5 Dynamique de développement, suivant des modes de production

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5
Dynamique de développement,
suivant des modes de production
et de consommation responsables
1 Problématique
La production et la consommation massives de biens matériels et de services, la recherche de la
rentabilité à court terme, les objectifs de production à moindres coûts, qui se généralisent depuis
plusieurs décennies, sont à l’origine des principaux dommages causés à la planète. Pollution des
milieux, érosion de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles non renouvelables,
changement climatique : tous ont des répercussions sur la santé des hommes, sur les sociétés et
l’économie.
Les choix de consommation (d’énergie et de matières), comme les choix de production industrielle ou
les choix de fonctionnement de l’économie (solidaire ou non) sont autant de dimensions d’importance
à décrire pour apprécier la nature d’un développement durable ou non à l’échelle du territoire régional.
Certains choix de développement, de consommation ou de production, se reflètent d’ailleurs de
manière synthétique dans l’empreinte écologique, qui confronte ces choix aux ressources que la
planète peut fournir et aux déchets qu’elle peut absorber.
Adopter un développement responsable, c’est aussi in fine, tenir compte de la vulnérabilité
environnementale du territoire, face aux risques naturels, industriels et sociaux auxquels il est
exposé, plus particulièrement ceux à caractère irréversible. C’est aussi tenir compte de l’adaptabilité
et de la réactivité de l’économie régionale à l’imprévisible.
40
2 Situation actuelle et tendance
Une consommation énergétique en constante augmentation et des transports de
marchandises couplées avec la croissance, indicateurs d’un développement non
durable
En Midi-Pyrénées, la consommation d’énergie par habitant est en constante augmentation (de
0,9 % par an entre 1990 et 2004, soit une augmentation plus rapide que la moyenne nationale). Le
niveau de consommation avait légèrement diminué entre 2000 et 2002 (AZF, prix des produits
1
pétroliers) pour augmenter à nouveau depuis 2003 . La région consomme tout de même moins
d’énergie que la moyenne nationale (2,3 tep/an contre 2,7 tep/an pour un Français). Le climat est ainsi
propice à l’énergie solaire en développement : avec plus de 5000 chauffe-eau installés grâce au plan
2
Soleil, mis en œuvre conjointement par la région et l’ADEME, et avec 25 000 m de capteurs
aujourd’hui en place. Ce programme incitatif pour les particuliers fait de Midi-Pyrénées la première
région de France dotée de ce type d’équipements.
La recherche d'un découplage entre le développement des transports et la croissance de la
richesse produite (le produit intérieur brut) est également une voie de progrès vers un
développement durable. Or, entre 1995 et 2003, le développement du transport intérieur de
2
marchandises généré par la région (13 873 milliards de tonnes-kilomètres en 2003) a augmenté de
2,63 % par an en moyenne, progression proche de celle du PIB régional et qui s’explique
principalement par la progression du trafic intérieur de marchandises et d'un allongement des
distances parcourues. Entre 1995 et 2003, le trafic exprimé en tonnes - kilomètres dans le marché
intérieur a ainsi progressé de 23 %. Le volume du trafic interne à la région s’est toutefois moins
développé que le trafic entrant et sortant (respectivement + 10%, + 27%, + 31%).
Le découplage entre transport et croissance passerait par une optimisation des flux de produits
transportés, en particulier des produits sortants de la région, en complément d'une maîtrise des
distances parcourues par les marchandises. Le secteur de la logistique prend encore très faiblement
en compte l’intermodalité.
Nature des trafics de marchandises en Midi-Pyrénées
Transport de m archandises occasionné par MidiPyrénées en 2003 (en %)
3%
trafic intérieur - flux
2%
interne à la région
15%
18%
trafic intérieur - flux
entrant
trafic intérieur - flux
sortant
62%
trafic international import
trafic international export
Source : Observatoire Régional des Transports
1
Source : OREMIP, données DGEMP, 2004
Le transport intérieur de marchandises généré par la région comporte les flux internes à la région et les flux entrant et sortant,
résultant des échanges avec les autres régions. Le transit interrégional en est exclu.
