_Ë épopée napoléonienne En 1792, les pays européens craignent que les idées de la Révolution française ne déstabilisent leur pouvoir. Aussi, les princes, les rois et les empereurs déclarent la guerre à la France. Un jeune officier s’engage dans la bataille et impressionne par sa détermination à repousser l’ennemi : il s’agit de Napoléon Bonaparte. Général puis empereur, il va entreprendre la conquête de l’Europe jusqu’à sa chute en 1815. LA CAMPAGNE D’ITALIE Au printemps 1796, la France lance trois armées à l’assaut de l’Autriche : l’armée d’Italie est confiée au jeune général Bonaparte. Le 17 novembre 1796, après trois jours de combat difficile à travers des marais, Bonaparte franchit le pont d’Arcole et repousse les Autrichiens. Le peintre Antoine-Jean Gros suit la campagne auprès de Bonaparte et exécute de nombreux dessins. C’est plus tard dans son atelier, à Naples, qu’il réalise ce célèbre portrait à mijambes du général conquérant. Bonaparte au pont d’Arcole, 17 novembre 1796. Peinture par Antoine-Jean Gros, XIXe siècle. Château de Versailles. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 1 LA CAMPAGNE D’ÉGYPTE Avant la bataille des Pyramides, 21 juillet 1798. Peinture par Antoine-Jean Gros, XIXe siècle. Château de Versailles. En 1798, l’Angleterre est toujours en guerre contre la France. Bonaparte propose au Directoire de couper la route commerciale des Indes aux Anglais : il mène une expédition en Égypte composée de 30 000 soldats, de scientifiques et d’artistes chargés de recenser les richesses du pays. Laissant la flotte dans la baie d’Aboukir, son armée s’engage vers Le Caire. Le peintre Antoine-Jean Gros reçoit la commande de ce tableau en 1809. Bonaparte est représenté devant les pyramides qu’il désigne de la main. Il harangue ses généraux qui brandissent leurs cimeterres. À ses pieds, des Égyptiens blessés implorent sa pitié. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 2 LA SECONDE CAMPAGNE D’ITALIE En 1800, le Premier consul Bonaparte souhaite rétablir la paix en Europe et imposer définitivement son autorité. Pour contraindre l’Autriche à capituler, Bonaparte décide de traverser les Alpes à la tête d’une armée. Il suit le col du Grand-Saint-Bernard, chemin légendaire emprunté par les célèbres héros, Hannibal et Charlemagne (Karolus Magnus). Bonaparte franchit le col du Grand-Saint-Bernard, 20 mai 1800. Peinture par Jacques-Louis David, XIXe siècle. Château de Versailles. Cette première œuvre du peintre Jacques-Louis David fait du général Bonaparte un héros. Calme, sur un cheval fougueux, le général s’élance au-delà des Alpes en direction de Marengo. L’armée franchit péniblement le col, tirant sur des traîneaux les canons démontés. LE SACRE DE NAPOLÉON ET DE JOSÉPHINE Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte est sacré empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier. La cérémonie a lieu dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en présence du pape Pie VII. David peint ce grand moment historique à partir d’esquisses réalisées le jour de la cérémonie. Trois ans de travail lui sont nécessaires pour raconter l’événement, à quelques détails près. L’Empereur debout porte une couronne de lauriers ; il est vêtu d’une tunique de soie blanche et d’un manteau de velours pourpre semé d’abeilles d’or. Il s’apprête à couronner Joséphine impératrice devant les maréchaux, les membres du gouvernement et la famille Bonaparte, présente au complet. La mère de Napoléon, n’appréciant pas Joséphine, avait en effet refusé d’assister au sacre de son fils. Mais à la demande de l’Empereur, David la peint sur son tableau. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 3 Le sacre de Napoléon et de Joséphine, 2 décembre 1804. Peinture par Jacques-Louis David, XIXe siècle. Château de Versailles. LA CAMPAGNE DE 1805, DITE DE GERMANIE Le 2 décembre 1805, jour anniversaire du sacre de Napoléon Ier, a lieu « la bataille des Trois Empereurs » : Napoléon Ier est opposé à l’empereur du Saint Empire germanique, François II, et à l’empereur russe Alexandre Ier. La Grande Armée remporte là l’une de ses plus grandes batailles et Napoléon démontre ses qualités de chef de guerre. Napoléon commande ce tableau à Gérard en 1806. L’Empereur est représenté à cheval. Il est calme, simple, maître de lui. Son aide de camp, le général Rapp, lui annonce la victoire. Derrière lui, les Mamelouks de la garde impériale présentent les trophées qu’ils viennent de prendre aux Russes. