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La cohésion de l’atome, des molécules, des édifices organisés est due à l’existence de différentes interactions. Lors de cette
activité, nous allons essayer de répondre à ces questions :
Quelles sont ces interactions fondamentales ? A quelle(s) échelle(s) prédominent-elles ?
La force de gravitation
Isaac Newton avait ainsi condensé sa théorie de la gravitation dans une équation permettant de prédire
de nombreux phénomènes : de la chute d’une pomme aux trajectoires des planètes. Cette équation a le
mérite d’être simple, et donc de connaître des solutions faciles. On sait qu’elle exprime que
deux corps s’attirent en proportion de leur masse et en proportion inverse du carré de la
distance qui les sépare. Mais on peut aussi lui faire dire bien d’autres choses… Car, derrière
la formule mathématique, se cache une image de l’Univers : celle de corps distribués dans l’espace et reliés
entre eux par des forces.
[…] Rien ni personne n’échappe à la gravité. Première des forces à avoir été mathématisée, elle est aussi la
force la plus faible dans la Nature : 1037 fois moins intense que la force électromagnétique par exemple.
Mais comme sa sœur, elle est de portée infinie : faisant aussi bien tomber les pommes à terre que tourner
la Lune autour de la Terre. […]
La force électromagnétique
L’électricité, par exemple, a révélé que ce modèle collait parfaitement à l’explication de l’interaction
entre deux charges électriques (loi de Coulomb). […] on ne tardera pas à découvrir des formes
d’interaction, différentes à la fois du formalisme de la gravitation et de l’électromagnétisme. Au
nombre de deux, elles ont été mises en évidence quand on s’est intéressé à l’intérieur du noyau des
atomes.
[…]Associée à la gravitation, elle façonne le monde à notre échelle la
plus commune. De la taille de l’Univers jusqu’à celle des planètes de l’homme en passant
par celle des planètes, tout est fixé par la combinaison de ces deux constantes
fondamentales, celle de structure fine et celle de structure gravitationnelle. La
première agit sur les charges électriques et se fait sentir dès les premières secondes
de l’Univers lorsque les noyaux légers sont fabriqués à partir de la soupe primordiale
de quarks, de protons, de neutrons et d’électrons.
L'interaction faible
Mais le schéma s’est encore compliqué… En effet, si notre planète Terre constitue un lieu
accueillant, elle le doit à la stabilité de la plupart des noyaux de ses atomes. Mais la vie qui s’y abrite
puise son énergie dans la lumière du soleil qui, elle, résulte de la désintégration de nombreux noyaux
(la radioactivité). Et ces réactions nucléaires ne sont explicables qu’avec l’aide d’un quatrième type
d’interaction : l’interaction « faible ».
[…] Si l’interaction faible atteint aussi bien le cœur des étoiles que celui des réacteurs,
c’est qu’elle est une force nucléaire. C’est-à-dire que, contrairement aux deux forces
précédentes, son action n’est que de courte portée ; elle est inférieure à 10 –17 m. Une des manifestations
est la radioactivité – qui est l’émission d’un électron en même temps que la transformation d’un neutron en
proton au sein d’un noyau. Elle fut découverte par Becquerel à la fin du XIXème siècle, au moment où les recherches sur
la radioactivité battaient leur plein.[…]
L'interaction forte
Les équations de Maxwell rendent compte de la cohésion de la matière : la liaison des électrons aux
noyaux, celle des atomes entre eux pour former des molécules, etc. En revanche, elle prédit qu’à
l’intérieur des noyaux, les protons (charges positives) doivent se repousser et ce, d’autant plus
fortement qu’ils sont proches. Pourtant, les noyaux sont stables, sinon nous ne serions même pas là
pour en parler… Pour expliquer la cohésion nucléaire de la matière, les physiciens ont donc été
forcés d’élaborer une nouvelle sorte d’interaction […]. Par défaut d’imagination, on l’a qualifiée
d’interaction « forte » : elle décroît très vite avec la distance, de sorte que ses effets ne sont pas
sensibles à l’extérieur des noyaux.
Elle est la dernière découverte mais en fait la première à peser sur l’avenir de l’Univers. En façonnant les protons et les
neutrons, puis les noyaux, l’interaction forte est à l’origine de la variété de toutes nos molécules. Un millionième de
seconde après le début de l’Univers, sa présence s’impose et la longue chaîne de fabrication commence.
Extrait de Sciences et Avenir (Octobre 2001) : « Les 4 forces de la nature chamboulées »