2
41
Pas de découplage entre l’évolution du transport intérieur de marchandises et celle du PIB
Evolution comparée
du transport intérieur de marchandises et du PIB
en Midi-Pyrénées (base 100 en 1995)
en %
130
125
120
115
110
105
100
95
Pib
90
85
Transport
intérieur de
marchandises
80
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Unité : Transport intérieur de marchandises en tonnes-kilomètres, PIB en volume
Source : Observatoire Régional des Transports, Insee - comptes régionaux
La région est moyennement industrialisée. Sa concentration sur l’économie de
l’aéronautique la rend dépendante — par sa spécialisation — et fragile – par sa forte
dépendance à des ressources exogènes. Elle comporte des secteurs en difficile
reconversion
Au huitième rang français, Midi-Pyrénées est moyennement industrialisée. L’industrie agroalimentaire
d’une part, et l’industrie des biens d’équipement et intermédiaires d’autre part, dominent son tissu
industriel.
Nombre d’établissements industriels par types d’industrie
1.
2.
3.
4.
5.
Industries agricoles et alimentaires
Industries des biens de consommation
Industrie automobile
Industrie des biens d’équipements
Industries des biens intermédiaires
Source : Insee, répertoire SIRENE
42
Contribution de chaque secteur à la croissance
en fonction de son poids et de l'effet géographique
E1- Construction navale,aéronotique et ferroviaire
P2-A ct ivités récréatives, culturelles et sportives
C3-Pharmacie, parfumerie et entretien
Il
existe
une
dynamique
économique régionale, dopée
par quelques secteurs-clés, en
tête desquels l’aéronautique, et
que vient renforcer une valeur
ajoutée
régionale
en
augmentation de 55,7 % entre
1990 et 2002 — dont 7 %
imputable à la seule dynamique
1
locale.
F5- M étallurgie et transformation des métaux
F3-Industries du bois et du papier
R2-Activités associatives et ext ra-territoriales
H0-Const ruction
N3-Services opérat ionnels
J1-Commerce et réparation automobile
N2-Conseils et assistance
P1-Hôtels et restaurants
C4-Industries des équipements du foyer
N4-Recherche et développement
J3-Commerce de détail, réparat ions
E3-Industries des équipements électriques et électroniques
E2-Industries des biens d'équipement mécanique
K0-Transports
C2-Edition, imprimerie, reproduction
F4-Chimie, caout chouc, plastiques
J2-Commerce de gros
R1-Administration publique
F1-Industries des produits minéraux
A0-A griculture, sylviculture, pêche
P3-Services personnels et domestiquse
Q1-Education
B0-Industries agricoles et alimentaires
G2-Eau, gaz et élect ricité
F6-Indust rie des composants électriques et électroniques
M 0-Activités immobilières
L0-A ctivités f inancières
F2-Industries textile
C1-Habillement, cuir
Q2-Santé, action sociale
D0-Industrie automobile
N1-Post es et télécommunications
G1-Production de combustible et de carburants
-20,0
-10,0
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
La construction aéronautique, fer de lance des secteurs qui ont un dynamisme régional propre
La valeur ajoutée régionale nettement positive depuis 2001
Evolution de la valeur ajoutée régionale tous secteurs
effet structurel, effet géographique
160
150
140
effet structurel
effet géographique
130
total
120
110
100
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Source : Insee - comptes régionaux
1
Source : INSEE
43
Pour autant, le tissu industriel — orienté sur l’industrie aéronautique — manque de diversité et se
concentre sur l’aire urbaine de Toulouse. Des grands groupes industriels ainsi que leurs soustraitants dépendent terriblement des contextes nationaux et internationaux et, de fait, constituent un
facteur de fragilité du tissu économique régional, en cas de retournement conjoncturel. L’économie
régionale est fortement « carbonée », c'est-à-dire fortement utilisatrice d’énergies fossiles,
susceptible donc d’être affaiblie par l’enchérissement durable des prix des énergies fossiles. Pour le
secteur de l’aéronautique, la dépendance au titane russe ou à l’aluminium constitue un point de
vulnérabilité. S’ajoutent à cela d’autres difficultés comme la reconversion d’anciennes traditions
industrielles locales comme le textile, l’habillement ou les mines.
