Ferrorésonance dans les réseaux

publicité
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Ferrorésonance dans les réseaux
par
Christophe KIENY
Chef du Groupe Matériels Bobinés à la direction des Études et Recherches
d’Électricité de France
et
Abdelkader SBAÏ
Maître assistant à l’École Normale Supérieure d’Enseignement Technique de Tunis
1.
1.1
1.2
D 4 745 - 3
—
3
—
3
—
—
—
3
4
4
2.
2.1
2.2
2.3
2.4
Classification des régimes ferrorésonnants.....................................
Régime fondamental (normal ou ferrorésonnant)....................................
Régime sous-harmonique...........................................................................
Régime quasi périodique ............................................................................
Régime chaotique........................................................................................
—
—
—
—
—
5
5
6
6
6
3.
3.1
Modélisation. Cadre mathématique adapté à ce phénomène.....
Modélisation ................................................................................................
3.1.1 Traitement numérique des équations différentielles.......................
3.1.2 Recherche des régimes permanents.................................................
Théorie des bifurcations .............................................................................
3.2.1 Notions sur les bifurcations...............................................................
3.2.2 Différents types de bifurcation ..........................................................
Mise en équations du régime permanent et méthodes numériques......
3.3.1 Méthodes de Galerkine et des fonctions descriptives.....................
3.3.2 Point fixe de l’application de Poincaré..............................................
3.3.3 Méthode de collocation......................................................................
3.3.4 Méthodes des perturbations..............................................................
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
7
7
7
7
8
8
8
9
9
10
10
10
—
—
—
—
11
11
12
12
—
—
—
—
13
14
15
15
3.2
3.3
4.
4.5
4.6
4.7
Situations réelles pouvant donner lieu à la ferrorésonance
sur un réseau.............................................................................................
Circuit série monophasé avec transformateur de tension .......................
Transformateur condensateur de tension .................................................
Poste en piquage ou en antenne sur une ligne à double terne ...............
Renvoi de tension sur une ligne longue ou reprise de service
sur un réseau très capacitif.........................................................................
Système déséquilibré à neutre isolé..........................................................
Système déséquilibré à neutre raccordé à la terre ...................................
Transformateurs raccordés à un réseau à neutre isolé ............................
5.
Conclusion .................................................................................................
—
16
Références bibliographiques .........................................................................
—
16
4.1
4.2
4.3
4.4
D 4 745
3 - 1996
Exemple simple de ferrorésonance.....................................................
Mise en équations. Courbes caractéristiques ...........................................
Constatations ...............................................................................................
1.2.1 Multiplicité des solutions. Valeur critique de la tension.
Branche de solution............................................................................
1.2.2 Dépendance et sensibilité aux conditions initiales..........................
1.2.3 Sensibilité au paramètre tension. Phénomène de saut...................
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 1
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
a ferrorésonance est un phénomène de résonance non linéaire qui peut
affecter les réseaux de transport et de distribution de l’électricité. Elle
désigne tous les phénomènes oscillatoires, le plus souvent périodiques, qui se
manifestent dans un circuit électrique composé d’une part d’une ou de plusieurs inductances non linéaires (comportant des matériaux ferromagnétiques
saturables) et d’autre part d’un réseau comprenant au moins une capacité alimentée par une ou plusieurs sources de tensions généralement sinusoïdales.
La propriété essentielle et caractéristique d’un tel phénomène est de présenter
au moins deux régimes stables pour une même excitation. Classiquement, en
électrotechnique, on considère que les caractéristiques électriques des composants sont linéaires et, alors, le régime permanent atteint est unique et
indépendant des conditions initiales. Ici, la présence d’inductances aux caractéristiques non linéaires peut conduire à des comportements radicalement
différents et même surprenants pour les électrotechniciens non avertis. Plusieurs
régimes permanents différents peuvent apparaître dans un circuit donné en fonction des conditions initiales (flux rémanent, instant d’enclenchement, etc.). Généralement, l’un d’eux est celui que l’on attend habituellement et les autres sont
anormaux et parfois même dangereux pour le matériel électrique, car ils
présentent des surtensions ou des surintensités.
