Paludisme : découverte d’un mécanisme de
migration du parasite à travers les cellules
Le paludisme reste une cause majeure de mortalité dans le
monde, notamment en Afrique. La maladie est due à un parasite
du genre Plasmodium transmis à l’homme par un moustique. Au
cours des premières heures d’infection, le parasite injecté par le
moustique migre de la peau jusqu’au foie, où il se multiplie avant
d’infecter les globules rouges dans le sang. Lors de sa
progression dans les tissus de la peau et du foie, le parasite
traverse de multiples cellules, avant d’atteindre une cellule du foie
(hépatocyte) qu’il infecte par pénétration active en s’enveloppant
dans la membrane, jusqu’à former une poche intracellulaire,
appelée vacuole parasitophore, où il se multiplie.
Jusqu’à présent, les mécanismes de la traversée cellulaire
étaient mal connus. En utilisant des approches génétiques et
d’imagerie, l’équipe d’Olivier Silvie (Inserm, Université Pierre et Marie Curie, Centre d’Immunologie et des
Maladies Infectieuses, Paris) a montré que lors de sa migration à travers les cellules le parasite s’enveloppe dans
des vacuoles transitoires. Afin d’éviter sa dégradation par les enzymes digestives de la cellule, le parasite utilise
une protéine, appelée perforine, pour perforer la membrane de la vacuole et s’échapper de la cellule. Les
vacuoles transitoires sont distinctes de la vacuole parasitophore, rendue invisible aux mécanismes de défense
cellulaires par remodelage membranaire lors de l’entrée du parasite.
Ce travail, réalisé en collaboration avec une équipe CNRS de l’Université de Montpellier et la plateforme
d’imagerie ImagoSeine de l’Institut Jacques Monod, révèle que Plasmodium utilise différentes stratégies pour
échapper aux défenses cellulaires de l’hôte. La formation de vacuoles transitoires joue un rôle important lors de la
transmission du parasite, et constitue une cible potentielle pour de nouvelles stratégies antipaludiques visant à
bloquer les étapes précoces de l’infection.
Légende photo. Parasite Plasmodium en train de traverser une cellule du foie. Le parasite (en vert) s’est
enveloppé dans la membrane de la cellule (rouge), comme indiqué par la flèche. Barre d’échelle : 5 μm.
Source
Malaria sporozoites traverse host cells within transient vacuoles
Veronica Risco-Castillo1,4, Selma Topçu1,4, Carine Marinach1,4, Giulia Manzoni1, Amélie E. Bigorgne1, Sylvie
Briquet1, Xavier Baudin2, Maryse Lebrun3, Jean-François Dubremetz3, Olivier Silvie1
1Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, INSERM U1135, CNRS ERL8255, Centre d’Immunologie et des
Maladies Infectieuses, F-75013, Paris, France.
2Sorbonne Paris Cité, Univ Paris Diderot, CNRS, Institut Jacques Monod, ImagoSeine, UMR 7592, Paris F-
75205, France
3Université de Montpellier 2, CNRS, Dynamique des Interactions Membranaires Normales et Pathologiques, UMR
5235, F-34095 Montpelllier, France.
4These authors contributed equally to this work
Cell Host & Microbe, 11 novembre 2015
Contact chercheur
Olivier Silvie
Inserm 1135 Centre d’Immunologie et des Maladies Infectieuses Paris
01.40.77.81.11
olivier.silvie@inserm.fr
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