
pose des problèmes de sécuritéd’emploi en administration chronique (Camp-
bell et coll., 1988) et les résultats ont étéjugés moins probants lors d’études
contrôlées. Les inhibiteurs de la recapture (clomipramine, fluoxétine, fluvoxa-
mine) ont étéproposés. Dans une étude contrôlée, la clomipramine a étéjugée
plus efficace que la désipramine (inhibiteur de la recapture de la noradréna-
line) sur les relations sociales et la coopérativité, les deux molécules étant
supérieures au placebo sur l’hyperactivité(Gordon et coll., 1993). Les risques
liésàl’abaissement du seuil convulsif limitent l’intérêt des antidépresseurs
tricycliques chez ces enfants. La fluvoxamine a montréune efficacitésupé-
rieure au placebo dans une étude contrôlée chez 30 autistes adultes (McDou-
gle et coll., 1996). Cependant, les enfants autistes semblent particulièrement
sensibles aux effets d’activation comportementale et aux effets indésirables de
cette molécule. Une étude en ouvert a montréune efficacitéde la fluoxétine
(Cook et coll., 1992), non confirmée dans une étude en double aveugle ou seul
1 sujet sur les 5 traités a vu ses compulsions diminuer. Ainsi, l’efficacitédes
inhibiteurs de recapture de la sérotonine pourrait ne concerner qu’un sous
groupe de patients, ceux ayant des symptômes de type obsessionnel-compulsif,
et ces inhibiteurs seraient plus adaptésàl’âge adulte que chez les jeunes. La
buspirone, un agoniste des récepteurs 5HT1A (5-hydroxytryptamine 1A) a
montréun effet intéressant sur l’anxiété,l’agressivitéet les troubles du som-
meil dans des études en ouvert réalisées chez des enfants autistes (Realmuto et
coll., 1989 ; Buitelaar et coll., 1998).
Autres monoamines
Les résultats concernant d’autres monoamines (dopamine et noradrénaline)
sont plus discordants. Une élévation de la noradrénaline (NA) plasmatique a
étémontrée, mais sans augmentation du MHPG (3-méthoxy-4-
hydroxyphényléthylène glycol, métabolite de la NA) dans le liquide
céphalorachidien (LCR) (Gillberg et Svennerholm, 1987). Une élévation du
taux d’acide homovalinique (AHV), métabolite de la dopamine (DA), dans le
LCR pourrait suggérer une augmentation du turn-over de la dopamine, mais ce
résultat n’a pas toujours étéconfirmé(Cohen et coll., 1977 ; Gillberg et coll.,
1983). Les antagonistes dopaminergiques comme l’halopéridol àpetite dose
ont montréune efficacitésur les troubles attentionnels et l’agitation (Camp-
bell et coll., 1988). Le risque d’effets secondaires (dykinésies tardives) avec les
neuroleptiques classiques limite leur indication. La rispéridone s’est montrée
efficace dans des observations en ouvert (Hardan et coll., 1996 ; Findling et
coll., 1997 ; Nicolson et coll., 1998), mais des cas de dyskinésies tardives ont
étésignalés. Une étude contrôlée a montrél’efficacitéde ce traitement (1 à
6 mg/j) sur l’irritabilité,l’agressivité, les comportements répétitifs, mais non
sur les troubles de la communication (McDougle et coll., 1998). Les psychos-
timulants comme le méthylphénidate, qui favorise la transmision dopaminer-
gique, sont efficaces sur l’hyperactivitéet les troubles attentionnels dans une
étude contrôlée sans la réactivation des stéréotypies qui avait étéobservée sur
Troubles mentaux −Dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent
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