Artisanat, commerce et services restent des pivots d’une économie de proximité en ville comme à
la campagne : « première entreprise de Midi-Pyrénées », l’artisanat connaît une progression de
l’emploi de 15 % en cinq ans et bénéficie de l’attractivité de la région (installation de nouveaux
arrivants), mais reste confronté aux besoins de modernisation des très petites entreprises (TPE), au
vieillissement des chefs d’entreprise, à des difficultés de recrutement (dans certains métiers du
bâtiment et travaux publics, BTP). Condition d’attractivité des territoires et de maintien de la
population, l’emploi dans les commerces en région a suivi l’évolution nationale, pendant que celui
dans les services (1 emploi régional sur 6) se développait plus favorablement (+ 20 % d’emplois
salariés au cours des dernières années).
Si les agroressources sont importantes, elles sont toutefois peu valorisées et presque entièrement
orientées vers la filière agroalimentaire. En même temps, il existe un potentiel de recherche très
performant sur les sciences vivantes.
Une agriculture structurellement affaiblie, fortement dépendante des politiques
européennes et confrontée à des mutations impératives en terme d’environnement et
d’impacts sociaux
Même si la région est la première pour le nombre d’exploitations, il n’en demeure pas moins que le
secteur agricole est structurellement affaibli, avec un effondrement de 8,6 % entre 2000 et 2003 du
1
nombre d’exploitations , une baisse de la population agricole et une spécialisation des exploitations
facteur d’une perte de biodiversité « domestique » et « ordinaire ».
1
Source : INSEE Midi Pyrénées, 2005
44
Source : INSEE Midi-Pyrénées – Tableaux économiques de Midi-Pyrénées 2005
60 % du revenu agricole provient des aides européennes — ce qui représente près du double de la
moyenne nationale — d’où une très forte dépendance à l’égard de l’Europe et de sa politique agricole
commune.
Qui plus est, dans les prochaines années, l’agriculture régionale devra s’adapter aux évolutions
structurelles incontournables, répondant aux exigences des financeurs notamment européens et à
l’instauration d’une agriculture plus précautionneuse de l’environnement. Aujourd’hui le rapport
surface toujours en herbe (STH) sur surface agricole utile (SAU) est en constante diminution :
l’occupation des sols privilégie les surfaces agricoles au détriment des prairies naturelles et de la
biodiversité. Cette évolution, sur les quinze dernières années, concerne surtout le Tarn et l’Aveyron,
dans une moindre mesure le Gers, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne.
Les haies sont à la fois vecteurs de biodiversité « ordinaire » et un élément du maintien de la capacité
du sol à infiltrer l’eau dans le sol, et par là même de reconstituer les réserves d’eau. En MidiPyrénées, l’arrachage des haies, même s’il a perdu en intensité, se poursuit. Si des données plus
récentes ne sont pas disponibles, un quart du linéaire a été rayé de la carte entre 1972 et 1997
(120 000 km en 1960, environ 65 000 km en 2000) chiffres à mettre en regard avec les 300 km de
haies replantées chaque année, en partie grâce au « Programme de plantation de haies et
1
alignements » de la Région Midi-Pyrénées.
L’agriculture devra également s’adapter aux évolutions climatiques.
agricole devra être étudiée au regard du développement durable.
La mutation de l’économie
Le secteur de l’économie sociale et solidaire, dense et dynamique, surtout en zone
rurale, cible le plus souvent des services de proximité, diversifiés, qui favorisent le
lien social. Il se confronte à des difficultés de professionnalisation et de
reconnaissance
12 % des établissements de l’économie sociale française sont situés en Midi-Pyrénées. Ils se
partagent en quatre familles principales : les coopératives, les mutuelles, les associations et les autres
acteurs de l’économie sociale. Les structures de l’économie sociale et solidaire sont très souvent de
petite taille et sont en forte évolution, avec 61 % d’augmentation du nombre d’établissements entre
1993 et 2001, atteignant 28 000 établissements. La majorité d’entre elles — 69 %, soit 19 800
établissements fin 2000 — sont des associations (éducation, santé, aide aux personnes, sports)
suivies par les coopératives, au nombre de 7 700 (agricoles, de crédit), puis par les mutuelles (500
2
établissements).