Le phénomène a déjà été observé de nombreuses fois dans des réseaux, et
il est ainsi possible de classifier les comportements que l’on rencontre le plus
souvent. Nous verrons au paragraphe 2 que des régimes périodiques de période
multiple de celle de la source (par exemple 3 fois celle de la source) et même
des régimes non périodiques peuvent apparaître. Les circuits typiques pouvant
donner lieu à la ferrorésonance sont également connus par expérience et sont
répertoriés. Une première distinction mérite d’être faite dès à présent. Un circuit
ferrorésonnant est dit série, lorsque la capacité principale du réseau linéaire est
en série avec l’élément non linéaire ; il est dit parallèle lorsque la capacité est
en parallèle avec l’élément non linéaire. Au paragraphe 4, nous présentons ces
circuits types, en indiquant à chaque fois quelles sont les méthodes d’étude
adaptées pour prédire leur comportement et quelles sont les solutions pratiques
généralement mises en œuvre pour éliminer les gênes dues à la ferrorésonance
dans chaque cas.
Comme nous l’avons déjà fait remarquer, les méthodes de calcul, basées sur
l’approximation linéaire utilisée habituellement par les électriciens, ne permettent pas d’analyser ou de prédire un comportement ferrorésonnant dans un
circuit. C’est essentiellement pour cela, mais également parce que le phénomène
est rare, que la ferrorésonance est mal connue. Des progrès récents dans le
domaine des mathématiques et de l’analyse numérique nous permettent maintenant de disposer du cadre mathématique et des outils numériques adaptés à
son étude. Notre connaissance du phénomène a ainsi progressé. Au
paragraphe 3, nous présentons ces théories et ces outils qui permettent de mieux
comprendre et d’étudier plus finement la ferrorésonance.
Commençons d’abord, paragraphe 1, par étudier un cas simple qui va nous
permettre de mieux comprendre ce qu’est la ferrorésonance. Il s’agit du circuit
électrique le plus simple présentant ce phénomène surprenant. Précisons tout
de même que, malgré sa simplicité, ce circuit est représentatif de la situation
réelle suivante : un transformateur de tension bobiné mis hors tension par un
disjoncteur présentant une capacité entre ses contacts ouverts. Le circuit
obtenu est formé d’une source de tension (le réseau amont), d’une capacité (le
disjoncteur) et d’une inductance non linéaire (l’enroulement primaire du transformateur de tension).
La méthode de calcul que nous utilisons est très simple, mais les résultats
qu’elle donne et que nous présentons sont tout de même représentatifs de ce
qui peut effectivement se passer avec le transformateur de tension.
L
D 4 745 − 2
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
1. Exemple simple
de ferrorésonance
Considérons le circuit de la figure 1, comprenant l’enroulement
primaire d’un transformateur alimenté par une source de tension
sinusoïdale de valeur efficace E par l’intermédiaire d’un circuit RC,
exemple bien connu de la ferrorésonance série en monophasé. La
courbe de saturation du transformateur, en coordonnées V, I, (V et
I en valeurs efficaces), est donnée par la figure 2.
On note que la courbe de saturation est constituée de trois
branches caractéristiques :
— une branche OA sensiblement rectiligne où la loi de variation
de V (I) est pratiquement linéaire ; ici, le transformateur n’est pas
saturé, il se comporte comme une inductance constante égale à sa
valeur à l’origine L = L0 ; la relation V (I) s’écrit : V = L0 ω I avec ω
la pulsation de la source ;
— une deuxième branche BC sensiblement rectiligne où le transformateur est très saturé ; dans cette zone, tout se passe comme si
le fer se comportait comme l’air (la perméabilité relative µ r tend
vers l’unité), le transformateur est de nouveau équivalent à une
inductance constante L = Ls ; la loi de variation de V (I) est
pratiquement :
V = V 0 + Ls ω I
— une troisième branche AB intermédiaire appelée coude de
saturation où la relation V (I) n’est pas linéaire ; en particulier, on
ne peut plus définir une inductance constante équivalente au transformateur.
Figure 1 – Schéma d’un circuit ferrorésonnant série simple
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
1.1 Mise en équations.
Courbes caractéristiques
Pour simplifier l’explication, nous négligeons pour le moment
toutes les pertes (R = 0) et nous supposons que la source de tension
est sinusoïdale et idéale. De même, nous négligeons les harmoniques et admettons que les composantes fondamentales de v et i
dans leur décomposition en série de Fourier sont en quadrature de
phase (pertes nulles). En notations complexes, l’équation du circuit
de la figure 1 s’écrit alors :
E = VC + V
avec
VC = – j XC I
(1)
où XC = 1/C ω est la réactance de la capacité C,
ce qui donne, en faisant intervenir les modules de ces grandeurs,
c’est-à-dire les valeurs efficaces :
E =
V – XC I
(2)
et on peut écrire :
E (I) = V – XC I
Nous pouvons donc facilement tracer la courbe E (I) à partir de
V (I) et VC = XC I.