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 4 La bataille d’Austerlitz, 2 décembre 1805. Peinture par François Gérard, 1808. Château de Versailles. LA CAMPAGNE D’AUTRICHE DE 1809 Bivouac de Napoléon Ier à Wagram, 1809. Peinture par Adolphe Eugène Roehn, XIXe siècle. Château de Versailles. En janvier 1809 Napoléon, en guerre contre l’Espagne, rentre à Paris car l’Autriche menace à son tour de reprendre les hostilités. Une armée de 200 000 hommes est levée, composée de jeunes recrues et de soldats étrangers. À partir d’avril, les combats s’avèrent difficiles et meurtriers. Le 4 juillet, l’Empereur franchit le Danube : c’est la bataille de Wagram. Ce tableau peint par Roehn en 1810 présente Napoléon Ier et son étatmajor, installés en bivouac, au soir de la bataille de Wagram. L’Empereur et ses hommes se préparent au combat. Tandis que certains se reposent, d’autres écrivent à la hâte des dépêches (messages) ; les généraux, confiants, attendent les ordres. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 5 L’IMPÉRATRICE ET LE ROI DE ROME En 1809, Napoléon est inquiet de ne pas avoir de fils pour lui succéder. Aussi pour fonder une dynastie, il divorce de l’impératrice Joséphine et épouse la princesse autrichienne Marie-Louise, nièce de la reine Marie-Antoinette. Par son mariage, Napoléon devient le neveu de Louis XVI et entre ainsi dans la famille des rois. De leur union, naît François Charles Joseph aussi appelé le roi de Rome. Franque a peint ce tableau l’année de la naissance du fils de Napoléon et de Marie-Louise. L’impératrice Marie-Louise et son fils. L’Impératrice est assise sur un Peinture par Joseph Franque, 1812. Château de Versailles. canapé tendu de velours rouge. Elle se penche avec tendresse sur le berceau de son bébé, soulevant délicatement le voile qui le recouvre. Marie-Louise presse contre son cœur le portrait de Napoléon. À droite, la couronne impériale est posée sur un coussin de velours bleu. LA CAMPAGNE DE RUSSIE Malgré les accords de Tilsit (1807), la Russie continue à faire du commerce avec l’Angleterre. Napoléon utilise ce prétexte pour étendre les frontières de son empire ; en 1812, il déclare alors la guerre au tsar Alexandre Ier. Avec une armée de 700 000 hommes, Napoléon s’enfonce dans la plaine russe et gagne Moscou où il décide de s’arrêter pour l’hiver. Mais la ville est incendiée. La Grande Armée entame alors le long chemin du retour sans aucune ressource et dans un froid glacial. Le peintre Fort évoque l’un des combats menés au cours de la retraite des armées de Napoléon. À Krasnoïé, l’arrière-garde française rencontre © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 6 l’armée russe et mène un combat sans merci. La neige et le froid rendent difficile la progression des hommes comme celle des chevaux. La bataille de Krasnoïé, 1812. Aquarelle sur papier par Siméon Fort, Château de Versailles. XIXe siècle. LA DÉFAITE DE WATERLOO Napoléon abdique en avril 1814 et il est exilé sur l’île d’Elbe. Dix mois plus tard, il décide de reconquérir le pouvoir. Après s’être enfui secrètement, il marche vers Paris, embrigadant les armées chargées de l’arrêter. Effrayées par son retour, les puissances européennes déclarent à nouveau la guerre à la France. En juin 1815, Napoléon se rend en Belgique avec son armée. À Waterloo, il se retrouve pour la première fois face à son grand adversaire : l’Angleterre. Andrieux a peint, quarante ans plus tard, la célèbre bataille de Waterloo. 3 000 cuirassiers français affrontent l’ennemi dans une lutte acharnée. Bien organisés en lignes, les cavaliers anglais se lancent dans la bataille et provoquent la défaite de l’armée napoléonienne. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 7 La défaite de Waterloo, 18 juin 1815. Peinture par Clément-Auguste Andrieux, 1852. Château de Versailles. LE RETOUR DES CENDRES EN 1840 Après la défaite française de Waterloo, en juin 1815, les Anglais font prisonnier Napoléon. L’Empereur est déporté dans l’île de SainteHélène, où il meurt le 5 mai 1821. En 1842, Isabey peint une scène légendaire à laquelle il n’a pas Le retour des cendres de Napoléon Ier en France, 1840. Peinture par Eugène Isabey, 1842. assisté : le retour des Château de Versailles. cendres de Napoléon Ier. Depuis l’île de Sainte-Hélène, le prince de Joinville, commandant la frégate la Belle-Poule, fait embarquer à son bord le cercueil de Napoléon Ier pour le ramener en France. L’action se déroule au crépuscule, le 15 octobre 1840 : 300 canons tonnent et rendent ainsi un dernier hommage à l’Empereur avant la traversée en mer. © Château de Versailles. Réalisation MARS02. 8