Le JARDIN des PLANTES MÉDICINALES : la CAMOMILLE
Noms vernaculaires : Camomille romaine
  Nomscientique :
Chamaemelum nobile (L.) All., 1785
  Classication : famille des Astéracées
Le nom commun Camomille regroupe plusieurs espèces de plantes de la famille des Astéracées. La camomille ro-
maine appelée communément camomille est employée depuis l’Antiquité. Le pharaon Ramsès II aurait été embau
avec de l’huile essentielle de camomille romaine. Aux XVIe et XVIIe siècles elle est utilisée dans de nombreuses
préparations pharmaceutiques. Aujourd’hui elle a de nombreux usages : culinaire, médicinal (principalement pour
ses vertus sédatives, apaisantes et anti-inammatoires) et en cosmétique.
Description
Plante herbacée vivace de 10 à 30 cm de haut, agréablement parfumée. Du niveau du sol émergent plusieurs tiges ve-
lues, ramiées dans la partie supérieure. Ses tiges sont d’abord couchées pour se redresser par la suite. Elles peuvent
se terminer par des
capitules oraux
, odorants, solitaires. Les eurs sont de couleurs jaune et blanche.
Le
capitule
, de 1,8 à 2,5 cm de diamètre, est formé à la périphérie de
eurons ligulés
blancs femelles, entourant
un disque de
eurons tubulés
jaunes. Ses feuilles sont d’une couleur vert blanchâtre,
sessiles
, de 1 à 5 cm de
long. La oraison a lieu de juin à septembre. Les fruits sont des
akènes
jaunes,
côtelés
.
Où trouve-t-on cette plante ?
La camomille romaine est originaire de l’Europe de l’ouest : (Portugal, Espagne, France, Royaume-Uni, Irlande) et
d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie). On la trouve partout en Europe occidentale sur les sols secs et sablonneux et
jusqu’à 1 000 m d’altitude.
1 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Chamaemelum_nobile?uselang=fr#mediaviewer/File:Chamaemelum_nobile_003.JPG
2 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Utilisation
Les usages sont multiples.
En cuisine, les eurs peuvent être utilisées an d’aromatiser des salades et des desserts.
La camomille s’utilise en infusion (tisane, inhalation), sous forme de collyre ou d’huile essentielle. Les indications pour
les eurs de camomille romaine sont nombreuses : traitement de troubles digestifs de certaines affections derma-
tologiques, comme antalgique dans les affections de la cavité buccale etc.
En cosmétique, elle est souvent présente dans les lotions, crèmes et shampoings an de colorer naturellement les
cheveux en blond.
Enn, en jardinage, l’aspersion des
semis
avec de la tisane de camomille romaine diminuerait sensiblement la fonte
des semis.
Lexique
Capituleoral : inorescence dans laquelle toutes les eurs sont insérées les unes à côté des autres sur une partie
élargie qui termine la tige eurie.
Fleurons ligulés : ensemble des eurs très développées à la périphérie de la corolle. Le rôle de ces eurs est d’em-
pêcher le pourrissement du végétal car elles permettent de dévier les gouttes d’eau.
Fleurons tubulés : petites eurs à l’intérieur de la corolle.
Feuilles sessiles : feuilles directement attachées à la tige, sans pétiole.
Akène (fruit) : fruit sec possédant une graine.
Akène côtelé : akène portant de petites stries.
Semis : jeune plant issu de la germination des graines.
Aistespédagogiques :
– Pistes pour le collège http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/07_m%C3%A9dicinales_coll%C3%A8ge.pdf
– Pistes pour l’école primaire http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/07_m%C3%A9dicinales_%C3%A9cole_primaire.pdf
P
3 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
TYPOLOGIE du JARDIN des SIMPLES
(suite,voirchesurlesplantesaromatiques)
La camomille fait partie des simples ou Simples Médecines (selon les appellations latines :
simplicis medicinae
ou
simplicis herbae
). C’était le nom donné au Moyen Âge aux plantes médicinales. Elles regroupent des plantes qui sont
utilisées seules, c’est-à-dire telles qu’elles sont fournies par la nature pour leurs vertus, qu’elles soient médici-
nales, tinctoriales ou condimentaires. Pendant longtemps, le savoir lié à l’utilisation des plantes a été conservé par
les moines et abbés qui cultivaient les simples dans l’herbularius,partiedujardinmédiévaldédiéeauxsimples.
Le Moyen Âge est une longue période qui recouvre dix siècles pendant lesquels les jardins ont profondément évolués,
de l’hortuscastral (jardin du château) à l’hortusdéliciarum (jardin des délices), en passant par le plus embléma-
tique : le jardin monastique inspiré de l’hortusconclusus.
