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La valeur des
gens
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Les essentiels de l’OCDE : Le capital humain
En guise de préambule...
L’action se situe à Bangalore, en Inde. Vikrant Roberts se prépare
à une nouvelle journée de travail chez SAP, une société internatio-
nale de services et d’ingénierie en informatique. Bangalore est la
plaque tournante de la haute technologie en Inde et, selon cet ingé-
nieur en logiciel de 28 ans, elle change rapidement : « Bangalore a
longtemps été une petite ville paisible où l’on pouvait faire de lon-
gues promenades tranquilles. À présent, elle devient surpeuplée et
la circulation tient du cauchemar.»
À tout moment, Vikrant peut être amené à aider des clients appelant
d’Allemagne, d’Angleterre ou des États-Unis. Un seul coup de télé-
phone suffit parfois, mais il arrive que Vikrant doive s’impliquer davan-
tage. « S’ils le souhaitent, lorsqu’il y a un problème dans leur système,
je demande une connexion et j’interviens directement dans leur
serveur. » La distance est sans importance : que le serveur du client se
trouve à New York ou à New Delhi, cela ne fait aucune différence.
Bangalore est le siège de nombreuses sociétés spécialisées dans les
services et l’ingénierie en informatique et dans les technologies de
l’information. Ces entreprises, qui emploient de jeunes Indiens ins-
truits comme Vikrant, se multiplient à tel point que certains prédisent
que Bangalore remplacera la Silicon Valley dans quelques années.
Vikrant est plus prudent : « L’Inde a encore beaucoup de retard à
rattraper. »
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : comme d’autres pays en
développement, l’Inde connaît une croissance rapide et elle a la
capacité de remodeler l’économie mondiale. Selon une étude
célèbre de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, le Brésil,
la Russie, l’Inde et la Chine – les « BRICs » – feront partie des six
plus grandes économies du monde d’ici à 2050, aux côtés des États-
Unis et du Japon. Seul l’avenir dira si ces prévisions sont exactes,
mais il y a au moins une certitude : l’économie mondiale est en train
de changer. Il en a toujours été et il en sera toujours ainsi.
L’essor de l’économie du savoir est une des tendances clés de
l’économie mondiale – ce sera le premier point abordé dans ce chapi-
tre. Nous verrons ensuite comment l’idée d’investir dans les person-
nes s’est imposée pour répondre au changement économique. Enfin,
nous nous poserons deux questions intimement liées : quelles sont
les implications que cela suppose en matière d’éducation et que
signifie le fait d’apprendre tout au long de la vie pour les individus?
X
2. La valeur des gens
23
En quoi l’économie mondiale change-t-elle?
Le processus du changement économique a longtemps reposé sur
l’élaboration de biens matériels plus efficaces : une charrue plus
maniable, un rouet à filer plus performant ou un tracteur plus puis-
sant. La forme concrète de ces biens revêtait une grande
importance : une charrue était une charrue, un métier à tisser était
un métier à tisser, et ainsi allait la vie.
De nos jours, une part importante de la croissance provient non
plus des biens matériels, mais d’un élément moins tangible : l’infor-
mation. Et la forme qu’emprunte cette information – disque dur
d’un ordinateur, lecteur MP3 ou transmission par satellite
importe peu. Cela reste toujours un langage composé de 1 et de 0.
De la même façon, le lieu d’implantation d’un facteur de produc-
tion – Manchester, Detroit ou Yokohama – jouait autrefois un rôle
Les nouvelles technologies « transforment l’activité
économique, comme l’avaient fait auparavant la machine à
vapeur, le chemin de fer et l’électricité ».
La nouvelle économie : mythe ou réalité?
Source : OECD ITS database.
La Chine est devenue,
devant les États-Unis,
le premier exportateur
mondial de biens des
TI
ordinateurs,
routeurs, etc.
,
les outils essentiels
de la nouvelle
économie du savoir.
TOUT SUR LES TI
Exportations de biens des technologies de
l’information (TI) des principales puissances
manufacturières
* Les 15 membres de l’Union européenne en 2004
20041995 En milliards de dollars
des États-Unis
19
180
124 149
73
139
103 124
Chine
UE-15*
Japon
États-Unis
24
Les essentiels de l’OCDE : Le capital humain
déterminant. Il était crucial qu’une usine se trouve au bon endroit,
qu’elle soit accessible par bateau et par train et proche de ressources
naturelles telles que le charbon. C’est de moins en moins vrai
aujourd’hui. À condition que les personnes nécessaires soient là
pour utiliser l’information et que les liaisons soient efficaces, il
importe peu qu’on travaille à Boston, Beijing ou Bangalore.
Mais n’allons pas trop vite en besogne. Il va de soi que l’industrie
repose aujourd’hui encore sur l’utilisation de matières premières
telles que l’acier, le coton ou le pétrole. Et un agriculteur doit tou-
jours planter ce qu’il cultive. L’industrie et l’agriculture ne sont pas
près de disparaître, bien au contraire. Loin de diminuer, la demande
pour ces produits augmente avec la croissance de la population
mondiale et l’apparition, en Chine et en Inde, de nouvelles classes
moyennes.
L’information n’a rien de révolutionnaire non plus. À l’époque
des dinosaures, les abeilles échangeaient déjà, à travers un système
complexe de danses, des informations permettant de localiser les
fleurs riches en pollen. Par leurs cris et leurs gestes, nos ancêtres
préhistoriques communiquaient eux aussi des informations
lorsqu’ils chassaient des animaux plus gros et plus rapides que
n’importe lequel d’entre eux. Et des fortunes sont nées de la vente
d’information bien avant l’apparition des puces au silicium : en
1865, Paul Julius Reuter assura la renommée de son agence de
presse naissante en répandant la nouvelle de l’assassinat du prési-
dent américain Lincoln.
La nouveauté tient à la quantité prodigieuse et à l’omniprésence
des informations que nous pouvons aujourd’hui produire, trans-
mettre, traiter et stocker. Grâce aux progrès rapides de la puissance
de calcul des ordinateurs et des technologies de communication
telles que l’Internet, le coût de manipulation et de traitement des
données ne cesse de décroître. La loi de Moore, selon laquelle le
nombre des transistors sur une puce au silicium – et partant la per-
formance des ordinateurs – double tous les 18 à 24 mois, se vérifie
depuis plus de 40 ans. Cela signifie que les ordinateurs gagnent sans
cesse en rapidité et peuvent contenir toujours plus d’informations.
La vitesse de l’Internet s’accroît rapidement elle aussi : on est loin
de l’époque où l’on attendait une ou deux minutes sans s’impa-
tienter avant qu’une nouvelle page n’apparaisse à l’écran.
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