I. Les approches énonciative, textuelle et pragmatique des

Jean-Marc Colletta / Le développement de la parole…
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I. Les approches énonciative, textuelle et pragmatique
des conduites langagières
1. De la linguistique aux sciences du langage
Depuis la fondation de la linguistique comme science au début du XXème siècle, les
linguistes se sont fort peu préoccupés du langage du corps. Le courant structuraliste,
dominant durant toute la première moitié du siècle, a sans doute joué un rôle négatif.
En réduisant l'objet de la linguistique à la langue définie comme un système formel
abstrait, les linguistes, de Saussure à Bloomfield ou Chomsky, ont écarté des analyses
tout ce qui avait rapport aux usages langagiers en contexte, soit à la parole. Dès l'instant
il n'y avait pas de place pour une linguistique de la parole, il ne pouvait y avoir de
place pour une linguistique des signifiants non verbaux.
Cela dit, la linguistique a en parallèle connu une évolution considérable. Aucune
discipline scientifique n'est étanche et les avancées qui ont marqué les sciences
humaines au cours du siècle dernier ont eu leurs échos en linguistique. En philosophie,
ce sont par exemple la distinction opérée par Frege entre le sens et la référence des mots
ou les flexions de Peirce concernant l'indexicalité comme mode de signifiance 1, des
avancées qui vont avec d’autres contribuer à la naissance de la pragmatique. Dans les
sciences sociales naissantes du début du XXème siècle, c’est le postulat présent chez
certains anthropologues (Mauss en France, Sapir ou Malinowski dans le monde anglo-
saxon) et sociologues (Simmel en Allemagne, Mead aux Etats-Unis) que la
communication interindividuelle joue un rôle fondamental pour la société aussi bien que
pour l’individu 2, un postulat à la base du courant interactionniste. Dans le champ des
études linguistiques et littéraires, ce sont les travaux pionniers de Bakhtine-Volochinov
et les réflexions de Jakobson concernant la communication linguistique et les fonctions
du langage 3, dont on trouve d’abondantes traces dans les problématiques énonciatives
et textuelles qui se développent en Europe à partir des années 50.
Nourrie de ces apports divers, la linguistique a évolué. De nouveaux courants
(linguistique de l’énonciation, linguistique textuelle, pragmatique, sociolinguistique) et
de nouveaux objets (les relations entre le locuteur et l’énoncé, entre l’énoncé et son
contexte discursif, situationnel ou social) se sont progressivement développés (voir la
figure 1 page suivante). Cette évolution a amené les linguistes à diversifier leurs
méthodes de travail (recours aux enregistrements audio puis audio-visuels pour l'étude
des données parlées, utilisation de nouvelles méthodes d’analyse des données) et à
étudier des faits langagiers ignorés jusque là : les usages langagiers effectifs et leur
variation, les positionnements énonciatifs et les stratégies pragmatiques des locuteurs, la
structure des discours et des conversations. Résultat : nous disposons aujourd’hui de
nouveaux outils pour décrire les conduites langagières, et ce sont ces outils dont il va
être question dans ce premier chapitre.
1 Voir Deledalle, 1978 et Armangaud, 1985.
2 Voir Mauss, 1985 ; Sapir, 1967 ; Malinowski, 1935 (voir Bachmann, Lindenfeld et Simonin, 1981) ;
Wolff, 1950 (présentation de l'oeuvre de Simmel) ; Mead, 1934 (présenté dans Morris, 1962).
3 Bakhtine-Volochinov, 1977 ; Jakobson, 1963.
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Figure 1 : Les nouveaux courants en sciences du langage.
2. Les apports de la linguistique de l'énonciation
Toute phrase est nécessairement prononcée l’oral) ou graphiée l'écrit) par un
sujet locuteur ou scripteur dans certaines circonstances. De ce constat découle l'objet de
la linguistique de l'énonciation : éclairer la relation de l'énoncé aux circonstances de son
énonciation, et plus précisément, de l'énoncé au sujet parlant-écrivant.
2.1. Quelques repères
La réflexion autour des liens entre la langue et les sujets qui la parlent ou l'écrivent
est très ancienne, comme l'atteste un texte d'Aristote : De l'expression. Présente dès le
début du XXème siècle en stylistique, elle va prendre une place de plus en plus
importante en linguistique. Quelques repères :
Bally
(1944)
Propose une théorie de la modalité généralisée qui postule que tout énoncé communique une
pensée et comprend deux composantes :
- le dictum, qui correspond au contenu de représentation, à ce qui est dit du monde de
référence,
- le modus, qui correspond à l'attitude exprimée par l'auteur de l'énoncé.
Dans une lecture pragmatique de cette approche, le dictum correspond au contenu
propositionnel, et le modus à la force illocutoire de l'énoncé.
