Archéologie préventive
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sur-Marne (Seine-et-Marne), en cours d’achèvement, ont livré une occupation presque continue du
Bronze final* au second âge du Fer* sur plus de 15 hectares. On y remarque plus particulièrement une
imposante nécropole à incinérations du Bronze final qui constitue l’un des ensembles funéraires les
plus important du Nord de la France.
C’est aussi une occupation extensive principalement de la Tène finale* qui a été explorée en
continu sur le plateau Briard, à Charny (Seine-et-Marne), dont les limites spatiales ne sont toujours pas
atteintes. L’une des découvertes les plus spectaculaires de ce complexe est celle d’un espace à
vocation cultuelle composé d’un double puits où gisaient des animaux (chiens et cochon), puits cerné
par une enceinte circulaire de 25 m de diamètre, constitué de près de six cents poteaux et piquets
intégrant une estrade et un escalier d’accès.
De nombreux ensembles funéraires ont été découverts dont une nécropole à incinérations du
Bronze final* à Marolles-sur Seine (Seine-et-Marne). Plusieurs tombes comprenant un riche mobilier
ont pu être explorées dont une à l’architecture presque exclusivement constituée de dizaines de kilos
de céramiques, cas unique à ce jour. Au monde funéraire appartiennent d’autres nécropoles,
principalement du second âge du Fer*. Si la plupart d’entre-elles sont attribuables à des élites
guerrières ou aristocratiques et ne comprenaient au maximum que quelques dizaines d’individus
comme à Nanterre (Hauts-de-Seine), Jaulnes ou Gouaix (Seine-et-Marne), la découverte la plus
remarquable reste sans conteste celle faite dans l’enceinte de l’hôpital Avicennes à Bobigny (Seine-
Saint-Denis). Il s’agit là d’un cimetière complet de village où ont été retrouvés plusieurs centaines
d’hommes, de femmes et surtout d’enfants, de toutes les classes sociales représentées dans la société
gauloise, des plus élevées (guerriers, « barde ») aux plus humbles. Un tel ensemble ouvre des
perspectives considérables pour de futures études anthropologiques, sanitaires, et peut être même
génétiques sur les populations gauloises avant la romanisation.
A Souppes-sur Loing, un établissement initialement identifié comme une ferme s’est révélé à
la fouille être un « site à banquet », lieu particulier où l’on se rassemblait durant la Tène finale* pour
des agapes dont la finalité (sociale, cultuelle) reste encore énigmatique.
A Meaux (Seine-et-Marne), des diagnostics réalisés à proximité du site gaulois et romain de
La Bauve ont permis de retrouver la suite de l’ensemble cultuel gaulois (dépôts d’offrandes et d’armes
sacrifiées) complétant notre connaissance de ce haut lieu du peuple des Meldes.
La presse nationale et internationale s’est très largement faite l’écho des découvertes
récentes faites à Nanterre, à la suite de fouilles ponctuelles menées ces cinq dernières années, et qui
conduisent à s’interroger sur l’identification, désormais incontestable, de cette agglomération gauloise
par rapport à la Lutèce de la Guerre des Gaules.
Enfin, l’année 2005 a été l’occasion d’explorer presque totalement un exceptionnel habitat
fortifié aristocratique à Villiers-sur-Seine (Seine-et-Marne), datable de la fin de l’âge du Bronze* et du
début du premier âge du Fer*. Cet ensemble fortifié par un ensemble de cinq enceintes adossées à la
Seine a livré un mobilier archéologique considérable et montré la présence sur ce lieu stratégique
d’une aristocratie de haut rang. Il est aujourd’hui unique en Europe.
Tous ces sites emblématiques ne doivent cependant pas faire oublier les opérations plus
« modestes » menées essentiellement sur des établissement agricoles et qui nous permettent,
particulièrement lorsqu’il est possible de les explorer dans les grandes zones d’aménagement comme à
Melun Sénart (Seine-et-Marne et Essonne), Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) et sur le plateau de
Saclay (Essonne), d’accéder à une compréhension spatiale et diachronique de l’essentiel des
occupations humaines de ces périodes, toute aussi fondamentale pour la connaissance de notre
histoire. Ces opérations permettent seules de reconstituer l’histoire des terroirs et le quotidien de ceux