La valeur efficace E de cette grandeur E (I) est représentée sur la
figure 3a.
Notons que la courbe E (I) présente deux zones quasi linéaires :
— pour les valeurs de I qui ne saturent pas le transformateur ;
— pour les valeurs de I le saturant complètement.
Le point M0 caractérise le passage du courant d’un état inductif
à un état capacitif. Lorsque E (I) est positif (V < VC ), E et V sont alors
en opposition de phase. L’existence du point M0 dépend évidemment
de la valeur de la capacité C du condensateur pour une fonction V (I)
donnée.
À cause des pertes (quoique faibles dans un circuit ferrorésonnant), la courbe E (I) réelle est légèrement décalée. En particulier,
le point M0 ne correspond pas à une tension d’alimentation rigoureusement nulle. La source fournit l’énergie nécessaire à l’équilibre
des pertes. Pour simplifier nous assimilons ces pertes à celles dissipées dans la résistance R constante placée en série dans le circuit
(figure 1). Dans ces conditions, la nouvelle courbe E (I) est représentée sur la figure 3b.
Intéressons-nous aux points de fonctionnement correspondant à
diverses valeurs de la tension source E. On peut construire la courbe
I (E) (figure 4) à partir de la courbe E (I) (figure 3b) en échangeant
simplement les axes. On obtient une courbe, dite courbe en S typique
de la ferrorésonance que l’on retrouve par différentes méthodes. Son
analyse va nous permettre de faire certaines constatations (§ 1.2) qui
illustrent des comportements typiques et des notions générales pour
la ferrorésonance.
1.2 Constatations
1.2.1 Multiplicité des solutions. Valeur critique
de la tension. Branche de solution
Figure 2 – Courbe de saturation d’un transformateur
dans le plan tension efficace-courant efficace
en négligeant les harmoniques
Selon les valeurs de E (figure 4), il existe plusieurs types de
comportements.
— Si E est petit, il n’existe qu’un seul point de fonctionnement
possible (M1 pour E = E1) et la figure 4 montre que le courant est
sensiblement proportionnel à la tension E. Ici, le transformateur
n’est pas saturé ; il se comporte comme une inductance linéaire
équivalente à son inductance à l’origine. Le régime obtenu est
appelé régime normal.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 3
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
— Il existe une première valeur critique E2 de la tension source
pour laquelle on observe deux points de fonctionnement en M2 et
en A. Le régime correspondant au point de fonctionnement M2 est
un régime normal ; par contre, celui correspondant au point A est
un régime ferrorésonnant ; il caractérise la tension source minimale au-delà de laquelle la ferrorésonance risque d’apparaître.
— Pour E > E2, nous avons trois solutions possibles (M3, M3’,
M3’’ pour E = E3). M3 correspond à un régime normal, M3’’ à un
régime ferrorésonnant ; M3’ est une solution du système mais elle
correspond à un régime instable. Elle ne se maintient pas en
régime permanent dans le circuit réel ; la moindre perturbation la
fait disparaître et le régime permanent qui se stabilise est le régime
normal ou le régime ferrorésonnant.
— Une nouvelle valeur critique de la tension source correspond à
deux points de fonctionnement B et M4 pour E = E4. Le point B
correspond à la limite.
— Pour E > E4, nous ne trouvons qu’un seul point de fonctionnement (M5 pour E =E5) et le régime ne peut être que ferrorésonnant. Le transformateur est très saturé ; il se comporte comme une
inductance dans l’air.
On voit que les valeurs E2 et E4 de la tension d’alimentation sont
des valeurs limites ou valeurs critiques du paramètre tension d’alimentation. Les solutions correspondantes situées aux points A et
B sur la courbe sont appelées points limites. Ces points divisent la
courbe en trois branches : de l’origine au point B, nous avons la
branche normale, de B à A une branche instable et au-delà de A,
la branche ferrorésonnante.
