questions de langue et de style - Département d`information et de

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QUESTIONS DE LANGUE ET DE STYLE
Réal D’Amours
Marie Dufour (mise à jour)
À bas : cette locution interjective s’emploie comme signe d’hostilité. Ne pas confondre
avec le verbe abattre… Ex. : « À bas les taxes » et non « Abats les taxes »…
Académique : cet adjectif est un anglicisme au sens de « scolaire », « universitaire » ou
dans l’expression « sur le plan académique ». On écrira plutôt « sur le plan des
études ou de la formation ». Dans un curriculum vitæ, on écrit simplement
« Formation » ou « Études ». L’adjectif « académique » a souvent une connotation
péjorative en français ; il signifie alors conventionnel, conservateur. Dans son sens
strict, il qualifie ce qui relève d’une académie.
Acétate : impropriété pour parler du support transparent que l’on utilise avec le
rétroprojecteur. Dire : un transparent.
À date : calque de l’anglais. Remplacer par « à jour », « à ce jour », « jusqu’à maintenant »,
« jusqu’à présent », « jusqu’ici ».
Adresse : dans une adresse, le numéro civique est toujours suivi d’une virgule. Le terme
générique (rue, avenue, boulevard, etc.) est obligatoire et ne prend jamais la
majuscule (sauf dans 1re Avenue, 10e Rue…). Le mot « saint » dans un odonyme
(nom de la voie de circulation) ou dans le toponyme (nom de la ville ou du lieu)
n’est jamais abrégé et il est toujours lié au mot suivant par un trait d’union. Le mot
« suite » est un anglicisme que l’on doit remplacer par le mot « bureau » (avec une
majuscule en début de ligne). Le nom de la ville est sur la même ligne que le nom
de la province, qui est entre parenthèses, suivi, après deux espaces, du code postal
toujours sur la même ligne (avec des majuscules aux lettres et sans trait d’union
entre les deux groupes d’éléments). Ex. (fictif) :
Monsieur Roger Bontemps
Direction des programmes et de la recherche
Ministère des Ressources naturelles du Québec
Bureau 302
800, chemin Sainte-Foy
Québec (Québec) G1H 6R1
Affaire : ce mot ne prend pas de « s » dans « faire affaire ».
Âgé : on commet une faute lorsqu’on utilise la préposition « entre » pour indiquer un âge
approximatif ou une tranche d’âge : « ils sont âgés de 35 à 50 ans » et non « ils sont
âgés entre 35 et 50 ans ».
Agréer : ce verbe est transitif direct au sens d’accepter : « Veuillez agréer mes
salutations ». Il est transitif indirect au sens de convenir, plaire : « Vous agréez à
mon père ».
Agressif : anglicisme pour dynamique, déterminé, volontaire, fonceur, persuasif…
Ainsi : attention à l’usage de cet adverbe. Plusieurs l’utilisent en début de phrase, comme
marqueur de relation, sans en respecter le sens. Ainsi veut dire « de cette façon »,
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« comme cela ». Pour que son usage soit correct, on doit pouvoir le remplacer par
« de cette façon ».
Aller sous presse : calque de l’anglais. Remplacer par « mettre sous presse ».
Alternative : ce mot n’a qu’un sens en français : situation où il y a deux possibilités. Ainsi,
on ne dira pas « Être pigiste me semble la meilleure alternative », puisque le mot
« alternative » implique deux choix possibles. On remplacera le mot « alternative »
par le mot « choix », ou « solution », ou, selon le contexte, par l’expression
« solution de rechange ». Ex. : « Il ne restait qu’un choix ou qu’une solution » et
non pas « Il ne restait qu’une alternative ».
Anacoluthe : cette rupture de construction consiste à unir deux segments de phrase qui ne
vont pas syntaxiquement ensemble. Ex. : « Ayant discuté avec des personnes, les
commentaires reçus ont confirmé mes attentes ». Le sujet du verbe « ayant discuté »
doit être celui de la principale : « Ayant discuté avec des personnes, j’ai pu
confirmer mes attentes. » « Reconnaissant votre attachement à Québec, vous êtes
invité à transmettre vos idées de défilé de Carnaval ». Qui est reconnaissant ? Le
Carnaval. Il faut donc dire « Reconnaissant votre attachement à Québec, les
responsables du Carnaval vous invitent à transmettre vos idées de défilé ». « Afin
d’éviter d’entacher sa réputation, le congédiement du directeur est la seule option
pour l’institution ». Comme il s’agit de la réputation de l’institution, le sujet de la
principale ne peut être qu’institution. « En tant que professionnelle des
communications, il s’agit d’un préalable... » Le sujet du verbe doit être « je » (la
professionnelle) à cause de l’apposition. « Pour son deuxième numéro, la
présentation de Rédiger... ». Le sujet doit être Rédiger. Autre exemple : « En plus de
se mettre dans la peau du rédacteur, il est possible de comprendre la collaboration
entre lui et le politicien... ». On ne peut ici avoir un sujet impersonnel (« il » de « il
est possible »), car comment un impersonnel pourrait-il se « mettre dans la peau du
rédacteur » ? C’est le sujet de cette action que nous devons retrouver comme sujet
de la principale : « En plus de se mettre dans la peau du rédacteur, le lecteur pourra
comprendre... ». Autre exemple : « Pour commémorer son histoire, le magazine
publie un article sur la législation linguistique ». C’est l’histoire de la Charte que
l’on commémore, pas celle du magazine (auquel renvoie le possessif « son »). On
aurait pu cependant écrire : « Pour commémorer l’histoire de la Charte, le magazine
publie un article… ». Dans ce dernier cas, l’apposition est autosuffisante, c’est-àdire que nous n’avons pas besoin de chercher le référent du possessif « son ».
Animisme : attention de ne pas prêter des pouvoirs humains aux choses concrètes ou
abstraites. Ex. : « Le problème mécanique dont le remonte-pente a été victime »,
seuls les êtres vivants peuvent être victimes. « Cet incident a renforcé nos mesures
de sécurité », au lieu de dire « Cet incident nous a mené à renforcer nos mesures de
sécurité ». « La réaction des élus n’est pas aussi optimiste ». On donne ici un
pouvoir d’autonomie à la réaction qu’elle ne peut avoir. Ce sont les élus qui
réagissent de façon optimiste. « Le Festival a été victime d’événements
regrettables… » Poursuivra-t-il ? « Nous espérons que votre participation sera de la
partie… ». Vous, vous pourrez rester chez vous ! « Un château ne peut se permettre
d’être malpropre... ». C’est qu’il ne s’en rend pas compte ! Ou « Le Château
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Dufresne est d’accord pour en faire une exposition… ». On ne lui demande pas son
avis ! « Les discours affluent de toute part... » ; dire plutôt « Les discours nous
parviennent de partout à la fois » ou « Les discours se multiplient ». Pire exemple
encore : « Le métier de rédacteur mesure le pouvoir des mots... » Dire simplement
ici : « Le rédacteur mesure le pouvoir des mots... ». Autres exemples : « Cette fête
espère satisfaire les désirs des visiteurs », « Le kirpan est un objet non violent »,
« Les chartes des droits et libertés sont en accord avec ce point », « L’information
publique doit surveiller ce qui se passe dans la collectivité ».
Année : toujours au long lorsqu’on fait référence à une année précise : 2009 et non 09. On
écrit au choix les années 90 ou 1990. Pas de ‘90, l’usage de l’apostrophe étant
anglais. Dans 1998-1999, les deux années sont écrites au long.
Année longue : l’expression populaire « à l’année longue » est un anglicisme (all year
long). On la remplace par « toute l’année » ou « à longueur d’année ».
Appointement : anglicisme au sens de « rendez-vous ».
Après que / avant que : la locution « après que » exige l’indicatif parce que l’événement
est arrivé, il n’est plus virtuel. Ex. : « Après que l’individu eut pénétré dans la
maison » et non « Après que l’individu ait pénétré dans la maison ». La locution
« avant que » exige, pour sa part, le subjonctif parce que l’action n’est pas encore
réalisée. Ex. : « Avant que la marchardise soit livrée ».
Apte : ne s’applique qu’aux personnes et signifie « qui a les qualités nécessaires pour
accomplir une tâche quelconque ». Un château n’est pas apte à recevoir des
expositions d’art brut, tout au plus il convient à ce genre d’activités.
Argent : ce mot ne se met pas au pluriel lorsqu’on parle de sommes d’argent. Donc, il est
toujours fautif de parler « des argents », quoi qu’en disent les politiciens...
Arrière : cet adjectif est invariable : les pneus arrière, les fenêtres arrière... Lorsqu’il est
utilisé dans un mot composé (arrière-plan, arrière-fond, arrière-boutique, arrièregrand-mère…), il est toujours suivi d’un trait d’union et il reste toujours invariable
(arrière-plans, arrière-fonds, arrière-boutiques, arrière-grands-mères…). Les mêmes
remarques s’appliquent à avant : des pneus avant, des avant-projets…
Article ou préposition : lorsque deux mots sont coordonnés, la préposition ou l’article qui
les accompagne doit être répété. Ex. : « Il suffit de comprendre et d’analyser » ou
« La mesure touche les étudiants et les professeurs ».
À toutes fins pratiques : calque de l’anglais. Remplacer par « à peu près », « en pratique »,
« en réalité », « pour ainsi dire », « pratiquement », « somme toute ».
Au sein de : la locution prépositive « au sein de » signifie « au milieu de », « à l’intérieur
de ». Attention à l’usage : si elle peut être remplacée par « dans », « parmi »,
préférer ces prépositions.
Aucun : lorsque ce mot est pronom et qu’il a la valeur de nul, il s’accompagne de « ne ».
Ex. : « Aucun n’est venu ». On a souvent tendance à oublier la négation lorsqu’il y a
liaison entre le sujet et le verbe. C’est aussi le cas pour : « On n’a pas ». Ce mot
peut aussi être un adjectif indéfini. Il prend le pluriel lorsqu’il accompagne un nom
qui est invariable pluriel. Ex. : « aucuns frais », « aucunes funérailles »…
Audio : ce mot est invariable lorsqu’il est adjectif. Ex. : des bandes audio. Il peut aussi
servir de préfixe. Dans ces cas, il est collé au mot qu’il accompagne : audiovisuel,
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audionumérique, audioguide…
Avant : voir arrière.
Avant-midi, après-midi : ces mots peuvent s’utiliser au féminin comme au masculin, mais
ils sont toujours invariables selon l’orthographe traditionnelle. La nouvelle
orthographe propose que les mots avant-midi et après-midi s’accordent en nombre :
des avant-midis, des après-midis.
Avenue : l’abréviation est « av. ». L’abréviation « ave » est un anglicisme. Aussi, lorsque,
dans une adresse, ce générique est précédé d’un adjectif numéral, il devient
spécifique et prend la majuscule. Ex. : 1re Avenue.
Baby-boomer ou baby-boumeur, meuse : ce mot anglais est entré dans la langue
française. Par conséquent, on l’écrira avec un trait d’union, sans italique et on fera
l’accord en nombre au deuxième mot le cas échéant : des baby-boomers ou babyboumeurs.
Banlieue : c’est un collectif qui englobe toutes les localités en périphérie d’un grand centre.
On ne dit donc pas « les banlieues de Québec ou de Montréal », mais « la banlieue
de Québec ou de Montréal ». On ne parle pas non plus du Montréal métropolitain,
mais de l’agglomération montréalaise (qui englobe la banlieue) ou du Grand
Montréal.
Barré : si l’on veut parler d’une porte fermée à l’aide d’un verrou ou d’une serrure, il faut
dire que cette porte est « verrouillée » ou « fermée à clé ». L’adjectif « barré »
signifie « fermé à l’aide d’une barre ».
Bel et bien : locution figée dans laquelle l’adjectif « bel » demeure invariable.
Bénéfice : lorsqu’il est adjectivé, ce mot est uni au mot qu’il qualifie par un trait d’union et
il reste invariable : des activités-bénéfice, des soupers-bénéfice. Lorsqu’il fait partie
de la locution « au bénéfice de », il est toujours au singulier et il signifie « au profit
de ». Ex. : travailler au bénéfice de l’industrie, ou au profit de l’industrie.
