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BELGIQUE BELGIË
P.P
7800 ATH 1
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Bulletin trimestriel d’information
des associations laïques athoises
N° 38 Juin 2011.
Maison de la laïcité
du Pays d’Ath
Maison de la Laïcité du
Ht. Occidental
Le Bouddhisme Par Albert LEROY
Introduction
Le bouddhisme, philosophie, sagesse ou religion, est pratiqué par plus d’un milliard d’humains, Chine
comprise.
L’enseignement du Bouddha (l’Eveillé) était exclusivement oral. Ce sont ses disciples qui, des siècles
plus tard, ont codifié et transcrit sa doctrine.
Il est fondé d’affirmer qu’il rejeta les aspects fondamentaux de l’hindouisme.
Il récuse l’autorité sacerdotale des brahmanes et nie la validité des Ecritures Védiques. Il renie le culte
des divinités.
Il enseignait la « Voie » à tous sans discrimination de sexe ou de caste (droits humains).
Il n’admettait pas que la valeur spirituelle d’une personne dépendit de sa naissance.
Sa doctrine s’est répandue et diversifiée très rapidement.
Le bouddhisme ancien « THERAVADA » appelé aussi « HINAYANA » ou Petit Véhicule s’est répandu en
Inde, Shri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Birmanie, Laos ,…Le bouddhisme subit une ré-hindouisation
que l’on appelle Grand Véhicule ou « MAHAYANA » qui se retrouve surtout en Chine, en Corée, au
Japon, au Vietnam. La variante tantrique « AJRAYANA » se retrouve au Tibet et n’a plus grand-chose à
voir avec les origines du Bouddhisme : c’est le Véhicule Diamant.
Il existe plus de 2000 communautés se réclamant du Bouddhisme.
Le bouddhisme étant adogmatique, il s’accommode de la pratique simultanée d’une autre religion ou
d’une autre philosophie. Actuellement, un 4ème véhicule voit le jour, à savoir une recherche occidentale
de l’authenticité laïque originelle : c’est le « NAVAYANA » auquel j’adhère, c'est-à-dire, une sagesse
« ici et maintenant », sans dieux, ni âme, ni dogmes, ni réincarnation.
La pratique du libre-examen, de la méditation et l’adhésion pleine et entière aux droits humains font
qu’il n’est pas abusif de proclamer : « Tout laïque est un bouddhiste qui s’ignore ».
La vie légendaire de SIDDHARTA (but atteint), SAKYA MUNI (sage des Sakya),
GAUTAMA (bœuf).
Selon la légende, le 8ème Bouddha ou « l’Eveillé » est né au 6ème siècle avant notre ère à la frontière du
Népal et de l’Inde. Son père de la caste des guerriers, était gouverneur d’une petite principauté. Sa
maman meurt peu après sa naissance. De ce fait, il est élevé par sa tante maternelle qui suivant la
tradition épouse son père. Il vécut une vie confortable et protégée. A 29 ans, il découvre la vacuité de
la vie. Trois rencontres symboliques avec la maladie, la vieillesse et la mort le font renoncer à sa vie
mondaine. Il part à la recherche de « l’Eveil » qui pourra l’affranchir du cycle des renaissances.
Pendant 7 ans, il mène une vie ascétique et pratique le yoga sans parvenir à l’illumination.
Découragé, il abandonne cette approche pour suivre une voie moyenne à mi-chemin entre
l’acceptation du monde et une vie de total renoncement.
Après une nuit de méditation sous un figuier, à la pointe du jour, il vécut l’«EVEIL » ou
l’ «ILLUMINATION ».
Après quelques jours d’hésitation, il s’engagea dans la voie du partage de son expérience avec d’autres
« gens en recherche spirituelle » et forma ainsi la première communauté ou « SANGHA » de moines
mendiants. Pendant 50 ans, il enseigna la méditation et fit preuve de compassion, il mourut à 80 ans
dans la sérénité suite à l’ingestion de viande avariée.
Doctrine
Dés la première prédication, il enseigne suivant la tradition, les Quatre Nobles vérités.
La première vérité est la réalité de la souffrance.
La deuxième vérité est que le désir, l’avidité, l’attachement et l’ignorance de la véritable nature du réel
sont à l’origine de cette souffrance.
La troisième vérité proclame que l’on peut faire cesser cette douleur par « l’octuple sentier » qui est la
quatrième vérité à savoir les huit vertus réparties en moralité, sagesse et méditation ou entrainement
mental.
Toute chose se répartit en cinq catégories ou « skandhas ».
1° La forme (le corps physique),
2°Les sensations, 3°Les perceptions, 4°Les
formations mentales, 5°La conscience.
L’être humain n’est que la
combinaison temporaire
et impermanente de ces
cinq agrégats. Il n’y a pas
d’entité individuelle et
encore moins d’âme
permanente autonome.
Cette idée de l’existence individuelle génère
l’égoïsme et est cause de souffrance. La
doctrine du non-soi ou « anatman » impose
une réinterprétation de la conception indienne
des renaissances au sein de la roue de
l’existence (Samsara).
Ce qui crée le lien de notre existence, ce sont
les enchaînements de cause à effet.
Le Bouddha enseigne les enchaînements à
partir de l’ignorance qui engendre les
constructions psychiques qui, à leur tour,
deviennent la cause du fonctionnement des
sens qui engendrent le désir qui est la cause de
l’attachement à l’existence.
