Santé de l’enfant – Propositions pour un meilleur suivi
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l’enfant et/ou une gêne psychologique marquée. Les troubles anxieux géné-
ralisés (TAG) consistent en une anxiété persistante, diffuse et portant sur
l’avenir, les performances passées ou le sentiment d’incompétence person-
nelle, généralement accompagnée de signes physiques (tension musculaire,
difficultés de concentration et de sommeil, plaintes somatiques diverses). La
phobie sociale (PS) correspond à une peur d’être observé et humilié par les
autres dans des situations sociales (parler en public, manger devant les
autres…). L’agoraphobie (A) est caractérisée par une peur d’être éloigné de
son domicile ou de se trouver dans des situations (par exemple, foules) dont
il peut être difficile de s’échapper ; ces symptômes étant ou non accompa-
gnés d’attaques de panique (AP), une autre forme de troubles anxieux
(March, 1995 ; Bernstein et coll., 1996). Pendant longtemps l’existence de
stress post-traumatique chez l’enfant a été ignorée, les parents, les ensei-
gnants et mêmes les professionnels de la santé ayant tendance à minimiser
l’impact traumatique des événements stressants auxquels l’enfant peut être
confrontés. La symptomatologie de l’état de stress post-traumatique se
regroupe toujours autour de trois dimensions principales : reviviscence de
l’événement, conduites d’évitement et émoussement de la réactivité géné-
rale, hyperactivité neurovégétative. Chez l’enfant, il est fréquent cependant
que le tableau clinique ne soit pas complet. Tous les auteurs s’accordent à
dire que, quelle que soit la symptomatologie présentée, ces enfants doivent
être traités tant les conséquences de ce trouble sur le fonctionnement de
l’enfant et sur son développement ultérieur sont importantes. Il est habituel
de décrire chez l’enfant deux formes cliniques principales de l’état de stress
post-traumatique, en fonction de la nature du traumatisme subi : l’enfant
peut être exposé à un seul événement traumatisant (traumatismes de type 1 :
catastrophe naturelle, enlèvement, accident…) ou être soumis à des trauma-
tismes répétés (traumatismes de type 2 : maltraitance physique, abus sexuels,
guerre, internement…). Dans les traumatismes de type 2, la mise en place de
mécanismes de défense et d’adaptation (déni, répression des affects, identifi-
cation à l’agresseur, agressivité retournée contre soi…) va conduire à des
modifications progressives de la personnalité.
Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont caractérisés par la pré-
sence intrusive d’obsessions sous la forme d’idées, de pensées, d’images ou
d’impulsions qui sont persistantes, récurrentes, et produisent une anxiété et
une gêne marquées chez le sujet qui en reconnaît souvent le caractère
incongru. Les obsessions les plus fréquentes concernent la contamination
par les germes, la symétrie, ou les catastrophes. Elles sont souvent accompa-
gnées de compulsions qui sont des actes destinés à réduire l’anxiété engendrée
par les obsessions ; par exemple, si l’obsession consiste à penser qu’une porte
n’est pas fermée, la vérification itérative qui s’ensuit aide à réduire l’anxiété
associée à la pensée obsédante. Les compulsions les plus fréquentes sont des
rituels de lavage, de vérification, de comptage, ou de toucher. Les symptômes
des TOC sont remarquablement similaires chez l’adulte et chez l’enfant ou