1
2
Source : Solagro
Source : INSEE
45
La Haute-Garonne réunit la majorité des établissements avec 30 % de domiciliation. Néanmoins, cette
concentration géographique ne correspond pas à la densité d’établissements : c’est le Lot et l’Aveyron
qui offrent le plus d’établissements aux habitants.
L’économie sociale et solidaire représente 9 % de l’emploi salarié de Midi-Pyrénées, ce qui
correspond à la moyenne nationale et représente plus que le secteur régional de la construction.
L’emploi salarié dans l’économie sociale et solidaire est dominé par les femmes — 63 % des emplois
contre 44 % dans l’ensemble des secteurs économiques —, sauf dans les coopératives, plus
masculines. Les salariés sont souvent plus âgés que dans les autres secteurs économiques et plus de
40 % des emplois sont conçus sur des temps partiels. Le salaire moyen perçu est plus faible que dans
1
les autres secteurs. Il est à souligner que la création de SEL (Systèmes d’échanges locaux) se tasse .
Sur les 24 SEL fonctionnant en 1998 dans la région, seule la moitié existait encore en 2001.
La qualité des initiatives et le potentiel d’innovation de l’économie sociale et solidaire dans les
territoires manquent néanmoins encore de lisibilité et de reconnaissance. Les besoins de
professionnalisation (management et évaluation) et d’outils financiers, génèrent des difficultés de
fonctionnement des structures, des déficits d’initiatives en milieu rural.
Il n’existe pas de connaissance spécifique de l’importance du commerce équitable à l’échelle
régionale. Il représente encore un poids non significatif des échanges commerciaux français (moins
2
de 1 %), mais a été multiplié de 50 % en 2005 à l’échelle nationale.
L’innovation sociale dans le secteur économique régional est faible
Les entreprises de Midi-Pyrénées sont peu engagées dans des démarches d’innovations sociales.
Elles sont par exemple moins engagées dans des démarches de formation de leurs personnels que la
3
moyenne nationale (2,5 % de la masse salariale contre 3,25 % en moyenne nationale).
On connaît encore mal à ce jour, leur implication dans des démarches innovantes en matière de
responsabilité sociétale, notamment par des actions concrètes vers et avec leurs parties prenantes :
salariés, voisinage, associations, territoires.
1
2
3
Source : CERISE, 2000
Source : Max Havelaar
Source : INSEE Midi-Pyrénées
46
La Région soutient la qualité de ses productions agricoles, de sa filière bois, de ses
entreprises. En 2005, elle adopte un système interne de management
environnemental
Par production de qualité, on entend tout d’abord les démarches de productions agricoles
valorisant les produits de qualité et du terroir et respectueuses de l’environnement, avec d’une
part l’agriculture biologique, d’autre part les appellations d’origine contrôlée, les AOC, et autres
démarches avec cahier des charges, labellisés ou non. Ces démarches de qualité représentent une
part plus importante dans les démarches agricoles labellisées, pour les vingt-six villes de plus de 5000
habitants, loin devant l’agriculture biologique.
Concernant l’agriculture biologique, Midi-Pyrénées est la première région de France en valeur absolue
de la surface agricole utile (avec 53 980 ha), mais, en pourcentage du total de la SAU régionale,
e
n’apparaît qu’en 5 place (après les régions PACA, Languedoc-Roussillon, Franche-Comté et Alsace).
Cette situation atteste d’une politique — à la fois incitative et suivie — bénéficiant à tout le secteur de
1
l’agroalimentaire.
Des démarches de production de qualité sont particulièrement innovantes, car participant également
au maintien d’une agriculture de proximité et solidaire. Par exemple, en 2006, cinquante associations
2
pour le maintien d’une agriculture paysanne, les AMAP, sont constituées ou en cours de constitution .
Le management des entreprises, comme des institutions publiques, peut ou non adopter des modes
de production de qualité environnementale. La Région, tout comme l’ARPE, l’agence régionale pour
l’environnement, se sont ainsi dotées d’un programme régional de management environnemental.