Bien que : cette locution est toujours suivie du subjonctif.
Bienvenue : utilisé après « merci » en guise de signe de politesse, ce mot est un anglicisme
(you’re welcome). À remplacer par « Il n’y a pas de quoi », « De rien », « Je vous en
prie ».
Blanc de mémoire : calque de l’anglais. Remplacer par « trou de mémoire ».
Bogue : pour désigner des problèmes informatiques causés par des défauts de logiciels, on
emploie le mot « bogue ». Ce mot est la francisation du terme anglais bug, qui
signifie littéralement « insecte nuisible ». Donc, pas de guillemets avec ce mot
francisé.
Breuvage : ce mot signifie en français « philtre », « médicament ». Au sens de boisson (eau
ou autres), c’est un anglicisme.
canadien-français et Canadien français : attention, l’adjectif seulement s’écrit avec un
trait d’union. Ex. : des valeurs canadiennes-françaises. Aussi, comme tous les noms
de peuples, le nom Canadien prend la majuscule : chaque Canadien est concerné.
Au sens de « Québécois », « québécois », ces expressions sont vieillies.
Car : cette conjonction de coordination est généralement précédée d’une virgule.
Carte : l’expression « carte d’affaires » est un anglicisme que l’on remplacera par « carte
professionnelle » ou « carte de visite » ou « carte » tout simplement.
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Ce qui : cette formule, lorsqu’elle introduit une subordonnée qui précise une idée ou
souligne une conséquence, est précédée d’une virgule. Ex. : Le projet nuit à l’image
de l’université, ce qui se répercute sur la valeur des diplômes.
Ceci, cela : ces pronoms démonstratifs doivent absolument correspondre à quelque chose
de rapproché pour éviter que le lecteur n’ait à chercher le référent. « Ceci » renvoie
à ce que l’on va dire : « Je vous dirai ceci : méfiez-vous des démonstratifs ».
« Cela » renvoie à ce qui précède : « Méfiez-vous des démonstratifs, cela peut vous
jouer de mauvais tours ». « Ceci » est un démonstratif prochain et « cela », un
démonstratif lointain. Pour la clarté du texte, il vaut mieux éviter le plus possible
d’utiliser ces mots et les remplacer par le sujet auquel ils renvoient.
Cédérom : sigle pour compact disk read only memory. On préférera la graphie francisée
« cédérom ». Au pluriel : cédéroms. La recommandation officielle de l’Académie
française est disque optique compact. Ouais…
Cédule : anglicisme pour « horaire », « programme », « calendrier ».
Cégep et université : cégep est ce qu’on appelle un acronyme lexicalisé (collège
d’enseignement général et professionnel). Ça signifie qu’il est devenu un nom
commun. Donc, pas de majuscule (à moins qu’il s’agisse de la raison sociale) et
marque du pluriel si on parle des cégeps. On ne met pas plus de majuscule à
« université » si on ne parle pas de la raison sociale.
Celui-ci, celui-là, ce dernier : à utiliser modérément dans un texte de communication
publique qui se veut clair et efficace. Ces pronoms démonstratifs alourdissent la
phrase en plus de créer des risques de confusion pour le lecteur. D’ailleurs, une fois
sur deux, ces démonstratifs sont mal utilisés : ils ne renvoient pas sémantiquement
au premier substantif qui précède ou qui suit alors qu’ils y sont liés par la syntaxe.
Le meilleur conseil : ne pas les utiliser.
Centre d’achats : anglicisme pour centre commercial. On peut toutefois dans certains
textes à saveur critique, ironique ou éditoriale et pour une question de style choisir
de conserver l’anglicisme. Il faut savoir cependant que l’on déroge au principe du
registre de langue standard. C’est le cas dans la phrase suivante : « Dans la vie, on a
le choix d’aller au cinéma ou au centre d’achats ». Ici, écrire « centre commercial »
briserait la rythmique et enlèverait toute marque d’ironie. La même remarque vaut
pour d’autres anglicismes. Pas d’abus du procédé cependant, car il s’agit bel et bien
d’une faute, ici volontaire, mais le lecteur doit le sentir.
Certificat-cadeau : calque de l’anglais. Remplacer par « chèque(-)cadeau » ou
« bon(-)cadeau ».
C’est-à-dire : s’écrit avec des traits d’union. Éviter l’abréviation « i-e » (du latin id est) ou
« c.-à-d. » dans un texte. Cette locution est toujours précédée d’une virgule.
Chance et risque : ces deux mots sont souvent pris l’un pour l’autre. Il faut savoir les
distinguer. Ex. : « Une femme a plus de chance d’être agressée » est une insulte à
toutes les femmes. Il faut dire « Une femme risque plus d’être agressée » ou « court
plus de risques d’être agressée ». De la même manière, « courir une chance »
s’emploie lorsqu’on espère que l’événement envisagé sera positif. Si on craint qu’il
soit négatif, on dit « courir un risque ». Ex. : « Je cours une chance de gagner », « Je
cours le risque de perdre ». Enfin, « prendre une chance » est un anglicisme (to take
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a chance) pour « courir une chance ».
Chaque, tous : dans les locutions où ces adjectifs indéfinis marque la périodicité, ne pas
faire précéder le mot par la préposition à : chaque jour (et non à chaque jour), tous
les ans (et non à tous les ans), chaque fois (et non à chaque fois). La formulation
avec la préposition à est vieillie, archaïque.
Charge : l’expression « être en charge de » est un anglicisme que l’on corrigera par « être
responsable de » ou par « être chargé de ».
Chatter : anglicisme pour « clavarder ».
Chef-d’œuvre : prend le trait d’union. Au pluriel : chefs-d’œuvre.
Chevilles : éviter les locutions introductives dans les phrases. Elles révèlent la faiblesse du
propos et nuisent au style en l’alourdissant. Éliminer donc les « Il nous apparaît
que… », « Nous estimons que… », « Il est à remarquer que… », « Il est intéressant
de noter que… »,« Il va sans dire que », « Il faut comprendre que », etc. Ce sont des
chevilles, donc inutiles par définition.
Chez : les seules fois où cette préposition se joint à nous, vous, soi, moi par un trait
d’union, c’est lorsqu’elle constitue un nom avec ce mot : mon chez-moi, votre
chez-vous, etc. Dans « J’irai chez vous », la préposition « chez » n’indique que la
circonstance de lieu, « chez vous » étant le complément circonstanciel dans la
phrase.
Chiffre : sauf s’il s’agit d’une année, on ne commence jamais une phrase par un nombre en
chiffres, qu’il s’agisse d’un pourcentage ou de n’importe quelle expression chiffrée.
On écrit ce nombre en lettres ou, si c’est préférable et si le contexte le permet, on
reformule la phrase pour éviter de commencer par un nombre.
Choc : quand il est accolé à un autre nom, les deux éléments peuvent prendre la marque du
pluriel et s’écrire avec ou sans trait d’union. Ex. : statistiques-chocs, mesures chocs.
Ci-bas, ci-haut : ces expressions sont des impropriétés au sens de « ci-dessous », « cidessus ».
Cible : lorsque ce nom est adjectivé et accolé à un autre nom, comme dans « publics
cibles », l’expression s’écrit sans trait d’union. Même chose pour « projets pilotes »,
« produits maison ». Contrairement aux deux premiers cas, « maison » est toujours
invariable.
Citation : les citations entre guillemets sont suivies d’une virgule lorsqu’on veut identifier
la source, à moins que la citation se termine par une ponctuation forte (?!). Ex. :
« La vie est belle », dit le cinéaste. « La vie est belle ! » dit le cinéaste. Aussi, il faut
toujours s’assurer que la citation est exacte lorsqu’il s’agit de propos publiés. Dans
le cas des propos rapportés, on réécrit pour respecter la grammaire et la syntaxe,
mais on s’assure que le sens est rigoureusement respecté. Ne pas oublier le verbe
attributif à la fin de la citation ou à l’intérieur de celle-ci. Ce verbe est généralement
au passé composé.
Collègue : ne pas confondre collègue, confrère, condisciple, camarade, compagnon.
Collègue = personne avec qui on travaille. Confrère = personne de notre profession,
de notre société. Condisciple = personne avec qui on étudie (peu usité…).
Camarade = utilisé surtout pour les enfants et les adolescents. Compagnon =
personne avec qui on voyage, on fait des activités. Les mêmes remarques valent
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évidemment pour le féminin de ces noms.
Comme par exemple : cette expression est un pléonasme. On dira « comme » ou « par
exemple », mais pas les deux.
Communes : ce mot prend la majuscule lorsqu’il renvoie à l’assemblée des députés
canadiens (c’est un régime parlementaire britannique). Il s’écrit avec une minuscule
s’il est précédé de Chambre : les Communes, la Chambre des communes. Au
provincial, l’équivalent est l’Assemblée nationale.
Compagnie : ce mot est synonyme de société. Une compagnie est donc un groupement de
personnes ou de capitaux associés dans une même entreprise en vue de partager les
bénéfices qui pourraient en résulter. Si vous vous lancez en affaires, vous créez
votre entreprise et non votre compagnie.
Compenser : verbe transitif direct qui ne s’accompagne pas de la préposition « pour ». On
ne dit donc pas « compenser pour un manque » mais « compenser un manque ».
Complément du nom : attention de ne pas confondre le nom et le complément du nom
quand vient le temps d’utiliser le pronom, l’adjectif possessif ou démonstratif.
Exemple d’erreurs courantes : « Le métier de rédacteur est prometteur. Sa capacité à
être polyvalent... » Ici, le nom « rédacteur » est complément du nom « métier », il
est donc fautif de renvoyer à « rédacteur » par le possessif « sa » en début de
deuxième phrase, puisque ce possessif est lié par la syntaxe au sujet de la première
phrase, sujet qui est « métier » et non « rédacteur ».
Compléter : signifie « rendre complet », « terminer », « achever ». Dans le sens de
« remplir », c’est un anglicisme. Ex. : « Je complète ce formulaire » devient « Je
remplis ce formulaire ».
Compte rendu : ce nom s’écrit normalement sans trait d’union. Au pluriel : des comptes
rendus.
Concerter : « se concerter ensemble » est un pléonasme.
Conclure : attention à l’écriture de ce verbe à la troisième personne de l’indicatif : « il
conclut » et non « il conclue » (ce n’est pas le verbe concluer !). Le seul cas où ce
verbe se termine en e, c’est quand il est au subjonctif : « qu’il conclue ».
Confortable : « être confortable avec, au sujet de » est un calque de l’anglais. Remplacer
par « être à l’aise au sujet de », « être d’accord au sujet de », « n’éprouver aucun
embarras à l’égard de ».
Conjoncture : situation d’ensemble. Ne pas confondre avec « conjecture » qui signifie
« hypothèse, opinion fondée sur des probabilités ».
Connecter : anglicisme au sens de « brancher ».
Conseil : ce nom, lorsqu’il est utilisé comme adjectif, se lie au mot qu’il qualifie par un
trait d’union et s’accorde en nombre. Ex. : des instances-conseils.
Contacter : dans le sens de téléphoner, appeler, il vaut mieux dire « prendre contact ».
L’expression « contacter » est jugée fautive par plusieurs, mais elle est passée dans
l’usage.
Contracteur : anglicisme pour « entrepreneur ».
Contrôler : vérifier, avoir en son pouvoir, dominer. Ce verbe est souvent source
d’anglicismes selon ce qu’on lui associe. Par exemple, on ne peut « contrôler la
douleur ». On l’enraye, on la soulage. On ne peut non plus « contrôler la situation ».
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On tient la situation en main, on la domine, on la maîtrise. En cas de doute,
consultez le Multidictionnaire.
Convaincant et convainquant : ces deux homophones sont de deux natures distinctes : le
premier est l’adjectif, le second est le verbe convaincre conjugué au participe
présent. Ne pas confondre les deux graphies.
Cooccurrences : attention au respect du mariage « naturel » et usuel des mots. Par
exemple, on rougit de honte, mais on blanchit de peur. Pour ce genre de problèmes,
on peut consulter le Dictionnaire des cooccurrences de Jacques Beauchesne.