1.2.2 Dépendance et sensibilité
aux conditions initiales
Figure 3 – Courbes de tension en valeurs efficaces
On voit sur cet exemple simplifié mais réaliste que plusieurs
régimes stables peuvent exister en régime permanent dans un circuit
ferrorésonnant. Les solutions M3 et M3’’ obtenues pour la même
excitation E3 en sont un exemple. L’une ou l’autre des 3 solutions
M3, M3’ ou M3’’ apparaît selon la valeur des conditions initiales
(charge de la capacité, flux rémanent à l’instant d’enclenchement,
etc.). On peut définir une frontière pour les conditions initiales. Si
l’on est d’un côté de cette frontière, on converge vers la solution
M3 ; si l’on est de l’autre, on se stabilise sur la solution M3’’. La solution M3’ correspond à un point de cette frontière.
On comprend dès à présent que, au voisinage du point M3’, la
solution est très sensible aux conditions initiales. La grande sensibilité aux conditions initiales est une caractéristique de la ferrorésonance.
1.2.3 Sensibilité au paramètre tension.
Phénomène de saut
Figure 4 – Points de fonctionnement correspondant
à diverses valeurs de la tension efficace source E
D 4 745 − 4
Nous pouvons étudier comment le système se comporte lorsque
l’on fait varier lentement sa tension d’alimentation (figure 4). En
partant de la tension nulle, le point représentatif de la solution
passe successivement par les points M1, M2, M3. Dans cette zone,
le point solution dépend continûment de la valeur du paramètre
tension. Il en est de même sur la branche ferrorésonnante.
Lorsque l’on arrive au point B, et que la tension d’alimentation
dépasse la valeur critique E4, le point représentatif de la solution
ne peut rester au voisinage de B, mais saute au point M4. Physiquement, il y a une variation brutale de l’amplitude du courant : on parle
de phénomène de saut. De même, en partant de la branche ferrorésonnante, lorsque la tension d’alimentation devient inférieure à
la valeur critique E2, l’amplitude du régime solution chute brutalement et le point représentatif du régime passe de A en M2.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
Figure 5 – Influence de la résistance
sur le phénomène de ferrorésonance
On voit ainsi que le phénomène dépend continûment du paramètre tension, sauf en des valeurs critiques où son comportement
est très sensible à la valeur de ce paramètre.
Nous avons expliqué ce phénomène pour le paramètre tension
d’alimentation. Il est similaire pour un autre paramètre comme la
résistance représentant les pertes.
La figure 5, construite à partir de plusieurs courbes I (E) pour
différentes valeurs R de la résistance, illustre cela. On note que le
phénomène de ferrorésonance est atténué lorsque les pertes
augmentent et même que les phénomènes de saut et de multiplicité de solutions disparaissent pour une valeur critique de R (cas
R > R4).
Cette discussion, sur un exemple simple avec une modélisation
simplifiée, permet de comprendre l’essentiel des caractéristiques
de la ferrorésonance. Mais le phénomène est de nature plus
complexe que dans cet exemple. En particulier, les régimes pouvant apparaître sont de natures variées ; nous allons, paragraphe 2,
en donner une classification.
2. Classification des régimes
ferrorésonnants
Un certain nombre de cas de ferrorésonance sont apparus dans
des réseaux électriques et on dispose d’enregistrements de signaux
(tensions, courants...) en fonction du temps, effectués à ces
occasions. Des essais spécifiques sur maquettes et des simulations
numériques ont également permis de constituer cette base
d’exemples [3] [7]. L’analyse de ces différents signaux permet de
classifier les signaux observés en 4 types distincts pour le régime
permanent.
La classification des signaux est faite en régime permanent,
c’est-à-dire après extinction du régime transitoire. Habituellement
on ne parle de ferrorésonance au sens strict que pour des phénomènes qui se maintiennent en régime permanent. Néanmoins, certaines opérations sur le réseau électrique peuvent donner lieu à un
phénomène pas nécessairement stable et qui n’existe qu’en régime
transitoire [35]. C’est le cas d’amplification des harmoniques à
l’enclenchement d’un ou plusieurs transformateurs. Des surtensions
dangereuses peuvent se maintenir plusieurs secondes puis disparaître et le système retourne à l’état normal (figure 6). On parle
alors de ferrorésonance transitoire. Il est clair qu’il est difficile de
distinguer un régime transitoire normal dans un système non
linéaire, d’un régime transitoire ferrorésonnant ; la distinction est
très qualitative.
