AMBASSADE DE FRANCE EN NORVÈGE SERVICE ÉCONOMIQUE D'OSLO SE d’OSLO Oslo, 19/01/2017 L’économie norvégienne peine à redresser la tête L’économie norvégienne subit les contrecoups du niveau très bas des cours du pétrole. L’inflation et le taux de chômage sont à leur plus haut, les prix de l’immobilier continuent de progresser, nourrissant les craintes d’une bulle immobilière, alors que la hausse des salaires est contenue à un niveau inférieur à l’inflation, entraînant mécaniquement une baisse du pouvoir d’achat. Alors que la Banque de Norvège maintient ses taux historiquement bas, une timide embellie a eu lieu au troisième trimestre 2016. Pour la deuxième année consécutive, le Gouvernement a décidé, à l’occasion de l’adoption du budget pour 2017, de soutenir l’activité en puisant fortement dans le fonds souverain. 1. La croissance reste faible Dans la lignée de 2015, où le PIB n’a cru que de 1,6 % (contre 1,8 % en 2014), la croissance de l'économie norvégienne devrait rester faible en 2016. Le dernier chiffre disponible concerne le 3e trimestre 2016, où la croissance s’est élevée à 0,2% hors pétrole et shipping. Si l’on inclut ces deux secteurs, le PIB s’est rétracté de 0,5%. La prévision de croissance pour 2016 s’établit à 1,2%. Les prévisions sont de 2,3% pour 2017 et 2,4% pour 2018, selon l’institut des statistiques. Ceci est principalement dû aux prix historiquement bas du baril de Brent, à moins de50$, alors que les hydrocarbures représentent près de 60% des exportations du pays et un emploi sur neuf. 2. L’inflation est à son plus haut Après 0,7% en 2012, 2,1% en 2013, 2% en 2014, et 2,2 en 2015, la hausse des prix s’est établie à 3,5%, en glissement annuel de décembre 2015 à décembre 2016. Après un pic à 4,4% en juillet, l’inflation est revenue à 3,5 en décembre. En moyenne annuelle, l’inflation est de 3,2 %, ce qui est un record depuis 2009. La Banque centrale s’attend à une inflation annuelle pour 2016 de 3,6%, et prévoit 2,2% pour 2017. 3. Les salaires restent encore à la hausse, mais de manière contenue Les salaires ont encore crû en 2015, traduisant la relative imperméabilité de la Norvège à la crise. Ainsi le salaire moyen annuel est passé de 510059 NOK en 2014 à 524466 NOK en 2015 (source OCDE). Toutefois, avec la hausse du taux de chômage (4,8%, taux le plus haut depuis une décennie) les dernières négociations salariales entre patronat et syndicats, qui ont été beaucoup plus tendues qu’à l’accoutumée (avec même des grèves dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration), ont acté de très faibles augmentations salariales (2,3% selon l’accord LO/NHO). 4. Baisse du pouvoir d’achat De ce fait, mécaniquement, le pouvoir d’achat a baissé en 2016, en raison d’une augmentation des salaires (+2,3%) inférieure à l’inflation (+3,6%) (chiffres de la Banque centrale de Norvège). 5. Les prix de l’immobilier continuent leur progression Les prix de l’immobilier ont encore augmenté de 10,1% entre le 4e trimestre 2015 et le 4e trimestre 2016, selon l’institut des statistiques, nourrissant les craintes d’une bulle immobilière, qui demeure l’un des principaux points de préoccupation des autorités norvégiennes. 6. Un taux de change relativement stable, faible face à l’euro. En un an, le taux de change €/ NOK est quasiment inchangé, à 9,01 NOK pour 1€ au 19 janvier 2017. Cela représente tout de même un niveau bas pour la couronne, loin de son record de mi-2012 (7 ,3 NOK pour 1 €), mais près de son taux le plus bas de décembre 2009 (9,96 NOK pour 1€). Les chiffres élevés de l’inflation et des prix de l’immobilier ont incité la Banque de Norvège à renoncer à de nouvelles réductions des taux. Le Gouvernement a fait adopter fin 2016 un budget où il puise sensiblement dans le fonds souverain, ce pour la deuxième année consécutive (fonds qui s’élève à près de 800 Milliards d’euros fin septembre 2016).