Correspondre : ce verbe peut s’utiliser avec la préposition « avec » ou « à ». Le sens s’en
trouve toutefois changé : « correspondre avec » signifie que l’on entretient une
relation épistolaire avec quelqu’un ; « correspondre à » signifie « renvoyer à », « se
rapporter à », « équivaloir à », « être conforme à ».
Coupon-rabais : anglicisme pour « bon de réduction ».
Coupon-réponse : expression correcte. Au pluriel : coupons-réponse ou coupons-réponses.
Coupures budgétaires : anglicisme au sens de « compressions, coupes ou réductions
budgétaires ».
D’autres : toujours écrire « d’autres » et non pas « de d’autres », ce qui constitue une
redondance du mot « de ». Ex. : « L’analyse de slogans d’autres organismes ».
D’autant plus que : il s’agit d’une locution conjonctive, c’est-à-dire qu’elle sert à lier des
mots, des unités de sens entre eux. Attention de lui enlever des membres, surtout le
dernier : que. Ex. : « L’événement sera d’autant plus réussi avec votre
collaboration ». Ça ne peut se dire. On devrait écrire : « Cet événement sera d’autant
plus réussi que vous y collaborerez ».
Date : faire précéder le chiffre par l’article. Ex. : La Presse, le 11 février 2013. Aussi, on
commet un anglicisme lorsqu’on écrit « mercredi le 11 février » plutôt que « le
mercredi 11 février ». Les dates s’écrivent en chiffres. Le premier jour du mois
s’écrit 1er et non le 1 : le 1er octobre et non le 1 octobre, et encore moins le
01 octobre.
Davantage : cet adverbe s’écrit en un mot. Pas d’apostrophe après le « d ». En écrivant
« d’avantage », on n’utilise plus l’adverbe qui signifie « plus », mais le nom
« avantage », qui signifie « gain » : « Je ne vois pas d’avantage là-dedans ».
De premier ordre, de premier plan : la première expression signifie « excellent », « de
première qualité » ; la deuxième signifie « prioritaire », « importante », « qui vient
en premier lieu ».
Débuter : ce verbe est intransitif, ce qui veut dire qu’il ne peut être suivi d’un complément
direct (on ne peut poser la question « qui ? » ou « quoi ? » après le verbe débuter).
On ne débute pas un travail, on le commence. Mais on pourra dire « Les cours
débutent à 8 h 30. » L’heure est ici un complément circonstanciel (elle répond à la
question « quand ? ».
Définitivement : cet adverbe (cher aux joueurs de hockey…) signifie en français « de façon
définitive ». Ne pas le confondre avec « assurément », « certainement », « à coup
sûr », « absolument ». Ex. : « Les conclusions des recherches seront définitivement
publiques » devient « Les conclusions des recherches seront à coup sûr (ou
absolument, certainement) publiques ». On dira en revanche « Le projet est
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définitivement abandonné », ce qui veut dire qu’il ne reviendra pas sur le tapis.
Défrayer : payer les dépenses de quelqu’un. « Défrayer le coût » est une forme fautive. On
défraie quelqu’un de ses dépenses (et non les dépenses de quelqu’un). On peut aussi
« couvrir, rembourser les dépenses ».
Démotion : anglicisme pour « rétrogradation ».
Démythifier et démystifier : ne pas confondre ces deux verbes. Le premier signifie
« supprimer un mythe » alors que le deuxième veut dire « dissiper l’erreur,
détromper les victimes d’un mensonge ». Par exemple, « on démythifie
l’informatique », mais « on démystifie les sectes ». De la même façon, on
« démythifie » la rédaction plus qu’on ne la « démystifie », étant donné qu’elle ne
fait pas à proprement parler de victimes ni, en principe, ne cherche à tromper...
Dépendant : ce mot est une impropriété au sens de selon, suivant, en fonction de, d’après.
On dira donc : « Selon le contexte » et non « Dépendant du contexte ».
Dépens : attention à la graphie de ce mot dans l’expression « aux dépens de » (qui signifie
« aux frais de ») : toujours au pluriel et « dépens » avec un « s » et non un « d ».
Des plus : l’adjectif ou le participe passé qui suit des plus ou un des plus se met au pluriel
et s’accorde en genre lorsque le sujet est déterminé. « Une animatrice des plus
compétentes », « Une des meilleures animatrices ». Si le sujet est indéterminé (il
correspond à « cela »), l’adjectif ou le participe demeurent invariables : « Aborder
cette question délicate est des plus risqué ». Un truc : si on peut remplacer des plus
par « parmi celles ou ceux qui sont les plus », c’est que notre sujet est déterminé et
qu’il faudra faire l’accord au pluriel. Si ce n’est pas possible, l’adjectif ou le
participe passé reste au singulier.
Dessus, dessous : liés à un préfixe, ces mots prennent tantôt le trait d’union, tantôt ils n’en
prennent pas. On écrira « en dessus », mais « au-dessus », « par-dessus », « cidessus ». En cas de doute, il faut vérifier au dictionnaire.
Détail : dans la locution adverbiale « en détail », le mot « détail » ne prend pas de « s ».
Deux-points et point-virgule : le deux-points annonce une énumération ou une illustration
de ce qui le précède directement. Ex. : Le financement des universités : un sujet
délicat. Souvent, il peut être remplacé par le verbe être : Le financement des
universités est un sujet délicat. Il ne faut pas le confondre avec le point-virgule qui,
lui, marque une pause prolongée dans la phrase ou annonce un complément
d’information ou une précision en lien avec ce qui précède. Ex. : L’université a
besoin d’argent ; les institutions d’enseignement ne vivent pas de l’air du temps.
Souvent, il est préférable de remplacer le point-virgule par le point. Le texte gagne
ainsi en rythme. D’ailleurs, il est bien malaisé de dire si le point-virgule est une
virgule insistante ou un point hésitant…
Deuxième et second : ces deux mots ne sont pas de vrais synonymes. Lorsqu’il n’y a que
deux éléments, on utilise premier et second. S’il y en a plus, on remplace second par
deuxième. La nuance relève du purisme pointilleux…
Développer : ôter de son enveloppe, assurer la croissance de quelqu’un, de quelque chose,
exposer de manière détaillée, traiter une pellicule photographique pour en faire
apparaître les images. Sinon, ce verbe donne lieu à plusieurs cas d’anglicismes. Ex. :
« développer un procédé » devrait être remplacé par « concevoir, créer, inventer,
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trouver ». De plus, on ne peut « développer des relations, des problèmes, une
tendance ou un goût ». Consultez le Multidictionnaire pour obtenir des valeurs de
remplacement.
Diagnostic et diagnostique : attention à la graphie de ces deux mots. Le premier est un
nom (« le médecin pose un diagnostic »), le second est un adjectif et s’écrit de la
même façon au masculin et au féminin (« je passe un test diagnostique », « le
médecin a commis une erreur diagnostique »).
Dicter et édicter : ne pas confondre ces mots. On édicte une loi, on dicte une leçon.
Dièse (#) : ce signe est un anglicisme lorsqu’on l’utilise pour signifier numéro, poste,
appartement, etc.
Dieu et dieux : au singulier avec une majuscule lorsque le mot renvoie au Dieu des
religions monothéistes. Avec une minuscule et un x lorsqu’il s’agit des dieux des
religions polythéistes. Attention, ces dieux portent aussi un nom propre : Vishnu,
Brahma, Shiva sont les principaux dieux de l’hindouisme.
Différent et différend : attention à ces homophones ! Le premier est un adjectif, le second
un nom (qui signifie une mésentente).
Digitaliser : anglicisme pour « numériser ».
Dispendieux : signifie « qui occasionne des frais, des dépenses élevées ». On dit : « un
projet dispendieux », « un train de vie dispendieux », ce qui signifie que l’un et
l’autre engendrent beaucoup de dépenses. Ne pas l’utiliser comme synonyme de
cher, de coûteux. Un dictionnaire est « cher », il n’est pas « dispendieux » : il ne
risque pas de nous ruiner à l’achat et, une fois acheté, il ne coûte plus rien...
Dispenser : ce verbe renvoie à une notion de dons, de largesses, de gratuité. Il peut aussi
signifier « exempter ». Dans les expressions « dispenser des cours, de l’information,
des soins », le verbe « dispenser » est une impropriété que l’on doit remplacer par
« donner » ou « offrir ».
Disponible : anglicisme au sens de « en vente », « offert ». Ex. : Cet ouvrage est
Dollar : le signe de dollar est toujours précédé d’une espace (ce mot est féminin en
typographie). Ex. : 6,25 $. À remarquer la virgule plutôt que le point à la décimale.
Aussi le signe $ se place après les chiffres et non avant comme en anglais. Lorsqu’il
s’agit d’un montant juste, il n’y a pas de zéros pour signifier l’absence de décimales.
Ex. : 3 $ et non 3,00 $. Pour indiquer la référence à des monnaies nationales, on
retiendra que la mention du pays est accolée au symbole de dollar. Ex. : 10 $US ou
10 $CA. Le symbole M vient de méga et signifie un million. Il s’accole au symbole
de $ sans espace : 1 M$. Cet emploi est très technique et ne devrait apparaître que
dans les tableaux, les données statistiques ou lorsqu’il n’y a vraiment pas de place
pour faire autrement (dans un titre par exemple).
Drastique : anglicisme au sens de draconien. On ne peut donc dire que « La société a
connu des changements drastiques », mais « des changements draconiens » (ou
importants, ou radicaux, etc.). Drastique est l’adjectif qu’on emploie pour parler d’un
« purgatif qui exerce une action très énergique ».
Droits d’auteur : le mot « auteur » est au singulier dans cette expression.
Dû à : anglicisme pour en raison de, à cause de, compte tenu de, vu, attribuable à.
Écran linguistique : un écran linguistique, c’est une portion de phrase (le plus souvent une
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incise qui ajoute une précision) qui sépare le sujet du verbe ou le verbe du
complément de la principale. Parce qu’ils nuisent à la lisibilité du texte, les écrans
linguistiques devraient être évités dans la mesure du possible ou, s’ils sont
inévitables, ils devraient être les plus courts possible. En aucun cas, ils ne devraient
dépasser six ou sept mots. Ex. : « C’est ainsi que, me remémorant avec nostalgie les
moments vécus dans mon emploi antérieur, j’ai décidé de suivre des cours en
relations publiques ». L’incise introduit dans ce cas un écran linguistique de
11 mots. On pourrait opter pour une inversion pour favoriser la lisibilité : « Me
remémorant avec nostalgie les moments vécus dans mon emploi antérieur, j’ai alors
décidé de suivre des cours en relations publiques ».
Édition : attention à l’usage abusif de ce mot. Son emploi métaphorique, bien que très
répandu, est considéré par plusieurs comme un anglicisme. Le Carnaval n’en est pas
à sa Xe édition, c’est plutôt le Xe Carnaval de Québec. Seul le Larousse donne ce
sens au mot « édition », et il lui accole la mention « familier ». Les autres ouvrages
associent systématiquement ce mot au livre, à la publication sur support papier.
Élève et étudiant : la dénomination élève convient à toutes les personnes, jeunes ou
adultes, qui fréquentent un établissement d’enseignement. Le mot étudiant est
réservé à l’élève de niveau supérieur (universitaire). L’expression « étudiant
universitaire » est donc un pléonasme. Mais la Fédération étudiante universitaire du
Québec ne changera pas son nom pour autant !
Éligible et admissible : il ne faut pas confondre ces deux adjectifs. Les immigrants sont
admissibles à la citoyenneté, et non pas éligibles. Le mot « éligible » renvoie à la
notion d’élection (il signifie « qui peut être élu »), alors que le mot « admissible »
signifie « qui peut être admis ».
Embarquer, débarquer, s’embarquer : impropriétés pour « monter », « descendre » ou
« s’engager », « participer ». On monte dans une auto, dans un autobus, dans un
train et l’on en descend. Embarquer et débarquer sont des termes maritimes qui
conviennent aux transports… maritimes.
