AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL DE SOFIA
ANTENNE DU SER A TIRANA
Devoll. La remontée des prix des matières premières sur les marchés internationaux devraient également
soutenir les exportations.
L’inflation a atteint 1,4 % en moyenne annuelle en 2016, un taux inférieur à la cible de 3 % que s’est fixée
la Banque centrale d’Albanie. Dans ce contexte, la Banque centrale mène une politique accommodante avec
un abaissement du taux directeur à 1,25 % en mai 2016. La Banque centrale intervient, si nécessaire, sur le
marché des changes pour s’assurer de la stabilité du LEK albanais qui s’apprécie légèrement face à l’EUR
depuis début 2015.
Les exportations nettes ont contribué négativement au PIB en 2016. Les exportations albanaises sont
largement inférieures aux importations (taux de couverture de 42 %). Le déficit commercial de l’Albanie est
substantiel, atteignant 2,5 Md EUR en 2016, soit 24 % du PIB. Il a augmenté de 13 % en 2016 en raison d’une
hausse importante des importations mais reste relativement stable depuis 2010. Le déficit de la balance
commerciale des biens fragilise les comptes extérieurs, étant à l’origine d’un déficit courant élevé (13 % du PIB
en 2016), compensé qu’en partie par les IDE (8,8 % du PIB). A noter néanmoins que le solde de la balance des
services est excédentaire, à hauteur de 3,8 % du PIB en 2016, en raison de l’importance de l’activité du
perfectionnement passif dans le textile, ainsi que de l’essor du tourisme.
Les efforts de consolidation budgétaire ont permis de corriger la courbe
de trajectoire de la dette publique
La dette publique dépasse 70 % du PIB depuis 2013 et près de 70 % des titres de la dette sont libellées
en EUR. Pour répondre à ses besoins de financement, l’Albanie a sollicité un accord auprès du FMI qui lui
permet de bénéficier de prêts de cette institution, complétés par un soutien budgétaire de la Banque Mondiale
et de l’UE. L’aide financière accordé par le FMI consiste en mécanisme élargi de crédit (EFF) d’une durée de
trois ans (Fév. 2014 - Fév. 2017), pour un montant d’environ 380 M EUR. En contrepartie, le programme préparé
en lien avec le FMI fixe comme priorité la réduction du déficit, la baisse de la dette publique et le règlement des
arriérés de paiement de l’Etat.
Depuis sa prise de fonction en septembre 2013, le gouvernement d’Edi Rama a mené des efforts
substantiels pour réduire les besoins de financements publics. En 2016, le déficit public devrait atteindre
2,3 % du PIB contre 5,2 % en 2014. La dette publique, située à 72,2 % du PIB fin 2016, est désormais engagée
dans une trajectoire descendante. L’objectif du gouvernement est de réduire ce ratio à moins de 64 % du PIB
en 2018. Toutefois, les élections législatives organisées cette année font peser un risque de relâchement des
efforts budgétaires. Par ailleurs, il est fort probable que les autorités albanaises ne sollicitent pas une
reconduction du programme accordé par le FMI qui prend fin en février 2017.
Le secteur financier reste handicapé par un taux particulièrement élevé
de créances douteuses
Composé de 16 banques, le secteur bancaire albanais comprend 14 banques étrangères, qui
représentent 86 % des actifs totaux en 2015 contre 14 % en 1998. Les quatre premiers pays d’origine des
banques étrangères implantées en Albanie sont la Turquie, l’Autriche (Raiffeisen Bank), la Grèce (Tirana Bank,
Alpha Bank Albania, NBG) et l’Italie (Intesa Sanpaolo Bank Albania, Veneto Bank). La Société Générale
possède 6 % des actifs totaux, en 5ème position. Le ratio d’adéquation du capital s’établit à 15,7 % en 2015 bien
au-delà du seuil réglementaire de 12 %. Les rendements des capitaux (RoE) et des actifs (RoA) sont en hausse
en 2015 et s’élèvent à, respectivement, 13,2 % et 1,2 %.
L’État albanais disposant d’un accès limité aux sources de financement extérieur, se repose sur les
banques domestiques. La forte exposition du secteur bancaire à l’État – les bons du trésor albanais
représentant un quart des actifs du secteur bancaire – induit un risque systémique en cas de dégradation de la
situation des finances publiques.
Malgré la politique accommodante menée par la Banque centrale, l’accès au financement reste
particulièrement difficile pour les entreprises. Malgré l’abondance des liquidités – les prêts comptant pour