régional a été subséquemment tenue à Tunis du 16 au 18 mai 2006. En
conséquence, le Plan d’Action Régional du SMOC, présenté ici, représente un large consensus
sur les priorités régionales pour le Bassin Méditerranéen et sur les actions qui nécessitent d’être
abordées.
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RESUME EXECUTIF
La vision sous-tendant le programme SMOC est que toutes les nations et tous les
gouvernements auront facilement à leur disposition les données climatiques et informations y
afférentes dont ils avaient besoin pour gérer et s’adapter aux impacts liés aux variations et
changements climatiques. Le problème est que les programmes d’observation systématique du
climat dans certaines parties du Bassin Méditerranéen sont, en ce moment, inappropriés pour
permettre une évaluation, une quantification et une prévision fiables des conditions climatiques
et de leurs impacts. Les graves insuffisances dans ces programmes doivent être abordées
immédiatement, puisque la gestion ou l’adaptation aux impacts du climat et du changement du
climat est essentielle pour la réalisation du développement durable, la réduction de la pauvreté,
et la protection de la santé humaine dans cette région du globe. Le succès dans la poursuite de
ces derniers objectifs, il va de soi, aiderait dans la stabilisation des populations et contribuerait à
la réduction des pressions de la migration humaine dans la région méditerranéenne.
L’objectif général de ce Plan d’Action du SMOC est de remédier aux insuffisances des
programmes d’observation systématique du climat dans le Bassin Méditerranéen afin de
s’assurer que les informations qui en seront fournies, satisfont aux besoins des décideurs. Dans
la poursuite de cet objectif, le Plan d’Action:
- Identifie les besoins du SMOC et les besoins régionaux connexes pour des
observations systématiques du système climatique dans le Bassin Méditerranéen;
- Evalue le statut actuel des réseaux et programmes d’observation de la région par
rapports à ces besoins; et
- Propose des projets et formule des recommandations pour rectifier les lacunes et
insuffisances identifiées dans ces programmes d’observation.
En particulier, il propose les 16 projets ci-après résumés qui, pris ensemble, remédieront aux
faiblesses majeures des systèmes d’observation du climat dans le Bassin Méditerranéen. La
plupart de ces projets sont étroitement interconnectés du fait qu’ils fournissent des données ou
autres résultats qui aident à réaliser les objectifs des autres projets ou sont, au moins
partiellement, dépendants des données ou des résultats des autres projets. La mise en œuvre
de ces 16 projets ainsi que les recommandations dans ce Plan d’Action permettra les nations
méditerranéennes d’intégrer les considérations de la variabilité et du changement du climat
dans leurs programmes de développement. En même temps, elle assurera une contribution
régionale appropriée à l’effort mondial pour satisfaire aux défis présentés par le climat et le
changement climatique.
Projet N°1. Une coordination efficace des initiatives et des programmes SMOC dans la région
méditerranéenne facilitera la mise en oeuvre de tous les projets et recommandations du Plan
d’Action et aidera à soutenir le fonctionnement des réseaux et programmes cruciaux
d’observation. En conséquence, le Projet No. 1 (Annexe P-1), “Mettre en place un Mécanisme
de coopération du SMOC dans la Région Méditerranéenne (MedGCOS),” vise à s’assurer
que les exigences de la coordination sont abordées en une collaboration qui produira une
efficience et une efficacité optimales dans les activités de suivi systématique du climat.
Projet N°2. Les Modèles Climatiques Régionaux représentent les meilleurs outils disponibles
pour l’élaboration des futures scénarii climatiques qui sont nécessaires pour entreprendre des
évaluations régionales et nationales des impacts probables des variations et changements
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