Figure 6 – Enregistrement d’un régime ferrorésonnant transitoire
Cela dit, plaçons-nous dans une situation de ferrorésonance que
l’on puisse considérer comme permanente et mesurons, en un point
du circuit, la tension et le courant. Ceux-ci peuvent évoluer suivant
quatre régimes que l’on peut caractériser chacun :
— soit par le spectre des signaux qui est le diagramme
d’amplitude des fréquences contenues dans le signal tension
V (t ) ou courant I (t ) mesuré ;
— soit par une image stroboscopique obtenue en mesurant
les valeurs instantanées de la tension et du courant à un instant
donné de la période fondamentale du réseau et en reportant le
point correspondant dans le plan V, I. La figure obtenue à l’écran
d’un oscilloscope (comme pour une figure de Lissajous) permet de
reconnaître rapidement le type de comportement.
Les quatre types de comportement ou types de signaux de ferrorésonance que l’on rencontre sont les suivants :
— régime fondamental (normal ou ferrorésonnant) ;
— régime sous-harmonique ;
— régime quasi périodique ;
— régime chaotique.
2.1 Régime fondamental
(normal ou ferrorésonnant)
C’est le plus simple : tension et courant ont pour période fondamentale celle du réseau, tout en comportant chacun plus ou moins
d’harmoniques. Le spectre des signaux est un spectre de raies formé
du fondamental et de ses harmoniques ; l’image stroboscopique se
limite à un point. Ce type de régime apparaît dans deux situations
typiques : le régime normal et le régime ferrorésonnant fondamental. Le régime normal est voisin de la solution obtenue en hypothèse
linéaire. Si on néglige la non-linéarité de l’élément saturable, ce qui
est légitime lorsque l’amplitude des signaux est faible, on trouve que
toutes les grandeurs varient sinusoïdalement dans le temps, comme
en régime linéaire. Du fait de la présence de la non-linéarité, il y a
une légère déformation des signaux, une distorsion, mais les signaux
restent à la même fréquence que celle de la source (figure 7).
Pour les régimes ferrorésonnants fondamentaux, les signaux
sont toujours périodiques de même fréquence f que la source,
mais la distorsion est non négligeable (figure 8). L’amplitude de la
tension est importante de sorte que l’élément non linéaire est
saturé. Le spectre est formé de raies aux fréquences f, 2f, 3f... En
général, le régime est symétrique et on ne trouve que les harmoniques impairs ; mais des régimes dissymétriques peuvent exister.
L’image stroboscopique est toujours un point, mais ce point est
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 5
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
éloigné de celui représentant le régime normal qui existe dans le
même circuit. L’un ou l’autre régime apparaît selon les conditions
initiales comme nous l’avons indiqué dans l’introduction et au
(§ 1.2.2).
Si l’on fait varier continûment un paramètre du système comme
la tension d’alimentation, dans un circuit où un régime normal et
un régime ferrorésonnant peuvent exister comme dans l’exemple
du paragraphe 1, le passage d’un type de régime à l’autre se fait
brutalement. La distinction entre le régime normal et le régime
ferrorésonnant est parfois délicate à faire ; dans le cadre de la théorie des bifurcations, la notion de branche de solution sera introduite au 3.2.1, ce qui va permettre de mieux préciser cette
distinction.
2.2 Régime sous-harmonique
Ce type de régime se rencontre fréquemment dans les circuits
ferrorésonnants. Il s’agit, pour un circuit passif alimenté par une
source périodique de période T, d’un régime stable de période nT
avec n entier (par exemple une période 3 fois plus longue pour un
régime sous-harmonique 3) (figure 9).
Le spectre d’un tel régime est un spectre de raies, formé d’un
fondamental, à une fréquence f/n (où f est la fréquence de la
source), et de ses harmoniques. La fréquence f de la source fait
partie du spectre, c’est l’harmonique n du spectre. À cette fréquence, de l’énergie est apportée par la source au système, ce qui
maintient l’oscillation. En stroboscopie, on voit n points.
2.3 Régime quasi périodique
Ici encore on a à faire à un spectre de raies, mais le régime n’est
plus périodique (figure 10) ; les fréquences présentes dans le spectre
ne sont plus du type nf, c’est-à-dire fondamental et harmoniques,
mais on peut trouver deux fréquences f et f’ telles que la fréquence
de chaque raie présente dans le spectre puisse s’écrire sous la forme :
fr = nf + mf’
Si l’on observe le phénomène en stroboscopie, l’image obtenue
est une courbe fermée (figure 11) formée d’un nombre infini de
points distincts.