Il comprend deux étapes : tout d’abord, un état des lieux avec définition corollaire d’un plan d’actions,
puis l’élaboration d’un système de management environnemental (SME) qui peut conduire à la
certification ISO 14001. Cette norme de référence internationale concerne également la certification
environnementale des entreprises et constitue un objectif ambitieux. En 2006, la région compte 119
entreprises certifiées ISO 14001 et près de dix stations de ski s’apprêtent à recevoir cette certification,
dans le cadre d’une démarche collective sur le massif pyrénéen. Par ailleurs, 360 PME et 140 TPE
sont aujourd’hui engagées dans des démarches d’amélioration de leurs performances
environnementales, ce qui témoigne d’une dynamique réelle touchant environ 10 % des entreprises
3
de Midi-Pyrénées.
1
2
3
Source : Agence Bio
Source : Association Alliance Midi Pyrénées le réseau des AMAP de Midi PYrénées
Source ARPE
47
Des réflexions sont également en cours sur quelques entreprises de la région, en lien avec
l’expérimentation du référentiel SD 21000 (de management du développement durable) de l’Afnor.
Dans le secteur de la construction, parmi les soixante-trois démarches Haute qualité
environnementale (HQE) recensées, sept concernent des lycées. Intervient également la politique
régionale en faveur de la filière bois, par le PEFC, programme européen des forêts certifiées.
L’empreinte écologique d’un habitant de Midi-Pyrénées est de 5,3 hectares par an.
Or, la biocapacité de la planète offre 1,9 ha à chacun des 6 milliards d’habitants de
notre planète
1
En comparaison, l’empreinte écologique d’un Français est de 5,19 ha et celle d’un habitant à l’échelle
2
mondiale de 2,9 ha, celle d’un habitant du Pas de Calais de 5,4 ha ( ), celle d’un habitant de l’Ile-de3
France de 5,58 ha ( ).
L’empreinte écologique d’un habitant de Midi-Pyrénées
comparée à celles d’habitants d’autres régions françaises
Source : SARL empreinte écologique, décembre 2005
Empreinte écologique exprimée en hectares globaux par
an et par habitant
5,7
5,58
5,6
5,5
5,4
5,35
5,4
5,3
5,19
5,2
5,1
5
4,9
Nord Pas de
Calais
Ile-de-France
Midi-Pyrénées
France
L’empreinte écologique est une mesure de la pression qu’exerce l’Homme sur la planète. Elle estime
en hectares, les surfaces (terrestres ou maritimes) nécessaires pour répondre de manière durable aux
besoins humains : alimentation, logement, déplacements, production de biens et de services,
absorption des déchets…
Si tous les habitants de la planète vivaient comme un habitant de Midi-Pyrénées,
il faudrait près de 3 planètes (2,8 exactement) pour subvenir à leurs besoins.
L’empreinte écologique a été également calculée en différenciant différentes villes et agglomérations
de la région.
1
2
3
Source : SARL « Empreinte Ecologique », 2005
Source : Atlas régional du développement durable – Région Nord Pas de Calais 2004
Source : Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France 2005
48
L’empreinte écologique des habitants pour quelques villes et agglomérations de Midi-Pyrénées
comparée à d’autres empreintes écologiques françaises
Source : SARL empreinte écologique, décembre 2005
Empreinte écologique exprimée en hectares globaux
par an et par habitant
5,4
5,35
5,35
5,304
5,31
5,3
5,23
5,25
5,19
5,2
5,15
5,1
Aire Urbaine
Tlse
Figeac
Marciac
MidiPyrénées
France
En ce qui concerne la part du transport en Midi-Pyrénées, 65 % résulte des déplacements en voiture
particulière (à comparer à 80 % pour la moyenne française). Le transport aérien est cause de 26 % de
l’empreinte en région (à comparer à la part de 11 % dans l’empreinte française), ce qui s’explique par
1
le fort trafic de l’aéroport de Blagnac et l’éloignement des centres de décision de Paris et Bruxelles.
Les transports de personnes dans l’empreinte écologique d’un habitant de Midi-Pyrénées
Source : L’empreinte écologique de Midi-Pyrénées, rapport d’étude, SARL empreinte écologique, décembre 2005
1
Source : SARL empreinte écologique, 2005
49
Le tri et la valorisation énergétique des déchets s’imposent difficilement des deux
côtés de la chaîne de production des déchets
La région possède un observatoire régional des déchets industriels, l’ORDIMIP, pour améliorer la
gestion des déchets de l’activité économique : réduction, valorisation, traitement, stockage. Toutefois,
la question cruciale des déchets a peu été évoquée comme préoccupante, lors de la consultation des
élus.