En somme : cette expression signifie « en résumé ». Ne pas l’utiliser au sens de
« finalement », « enfin », « en définitive », « pour conclure »…
Entre autres : le mot « autres » est toujours au pluriel dans ce cas. Aussi, à moins que le
sens de « autres » soit clair dans la phrase, il faut rajouter le spécifique à
l’expression : « entre autres habitudes », « entre autres dossiers », « entre autres
choses », etc., et encadrer l’expression de virgules. Ex. : « Les décisions portent,
entre autres choses, sur tels aspects... ».
Énumération : dans une énumération où le premier élément est précédé d’un article, tous
les autres éléments doivent l’être aussi. Ex. : « La rédaction, la recherche, la publicité
sont des outils du communicateur ». Autre chose à savoir : lorsque l’on fait une
énumération, il importe de regrouper des éléments de même nature grammaticale. Par
exemple, on ne peut faire une énumération qui ressemblerait à ceci : « Rédiger
propose des articles sur divers sujets : écrire pour les enfants, le rédacteur de
nouvelles télévisées, la vulgarisation scientifique »... Cette énumération devrait se lire
comme suit : « [...] divers sujets : écrire pour les enfants, rédiger des nouvelles
télévisées, vulgariser la science ». Ici, nous n’avons que des verbes. On aurait aussi
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pu choisir des noms : écriture, rédaction, vulgarisation...
Erre : prendre son « erre d’aller », québécisme, ou « continuer sur son erre » signifie
« continuer sur sa lancée ». Attention, ce n’est pas « air » mais « erre ». C’est un
autre des nombreux termes hérités du domaine maritime.
Esperluette (&) : l’esperluette ne s’emploie que dans les raisons sociales de sociétés ou de
corporations : Giguère & Fils inc., mais M. Giguère et ses fils...
Estimé : anglicisme au sens de « devis », « évaluation ». Pour un dépliant, on demande
donc à un imprimeur de faire un « devis » ou une « évaluation des coûts », et non un
« estimé ».
Et ce : éviter cette formule superflue dans 80 % des cas. Elle alourdit le style en plus
d’introduire une surenchère inutile (trace du « je »).
Et/ou : tournure à éviter. C’est un calque de l’anglais and/or. L’emploi n’est justifié que
dans les contextes techniques et scientifiques où il est nécessaire d’exprimer
rapidement et clairement la coordination et la disjonction. Dans un texte courant, la
conjonction « ou » suffit pour exprimer l’addition ou le choix. Si on veut exprimer
l’addition (ou la coordination), le verbe qui suit sera au pluriel (le « ou » ayant
valeur de « et ») et si, à l’inverse, on veut exprimer le choix (ou la disjonction), le
verbe sera au singulier. Ex. : « L’orateur ou le scripteur doivent se préoccuper du
contact avec le public ». Ce qui signifie que les deux doivent prendre conscience de
leur obligation vis-à-vis du public. « L’orateur ou le scripteur sera interrogé. » Ce
qui signifie qu’une seule des deux personnes répondra aux questions.
État et Église : le mot « État » prend la majuscule lorsqu’il désigne une entité politique ou
l’administration d’un pays. Le mot « Église » prend la majuscule lorsqu’il renvoie à
la confession : l’Église catholique. Il prend la minuscule lorsqu’il s’agit du
bâtiment : l’église de mon quartier.
Etc. : l’abréviation de et cetera (ou et cætera) ne prend qu’un point abréviatif. L’ajout de
points de suspension constitue un pléonasme. En fin de phrase, le point abréviatif se
confond toujours au point final. L’abréviation est précédée d’une virgule.
Étranger et immigrant : un étranger n’est pas forcément un immigrant. Une mince
proportion des étudiants étrangers par exemple deviendront des immigrants.
Évidence : l’expression « de toute évidence » est toujours au singulier.
Excuses : ce mot s’écrit habituellement au pluriel lorsqu’il a le sens de « regrets pour
l’offense commise ».
Faire application : anglicisme pour « postuler à un poste », « poser sa candidature »,
« faire une demande d’emploi ».
Faire du sens : cette expression est la traduction littérale de to make sense. On la
remplacera par « avoir du sens », « tomber sous le sens », « être logique ».
Faire fi : l’expression signifie « ignorer, mépriser, dédaigner » et le mot « fi » appartient à
la locution verbale. Il vient de l’onomatopée « Fi » qui signifie « Pouah ».
Faire partie : attention, le mot partie s’écrit avec un « e » final.
Félicitations : ce mot est invariable pluriel.
Focalisation : lorsqu’on adopte un point de vue dans un texte, on tente de le conserver.
C’est-à-dire que si le texte commence au « vous », on garde ce point de vue (prise à
partie) tout au long du texte. Même chose si le point de vue adopté est celui du
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« nous » ou du « il » (impersonnel). Donc éviter les enchaînements comme celui-ci :
« Il ne faut pas se fier aux autres pour nous corriger, mais si on écrit un français
médiocre, ayez au moins l’intelligence de vous faire corriger ». Ces changements de
point de vue trahissent une mauvaise identification du destinataire. Il arrive même
parfois qu’un même pronom renvoie à des noms différents. Rien de pire pour créer
de la confusion dans l’esprit du lecteur.
Focus : ce mot n’existe pas en français. On ne dira donc pas « Cet article met le focus sur
tel aspect du problème » mais plutôt « Cet article met l’accent sur tel aspect du
problème ».
Focuser : ce mot n’existe pas en français. On dira « mettre l’accent » (et non « mettre
l’emphase » qui est aussi un anglicisme), « focaliser », « se concentrer sur »,
« porter son attention sur ».
Focus group : anglicisme pour « groupe de discussion ».
Frais de scolarité : impropriété pour « droits de scolarité ».
Franc-parler : ce nom composé s’écrit avec un trait d’union. Au pluriel : des francsparlers.
Français et français : attention de bien démêler l’adjectif qui indique l’origine (« de
France »), le nom de la langue (le français) et le nom des habitants de la France (les
Français).
Globalisation : anglicisme pour « mondialisation ».
Gouvernement : ce mot prend la minuscule initiale. Ex. : « Le gouvernement Charest
voulait dégeler les droits de scolarité ». Ne pas confondre gouvernement et
Parlement : le premier renvoie aux membres élus du parti qui a obtenu le mandat de
gouverner (un gouvernement libéral, péquiste…), alors que le second renvoie à
l’institution qui réunit l’ensemble des élus (parti au pouvoir et opposition). Quand
on veut parler de l’assemblée qui exerce le pouvoir législatif, le mot Parlement
prend la majuscule. Le parlement, avec une minuscule, c’est l’édifice où siège
l’assemblée des élus.
Gradué : anglicisme que l’on remplace par « diplômé ».
Grand-chose : s’écrit avec un trait d’union et demeure invariable.
Grande Allée : s’écrit sans trait d’union. Le spécifique comprend ici le générique : la
Grande Allée est une… allée ! Pas une rue, ni une avenue, ni rien d’autre.
Guerre : on écrit le nom des grandes guerres mondiales avec des majuscules aux deux
premiers éléments : « Première Guerre mondiale », « Deuxième Guerre mondiale ».
Certains écrivent aussi « Seconde Guerre mondiale ». Ce sont des optimistes (voir :
Deuxième et second).
Guillemets : il en existe trois sortes : français, anglais, allemands. Ils doivent apparaître
dans cet ordre : « Il ne faut pas dire “Tiens, les ‘Tartempion’ sont là” lorsqu’on ne
sait pas le nom des gens ». Il est très rare que l’on doive utiliser les guillemets
allemands. Il importe toutefois de ne pas confondre les signes français et anglais.
Aussi, les guillemets français sont suivis et précédés d’une espace alors que les
guillemets anglais ou allemands ne le sont pas.
Habileté et habilité : ne pas confondre ces deux mots. Le premier, un nom, renvoie à une
capacité, un talent, une maîtrise intellectuelle ou physique pour réaliser une chose.
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Le second, adjectif ou participe passé, signifie une aptitude légale à faire quelque
chose, se dit en parlant de quelqu’un que l’on a rendu habile à accomplir une tâche
en lui conférant les pouvoirs nécessaires.
Haut en couleur : le mot « couleur » est toujours au singulier dans cette expression. Il
signifie alors « coloré », « pittoresque ». Dans les autres expressions où « couleur »
est précédé de la préposition en, le mot « couleur » est au pluriel : une photo en
couleurs, un journal en couleurs, une télé en couleurs…
Heures d’ouverture : pas de « s » à ouverture. Il s’agit de l’ouverture de l’établissement,
pas de ses ouvertures… Évitez aussi l’anglicisme « heures d’affaires ».
Homophones : les homophones sont des mots de prononciation semblable mais de graphie
et de nature grammaticale différentes. Exemples : réussi et réussit = un participe
passé et un verbe à la troisième personne du singulier ; entretient et entretien = un
verbe et un nom ; soutient et soutien = un verbe et un nom ; maintient et maintien =
verbe et nom ; aire et ère = le premier renvoie à un espace et le second à une période
de temps ; billet et biais = sans commentaires. La faute la plus fréquente est celle
qui consiste à confondre « ce » et « se ». Ça donne des contresens du genre « Pour
se faire » alors qu’on voulait dire « Pour ce faire ». Le premier indique que l’on veut
« se réaliser », le deuxième veut dire « pour faire cela ». Le mot est soit un pronom
personnel (se), soit un pronom ou un adjectif démonstratif (ce, cela). Pour les
distinguer, se souvenir que « se » ou « ses » est l’équivalent de « soi » ou « les
siens » et que « ce » ou « ces » peut être remplacé par « cela » ou « ceux-là ». Erreur
insultante : usagé pour usager…
Il : attention à l’emploi de ce pronom personnel. Pour une question d’efficacité
communicationnelle et de concision, on évitera dans la mesure du possible d’utiliser
ce pronom sous sa forme neutre, c’est-à-dire lorsqu’il accompagne un verbe
impersonnel. Ex. : Il semble que…, Il paraît que…, Il est à prévoir que…, Il est
important que…, Il va sans dire que… Ces tournures rendent le style indirect,
révèlent la présence du « je » et introduisent une hésitation sur la véracité de
l’information.
Impliquer : ce verbe a une connotation négative en français. Il signifie « prendre part à une
action criminelle » ou « engager dans une action de façon déterminée ». Il est aussi
correct lorsqu’il a le sens de supposer, comporter, lorsqu’il exprime une relation
logique. Il en va de même pour le nom « implication ». En revanche, « impliquer »
est une impropriété dans le sens de « concerner, intéresser, toucher, viser ». Ex. :
« Ce dossier a été remis aux étudiants concernés » et non « impliqués ».
Information : à la fin du dépliant, de la lettre ou du communiqué, plusieurs invitent le
lecteur à communiquer avec l’organisme pour obtenir de l’information. Attention, le
mot information est au singulier dans ces cas. C’est de l’information, pas des
informations, qui renvoient plus à la notion d’actualités. C’est la même chose pour
le mot inscription : Pour information et inscription… On peut toutefois écrire :
« Pour de plus amples renseignements ». Le singulier est aussi de mise dans les
expressions : source d’information, type d’information…
Initier : ce verbe est un anglicisme lorsqu’on lui donne le sens de commencer, amorcer,
lancer, instaurer, mettre en œuvre, prendre l’initiative de. Ainsi, « on lance un
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débat », « on amorce un projet », « on commence un travail », « on entame une
discussion », « on instaure une procédure ». En français, « initier » signifie « donner
la connaissance d’un art, d’une science, d’une profession, etc. » à quelqu’un. À la
forme pronominale (s’initier), il signifie « acquérir les rudiments ». L’anglicisme
passe progressivement dans l’usage.
Institution et établissement : faire la distinction entre ces deux mots. Le mot
« institution » employé de façon générique pour désigner une école correspond à
l’usage anglais. On lui préférera « établissement ». Le sens courant d’institution
renvoie à la personne morale, au groupement, au régime, à la chose instituée.
Internet : ce mot prend généralement la majuscule. On cherche dans ou sur Internet. À
moins de vouloir parler de la technologie en elle-même (« l’Internet à révolutionner
l’art de communiquer »), on ne fait pas précéder ce mot, comme en anglais, par le
déterminant (l’article). On n’écrit donc pas « Je navigue sur l’Internet », mais « Je
navigue sur Internet ». Depuis peu, la graphie avec la minuscule est acceptée, mais
l’Office québécois de la langue française recommande encore l’usage de la
majuscule.