2.4 Régime chaotique
On l’appelle aussi régime irrégulier (figure 12). Il se présente avec
un spectre de fréquences continu ; il y a bien des fréquences privilégiées, mais le spectre ne s’annule sur aucune plage de fréquences. En stroboscopie, les points de l’image se répartissent sur tout
l’écran, ou plus exactement dans un sous-ensemble de l’écran appelé
attracteur étrange (voir la notion d’attracteur, § 3.2.1) ; c’est un objet
fractal [21] de dimension non entière K avec 1 < K < 2.
Figure 7 – Enregistrement d’un régime normal fondamental
Figure 9 – Enregistrement d’un régime sous-harmonique 3
(harmonique 1/3)
Figure 8 – Enregistrement d’un régime ferrorésonnant fondamental
Figure 10 – Enregistrement d’un régime quasi périodique
D 4 745 − 6
(3)
avec n et m entiers.
f/f’ est un nombre réel non fractionnaire (f et f’ sont incommensurables).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
Cette formulation du problème permet d’étudier le comportement
dynamique des variables en simulant pas à pas dans le temps les
équations représentatives du système. La méthode dite de simulation numérique en transitoire fournit la réponse transitoire et
la solution correspondant à des grands temps (en régime permanent)
pour des valeurs des paramètres fixés et des conditions initiales
données.
Figure 11 – Image stroboscopique d’un régime quasi périodique
Figure 12 – Enregistrement d’un régime chaotique
3. Modélisation.
Cadre mathématique
adapté à ce phénomène
3.1 Modélisation
3.1.1 Traitement numérique
des équations différentielles
La modélisation d’un circuit ferrorésonnant conduit à un système
d’équations différentielles non linéaires dépendant du temps t et
de divers paramètres physiques. Ce système peut être présenté
sous la forme (4), qui est une forme générale pour tout système
dynamique :
dX
------------ = F ( X, t, λ )
(4)
dt
X ∈ n (avec espace des réels est le vecteur dont les composantes sont les variables d’état (flux, tensions et courants) apparaissant sur le réseau ; la dimension de ce vecteur dépend de la
finesse de la modélisation,
λ ∈ p est le vecteur contenant les paramètres du réseau
(longueur des lignes, impédances, tension d’alimentation, etc.),
F est une fonction dépendant explicitement du temps, du fait de
la présence d’un terme représentant généralement la tension
d’alimentation (terme de forçage périodique) sous forme d’une fonction périodique généralement sinusoïdale.
La présence de transformateurs, dont les caractéristiques ne sont
pas linéaires, rend F non linéaire par rapport à ses variables Xi ,
1in.
Les résultats obtenus sont quantitatifs. En effet, il est possible de
modéliser le circuit dans ses moindres détails et les résultats que
l’on obtient sont directement les tensions et les courants dans les
différentes branches du réseau.
Malgré ces avantages, la méthode n’est pas pour autant dénuée
d’inconvénients. Elle conduit en effet à des calculs de plus en plus
lourds à mesure que l’on représente de plus en plus finement le
réseau. Pour obtenir de bons résultats, il faut souvent travailler avec
un pas de calcul très petit (10 à 50 µs). Comme les phénomènes de
ferrorésonance sont longs à se stabiliser, il faut simuler le phénomène sur plusieurs secondes. De ce fait, les temps de calcul sont
longs et les études sont chères. De plus, il faut tenir compte des
différentes conditions initiales dont chaque combinaison nécessite
une simulation à part.
Comme déjà mentionné (§ 1.2.3), un autre problème inhérent au
phénomène de ferrorésonance est la grande sensibilité des résultats
aux paramètres du circuit. Pour mener à bien une étude, il faut tester
un grand nombre de variantes, sachant que l’on n’aura jamais une
garantie totale d’absence de risque, même si la simulation n’a rien
fait apparaître (si les cas dangereux ne font pas partie des cas testés).
Par ailleurs, il faut des modèles de composants valides pour ces
niveaux de surtensions et ces formes d’ondes, ce qui n’est pas forcément facile. Il est donc nécessaire de prendre des marges sur les
valeurs limites de paramètres, délimitant la zone où l’on est certain
que la ferrorésonance n’existe pas ou n’est pas gênante.
Pour contourner ces inconvénients et particulièrement les régimes
transitoires longs, on a cherché des méthodes qui calculent directement le régime permanent sans passer par la simulation du régime
transitoire.