Si 98% de la population régionale a accès à un dispositif de tri sélectif des ordures ménagères, la
part des déchets triés progresse lentement, ce qui soulève certainement la double question de la
conscientisation des habitants de l’urgence du tri, et de l’adaptation des dispositifs à un
fonctionnement efficace. Si l’incinération avec récupération d’énergie s’améliore, le stockage reste le
1
mode de gestion prépondérant.
Eco-Emballages rappelle que 50 % du volume des poubelles des ménages français sont composés
d’emballages. Deux démarches simultanées semblent aujourd’hui nécessaires pour une meilleure
valorisation des déchets ménagers : d’une part, la réorganisation à la source de la production et du
conditionnement des biens de consommation et de leurs emballages ; d’autre part le tri sélectif
effectué par l’ensemble des ménages de la région.
La perception du risque industriel a évolué considérablement depuis la catastrophe
de l’usine AZF à Toulouse
Si les élus déplorent l’absence de culture du risque, la crainte liée aux catastrophes industrielles est
beaucoup plus prégnante depuis la tragédie de l’usine AZF survenue à Toulouse, en septembre 2001.
Dans la mémoire collective, il y a un avant et un après l’explosion. L’événement aura indubitablement
conduit la population de Midi-Pyrénées à intégrer l’éventualité d’un danger de façon plus forte que
dans d’autres régions de France. Or si l’agglomération de Toulouse — par sa superficie et l’intensité
de son activité industrielle — apparaît comme plus particulièrement exposée, la région Midi-Pyrénées
s’avère beaucoup moins exposée au risque que d’autres régions de France aux installations classées
Seveso bien plus nombreuses. Ainsi Midi-Pyrénées compte 38 installations classées Seveso (2005)
2
quand Rhône-Alpes en comptait 147 en 2004 et l’Aquitaine 79 en 2005.
1
2
Source ADEME
Source DRIRE
50
Plus un cas particulier : stockage de gaz souterrain de Izaute = 37 établissements SEVESO
Source : DRIRE Midi-Pyrénées
51
3 Diagnostic
ATOUTS
FAIBLESSES
OPPORTUNITES
Des signes
concrets
d’engagement dans
des dynamiques de
développement
durable : acteurs
économiques,
collectivités, région,
secteur agricole
Une consommation
régionale d’énergie
en constante
augmentation, une
augmentation du
transport intérieur
de marchandises,
principalement
routier
Un tissu de PMETPE dense et de
qualité, un artisanat
dynamique
Quasi mono-activité
sur des micro
territoires : manque
de diversité,
concentration
toulousaine, tissu
industriel qui ne
diffuse pas
d’emplois qualifiés
sur la région
Des initiatives
régionales
incitatives :
soutien aux
démarches de
qualité
environnementale
et sociale,
politique
régionale pour la
filière bois, la
qualité
environnementale
dans la
construction
Une économie de
services de plus en
plus prépondérante,
au service d’une
économie de
proximité, sociale et
solidaire
Une valeur ajoutée
régionale qui
progresse depuis
2001
Un potentiel de
recherche et
d’innovation
important
(nouvelles
technologies,
sciences du
vivant…)
Économie agricole
fragile : forte
dépendance aux
politiques
européennes,
évolutions
conjoncturelles
mondiales,
changement
climatique…
Le renforcement
du territoire en
NTIC, liaisons,
zones
économiques
HQE
Des réflexions
structurantes
engagées :
mutation agricole,
développement de
l’économie sociale
et solidaire,
commerce
équitable…
MENACES
Globalisation et
mondialisation
de l’économie
Augmentation du
coût des
énergies fossiles
et incidence sur
une économie
régionale
fortement
« carbonée »
Modalités de
gestion des
risques :
industriels et
naturels
Une empreinte
écologique et un
mode de vie
associés à une
empreinte
écologique forte,
notamment en
lien avec le
transport en
voiture
particulière
L’innovation sociale
et le
développement de
la responsabilité
sociétale des
entreprises encore
très faibles
Une
conscientisation
des citoyens encore
faible sur les enjeux
de consommation
et d’achats durables
52
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