Intervenant : ce mot nous vient tout droit de la langue technocratique, surtout du domaine
des sciences sociales ou du monde juridique. On éliminera ce mot poubelle en
utilisant des remplaçants plus précis comme personne, acteur, individu, participant,
partie, professionnel, etc.
Intranet : comme il y a autant d’intranets qu’il y a d’organisations qui se sont donné ce
système, le mot « intranet » s’écrit avec une minuscule.
Italique : dans un texte en romain (caractère normal ou droit), les noms de véhicules, les
titres d’ouvrages, les noms de revue ou de journaux, les enseignes commerciales (à
ne pas confondre avec les noms d’organisations), les devises, les mots étrangers, les
notes de musique (la Messe en si de Bach) s’écrivent en italique. Attention ! Si le
texte est composé en italique, ces mots devront être écrits en romain. L’idée est
d’opposer les caractères pour souligner la singularité de ces mots.
Item : anglicisme pour article, produit, élément d’une liste, poste dans un bilan, point dans
un ordre du jour… Ce mot a deux sens possibles en français : en psychologie, un
élément dans un test ; en linguistique, un élément d’un ensemble grammatical.
Kiosque : impropriété pour « stand ». Un kiosque est un pavillon ouvert dans un jardin (un
kiosque à musique, une gloriette) ou un édicule où l’on vend les journaux (un
kiosque à journaux).
Là : adverbe qui se joint au nom qui précède par un trait d’union quand il est accompagné
d’un démonstratif : ce jour-là, ces moyens-là, cet enfant-là, etc.
Lac : lorsque le mot « lac » fait partie du nom d’un lieu et qu’il désigne une municipalité et
non l’étendue d’eau, il s’écrit avec une majuscule et est lié au nom propre qu’il
accompagne par un trait d’union. La préposition qui précède alors le nom propre
composé est « à » et non « au ». Ex. : Je vais à Lac-Beauport. Si je fais référence à
l’étendue d’eau, j’écrirai : Je vais au lac Beauport (sans majuscule et sans trait
d’union).
Laïc et laïque : ce mot peut être nom ou adjectif. Lorsqu’il est nom, le masculin s’écrit
« laïc » ou « laïque » et le féminin « laïque ». Lorsqu’il est adjectif, il s’écrit
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toujours « laïque », que le nom qu’il qualifie soit masculin ou féminin.
Laissé-pour-compte : ce mot composé prend des traits d’union et, au pluriel, l’accord ne se
fait qu’avec « laissé » : des laissés-pour-compte ou des laissées-pour-compte.
Laissez-passer : ce mot composé de deux verbes est invariable et s’écrit avec un « z » pour
le premier verbe et un « r » pour le second. Il signifie littéralement « laissez cette
personne passer ».
Ledit, ladite, lesdits, lesdites : s’écrivent en un seul mot.
Leur : ne s’accorde jamais lorsqu’il est pronom personnel. Ex. : « Des experts qui leur
diront ». On peut remplacer « leur » par « à eux », il s’agit donc d’un pronom.
Levée de fonds : anglicisme pour « campagne de financement », « campagne de
souscription », « collecte de fonds »…
Lice et liste : ne pas confondre « être en lice », qui signifie être en compétition, et « être en
liste », qui veut dire être inscrit sur une liste.
Lier et relier : relier peut vouloir dire « lier une seconde fois, de nouveau » ou exprimer
une relation de contiguïté (avec l’idée de possible va-et-vient) : « Le pont relie les
deux rives ». On dira donc : « Cet accident est lié à la chute de neige » et non « est
relié à la chute de neige », parce qu’il ne s’agit pas d’une reprise de l’accident ni
d’un événement réversible.
Ligne ouverte : calque de l’anglais. À remplacer par « tribune téléphonique ». Il existe
plusieurs autres cas d’anglicisme avec le mot « ligne ». Consultez le
Multidictionnaire.
Loi : le mot loi prend la majuscule lorsqu’on cite le nom exact : la Loi sur la protection des
renseignements personnels. Sinon, le mot prend la minuscule. Les noms de loi ne
s’écrivent pas en italique. Ne pas confondre loi et législation : la législation est un
ensemble de lois. On parlera par exemple de la « législation linguistique », ce qui
englobera la Charte de la langue française et toutes les autres lois linguistiques telle
la Loi sur l’affichage.
Lors de : cette locution signifie « au moment de ». Elle introduit donc une référence
temporelle. On évitera les « lors de contextes religieux », « lors du port du kirpan à
l’école », etc.
Madame et monsieur : l’abréviation se fait en mettant la syllabe finale en exposant pour
madame : Mme. Monsieur s’abrège ainsi : M. ; le même principe s’applique à
monseigneur (Mgr), docteur (Dr), etc. Si on ne fait pas l’abréviation, les mots
« madame » ou « monsieur » ne prennent pas la majuscule, sauf dans la formule de
politesse en ouverture et en fin de lettre : « Recevez, Madame, Monsieur,
l’expression... ».
Main : pas de « s » à main dans « prendre en main », « avoir en main », « de main en
main » (et non « de main à main »).
Main-d’œuvre : ce nom composé prend le trait d’union.
Main-forte : dans « prêter main-forte », attention de ne pas oublier le trait d’union. On peut
aussi écrire « mainforte » selon la nouvelle orthographe.
Majuscules (sigles) : en français québécois, les majuscules sont accentuées : le cours
Écritures et publics. Dans les sigles, la pratique est hésitante. À noter qu’on
n’emploie les sigles qu’après avoir donné au long les noms qu’ils remplacent à la
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première occurrence. Dans ces noms au long, il n’y a que le premier substantif (et le
cas échéant, le qualificatif qui le précède) qui prend la majuscule. Ex. : la Fondation
pour l’art thérapeutique et l’art brut du Québec (FATABQ).
Maximum et minimum : attention de faire un usage correct de ces deux mots. On réduit
au minimum de même qu’on limite au minimum (et non au maximum).
Même : lorsque ce mot est précédé d’un pronom (moi, lui, toi, eux, elle…), il s’écrit avec
un trait d’union et s’accorde en nombre : eux-mêmes, nous-mêmes, moi-même, etc.
Mériter : ce verbe n’existe pas à la forme pronominale (« se mériter »). On le remplace par
« remporter », « valoir », « obtenir », « gagner ». Ex. : « Il s’est mérité le premier
prix » devient « Il a remporté le premier prix » ou « Cette performance lui a valu le
premier prix ».
Mettre l’emphase : anglicisme. Remplacer par « mettre l’accent » ou « focaliser » (et non
« focuser »).
Mettre sur pied : s’écrit sans s à pied.
Ministère : lorsqu’il est accompagné du spécifique (Transports, Santé et Services
sociaux…), le générique prend la minuscule. Ce mot prendra toutefois la majuscule
lorsqu’il est employé seul et qu’il fait référence en sous-entendu au spécifique. Ex. :
« Le Ministère prendra les mesures nécessaires pour corriger la situation… ».
Mots étrangers : les mots étrangers (latins, anglais, etc.) s’écrivent en italique dans un
texte.
Ne, pas, personne : les marqueurs de négation comportent habituellement deux termes et
non trois : « Il n’y a pas personne pour nous répondre ». Lorsqu’il y a le mot
« personne » dans une phrase négative, le mot « pas » disparaît.
Niveau (au… de) : « au niveau de » signifie littéralement « à la hauteur de ». À n’utiliser
que lorsqu’on fait référence à une échelle verticale ou à une hiérarchie. Éviter les
« au niveau de ma carrière » ou « au niveau des sentiments ». On peut toutefois dire
« au niveau de la marée », « au niveau fédéral », « au niveau de la direction ».
Nom de famille : les noms de famille ne se mettent pas au pluriel : Les Bougon français
n’apprécient guère la série québécoise.
Nombre : dans un texte suivi, l’écriture des nombres se fait en lettres jusqu’à neuf
inclusivement et en chiffres à partir de 10. Si les deux valeurs se retrouvent dans la
même phrase, les nombres s’écriront tous les deux en chiffres. Ex. : « De 8 à
20 personnes ont assisté à la séance ». On ne commence jamais une phrase par un
nombre en chiffres, qu’il s’agisse d’un pourcentage ou de n’importe quelle
expression chiffrée. On écrit ce nombre en lettres ou, si c’est préférable et si le
contexte le permet, on reformule la phrase pour éviter de commencer par un
nombre. En français, la décimale s’indique par une virgule et non par un point. Ex. :
6,5 % et non 6.5 %. Le point est anglais. Enfin, le nom qui suit une unité avec
décimale s’écrit au singulier. Ex. : La famille québécoise compte 1,5 enfant par
couple. Le pluriel ne débute qu’avec 2. Aussi, il n’y a pas d’espace dans les
nombres de quatre chiffres (ex. : 4000), sauf dans un tableau de données en colonne.
Attention ! Les années s’écrivent normalement en chiffres, que l’on soit ou non au
début d’une phrase.
Nominé : anglicisme au sens de « mis en nomination », « nommé », « sélectionné ».
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Noms d’organismes : même en anglais, les noms d’organismes s’écrivent en romain dans
le texte courant.
Non et quasi : même règle : les deux se lient au nom qui suit par un trait d’union :
« quasi-totalité », « non-retour ». Par contre, il n’y a pas de trait d’union si le mot
qui suit est un adjectif : « quasi totale », « non retournable ».
Nous : pour éliminer une trace du « je » (subjectivité) et pour des raisons de style, éviter
l’emploi de ce pronom en complément d’objet indirect. Ex. : « Ce dossier nous
propose... » devient « Ce dossier propose ».
Nouveau : il faut distinguer les expressions « à nouveau » et « de nouveau ». Dans le
premier cas, la locution adverbiale signifie « à neuf, de manière différente », dans le
second cas, elle veut dire « une fois de plus ».
Numéro : l’abréviation de ce mot est no ou, au pluriel, nos. Le dièse (#) pour numéro est un
anglicisme.
Objecter : n’existe pas à la forme pronominale. Ex. : « les étudiants s’objectent à la hausse
des droits de scolarité ». « S’objectent » devrait être remplacé par « s’opposent à »
ou « s’élèvent contre ».
Odonymes : il faut toujours indiquer le générique de l’odonyme dans une adresse : rue,
avenue, boulevard, chemin, etc. Ces génériques s’écrivent toujours avec une
minuscule (ou presque : Grande Allée...). Aussi l’abréviation de « avenue » est
« av. » (et non « ave »), celle de « boulevard » est « boul. » (et non « blvd » ou
« bl. » ou « bd »).
Œuvrer : de niveau littéraire au sens de « travailler », mais approprié au sens de « se
dévouer pour une cause ». On dira donc : « travailler dans le domaine de la
rédaction » et non « œuvrer dans ce domaine ».
On : avec ce pronom indéfini comme sujet, les participes passés des verbes conjugués avec
l’auxiliaire « être » prennent la marque du pluriel comme dans le cas du pronom
personnel « nous ». Ex. : « On est prêts... ».
Opérer : ce verbe est un anglicisme lorsqu’on lui donne le sens d’exploiter, de gérer, de
tenir un commerce ; de diriger une entreprise ; de conduire, de manœuvrer, de faire
fonctionner une machine.
Opportunité : en français, ce mot, employé le plus souvent au singulier, a le sens de
« convenance », d’« à propos ». Ex. : « Je ne vois pas l’opportunité de débattre du
sujet » signifie que la discussion n’est pas à propos, qu’elle ne convient pas.
Lorsque nous donnons à « opportunité » le sens de « choix », de « possibilité »,
d’« occasion », d’« avantage », de « perspectives d’avenir », nous lui prêtons son
sens anglais. Il est préférable de dire que l’on saisit l’occasion, que l’on opte pour
cette possibilité, que l’on fait ce choix, que ce projet comporte des avantages, qu’il
ouvre de nouvelles perspectives d’avenir.
Ordre d’idées (dans le même…) : toujours avec un « s » à idées.