La grande majorité des communautés
bouddhistes d’aujourd’hui croient à un
processus de cycles de renaissances s’opposant
à l’idée d’un être permanent qui transmigre de
vie en vie. Le terme « karma » désigne les
actions et leurs conséquences morales. Il est
très différent du karma de la philosophie
indoue. Le « Nirvana » est le but de chaque être
humain capable de rompre la chaîne de la
souffrance et de l’existence par l’extinction des
feux de l’avidité, de la haine et de l’ignorance.
L’éveil semble un état de conscience au-delà
des concepts et définitions.
Pour atteindre le Nirvana, il convient de suivre
« Le Noble Octuple Sentier » qui est un
comportement moral de bienveillance,
compassion, pensée positive dans
l’accomplissement des devoirs sociaux. Après
plusieurs siècles d’enseignement oral, la
tradition se figea à partir du 1er siècle avant
notre ère dans trois recueils ou corbeilles :
textes originaux, code monastique (225 règles),
discussions philosophiques.
Dans la mouvance du grand véhicule :
« Mahayana » de nombreux textes enrichissent
progressivement les textes fondateurs,
exemple : « soutra du Lotus » ou de la vraie loi,
« Soutra de la Guirlande » et un texte connu
sous le nom de « Perfection de la Sagesse ».
Adogmatique et malgré ou à cause des conciles,
l’interprétation de l’enseignement de Siddharta
donne lieu à de nombreuses controverses,
allant parfois jusqu’à transformer « l’Homme
Eveillé » en « Bouddha » transcendant.
Le tantrisme tibétain associe le « Mahayana »
et les croyances magiques populaires dans un
joyeux syncrétisme que nous retrouvons au
japon dans le « Shingon ».
Interprétation du Bouddhisme vu de l’Occident.
Le Bouddhisme est régulièrement réinterprété et perçu à travers des prismes culturels déformants.
Nous pouvons dégager 4 grands moments :
1°) Milieu du 19ème siècle : le rationalisme comparable à l’athéisme moderne. Il sert à combattre le
cléricalisme. Taine, Renan, Michelet, A.Comte et surtout Nietzche exaltent le positivisme, le
rationalisme et l’athéisme bouddhique. Après la traduction des textes du « Mahayana », la mode est
au :
2°) bouddhisme ésotérique avec son décorum, ses rituels, les esprits démoniques, paradis et enfers
proches du catholicisme moyenâgeux. La pensée symbolique séduit les cercles occultes opposés au
matéralisme positiviste occidental. C’est surtout le tantrisme tibétain qui intéresse le mouvement
théosophique d’Hélène Blavatsky et les pseudo-pouvoirs psychiques des lamas tibétains. Le mystère
du Tibet interdit fascine les théosophes.
3°) Alexandra David Neel initiée par les Théosophes au Bouddhisme tantrique et ésotérique inaugur
une nouvelle vision plus pragmatique. Après des recherches et des études orientalistes, elle devient
une exploratrice acharnée du bouddhisme durant treize ans. Elle expérimente la méditation. Depuis
1960, la contre-culture et la nébuleuse du « Nouvel Age » voit dans le bouddhisme une voie spirituelle
permettant un travail de développement personnel par une meilleure connaissance de soi et une
transformation concomitante dont l’objectif est la conquête du bonheur.
4°) Enfin depuis les années 1990, le renouveau du Bouddhisme humaniste s’exprime à travers des
livres , des films, des émissions de TV. Ce succès est aussi dû à la figure emblématique du Dalaï Lama
même si ce dernier n’est pas un bouddhiste authentique. Son succès en Occident provient peut-être
de nombreux points communs de sa doctrine avec le catholicisme romain. Aujourd’hui, cependant, les
laïques bouddhistes occidentaux explorent la voie du milieu avec ses valeurs de tolérance,
d’interdépendance, de compassion, de respect de la vie, de la responsabilité individuelle et universelle.
Face aux intégrismes religieux, aux diktats du capital, de la pensée unique, de la mondialisation et des
menaces écologiques, le bouddhisme offre une réponse moderne à ces grands défis lancés à
l’humanité et au futur de notre planète Terre (Gaïa) cette sagesse laïque émerge de l’effondrement
des utopies politiques et fleurit sur les ruines des religions et églises traditionnelles.
Albert LEROY
Cycle « Il était une foi » - 1er semestre
Quelques photos et commentaires
« Islam et mouvement de pensée » par Ahmad AMINIAN, Professeur à l’U.L.B.
Le 24 janvier 2011.
Une salle comble pour accueillir un Ahmad AMINIAN au
sommet de son art. D’emblée, le conférencier fit la césure entre
« Islam » et « Islamisme ». Il décrivit les divers courants de pensée
toujours actuels : le Wahabisme, le Salafisme,
le Chiisme, le Sunisme,…
Il nous confirme que l’Islam intègre bien une dimension
politique, ce qui rend difficile notre acceptation
d’une laïcité politique.
L’accent fut mis sur un Islam , non seulement communauté
religieuse, mais aussi société hautement civilisée
et porteuse de culture…
« Etre catholique aujourd’hui » par Jacques VERMEYLEN, prêtre catholique
« Le point de vue d’un laïque » par Guy HAARSCHER, Professeur à l’U.L.B.
Le 21 février 2011
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