De la bouche d’un bien-aimé, le discours est un bijou.
Et pourtant, le vers d’Hafez est mieux que ça…
GHAZALS
Ghazals est un cheminement spirituel qui s’inspire de la poésie antique perse du célèbre poète soufi du
14ème siècle, Hafez. Ses vers, à travers son style poétique le plus connu, le ghazal, parlent de l’amour
inconditionnel, de l’extase de l’union, et du rétablissement spirituel.
Introduite à Hafez par un ami artiste, Asha Thomas a été saisie par la beauté pure des vers et par leur
force. Ce poète, qui vivait il y a presque sept cents ans, composait des vers intemporels, transgressant
les cultures et était profondément admiré par des écrivains tels qu’Emerson, Nietzsche, Pouchkine,
Carlyle, Garcia Lorca et Goethe. Bien qu'il ait suscité de multiples controverses à son époque, dues à ses
prises de position virulentes contre l'état et les institutions religieuses, Hafez est jusqu’à nos jours le
poète perse le plus aimé. Sa collection de poèmes aurait été vendue en plus d’exemplaires que le Coran
et dans les pays persanophones, on peut entendre ses vers récités ou chantés dans les souks, à la radio,
et lors de rassemblements spirituels.
Interprété en duo par Asha Thomas et David Gaulein-Stef, cette pièce tisse un lien fort entre musique et
mouvement. Les deux interprètes seront tour à tour obstacle l’un pour l’autre ou compagnons de route,
se soutenant dans leurs cheminements respectifs. De par la danse, la voix, l’exploration du rite, de la
transe, ou de la musique rap, différents chemins seront explorés pour être le plus à même d’évoquer la
polysémie des vers d’ Hafez.
UNE REUNION ET UNE PREMIERE
Sur scène, Asha Thomas a choisi de travailler avec le danseur guyanais David Gaulein-Stef. De
formation de danse moderne en Guyane et en France, ce danseur polyvalent allie sans effort des styles
urbains et les raffinements de la danse contemporaine. Réunis sur scène pour la première fois, ces
danseurs aux parcours affirmés forment un duo fort et dynamique.
Cette pièce réunit aussi dans le travail, deux artistes-danseurs/chorégraphes américains Asha Thomas
et Ronald K. Brown, chorégraphe phare de la scène new-yorkaise et fondateur de l’Evidence Dance
Company. Leur rencontre remonte à 1999 lorsque Ronald Brown était chorégraphe invité de l’Alvin Ailey
American Dance Theater dont Asha Thomas était alors danseuse principale. Après six années passées
en France ou l’approche de la beauté de la danse et du mouvement s’est avérée très différente de celle
qu’elle a connue aux États-Unis, Asha Thomas avait envie de nouer des liens entre ces deux
expériences. L'idée d'associer Brown au processus de création est née de ce désir de placer son travail
dans un contexte différent. Au travers de Ghazals, elle entend retrouver une certaine physicalité, par sa
propre chorégraphie et aussi à travers le style singulier de Ronald K. Brown, et retrouver une
interconnexion entre la musique et le rythme.
Le travail de Brown est traversé par le thème de la spiritualité. A travers la danse et le conte, Brown
cherche des « connexions sensorielles » avec l'histoire et la tradition africaine. Pour cela, il n’hésite pas
à mêler étroitement mouvement, musique, et spoken word. La littérature et la poésie tenant une place
importante dans le travail de Brown, il semblait logique que la poésie soit aussi le point de départ de
cette collaboration artistique.