Jakobson
(1963)
Théorise la communication langagière à partir du schéma de la communication proposé en
1949 par Shannon et Weaver, et identifie 6 fonctions du langage. S’intéresse aux shifters ou
embrayeurs, expressions indexicales dont le sens est à chercher dans le contexte de leur emploi
(pronoms, adverbes tels « ici » et « là », « hier » et « demain », temps verbaux, etc.).
Benveniste
(1966, 1974)
Est considéré comme le fondateur de la linguistique de l'énonciation. On lui doit une étude des
marques de la temporalité en français aboutissant à la mise au jour de deux systèmes
énonciatifs de base : l'énonciation historique ou de récit, et l'énonciation de discours ou de
commentaire. On lui doit également l'opposition langue vs discours.
Bakhtine
(1978, 1984)
Défend la thèse du dialogisme du texte littéraire et plus généralement de toute production
langagière : toute énonciation est polyphonique.
Kerbrat-
Orecchioni
(1980)
Présente une étude des marques de la subjectivité en français : expressions déictiques,
substantifs et adjectifs affectifs et évaluatifs, verbes et adverbes modaux…
Ducrot
(1980, 1984)
Théorise l'énonciation comme événement et l'énoncé comme description de son énonciation, et
propose une théorie de la polyphonie.
Culioli
(1978, 1990)
Propose une théorie linguistique des opérations énonciatives ainsi qu'une typologie des
modalités.
Jeanneret
(1999)
Définit la coénonciation comme la production d'une unité discursive par au moins deux
locuteurs, et examine les phénomènes de coénonciation en français.
Linguistique
de
l’énonciation
Linguistique
textuelle
Discours
ou texte
Enoncé
Pragmatique
Sociolinguistique
Locuteur ou
scripteur
Contexte social
Interlocuteur
ou lecteur,
contexte
situationnel
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Le schéma de la communication de Jakobson, avec ses six composantes auxquelles
correspondent six fonctions du langage, a été abondamment commenté et critiqué 4.
Pourtant cette modélisation a permis d'ouvrir de nouvelles pistes qui se trouveront
investies tout à la fois par la linguistique de l'énonciation (avec la fonction expressive),
la pragmatique (avec la fonction conative) et l'analyse conversationnelle (avec les
fonctions phatique et métalinguistique).
Quant à l'oeuvre de Benveniste, elle a donné lieu à de nombreux développements car
ses réflexions sur la langue et ses usages ont ouvert de nouvelles perspectives en
linguistique. En témoigne la définition de l'énonciation proposée par l'auteur :
« On peut enfin envisager une autre approche, qui consisterait à définir l'énonciation dans le cadre
formel de sa réalisation… Avant l'énonciation, la langue n'est que la possibilité de la langue. Après
l'énonciation, la langue est effectuée en une instance de discours ». (Benveniste, 1974 : 81)
L'auteur distingue ici deux états de la langue : la langue comme système linguistique
formel, non actualisé, et la langue mise en oeuvre dans le circuit de la parole, actualisée
en discours. Avec cette distinction Benveniste introduit une rupture fondamentale avec
la linguistique structurale, une rupture dont toutes les implications n'ont peut être pas
encore été perçues. Ainsi l'approche dominante du langage enfantin est-elle encore très
marquée aujourd'hui par le courant structuraliste : on y cherche comment l'enfant
acquiert une langue dont il ne dispose pas encore ou dont il dispose imparfaitement, i.e.
la langue de l'adulte, sans toujours prendre la mesure de la richesse et de la créativité de
ses réalisations discursives. Quant à la distinction entre énonciation de discours et
énonciation de récit, elle a donné lieu à des développements en direction de la
linguistique textuelle dont il sera question dans la section 3.
2.2. Les travaux relatifs à l'énonciation
Ils s'organisent en général autour de trois problématiques :
1. La problématique de l'ancrage énonciatif et de la deixis contextuelle : tout énoncé est porteur
des traces de son énonciation et est relié aux circonstances qui l'ont vu produire (contexte physique et
social, partenaires de la communication) ;
2. La problématique de la subjectivité énonciative et de la modalisation : tout énoncé est porteur
des choix opérés par son auteur dans une situation d'interlocution réelle (à l'oral) ou virtuelle (à l'écrit)
et renseigne sur la relation interlocutive qui s'établit entre les partenaires de la communication ;
3. La problématique de l'intertextualité et de la polyphonie : certains énoncés sont rapportés et
explicitement attribués à une source extérieure au locuteur, mais de façon plus générale on peut aussi
considérer que toute énonciation est constituée en partie d'emprunts à des énonciations antérieures.