Pallier : le verbe pallier est un verbe transitif direct. Il n’est jamais suivi de « à ». Ex. : on
ne dira pas « pallier à cette lacune » mais « pallier cette lacune ». Aussi, le verbe
s’écrit avec deux « l » (pallier), alors que l’étage ou le temps d’arrêt dans un escalier
s’écrit avec un « l » (palier).
Pamphlet : attention à l’anglicisme ! En français, le mot pamphlet désigne « un petit écrit
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satirique et mordant », et non une brochure, une circulaire, un dépliant ou un
prospectus.
Panacée : l’expression « panacée universelle » est un pléonasme. Le mot panacée signifie
précisément « remède universel », « qui convient en toute circonstance, à tous
maux ».
Par : anglicisme au sens de « sur ». Ex. : une feuille mesure 11 pouces sur 14 (et non
11 pouces par 14). Une pièce fait trois mètres sur quatre (et non trois mètres par
quatre).
Parenthèses et crochets : lorsque, à l’intérieur de parenthèses, on désire isoler un
deuxième élément, il faut utiliser les crochets. Ex. : « Il va à cette école (les Hautes
Études commerciales [HEC]) depuis cinq ans ». Aussi, il n’y a pas d’espace entre la
parenthèse (ou le crochet) ouvrante et le premier signe (mot, chiffre ou ponctuation),
ni avant le dernier signe et la parenthèse fermante. Ex. : « Dans la vie (rêve ou
réalité ?), le bonheur est une question insoluble ».
Parti et partie : ne pas confondre ces deux mots. Le premier renvoie à l’idée de formation
politique, de regroupement, de choix aussi (prendre le parti de) alors que le
deuxième a une connotation juridique, c’est-à-dire qu’il signifie un acteur, une
faction dans une histoire, un dossier. Par exemple, dans le cas de l’affaire Cinar, il
n’y avait pas de partis, mais des parties, au sens juridique. Lorsqu’on fait référence à
un parti politique précis, le mot parti prend la majuscule, mais pas l’adjectif qui
suit : le Parti québécois, le Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique. Lorsqu’on
désigne les membres de ces formations politiques, on utilise la minuscule : les
péquistes, les libéraux…
Participe présent : attention à l’abus de ce temps de verbe qui enlève de la force à
l’expression. Ex. : « Intriguant de tous les côtés, le relationniste perd de sa
crédibilité auprès des journalistes ». On préférera : « S’il intrigue de tous les côtés,
le relationniste perd de sa crédibilité auprès des journalistes ». Autre exemple : « Le
manque de transport affecte les gens en les isolant et en les privant de services ». En
style direct, on obtient : « Le manque de transport isole les gens et les prive de
services ».
Passé simple : à éviter lorsque l’action dont il est question a des liens avec le présent. Lui
préférer le passé composé. Le passé simple exprime une action complètement
révolue, qui n’a plus de conséquences dans le présent. Éviter : « La rencontre entre
Foglia et l’étudiant d’Ottawa fut riche d’enseignements », écrire plutôt « La
rencontre entre Foglia et l’étudiant d’Ottawa a été riche d’enseignements ». À toutes
fins utiles, le passé simple ne doit pas être utilisé en communication publique où,
dans la très grande majorité des cas, c’est à cause de son lien avec le présent que
l’on traite d’un sujet.
Pastel : ce mot peut être nom ou adjectif. Lorsqu’il est adjectif, il est invariable : des
couleurs pastel.
Patronage : anglicisme au sens de « favoritisme ».
Paver la voie : cette expression est un anglicisme (to pave the way for) pour « ouvrir la
voie », « préparer le chemin ».
Pécuniaire : cet adjectif s’écrit de la même façon au masculin et au féminin. Ex. : un
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avantage pécuniaire, une incidence pécuniaire. Pas de pécunier, pécunière…
Performer : ce mot n’existe tout simplement pas. L’erreur est de l’employer au sens de
réussir, faire bonne figure, avoir de bons résultats.
Personne humaine : c’est un pléonasme.
Personne-ressource : prend le trait d’union et la marque du pluriel aux deux mots le cas
échéant.
Peu importe : ne pas confondre « peu » et « peut », ce dernier est le verbe pouvoir à la
troisième personne. Dans cette formulation, on a le choix d’accorder ou pas le verbe
« importer ». Ex. : « Peu importent les mensonges » ou « Peu importe les
mensonges ».
Plain-pied : cette locution s’écrit de cette façon et non « plein pied ». Elle signifie : sans
difficulté d’accès, de même niveau, sur le même plan, avec aisance... On entre donc
« de plain-pied » dans le troisième millénaire.
Plaisir : la construction « il me (nous) fait plaisir » est fautive. La remplacer par « c’est
avec plaisir que… », « nous avons le plaisir, l’honneur de… ».
Plan : la locution « sur le plan de » signifie « au point de vue de ». On la préférera à « au
plan de » qui est toujours critiquée.
Plupart : le verbe qui suit prend la marque du pluriel lorsque le complément est un nom
pluriel. Ex. : La plupart des étudiants sont endettés. Si le complément est sousentendu, le verbe se met aussi au pluriel. Ex. : La plupart sont endettés.
Plus souvent qu’autrement : calque de l’anglais. À remplacer par « la plupart du temps ».
Point final : le point final est suivi d’une seule espace. L’habitude des deux espaces est un
héritage de l’époque de la dactylo. Il y a risque de créer des lézardes dans le texte si
on met deux espaces après le point.
Point-virgule : ponctuation à utiliser avec modération. Le point-virgule devrait se faire rare
dans un texte que l’on veut vif, direct, autrement dit dans un texte de
communication efficace. Il ralentit le rythme de lecture et enlève de la force aux
idées exprimées. Mieux vaut recourir au point final ou à la virgule. Le point-virgule
sert dans une énumération à la ligne ou entre des éléments apparentés qui ne
justifient pas des phrases indépendantes.
Points abréviatifs : la tendance est d’omettre les points abréviatifs dans les sigles. Ainsi,
on écrira FATABQ sans points. À la première occurrence, il faut donner le nom au
long.
Points cardinaux : les mots nord, sud, est, ouest prennent la majuscule lorsqu’ils désignent
une région. Ex. : Amérique du Nord, Asie du Sud-Est, etc. Dans une adresse, pour
indiquer l’orientation d’une rue, les points cardinaux s’écrivent aussi avec une
majuscule. Ils sont placés après le nom de la voie de circulation. Ex. : boulevard
René-Lévesque Est. Lorsqu’ils indiquent une direction, les points cardinaux
s’écrivent avec une minuscule. Ex. : Le train file vers l’est. Le boulevard FélixLeclerc se situe au sud de Charlesbourg.
Politically correct : ne pas oublier le double « l » dans cette expression qui devrait être en
italique dans le texte. On la traduira par « politiquement correct » ou par « rectitude
politique ».
Porte-parole : au pluriel, on écrit « des porte-parole » ou « des porte-paroles ».
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Porte-voix : mot composé invariable comportant un trait d’union.
Portfolio : attention à la graphie !
Positif : pour une question d’efficacité stylistique, toujours préférer les tournures positives
aux tournures négatives. Ex. : « ne pas provoquer », c’est « éviter », « je ne sais
pas », c’est « j’ignore ».
Pot-de-vin : s’écrit avec des traits d’union. Au pluriel : pots-de-vin.
Pour cent : s’écrit en deux mots. En français, la décimale s’indique par une virgule et non
par un point. Ex. : 6,5 % et non 6.5 %. Le point est anglais.
Pourcentage : le nombre et le signe de pourcentage (%) sont séparés par une espace.
Pour votre information : calque de l’anglais. À remplacer par « À titre indicatif, À titre
informatif, À titre de renseignement, À titre d’information, Pour information ».
Pré et post : les mots composés avec le préfixe « pré » s’écrivent sans trait d’union. Ex. :
préretraité, préétabli, préavis. Même règle pour « post », à l’exception des
expressions latines. Ex. : postmoderne, postsynchronisation, mais post-scriptum.
Préalable : éviter l’anglicisme « prérequis » en lui préférant « préalable ».
Premier ministre : il s’agit d’une fonction. On l’écrira donc sans majuscule : le premier
ministre Charest. Même le pape prend la minuscule !
Première, premier, deuxième, etc. : l’abréviation se fait par « re » et « er » (si c’est
première ou premier). Deuxième et les suivants s’abrègent en « e ». Ces abréviations
prennent la marque du pluriel le cas échéant. À éviter les « ème », « ième », « me ».
Prendre pour acquis : anglicisme. Dire « tenir pour acquis ».
Prérequis : voir préalable.
Presque : le « e » final ne s’élide que dans « presqu’île ». Donc, écrire « presque entière »,
« presque intégrée », etc.
Prime abord : on écrit « de prime abord », qui signifie « à première vue », et non « à prime
abord ».
Primer : verbe transitif direct, ce qui signifie qu’il n’est pas suivi de la préposition « sur ».
Ex. : « le bon sens prime la démagogie » et non « le bon sens prime sur la
démagogie ».
Prioriser : impropriété au sens de « donner priorité à, établir des priorités, hiérarchiser ».
Priorité : n’en déplaise aux politiciens, l’expression « première priorité » est un pléonasme.
Problématique : ne pas confondre ce mot très à la mode avec « problème ». La
problématique, c’est l’art de poser les problèmes. Une problématique renvoie donc à
un ensemble de problèmes. Un problème n’est pas une problématique.
Prochain : dans l’expression « le colloque se tiendra les 6 et 7 février prochain(s) »,
l’adjectif « prochains » prend la marque du pluriel si on est dans le mois de février.
Il sera singulier si l’on est dans un autre mois, sous-entendu que c’est le mois qui est
prochain et non les jours.
Profit : dans l’expression « tirer profit », ce dernier mot est au singulier.
Prolongation : action de prolonger dans le temps. Ne pas confondre avec « prolongement »
qui désigne un accroissement en longueur, dans l’espace.
Promouvoir : ce verbe s’emploie à l’infinitif, au participe passé, aux temps composés et à
la voix passive. À l’indicatif (rare et critiqué), promouvoir se conjugue comme
mouvoir et non comme voir : il promeut et non il promouvoit.
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Psychiatrique et psychiatrisé : psychiatrique signifie « relatif à la psychiatrie ». Un
hôpital peut être psychiatrique, un traitement aussi, mais pas un malade.
« Psychiatrisé » est le participe passé du verbe psychiatriser qui signifie « soumettre
à un traitement psychiatrique ». On peut donc parler d’un malade psychiatrisé et, par
substantivation, d’un psychiatrisé.
Public cible : s’écrit sans trait d’union.
Publiciste : impropriété au sens de publicitaire.
Quatre par quatre : l’expression « quatre par quatre » est un anglicisme pour désigner
une voiture à quatre roues motrices. Ailleurs, dans la francophonie, on dit quatrequatre.
Quatre-vingt(s) : cet adjectif numéral cardinal (il indique un nombre précis) prend la
marque du pluriel lorsqu’il se termine sur le mot vingt. Ex. : « Les quatre-vingts
étudiants présents ». Il est invariable lorsqu’il s’agit d’un adjectif numéral ordinal (il
indique un ordre, un rang). Ex. : les années quatre-vingt, la page quatre-vingt, le
quatre-vingt de telle rue.
Québécois et québécois : bien distinguer le nom propre de l’adjectif. Le premier prend la
majuscule ; le second, la minuscule. Ex. : un Québécois exporte des produits
québécois.
Quel que : quand ce pronom relatif précède immédiatement un verbe (presque toujours
être) ou un pronom personnel sujet, le verbe se met au subjonctif et « quel »
s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. Ex. : « Quel que soit votre
choix », ou « Quelles que soient vos idées », ou « J’accepte votre point de vue, quel
qu’il soit ».
Quelque : toujours invariable lorsqu’il précède un chiffre ou un nombre déterminé. Ex. :
« Quelque 1200 délégués » mais « quelques centaines de délégués ». Truc :
remplacer « quelque » par « environ ». Si la construction tient le coup, c’est que
« quelque » est invariable.