Même si au l des siècles un jardin d’agrément apparaît, le jardin médiéval reste surtout utilitaire. Il sert à se
nourrir, se vêtir, colorer les vêtements et se soigner.
Formes
Dès le Ve siècle dans les campagnes gauloises, la paix romaine laisse place à plusieurs siècles d’insécurité… Les jar-
dins se réfugient alors dans des enclos.
Le jardin médiéval est donc généralement clos, de forme carrée ou rectangulaire, il est organisé en espaces distincts
et dénis.
La clôture est souvent végétale, compoe de haies vives ou de branches de noisetiers tressées ou entrelaes. Elle
est parfois minérale, constituée par des murets de pierres sèches.
À l’intérieur de la clôture, l’espace est délimité en carrés ou en rectangle de terre cultivée : « les aires », entourés
d’allées pour faciliter la culture et souvent de petits canaux d’irrigation.
Les plantations sont réalisées sur ces plates-bandes surélevées de planches, d’arceaux, de pierres, de plessis tressés
de châtaigniers, de saules, ou de noisetiers.
Elles peuvent être également bores par d’autres végétaux taillés en haies basses, buis, fusains, santoline, armoise,
lavande…
Les murs de la clôture sont utilisés pour soutenir les plantes grimpantes ou pour palisser certains arbres fruitiers.
Les « banquettes ou préaux » (petit prés) sont des structures de bois, pierres, ou briques remplies de terre et
plantées de plaques d’herbe prélevées en mottes dans les prés ou les prairies. On s’y installait pour lire, broder…
Couverts de eurs sauvages (violettes, pensées, crocus, jacinthes, marguerites, pervenches), ils ont inspiré les ar-
tistes du Moyen Âge dans la conception des célèbres tapisseries dites aux mille eurs.
symbolique
Deux textes bibliques fondent symboliquement le jardin médiéval :
-
la Genèse
comme métaphore du paradis perdu et à venir ;
-
le Cantique des Cantiques
comme allégorie de l’Amour divin.
Le jardin d’Eden, dans sa représentation médiévale, apparaît comme un espace sacré circulaire : le cercle révèle le
divin, le céleste.
Le carré exprime le terrestre, il est le symbole de la perfection au Moyen Âge, il sert donc de base à la réalisation
des jardins. Il est en osmose avec la symbolique médiévale le aux nombres, les 4 éléments, les 4 euves du paradis,
les 4 évangiles, les 4 saisons…
Le texte fondateur de la Genèse xait deux caractéristiques essentielles du jardin médiéval : la clôture qui constitue
le jardin en espace sacré, séparé du reste du monde, et la présence de l’eau viviante.
1- http://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/la-vie-seigneuriale.html
voir :
la Tenture de la Vie Seigneuriale : la Promenade,
auteur anonyme, vers 1500,
tapisserie en laine et soie 285 x 362 mue national du Moyen Âge - Thermes de Cluny
1.
À
4 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Jaillissante dans les jardins, elle représente la vie, la clarté, la pureté, la purication, en opposition aux eaux dor-
mantes du péché.
Les labyrinthes de buis taillés offrent une promenade spirituelle.
Les plantes cultivées ont un sens lié à la foi chrétienne (le lys, l’iris ou la rose en hommage à la Vierge).
L’arbre de la connaissance ou de vie est toujours présent.
Hortus Castral
Le château féodal est avant tout un lieu défensif ou la moindre place est compe.
Peu d’espace est attribué au jardin. La priorité est donc donnée à l
hortulus
, jardin fermé situé dans une des cours
de la forteresse, un jardin d’herbes utilisées quotidiennement dans la cuisine. Seuls quelques grands domaines dis-
posant d’une place plus importante peuvent se permettre de posséder un
herbularius
où sont cultivées les plantes
médicinales.
Les cultures nourricières s’étendaient généralement au-delà des remparts avec les champs de céréales.
HortusMonastique
Au début du IXe siècle, le jardin idéal de l’abbaye médiévale est codié grâce au fameux plan dit de « l’abbaye de
St Gall », rédigé vers l’an 806, par Théodore de Trace.
Dans les ordres monastiques, le travail manuel est obligatoire. Les potagers et les vergers sont ainsi cultivés et
leurs produits deviennent des sources de revenus intéressants mais ce travail fait aussi partie intégrante de la vie
spirituelle de ces occupants.
Ce jardin clos est situé au centre du cloître avec une fontaine centrale.
