17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
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___________________________________________________________________________________________________ FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 745 − 5
On voit ainsi que le phénomène dépend continûment du para-
mètre tension, sauf en des valeurs critiques où son comportement
est très sensible à la valeur de ce paramètre.
Nous avons expliqué ce phénomène pour le paramètre tension
d’alimentation. Il est similaire pour un autre paramètre comme la
résistance représentant les pertes.
La figure 5, construite à partir de plusieurs courbes I(E) pour
différentes valeurs R de la résistance, illustre cela. On note que le
phénomène de ferrorésonance est atténué lorsque les pertes
augmentent et même que les phénomènes de saut et de multipli-
cité de solutions disparaissent pour une valeur critique de R (cas
R > R4).
Cette discussion, sur un exemple simple avec une modélisation
simplifiée, permet de comprendre l’essentiel des caractéristiques
de la ferrorésonance. Mais le phénomène est de nature plus
complexe que dans cet exemple. En particulier, les régimes pou-
vant apparaître sont de natures variées ; nous allons, paragraphe 2,
en donner une classification.
2. Classification des régimes
ferrorésonnants
Un certain nombre de cas de ferrorésonance sont apparus dans
des réseaux électriques et on dispose d’enregistrements de signaux
(tensions, courants...) en fonction du temps, effectués à ces
occasions. Des essais spécifiques sur maquettes et des simulations
numériques ont également permis de constituer cette base
d’exemples [3] [7]. L’analyse de ces différents signaux permet de
classifier les signaux observés en 4 types distincts pour le régime
permanent.
La classification des signaux est faite en régime permanent,
c’est-à-dire après extinction du régime transitoire. Habituellement
on ne parle de ferrorésonance au sens strict que pour des phéno-
mènes qui se maintiennent en régime permanent. Néanmoins, cer-
taines opérations sur le réseau électrique peuvent donner lieu à un
phénomène pas nécessairement stable et qui n’existe qu’en régime
transitoire [35]. C’est le cas d’amplification des harmoniques à
l’enclenchement d’un ou plusieurs transformateurs. Des surtensions
dangereuses peuvent se maintenir plusieurs secondes puis dis-
paraître et le système retourne à l’état normal (figure 6). On parle
alors de ferrorésonance transitoire. Il est clair qu’il est difficile de
distinguer un régime transitoire normal dans un système non
linéaire, d’un régime transitoire ferrorésonnant ; la distinction est
très qualitative.
Cela dit, plaçons-nous dans une situation de ferrorésonance que
l’on puisse considérer comme permanente et mesurons, en un point
du circuit, la tension et le courant. Ceux-ci peuvent évoluer suivant
quatre régimes que l’on peut caractériser chacun :
— soit par le spectre des signaux qui est le diagramme
d’amplitude des fréquences contenues dans le signal tension
V(t) ou courant I(t) mesuré ;
— soit par une image stroboscopique obtenue en mesurant
les valeurs instantanées de la tension et du courant à un instant
donné de la période fondamentale du réseau et en reportant le
point correspondant dans le plan V, I. La figure obtenue à l’écran
d’un oscilloscope (comme pour une figure de Lissajous) permet de
reconnaître rapidement le type de comportement.
Les quatre types de comportement ou types de signaux de ferro-
résonance que l’on rencontre sont les suivants :
— régime fondamental (normal ou ferrorésonnant) ;
— régime sous-harmonique ;
— régime quasi périodique ;
— régime chaotique.
2.1 Régime fondamental
(normal ou ferrorésonnant)
C’est le plus simple : tension et courant ont pour période fonda-
mentale celle du réseau, tout en comportant chacun plus ou moins
d’harmoniques. Le spectre des signaux est un spectre de raies formé
du fondamental et de ses harmoniques ; l’image stroboscopique se
limite à un point. Ce type de régime apparaît dans deux situations
typiques : le régime normal et le régime ferrorésonnant fondamen-
tal. Le régime normal est voisin de la solution obtenue en hypothèse
linéaire. Si on néglige la non-linéarité de l’élément saturable, ce qui
est légitime lorsque l’amplitude des signaux est faible, on trouve que
toutes les grandeurs varient sinusoïdalement dans le temps, comme
en régime linéaire. Du fait de la présence de la non-linéarité, il y a
une légère déformation des signaux, une distorsion, mais les signaux
restent à la même fréquence que celle de la source (figure 7).
Pour les régimes ferrorésonnants fondamentaux, les signaux
sont toujours périodiques de même fréquence f que la source,
mais la distorsion est non négligeable (figure 8). L’amplitude de la
tension est importante de sorte que l’élément non linéaire est
saturé. Le spectre est formé de raies aux fréquences f, 2f, 3f... En
général, le régime est symétrique et on ne trouve que les harmo-
niques impairs ; mais des régimes dissymétriques peuvent exister.
L’image stroboscopique est toujours un point, mais ce point est
Figure 5 – Influence de la résistance
sur le phénomène de ferrorésonance
Figure 6 – Enregistrement d’un régime ferrorésonnant transitoire