
hausse des besoins médicaux dans la région avec le plan de développement du Nord. « Nous ne 
pourrons absorber le nombre de patients supplémentaires, si nos ressources ne sont pas bonifiées », 
fait remarquer le médecin dont le conjoint médecin travaille également à Kuujjuaq.
La Dre Julie Desjardins, entourée 
de linaigrettes, aussi appelées le 
coton de l'Artique.
La température peut être aussi un obstacle important pour la pratique médicale, et même pour la survie 
d’un patient. Un blizzard durant l’hiver, du brouillard pendant l’été, le vent en toutes saisons; ces 
conditions météo peuvent empêcher les évacuations d’urgence pendant plusieurs jours. Les médecins 
doivent alors tenter de tout faire pour stabiliser les patients, avec des ressources limitées, jusqu’à ce 
que la température permette l’évacuation du patient. Une situation stressante, où les connaissances et 
l’expérience de tous les membres de l’équipe médicale sont partagées. Toujours sur le qui-vive, les 
médecins doivent être prêts à répondre à des appels la nuit, parfois même s’ils ne sont pas premiers de 
garde. Un accident tragique impliquant plusieurs patients demande tout le personnel médical possible à 
l’hôpital. Des situations de violence ou encore de dépendance demandent aussi une intervention rapide, 
parfois même dans les maisons du village. Même s’il y a toujours quatre médecins sur le territoire de 
l’Ungava, il n’est pas rare que chacun travaille plus de 60 heures par semaine. Malgré ces difficultés de 
la pratique, certains y restent plusieurs années. « Le travail qu’on fait ne se retrouve pas ailleurs », 
affirme la Dre Boulanger.
Et les médecins profitent d’avantages pécuniaires importants : prime à la vie chère, prime 
d’éloignement, prime au déménagement, plusieurs voyages dans le « Sud » et quatre mois de vacances 
par an. « C’est une très forte pression de travailler dans le Nord, on est souvent de garde et il n’y a pas 
de lendemain de garde. Après sept semaines de travail consécutives, les vacances sont les bienvenues
», se défend la Dre Bourque. Mais elle ne retourne pas toujours à Montréal pour ses vacances. Elle 
préfère profiter de ce que la nature peut offrir au Nunavik. « Les gens ne se rendent pas compte à quel 
point c’est beau ici », s’éblouit la jeune femme.
Non seulement les médecins rencontrent les patients et s’assurent de leur état sur place, mais ils 
doivent aussi répondre aux questions des infirmières dispersées dans les points de service des autres 
villages où il n’y a pas de médecin. La confiance envers ces professionnels à distance doit être grande. 
Ils sont les yeux, les oreilles, parfois même les mains des médecins ! « J’ai tellement appris de ces deux 
années de pratique à Kuujjuaq. Parfois, je dois parler à un spécialiste à Montréal, à propos d’un patient 
que je n’ai pas devant moi ! » dit la Dre Bourque. Le suivi de ces patients à distance reste primordial. 
Ainsi, chaque médecin à temps plein à Kuujjuaq, est attitré à un village. Ils doivent y faire une tournée 
d’environ une semaine toutes les quatre à six semaines. Pour la Dre Julie Desjardins, médecin à 
Kuujjuaq depuis deux ans, se rendre dans « son » village, Quaqtaq, est une façon de se connecter à la 
population locale. « Je commence à connaître chacun par son nom, et les gens me reconnaissent », a-t-
elle constaté.
Depuis 50 ans, les Inuits du Nunavik voient des gens du « Sud », qu’ils appellent « Quallunaat », passer, 
s’installer, puis repartir quel-ques années plus tard. « On doit passer beaucoup de temps sur le 
territoire du Nunavik pour que les Inuits nous fassent davantage confiance », assure-t-elle.
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