2.2.1. L'ancrage énonciatif
C'est Benveniste qui a ouvert la voie des études relatives à l'ancrage énonciatif et à la
deixis contextuelle en définissant l'appareil formel de l'énonciation comme l'ensemble
des marques linguistiques permettant d'assurer l'ancrage des énoncés dans les situations
ou (à l'écrit) les textes où ils sont produits.
En dialogue (dans des emplois du langage qui relèvent de l’énonciation de discours),
ces marques fonctionnent comme des expressions déictiques. C’est le cas des noms
propres, des pronoms personnels et des pronoms et adjectifs possessifs, dont
l’interprétation requiert l'identification dans le contexte de la personne ou de l’objet
désigné. C’est également le cas des démonstratifs et de certains adverbes de lieu (ici, là,
là-bas) et prépositions locatives (devant, derrière, sous, sur, etc.) qui désignent des lieux
en référence à la position des personnes de l'interlocution. C’est encore le cas des
4 Voir par exemple Flahault, 1978 : 23-37, ou Baylon et Mignot, 1991 : 79.
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marques temporo-aspectuelles des verbes, des adverbes de temps (maintenant, hier,
aujourd'hui, demain, etc.) et de certaines expressions nominales (l'année dernière, le
mois prochain, etc.) qui permettent de situer les événements en référence au moment de
l’interlocution. En revanche, dans les textes écrits et dans des emplois du langage qui
relèvent de l’énonciation de cit, les marques de l’ancrage énonciatif ne sont pas de
nature déictique et relèvent la plupart du temps d’autres paradigmes, comme nous
l’indiquons dans le tableau 1 ci-dessous 5 :
Enonciation de discours Enonciation de récit
Situation
d'emploi
conversation quotidienne, tous types de
discours oraux et écrits
romans, fables, textes historiques…
Fonction
description, explication, commentaire d'objets
et de faits situés par rapport au moi-ici-
maintenant de l'énonciateur
récit d'événements réels ou fictifs situés entre
eux ou par rapport à un repère temporel non
relié à la situation d'énonciation
Types d'énoncés tous types (assertifs, interrogatifs, injonctifs,
exclamatifs…)
essentiellement des assertifs
Pronoms
prégnance de l'emploi des pronoms de 1ère et
de 2ème personne, qui désignent les
personnes de l'interlocution ; emploi de la
3ème personne pour désigner un tiers
prégnance de l'emploi des pronoms de la 3ème
personne à valeur anaphorique, qui désignent
les êtres du récit (emploi de la 1ère personne
dans la narration au « je »)
Temps verbaux
tous les temps de l'indicatif à l'exception du
passé simple et du passé antérieur
passé simple, imparfait, temps composés du
passé et futur du passé (conditionnel) ;
emploi possible du présent aoristique et du
passé composé à valeur temporelle
Localisateurs
spatiaux et
temporels
emploi d'expressions à valeur déictique (ici,
là, maintenant, hier, demain…)
emploi d'expressions non déictiques (à cet
endroit là, à ce moment là, la veille…)
Tableau 1 : Les outils linguistiques de l'ancrage énonciatif.
2.2.2. Subjectivité et modalisation
Tout énoncé est porteur des traces de la subjectivité de son auteur, et au-delà de la
relation établie entre l’énonciateur et l’énonciataire. C'est le domaine qui couvre la
subjectivité langagière et la modalisation.
Dans son ouvrage de 1980 Kerbrat-Orecchioni élargit le programme esquissé
auparavant par Benveniste. A l’étude des marques formelles de l'énonciation, il convient
en effet d’ajouter l’étude des marques permettant l’expression de la subjectivité de
l'énonciateur et lui permettant d'exprimer ses points de vues, ses jugements, ses
préférences et ses rejets. L'auteur répertorie et catégorise ainsi les types d'unités
linguistiques (substantifs affectifs, évaluatifs et axiologiques, adjectifs affectifs et
axiologiques, verbes subjectifs et modalisateurs, adverbes subjectifs) qui sont impliqués
dans l'expression de la subjectivité langagière.
Parmi ces subjectivèmes, certaines unités linguistiques telles les verbes modaux
relèvent également de l'étude des modalités. En linguistique, une modalité est définie
comme marquant une attitude du locuteur à l'égard de son énoncé. Mais la question des
modalités est en réalité complexe, ainsi qu'on peut s'en rendre compte aux traitements
très hétérogènes qu'en font grammairiens et linguistes. Relations de causalité, degrés de
croyance et de volition, jugements axiologiques, valeur illocutoire des énoncés, le tiroir
des modalités est un fourre-tout que les spécialistes ont bien du mal à ranger. En voici
un bref aperçu :
5 L'analyse des outils linguistiques de l'ancrage énonciatif ne va pas sans poser un certain nombre de
problèmes qui ont été abordés entre autres par Cervoni (1987). Par ailleurs il arrive que l'ancrage
énonciatif soit, au moins partiellement, pris en charge par les mouvements corporels, comme nous le
verrons dans la suite de l’ouvrage (notamment dans les chapitres VII et VIII).