Quelque temps : dans cette expression, le mot « quelque » ne prend pas de « s ». C’est
« dans un peu de temps », le temps ne s’additionne pas (même s’il nous fait
vieillir…).
Quelquefois : adverbe qui s’écrit en un mot et qui signifie « parfois, en certaines
occasions ». Attention de ne pas confondre avec les mots « quelques fois ». Dans ce
dernier cas, on peut compter les fois, alors que dans le premier, il s’agit d’une
approximation. Ex. : « Quelquefois, j’y vais » ne signifie pas « J’y suis allé
quelques fois ».
Quelques-uns : l’expression prend le trait d’union.
Quoi que et quoique : lorsque l’on peut remplacer l’expression par « quelle que soit la
chose », cela signifie que « quoi » est pronom relatif et on écrit « quoi que » en deux
mots. Si on peut dire « bien que », il s’agit d’une conjonction et on écrit « quoique »
en un mot.
Rapport d’impôt : impropriété pour « déclaration des revenus » ou « déclaration fiscale ».
Référence : ce mot est au singulier dans les expressions « faire référence », « livre de
référence ».
Référer : ce verbe n’est pas un transitif direct. On ne peut l’utiliser dans le sens de
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« renvoyer, guider, orienter, diriger vers, transmettre ». Ex. : il est fautif de dire « Le
médecin réfère le patient à un spécialiste ». Il faut plutôt dire « Le médecin renvoie
le patient à un spécialiste », ou « guide le patient vers un spécialiste », ou « oriente
le patient vers un spécialiste ». On peut « en référer à » (transitif indirect) ou « se
référer à » (pronominal), comme dans « en référer au directeur » ou « se référer à la
bibliographie ».
Regard : l’expression « en regard de » signifie « comparativement à ». L’expression « au
regard de » signifie « par rapport à ».
Région : les noms de régions administratives dont l’un des éléments est en soi une entité
formée de plus d’un mot s’écrivent avec un tiret ou un demi-tiret entre les entités
constituantes. Ex. : Saguenay–Lac-Saint-Jean, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.
Réglementation et règlement : ne sont pas synonymes. Le mot « réglementation » englobe
plusieurs règlements, voire tous les règlements. On dira donc « la réglementation
sportive » ou « la réglementation en matière de sport », ce qui signifiera ici tous les
règlements portant sur des questions relatives au sport. Il est fautif de parler de la
« réglementation sur la qualification en plongée sous-marine ». On dira plutôt
« règlement sur la qualification en plongée sous-marine ». La nouvelle orthographe
admet « règlementation ».
Rejoindre : rejoindre, c’est joindre de nouveau. On n’écrira donc pas « vous pouvez
rejoindre le relationniste à tel numéro », mais « vous pouvez joindre le relationniste
à tel numéro ». Même chose lorsqu’on dit « je n’ai pas réussi à vous joindre » ou
« vous me joindrez à ce numéro ».
Relations publiques : toujours au pluriel.
Remords : ce mot s’écrit toujours avec un « s ».
Remue-méninges : dans cette expression, méninges est invariable pluriel.
Rencontrer : se méfier de ce verbe qui est souvent un anglicisme issu de la langue de bois.
On ne « rencontre » pas des normes, on les « respecte ». On ne « rencontre » pas des
objectifs, on les « atteint ». On ne « rencontre » pas des difficultés, on les
« éprouve ». On ne « rencontre pas des conditions », on les « remplit ».
Renforcer : attention, il s’agit d’un verbe du premier groupe ! Donc, bannir les « renforci,
renforcir, renforcira, renforcissait » et toutes les autres conjugaisons en « ir » : ce
verbe n’existe pas.
Rouvrir : impropriété au sens de « rouvrir ».
Répondre : « répondre » n’est pas un verbe d’état, mais un verbe d’action : on ne peut
donc pas « avoir été répondu » et encore moins « avoir été répond » ! Dire plutôt :
« On m’a répondu ».
Retracer : ce verbe ne signifie pas « retrouver », mais « tracer de nouveau » ou « raconter,
relater ». Ex. : « Les policiers ont retracé le criminel » devient « Les policiers ont
retrouvé le criminel ». On peut dire toutefois « retracer l’histoire de cet individu »,
ce qui veut dire « refaire le chemin de sa vie ».
Retrouver : ce mot est souvent utilisé de manière fautive à la place de « trouver ». Pour
retrouver, il faut d’abord avoir perdu. « Retrouver », c’est trouver une seconde fois,
de nouveau. Donc, on dira « Vous trouverez l’information en annexe » et non
« Vous retrouverez… ».
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Rive : attention, pour qu’il y ait une rive, il faut qu’il y ait un cours d’eau ! Ainsi, il est
illogique d’écrire la rive sud de Québec. Il faudra donc parler de la rive sud du
fleuve à la hauteur de Québec, ou de la rive sud à la hauteur de Québec, ou de la
rive sud à Québec si le contexte permet l’ellipse. Si l’on veut parler d’une région, on
prendra soin d’écrire ces mots avec des majuscules et de les unir par un trait
d’union : la Rive-Sud a voté conservateur.
Saint : toujours écrire au long le mot « saint » ou « sainte » dans les toponymes et les
odonymes. Ex. : Sainte-Foy, l’arrondissement, ou chemin Sainte-Foy, la voie de
circulation. Les seuls cas où l’on écrit le mot « saint » en abrégé, c’est lorsqu’il
apparaît sur les panneaux routiers où la lecture doit être rapide ou quand il s’agit du
nom propre d’une personne. Lorsque l’on fait référence au saint lui-même, le mot
saint ne prend pas la majuscule et n’est pas lié au nom propre par un trait d’union.
Deux exceptions : la Sainte Vierge et le Saint-Esprit. Les noms de race ou les
appellations d’origine s’écrivent en minuscules et avec des traits d’union. L’accord
au pluriel se fait, au choix, avec le deuxième mot seulement. Ex. : des saint-bernards
ou des saint-bernard, des saint-émilions ou des saint-émilion.
Salutation : à la fin d’une lettre, une formule de salutation possible est : « Veuillez agréer,
Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs ». Attention, le
verbe s’écrit « veuillez » et non « veillez ». Également, si la formule est précédée
d’un participe présent (En espérant que…), le sujet de la principale doit
correspondre au sujet de « espérant ». Donc : « En espérant que vous considérerez
ma demande, je vous prie d’agréer… » et non « En espérant que vous considérerez
ma demande, veuillez agréer… ». Cette dernière formulation est incorrecte sur le
plan syntaxique (c’est une anacoluthe). Enfin, il faut éviter de séparer le groupe
verbal (je vous « prie de recevoir », je vous « prie d’agréer », etc., par le retour
protocolaire de l’appel. Exemple à éviter : « Je vous prie, Madame, d’accepter mes
salutations distinguées ». Préférer : « Je vous prie d’accepter, Madame, mes
salutations distinguées ».
Sans que : attention à la double négation « sans que… ne ». On écrira « sans que la
direction s’en aperçoive » et non « sans que la direction ne s’en aperçoive ».
Sauver : attention aux anglicismes « sauver du temps », « économiser du temps », « sauver
de l’argent ». Écrire « gagner du temps », « épargner de l’argent ».
Sécure : anglicisme pour « en sécurité, sûr ».
Se devoir de : cette formule signifie « être moralement obligé de ». À éviter le plus
possible en raison de sa lourdeur. Être plus direct et supprimer le « se de ». Ex. :
« les relationnistes se doivent d’être vigilants » devient « les relationnistes doivent
être vigilants ». Évidemment, la formule ne peut s’employer que lorsqu’il s’agit de
personnes, car un objet ou une idée ne peut avoir « d’obligation morale ».
Sens : l’expression « faire du sens » est un calque de l’anglais. À remplacer par « avoir un
sens, être logique, faire sens ».
Sens dessus dessous : la locution idiomatique très fréquente « sens dessus dessous » fait
référence à la confusion des sens pour suggérer le chaos et signifie littéralement
« tout à l’envers ».
Sensibiliser : ce verbe s’emploie avec la préposition à (aux) et non avec sur.
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S’ensuivre : s’écrit en un seul mot, sinon il s’ensuit une faute et des pénalités à la
correction…
Se questionner : ce verbe ne s’emploie à la forme pronominale que dans un contexte de
réciprocité, c’est-à-dire « qui se posent mutuellement des questions ». On fait un
anglicisme lorsqu’on emploie « se questionner » dans le sens de « s’interroger »
soi-même sur un sujet donné. En français, le verbe « questionner » signifie « poser
des questions à quelqu’un sur quelque chose ». Lorsqu’on veut exprimer l’idée de
« se poser des questions », de « descendre en soi-même », on dit « s’interroger ».
Se rendre compte : dans la locution verbale « se rendre compte » conjuguée aux temps
composés, le participe passé est toujours invariable, que le sujet soit ou non féminin,
singulier ou pluriel. Ex. : « Elles se sont rendu compte qu’elles faisaient des
fautes ».
Seul : placé en début de phrase, cet adjectif employé adverbialement (il signifie
« seulement ») s’accorde en genre et en nombre avec les mots auxquels il se
rapporte. Ex. : Seuls les plus forts seront acceptés.
Sévère : cet adjectif est un anglicisme au sens de « considérable, grave, important, difficile,
majeur ». On dira donc « un déficit grave », « un problème important », « une
dépression grave », etc.
Si : lorsque cette conjonction est suivie de « il », on fait l’élision. Ex. : on ne dit pas « si il »
mais « s’il ». La rencontre de deux voyelles s’appelle un hiatus. On essayera
d’éviter les hiatus par mesure d’euphonie (harmonie des sons).
Sic : on ne corrige pas en principe les fautes dans les citations. On doit utiliser l’adverbe
« sic » entre parenthèses ou entre crochets et en italique lorsqu’il y a une faute dans
la citation. L’indication (sic), qui signifie « ainsi », se place tout de suite après la
faute que l’on reproduit. Elle sert évidemment à indiquer que ce n’est pas nous qui
avons fait la faute. Ex. : J’ai ajouté le sic dans cet extrait d’un communiqué
authentique : « Chez Air Canada, nous voulons que chacun de nos clients soient
[sic] traité avec tous les égards ». Cet adverbe doit être utilisé avec circonspection :
dans bien des cas, indiquer à quelqu’un que l’on cite qu’il a commis une erreur ou
une faute entraîne des conséquences bien plus graves pour les relations
interpersonnelles que ne peut en avoir pour notre réputation de personne rigoureuse
le fait d’avoir corrigé la faute qu’on aurait dû reproduire. Cet adverbe sert aussi de
marque d’ironie lorsqu’il souligne la faiblesse, voire le loufoque, d’un
raisonnement, d’une expression. Subtilité oblige…
Siéger : attention ! Ce verbe est suivi de la préposition « à » ou « au », et non « sur ». Ainsi,
il faut dire : « Je siège au conseil d’administration » et non « … sur le conseil
d’administration ». « Je siège à la table de concertation » et non « … sur la table de
concertation ». L’usage de « sur » dans ces contextes constitue un anglicisme. Dans
le même ordre d’idées, on ne dit pas « être sur le comité », mais « siéger au
comité ».
Socioéconomique : de plus en plus, ce mot s’écrit sans trait d’union, même si le
dictionnaire intégré à l’ordinateur peut signaler qu’il s’agit d’une faute. L’adverbe
« socioéconomiquement » n’existe pas.
Soit : cette conjonction est toujours invariable. Ex. : « Ils étaient plusieurs, soit les membres
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de la famille et les invités ». Aussi, lorsqu’il sert à annoncer une brève énumération
dans la phrase, il est précédé d’une virgule. « Soit » peut aussi être adverbe : « Vous
voulez me voir ? Soit ! ».
Solutionner : emploi critiqué au sens de « résoudre », « apporter une solution ».
Sous : l’expression « être sous enquête » est calquée sur l’anglais. La remplacer par « faire
l’objet d’une enquête ». Même problème avec « sous contrôle » que l’on doit
remplacer par « maîtrisé, rentré dans l’ordre ». Consulter le Multidictionnaire pour
les autres tournures fautives.
Spéculations : anglicisme au sens de « conjecture, hypothèse, prédiction ».
