C) Les étapes du doute.
1_ Les sens
Descartes propose de douter d'abord des sens dans la mesure où la majorité de nos connaissances dérivent des sens. Mais
les sens sont-ils des instruments de connaissances viables ? Non, Descartes affirme que les sens sont parfois trompeurs. Il renonce à
faire de la certitude sensible le modèle de toutes connaissance et rejettent les incertitudes sensibles.
Exemple : Bâton rompu dans l'eau.
Citation : « Or, il est de la prudence de ne pas se fier à ceux qui nous ont déjà trompés. »
2_ Le corps
Descartes doute de l'existence de notre propre corps ou du fait que nous soyons là ; ici et maintenant.
L'argument de la folie permet de douter de l'existence de son propre corps. Si je suis fou, je peux croire que je suis ce que je
ne suis pas ; que mon corps ne soit pas mon corps. Un argument possible, pour généraliser le doute, mais qui ferait perdre au doute,
et à l’entreprise de Descartes en général, toute sa crédibilité (Les Méditations ne sont pas l’œuvre d’un insensé).
L'argument du rêve est une expérience plus commune pouvant produire, temporairement, les mêmes illusions que la folie.
Or, si il n'est pas évident que je rêve quand je rêve, alors comment savoir que je suis éveillé ? Comment savoir si je ne suis pas en
train de rêver ? Cet argument ne vise pas à rejeter le sensible de façon définitive, dans le domaine de l’illusion et de l’erreur, mais juste
à mettre en évidence son caractère incertain. Or, le doute étant hyperbolique, le douteux doit être tenu pour faux.
➔Descartes peut affirmer qu'il n'a pas de certitude quand à l'existence de son corps, il rejette toutes les certitudes
concernant le monde sensible.
3_ Les éléments de réalité première
Récusation du monde sensible. Mais, les représentations de ce monde subsistent en tant que telles, car elles relèvent non
pas du sensible, mais de la pensée.
L'allégorie de la peinture sert à montrer que l'imagination n'est pas une invention. Imaginer ce n'est rien d'autre que
combiner des éléments tirés de la réalité. Toute représentation est représentation de quelque chose qui doit avoir une réalité. Or, si la
vie est un songe, alors il reste que ce songe est composé à partir d'éléments tirés d'une certaine réalité. Autrement dit, il faut qu'il
existe une réalité première pour qu'existe une réalité seconde.
➢La peinture figurative représente des objets ou choses générales qui doivent avoir une réalité (mains, têtes...), car
l’imagination ne crée pas de nouvelles représentations, mais ne peut faire que de nouveaux assemblages s’appuyant sur
des représentations qui préexistent en notre esprit.
➢A défaut d’une réalité relative au contenu de nos représentations, les couleurs de la peinture, et donc de nos
représentations doivent être bien réelles...
L'extension de l'exemple de la peinture à la pensée : Toujours est-il que nous pouvons douter des sciences qui se préoccupe
d'objets composés. C'est à dire que le sciences qui s'occupent des corps (médecine, physique, biologie, ect.) deviennent incertaines.
➔Seul subsiste les sciences qui s'occupent de chose fort générales.
4_ Les sciences
Si les sciences qui s'occupent des corps sont incertaines c'est parce que leur objet est incertain : elles s'occupent de choses
qui sont peut être imaginaires, elles sont donc douteuses . Mais le contenu des représentations dont nous avons conscience ne peut
pas être fictif. Plus encore, il est des éléments simples, communs à toutes nos représentations, et qui doivent donc être bien réels car
universels: ainsi en est-il de la nature corporelle et de son étendue: figure, grandeur, nombre, quantité, lieu, durée.... Ces vérités
rationnelles, prises dans leur universalité, ne nous apprennent rien des choses extérieures, mais sont comme le moule de toutes nos
représentations, et semblent en ce sens plus certaines que le sensible, car elles valent en elles-mêmes et pour elles-mêmes.
Exemple : ni fausseté ni incertitude des vérités rationnelles (2+3=5 toujours vrai, dans la veille, comme dans le sommeil).
Parmi elles, les mathématiques. Si les mathématiques résistent au doute c'est qu'elles ne se préoccupent pas de savoir si leur
objet se trouve ou non dans la nature. Les mathématiques sont une science abstraite. Les mathématiques sont indubitables car elle ne
s'occupent que d'elles-même, elles sont forts simples et forts générales.
Exemple : On s'occupe du cercle et non de la roue ou du soleil.
D’où une classification possible des sciences :
➢Les sciences dites sensibles ou empiriques (physique, astronomie, médecine), qui sont donc les plus douteuses
et incertaines, de par leur attachement au sensible (dont nous ne sommes toujours pas certains qu’il existe).