3.1.2 Recherche des régimes permanents
Pour l’étude des systèmes dynamiques, les mathématiciens ont
toujours porté beaucoup d’intérêt au comportement asymptotique
pour des temps longs, ce que nous appelons le régime permanent.
Les formulations utilisées généralement pour le déterminer
conduisent à une équation du type :
G (Y, λ) = 0
où Y est le vecteur inconnu et λ le vecteur paramètre. Nous
présentons quelques-unes de ces méthodes de mise en équation du
régime permanent au paragraphe 3.3. Dans cette recherche directe
de solutions en régime permanent, on obtient des solutions stables,
c’est-à-dire qui se maintiennent effectivement dans le système
physique, et des solutions instables qui existent comme solution de
(5), mais qui, comme solution de (4), ne se maintiennent pas en
régime permanent et à la moindre perturbation évoluent vers une
solution stable.
La connaissance du régime permanent pour une valeur des paramètres de l’étude est certes intéressante pour l’exploitant du réseau
électrique mais insuffisante. Une vision globale du comportement
du système pour l’ensemble des valeurs possibles des paramètres
s’impose, ce qui permet en particulier d’estimer quelles sont les
marges disponibles entre le cas étudié et les solutions dangereuses
voisines.
Grâce aux développements mathématiques récents, particulièrement dans l’étude des systèmes dynamiques non linéaires, il est
possible d’avoir une telle vision. Les phénomènes de saut, de multiplicité des solutions pour un même jeu de paramètres, de sensibilité
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
(5)
D 4 745 − 7
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
aux conditions initiales, etc., sont des éléments caractéristiques des
bifurcations. Le cadre mathématique dans lequel il faut se placer
pour comprendre la ferrorésonance est donc celui de la théorie des
bifurcations (§ 3.2) ou théorie des catastrophes.
Cette théorie, cherchant à étudier qualitativement les différents
types de solutions d’un système dynamique, a permis un progrès
spectaculaire dans la compréhension du phénomène de ferrorésonance.
périodique, il s’agit d’une courbe fermée et pour les régimes quasi
périodiques d’une surface similaire à un tore. Ces ensembles sont
appelés les attracteurs du système. Pour les régimes chaotiques,
l’attracteur existe, mais a une structure très complexe que nous ne
détaillons pas ici ; on l’a baptisé attracteur étrange. Pour les
systèmes à forçage périodique, on se place souvent dans l’espace
des points obtenus par stroboscopie, c’est-à-dire à t = KT (avec K
nombre entier), appelé coupe de Poincaré ; l’attracteur d’une solution périodique est un point et c’est une courbe fermée pour une
solution quasi périodique.
3.2 Théorie des bifurcations
■ Bassin d’attraction
3.2.1 Notions sur les bifurcations
Le type de solution du système différentiel qui régit un circuit ferrorésonnant dépend des valeurs des paramètres. Pour les valeurs
critiques des paramètres où les solutions changent de type (avec la
classification du paragraphe 2) ou ne dépendent plus continûment
des paramètres, on parle de singularité ou de bifurcation [17] [18]
[19] [21]. On désigne donc sous le nom de bifurcation tout changement qualitatif dans la nature des solutions d’un système d’équations quand un ou plusieurs paramètres traversent certaines
frontières dans leur espace de variation. Un point de cet espace où
survient un tel événement est, par définition, un point de bifurcation.
Le résultat fondamental de la théorie des bifurcations est que le
nombre des bifurcations élémentaires pouvant exister est limité et
que chaque type de bifurcation est répertorié. Pour la ferrorésonance,
quatre types de bifurcations apparaissent principalement : les points
limites (également appelés points de retournement ou bifurcations
col-nœud), les bifurcations vers le tore, les bifurcations fourches et
plus rarement le doublement de période. Avant de détailler ces
différentes bifurcations (en dehors du doublement de période), nous
allons présenter quelques autres notions mathématiques indispensables pour mieux comprendre la théorie des bifurcations.
■ Diagramme de bifurcation
Pour bien visualiser une bifurcation, on se place dans un plan où
l’abscisse est l’amplitude d’un paramètre du système et l’ordonnée
l’amplitude d’une variable d’état de ce système ou d’une combinaison d’entre elles. Pour une valeur du paramètre, chaque solution
en régime permanent est représentée par un point. Lorsque l’on fait
varier le paramètre, chacun de ces points décrit une courbe ou, plus
exactement, une branche. Comme un système dynamique peut avoir
plusieurs régimes permanents pour une valeur de paramètre, ici, il
peut y avoir plusieurs branches. L’ensemble ainsi obtenu est appelé
diagramme de bifurcation. La courbe en S de la figure 4 en est un
exemple. Les points où les branches se rejoignent ou se croisent
sont des points de bifurcation.