Statistique Canada : attention, le nom français de cet organisme ne prend pas de « s ».
Succéder : à la forme pronominale, le participe passé de ce verbe est toujours invariable.
Ex. : Les étapes se sont succédé.
Suite à : toujours préférer « à la suite de », « à cause de », « en conséquence de » ou,
simplement et quand le contexte le permet, « après ».
Sujet collectif : dans le cas du sujet collectif employé seul (l’équipe, le groupe…), le verbe
se met au singulier. Dans le cas du sujet collectif accompagné d’un complément
singulier (la plupart du temps…), le verbe se met au singulier. Dans le cas du sujet
collectif accompagné d’un complément pluriel (une foule de passants…), le verbe se
met au singulier ou au pluriel selon l’intention de l’auteur. Veux-t-on insister sur
l’ensemble (singulier) ou sur la pluralité (pluriel) ? On pourra donc écrire : « Une
foule de passants attendait les artistes » ou « Une foule de passants attendaient les
artistes ».
Support : comme synonyme de soutien, c’est un archaïsme ou un anglicisme. On accorde
du « soutien » à des personnes, mais on met un « support » à ce qui risque de
tomber. On soutient moralement, mais on supporte physiquement. Pris pour
« soutien », « support » est un anglicisme. Retenir qu’il ne s’emploie qu’avec des
choses inanimées : support d’une corniche, support médiatique, support papier,
support publicitaire.
Sur-le-champ : cette expression, qui veut dire « immédiatement », s’écrit avec des traits
d’union et sans « s » à champ. À la différence de « poids », qui prend un « s » aussi
bien au singulier qu’au pluriel.
Surtemps : anglicisme pour « heures supplémentaires ».
Syllabus : anglicisme pour « plan de cours, sommaire ».
Tant qu’à moi : erreur pour « quant à moi ».
Tautologie : la tautologie est la répétition de la même idée en des termes différents. Ex. :
« Seul l’avenir dira ce qu’il adviendra du futur ! », « Qui dit société prospère dit
bonne qualité de vie », « La liberté d’expression permet aux journalistes de
s’exprimer librement », « Les étudiants ayant perdu confiance en leurs professeurs,
le rapport de confiance entre les étudiants et les professeurs est à rétablir », « La
laïcité est le principe fondamental à la base de la société », « Déréglementer les
droits de scolarité des étudiants étrangers entraîne la hausse de ces droits », « Le
maintien de l’image n’est pas un travail facile, il peut même s’avérer complexe »,
« Non seulement doivent-elles se battre pour surmonter leur handicap, mais elles
doivent faire preuve de détermination », « À travers son écriture, le communicateur
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écrit un message ». On nomme aussi ces vérités évidentes des lapalissades ou des
truismes.
Teaser : anglicisme pour « accroche (publicitaire), annonce-mystère ».
Tel et tel que : le premier s’accorde avec le nom ou le pronom qui suit. Le deuxième
s’accorde avec le nom ou le pronom qui précède. Ex. : « Les étoiles étaient tels des
diamants ». « Les étoiles étaient telles que des diamants ». Truc : retenir que le
« que » bloque tout ce qui vient après sur le plan grammatical. Aussi, éviter le
barbarisme « tel qu’il soit » en lieu et place de « quel qu’il soit ».
Télécopieur : l’abréviation est téléc. Le mot « fax » vient de l’anglais et n’est pas conseillé
au Québec, même s’il est normalisé en France.
Téléphone : l’abréviation est tél. et non tel. ou tel ou # tél. Depuis l’arrivée des
compositions à 10 chiffres, les parenthèses ont disparu dans la façon de présenter un
numéro de téléphone. Ex. : 418 524-6578.
Température : impropriété au sens de « temps ». Ex. : « le mauvais temps » et non « la
mauvaise température ».
Terme : dans l’expression « en termes de », le mot « termes » est toujours au pluriel. C’est
l’inverse dans « au terme de ». Dans le premier cas, terme signifie « dans les mots
de ». Dans le second, il veut dire « à la fin ».
Tiré à part : s’écrit sans trait d’union. Pluriel : des tirés à part.
Titre : les titres d’ouvrages (livres) et de journaux s’écrivent en italique. Les titres
d’articles, les chapitres de livres s’écrivent entre guillemets français.
Titre, surtitre et intertitre : ne comportent pas de point, de point-virgule ou de
deux-points à la fin. Les seules ponctuations finales possibles sont le point
d’interrogation, le point d’exclamation et les points de suspension.
Tollé : ce mot signifie « clameur de protestation, mouvement collectif d’indignation ».
L’expression « tollé de protestations » est par conséquent un pléonasme.
Tout : attention à la nature de ce mot ! C’est elle qui commande ou non l’accord. Consulter
le Multidictionnaire.
Tout à coup : s’écrit sans traits d’union.
Tout à fait : s’écrit sans traits d’union.
Toutes fins pratiques : l’expression « à toutes fins pratiques » vient de l’anglais.
Remplacer par « en pratique, en réalité, pour ainsi dire, pratiquement ».
Tout temps : dans l’expression « de tout temps », le mot « tout » est singulier.
Tout-petit : cette expression, pour désigner des enfants, s’écrit avec un trait d’union et le
pluriel est « tout-petits ».
Tout-le-monde : l’expression courante « monsieur et madame Tout-le-monde » s’écrit
avec des traits d’union et une majuscule à « Tout » (souvent aussi à « Monde »).
Transiger : ce verbe est une impropriété au sens de « faire des affaires, négocier, traiter,
échanger ». Transiger, en français, c’est faire des compromis, des concessions.
Trop-plein : ce nom composé s’écrit avec un trait d’union : « J’ai un trop-plein
d’énergie ».
Un des : attention à l’accord du verbe qui suit : On écrira « un des participants a accepté »
mais, variablement, « un des participants qui ont accepté » ou « un des participants
qui a accepté » selon que l’on insiste sur le nombre ou l’individualité. La suite sera
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conforme au point de vue adopté : elle renverra à l’ensemble des participants si le
verbe a été mis au pluriel et à l’individu si le verbe est resté au singulier.
Un plus : la formule « un plus » est d’un registre de langue familier. Ex. : « Avoir une
formation en communication est un plus pour décrocher un emploi ». C’est de la
langue approximative. On dira plutôt : « est un atout », « est un avantage »…
Universitaire : un universitaire est une personne qui enseigne ou fait de la recherche dans
une université. Les étudiants ne sont pas des enseignants, donc pas des
universitaires… Du moins pas encore !
Université : dans le nom officiel de ces établissements d’enseignement, le mot
« Université » prend la majuscule. Dans un texte courant, (« Nous allons à
l’université »), le mot s’écrit avec une minuscule initiale.
Versatile : cet adjectif a un sens négatif en français. On l’utilise pour qualifier quelqu’un
qui change d’idée comme de chemise, qui est inconstant, capricieux, imprévisible. Il
ne s’utilise que pour des personnes. Pour les objets, on emploiera « polyvalent »,
« varié », « flexible », « tous usages », « universel ».
Versus : ce mot latin, dont l’abréviation est vs, signifie « par opposition à », « par rapport
à ». Attention, c’est un anglicisme lorsqu’on lui donne le sens de « contre » (dont
l’abréviation est c.). C’est par ce signe que l’on reconnaît que le film Kramer vs
Kramer est la version anglaise de Kramer c. Kramer.
Via : la préposition « via » est associée au domaine des transports et signifie « en passant
par un endroit ». Ex. : « destination Paris via New York ». Elle s’applique donc à un
lieu. Puisque Internet et le Web sont perçus comme des lieux virtuels que l’on
visite, dans lesquels on se déplace ou on navigue, on peut employer cette
préposition dans les expressions « via Internet » et « via le Web ». Dans les autres
cas, il est recommandé d’utiliser la préposition « par ».
Vidéo : ce mot est invariable lorsqu’il est adjectif. Ex. : « des bandes vidéo ». Il est féminin
lorsqu’il est nom. Ex. : « J’ai écouté la vidéo sur le Mouvement Desjardins ».
Lorsqu’il est nom, il peut signifier deux choses : l’ensemble des techniques qui
permettent la diffusion sonore et visuelle sur un écran de télévision ou le film tourné
à l’aide des techniques vidéo.
Vieux-Québec : s’écrit avec un trait d’union. C’est la même chose pour les vieux quartiers
de n’importe quelle ville : Vieux-Lyon, Vieux-Montréal, Vieux-Limoilou...
Ville : lorsque le mot « ville » renvoie à l’administration municipale, il s’écrit avec la
majuscule. Lorsqu’il renvoie à l’entité géographique, il prend la minuscule. Ex. :
« La Ville a refait les trottoirs », « Les trottoirs sont dangereux dans cette ville ».
Virgule : éviter que le sujet soit coupé du verbe par une virgule. Ex. : « Micheline
Vaillancourt avec toutes les agressions qu’elle a subies, n’avait pas d’autre choix ».
La virgule après « subies » coupe le sujet « Micheline Vaillancourt » du verbe de la
principale « n’avait pas ». Il aurait fallu ici mettre une autre virgule après le sujet
pour créer une incise. À noter aussi que l’on ne sépare pas un verbe de son
complément avec une virgule : « Aujourd’hui, alors que je suis, à l’université ». La
virgule est obligatoire avec l’incise : « L’école est un endroit où l’on va apprendre
monsieur Foglia ». Dit ainsi, Foglia est au programme d’études !
Vis-à-vis de : ne pas oublier les traits d’union et la préposition « de » dans cette expression
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qui signifie « en face de » ou « à l’égard de ».
Voir : à la forme pronominale et suivi d’un infinitif, le participe passé de ce verbe
s’accorde avec le sujet si ce dernier fait l’action exprimée par le verbe. Si ce n’est
pas le cas, il demeure invariable. Ex. : « Ils se sont vus donner de leur temps aux
nécessiteux », mais « Ils se sont vu accorder un congé pour donner du temps aux
nécessiteux ».
Voire même : c’est un pléonasme. On dit l’un ou l’autre mais pas les deux en même temps.
Aussi, inséré dans une phrase, cet adverbe et ce qui l’accompagne sont
habituellement compris entre des virgules. Ex. : « L’art brut risque d’abîmer, voire
de détruire, la collection Dufresne ».
Vous : dans la prise à partie, les participes passés et les adjectifs qui se rapportent à
« vous » restent au singulier. Ex. : dans un dépliant, un intertitre qui dirait « Vous
êtes débordé ? » ne s’adresse pas à une foule de gens, mais à un individu : le lecteur.
Donc pas de « s » à « débordé ». Aussi, dans un texte essentiellement objectif, on
évitera les prises à partie. Cela signifie, par exemple, qu’il ne faut pas recourir au
« vous », au « nous » ou au « je » dans un communiqué que l’on veut voir diffusé
dans les journaux. La prise à partie confère au texte un ton essentiellement
promotionnel et traduit une présence du « je », car qui d’autre que l’auteur du texte
peut prendre le lecteur à partie ?
Web : ce mot, comme Internet, s’écrit avec ou sans majuscule. Si l’on considère le Web
comme une entité unique (nom propre), on choisit la majuscule, et si l’on considère
le web comme une ressource Internet parmi d’autres, on choisit la minuscule (nom
commun). L’OLF privilégie la majuscule.
Zeugme fautif : cette faute consiste à faire se rapporter un mot ou un groupe de mots à un
ou à des éléments d’un énoncé auquel il ne peut se rapporter. Souvent c’est une
question de préposition mal utilisée ou d’absence de préposition où il en faut une.
Ex. : « Un stage en communication m’a fait découvrir et m’a donné la piqûre du
métier » = « Un stage en communication m’a fait découvrir le métier et m’en a
donné la piqûre ». « Ça fait appel à mes talents d’orateur et de communication
interpersonnelle » = « Ça fait appel à mes talents d’orateur et à ma facilité à
communiquer avec les gens ». « Richard Desrosiers a lui-même évalué et falsifié les
notes de ses filles ». = « Richard Desrosiers a lui-même évalué ses filles et falsifié
leurs notes ». « Il est allé et revenu de Québec » au lieu de « Il est allé à Québec et
en est revenu ».
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