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Culioli
(1978)
Adopte une perspective large, du niveau des marques formelles au niveau interpersonnel, et
distingue les modalités de phrase (phrase assertive, interrogative, exclamative…), les
modalités idéelles (d'existence, de connaissance), les modalités appréciatives (de jugement) et
les modalités expressives (l’expression des émotions).
Charaudeau
(1992)
Distingue 3 catégories de modalités, correspondant aux 3 actes locutifs de base : les modalités
allocutives, en jeu dans les énoncés qui impliquent locuteur et interlocuteur (interpellation,
injonction, autorisation, suggestion, interrogation…) ; les modalités élocutives, en jeu dans les
énoncés qui impliquent le locuteur seul (constat, opinion, appréciation, obligation, promesse,
déclaration…), et les modalités délocutives, en jeu dans les énoncés ne mentionnant aucun des
interlocuteurs (l’assertion avec toutes ses nuances, et les propos rapportés).
Chevalier
(1993)
Opère une synthèse de l'approche logique des modalités et distingue : les modalités aléthiques
ou d'existence (le nécessaire, le possible, le contingent et l’impossible) ; les modalités
épistémiques ou de connaissance (le certain, le probable, le contesté et l’exclu) ; les modalités
déontiques ou d'obligation (l’obligatoire, le permis, le facultatif et le défendu) et les modalités
appréciatives ou de jugement.
Le Querler
(1996)
Rappelle la distinction fondamentale entre modalités de re (modalités intra-prédicatives ou
d'énoncé) et modalités de dicto (modalités extra-prédicatives ou d'énonciation) et distingue 3
catégories de modalités : les modalités subjectives, qui expriment le rapport du locuteur au dit
de son énoncé ; les modalités intersubjectives, qui expriment le rapport du locuteur à son
interlocuteur et les modalités objectives ou implicatives, qui expriment l'état de la référence.
Certains tels Charaudeau (1992) préfèrent d'ailleurs parler de modalisation plutôt que
de modalité, la modalisation étant finie comme l'opération énonciative qui consiste à
affecter une ou plusieurs modalité(s) à l'énoncé 6. Personnellement (Colletta, 1998b),
nous défendons l’idée que la modalisation est une opération pouvant porter soit sur la
référence (modalisation du propos), soit sur la relation du locuteur à son énoncé
(modalisation énonciative), soit encore sur la relation du locuteur à son interlocuteur
(modalisation pragmatique) 7. Il reste que les opérations de modalisation sont constantes
dans les activités langagières et qu’elles peuvent être réalisées par des moyens non
verbaux. Comme nous le verrons à partir du chapitre V, les mimiques faciales
constituent des outils particulièrement utiles à l’expression du métadiscours, or qu’est-
ce que la modalisation sinon un discours sur le discours ?
2.2.3. Intertextualité et polyphonie
Certains énoncés sont rapportés et attribués à une source extérieure au locuteur, plus
ou moins identifiable. C'est le domaine de l'intertextualité et de la polyphonie, domaine
la thèse du dialogisme de Bakhtine a constitué une profonde source d'inspiration.
Comme le rappelle de Nuchèze (1998 : 39), Bakhtine a formulé cette thèse pour rendre
compte tout à la fois de la variation sociale (des accents qui traversent les usages
langagiers au sein d'une communauté linguistique donnée) et de la présence incessante
d'autres discours dans le discours de tout un chacun. En France le postulat de la
circulation des discours a suscité de nombreux travaux 8.
Le domaine est en alité très complexe et l'étude des discours rapportés (discours
direct, indirect, indirect libre, narrativisé) n'en constitue qu'une modeste part. Ainsi,
Ducrot (1984) a théorisé la polyphonie pour rendre compte de phénomènes tels les
présupposés ou l'ironie. Dans une optique plus large, les préconstruits selon Pêcheux
(1990) désignent ces significations en perpétuelle circulation que sont les préjugés, les
stéréotypes, en un mot tout ce qui relève du sens commun. Chez Authier-Revuz (1995),
6 Dans une perspective plus interactionniste, Vion (1992) parle de modulation pour désigner la manière
dont les partenaires d'un dialogue s'investissent dans leurs propos.
7 Bien que s’inscrivant dans une perspective interactionniste plutôt que grammaticale, cette typologie est
au final assez proche de celle élaborée par Le Querler (1996).
8 On trouvera une présentation synthétique de ces travaux dans Sarfati, 1997.
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