3 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
TYPOLOGIE du JARDIN des SIMPLES
(suite,voirchesurlesplantesaromatiques)
La camomille fait partie des simples ou Simples Médecines (selon les appellations latines :
simplicis medicinae
ou
simplicis herbae
). C’était le nom donné au Moyen Âge aux plantes médicinales. Elles regroupent des plantes qui sont
utilisées seules, c’est-à-dire telles qu’elles sont fournies par la nature pour leurs vertus, qu’elles soient médici-
nales, tinctoriales ou condimentaires. Pendant longtemps, le savoir lié à l’utilisation des plantes a été conservé par
les moines et abbés qui cultivaient les simples dans l’herbularius,partiedujardinmédiévaldédiéeauxsimples.
Le Moyen Âge est une longue période qui recouvre dix siècles pendant lesquels les jardins ont profondément évolués,
de l’hortuscastral (jardin du château) à l’hortusdéliciarum (jardin des délices), en passant par le plus embléma-
tique : le jardin monastique inspiré de l’hortusconclusus.
Même si au l des siècles un jardin d’agrément apparaît, le jardin médiéval reste surtout utilitaire. Il sert à se
nourrir, se vêtir, colorer les vêtements et se soigner.
Formes
Dès le Ve siècle dans les campagnes gauloises, la paix romaine laisse place à plusieurs siècles d’insécurité… Les jar-
dins se réfugient alors dans des enclos.
Le jardin médiéval est donc généralement clos, de forme carrée ou rectangulaire, il est organisé en espaces distincts
et dénis.
La clôture est souvent végétale, composée de haies vives ou de branches de noisetiers tressées ou entrelacées. Elle
est parfois minérale, constituée par des murets de pierres sèches.
À l’intérieur de la clôture, l’espace est délimité en carrés ou en rectangle de terre cultivée : « les aires », entourés
d’allées pour faciliter la culture et souvent de petits canaux d’irrigation.
Les plantations sont réalisées sur ces plates-bandes surélevées de planches, d’arceaux, de pierres, de plessis tressés
de châtaigniers, de saules, ou de noisetiers.
Elles peuvent être également bordées par d’autres végétaux taillés en haies basses, buis, fusains, santoline, armoise,
lavande…
Les murs de la clôture sont utilisés pour soutenir les plantes grimpantes ou pour palisser certains arbres fruitiers.
Les « banquettes ou préaux » (petit prés) sont des structures de bois, pierres, ou briques remplies de terre et
plantées de plaques d’herbe prélevées en mottes dans les prés ou les prairies. On s’y installait pour lire, broder…
Couverts de eurs sauvages (violettes, pensées, crocus, jacinthes, marguerites, pervenches), ils ont inspiré les ar-
tistes du Moyen Âge dans la conception des célèbres tapisseries dites aux mille eurs.
symbolique
Deux textes bibliques fondent symboliquement le jardin médiéval :
-
la Genèse
comme métaphore du paradis perdu et à venir ;
-
le Cantique des Cantiques
comme allégorie de l’Amour divin.
Le jardin d’Eden, dans sa représentation médiévale, apparaît comme un espace sacré circulaire : le cercle révèle le
divin, le céleste.
Le carré exprime le terrestre, il est le symbole de la perfection au Moyen Âge, il sert donc de base à la réalisation
des jardins. Il est en osmose avec la symbolique médiévale liée aux nombres, les 4 éléments, les 4 euves du paradis,
les 4 évangiles, les 4 saisons…
Le texte fondateur de la Genèse xait deux caractéristiques essentielles du jardin médiéval : la clôture qui constitue
le jardin en espace sacré, séparé du reste du monde, et la présence de l’eau viviante.
1- http://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/la-vie-seigneuriale.html
voir :
la Tenture de la Vie Seigneuriale : la Promenade,
auteur anonyme, vers 1500,
tapisserie en laine et soie 285 x 362 musée national du Moyen Âge - Thermes de Cluny
1.
À