Autour du monastère mais à l’intérieur du mur d’enceinte, se trouvent :
- l’
Herbularium
ou
herbularius
: jardin des simples (plantes médicinales) ;
- le
Pomarius
: verger-cimetière ;
- l’
Hortus
: jardin potager.
Ils sont répartis en plusieurs endroits en fonction de la spécication et de la fonctionnalité des bâtiments : Lherbu-
larius se situe à côté de l’inrmerie tout près du logis du moine médecin, il est structuré en carrés sont cultivées
les plantes médicinales, aromatiques et condimentaires.
L’ hortus, le ménagier ou potager, plus grand que l’
herbularius
, est constitué de 2 ranes de 9 plates-bandes rec-
tangulaires où sont cultivés les légumes nécessaires à l’alimentation des moines et se trouve naturellement près
des cuisines.
Derrière l’église se trouve généralement le verger, le Pomarius. Souvent c’est un cimetière les tombes des
moines sont alignées entre les arbres fruitiers.
Charlemagne a créé de nombreuses écoles religieuses où l’étude des simples est la principale base de l’enseignement
pharmaceutique.
Les moines y soignaient les malades et des ordres hospitaliers ont commencé à se développer.
Plan de Saint-Gall
de l’
herbularius
,
avec mentions latines
des plantes cultivées.
Source : www.encyclopedie-universelle.fr
Hortus Deliciarum
Le jardin bourgeois ou le jardin des délices est un jardin de princes et de poètes.
Le temps passe, les mentalités changent et évoluent sous l’inuence des chevaliers revenus des croisades, la tête
pleine de souvenirs des fabuleux jardins d’orient colorés et parfumés, vastes, ouverts sur la campagne environnante.
Cela permet la création de jardins très librement inspirés du
Roman de la Rose
1, dans lesquels la symbolique chrétienne
est toure en taphore des plaisirs terrestres et devient le lieu de rencontre eurit l’amour courtois dans
une abondance de eurs, propice à la promenade, au repos et à la lecture. Sa structure est celle d’un lieu clos par
la clôture extérieure mais aussi par les clôtures successives des plates-bandes, mais la clôture se fait plus discrète.
La fontaine centrale paraît plus rafnée. On trouve des architectures de verdures (treilles, tonnelles, pavillons de ver-
dure…), des fontaines et des volières, jeux d’eau, ouvrant ainsi la voie aux jardins Renaissance.
Le verger planté d’arbres fruitiers d’essences variés et de eurs devient lieu de promenade alliant l’utile et
l’agréable, le beau et le bon.
Lexique
Le Capitulaire de Villis : à la n du VIIIe siècle, Charlemagne promulgue cette ordonnance royale qui prescrit aux
domaines royaux un certain nombre d’observances et de règles, et notamment la culture de 94 plantes (73 herbes,
16 arbres fruitiers, 5 plantes textiles et tinctoriales).
Herbularius
ou
Herbularium
: jardin de plantes médicinales.
L’
hortusconclusus
(jardinenclosenlatin) est un thème iconographique de l’art religieux euroen qui joue un
rôle prééminent dans la poésie mystique et la représentation artistique de la Vierge Marie. Ce terme provient du
Cantique des cantiques.
Bibliographie
Flore complète portative de la France de la Suisse et de la Belgique
, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Éditions Belin, 1986.
Camomille romaine,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Camomille_romaine
,
16/09/2014
Lucia Impelluso,
Jardins, potagers et labyrinthes
, Collection : Guide des arts, édition Hazan, 2007
Livres anciens
-
Histoire naturelle
(37 volumes) par Pline l’Ancien (23-79 apr. J.-C.)
- Le
Liber Simplis Medicinae
est le grand livre des Simples du Moyen Âge : écrit par l’abbesse Hildegarde von
Bingen (1099-1179), il décrit près de 300 végétaux.
Repères sur l’histoire des jardins, http://www.histoiredesarts.culture.fr/reperes/jardins
1- Œuvre poétique de 22 000 vers octosyllabiques sous la forme d’un rêve allégorique. Il a été écrit en deux temps : Guillaume de Lorris écrivit
la première partie (4 058 vers) vers 1230-1235, puis l’ouvrage fut repris et complété par Jean de Meung (17 722 vers) entre 1275 et 1280.
5 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Lejardind’éden
,MaîtreduHaut-Rhin,
vers1410-1420,techniquemixtesurbois
26,3x33,4cm,StädelschesKunstinstitut,
Francfort-sur-le-Main
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_du_Haut_Rhin#mediaviewer/
File:Meister_des_Frankfurter_Paradiesg%C3%A4rtleins_001.jpg
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