■ Lignes de bifurcation
Dans une équation décrivant un système physique, on trouve
différents paramètres (longueurs des lignes, impédances, tensions
d’alimentation, etc. dans le cas d’un système électrique). En se
limitant à deux paramètres, la théorie prévoit qu’il existe différentes
zones dans le plan des paramètres où différents types de solutions
peuvent exister. La limite de ces zones est appelée ligne de bifurcation. On peut aussi les définir comme courbes représentant les
valeurs critiques d’un paramètre en fonction d’un autre paramètre.
■ Attracteur
Les solutions en régime permanent d’un système dynamique
peuvent être périodiques, quasi périodiques ou chaotiques comme
nous l’avons vu au paragraphe 2. Pour être complet, il faut également
citer la solution stationnaire, mais on ne peut pas la rencontrer dans
un circuit électrique avec une alimentation périodique. Lorsque la
solution a atteint son régime permanent, les variables d’état du
système restent incluses dans un sous-ensemble de l’espace des
phases (ou espace des variables d’état). Pour une solution stationnaire, cet ensemble se limite à un point ; pour une solution
D 4 745 − 8
L’aboutissement à une solution permanente ou une autre du
système différentiel (4) dépend des conditions initiales de X. Si ces
conditions initiales sont trop éloignées de l’attracteur A d’un régime
permanent, alors la solution réelle ne converge pas vers A. On peut
ainsi définir un bassin d’attraction, zone autour de A à laquelle X
doit appartenir pour que la solution se stabilise sur A. Une solution
instable à un bassin d’attraction de volume nul.
Les limites de ce bassin sont des variétés invariantes (sousensemble de l’espace ayant des propriétés d’invariance par rapport
à l’équation). On observe en pratique, dans le cas d’un système de
dimension 2, que ces variétés invariantes sont des courbes extrêmement complexes et enchevêtrées (figure 13).
3.2.2 Différents types de bifurcation
■ Bifurcation col-nœud
Une telle bifurcation, caractérisée par l’apparition ou la disparition
d’un couple de points fixes stable et instable, se produit lorsque la
courbe X = f (λ) (représentative du vecteur d’état en fonction du paramètre) possède une tangente verticale, sans que de nouveaux
embranchements apparaissent. Un exemple de diagramme de bifurcation de type col-nœud est représenté par la figure 14.
Dans ce cas, le point limite est situé à l’origine (X = 0, λ = 0). Deux
branches stationnaires émergent de ce point de bifurcation : l’une
stable (trait plein renforcé), l’autre instable (tireté).
■ Bifurcation fourche
Si, à partir d’un point fixe, deux autres points fixes apparaissent
ou disparaissent, on parle alors de bifurcation fourche. Ce type de
bifurcation se produit en un point singulier où deux courbes de
solutions se rencontrent.
Cette bifurcation est accompagnée de changements de stabilité.
La figure 15 en donne un exemple.
Au passage de λ par sa valeur critique (ici λ = 0), le point fixe
stable se transforme en un point fixe instable et deux autres points
fixes stables apparaissent. Par raison de symétrie (figure 15), les
deux branches stables sont souvent superposées dans la représentation choisie (par exemple en valeurs efficaces).
■ Bifurcation de Hopf (cas stationnaire)
et bifurcation vers le tore (cas périodique)
Dans le cas stationnaire, la solution stable devient instable et une
solution périodique apparaît. Sur la figure 16 est représenté un
exemple de bifurcation de Hopf.
Dans le cas périodique, ce type de bifurcation a lieu lorsqu’une
solution périodique stable devient instable et le régime stable qui
apparaît n’est plus périodique mais quasi périodique. La trajectoire
de solutions s’enroule autour d’un tore ; cette bifurcation est souvent
appelée bifurcation vers le tore.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
Figure 14 – Exemple de diagramme de bifurcation
pour une bifurcation col-nœud à l’origine
Figure 15 – Exemple de bifurcation fourche
Figure 13 – Différents bassins d’attraction
de l’équation de Duffing [22]
3.3 Mise en équations du régime
permanent et méthodes numériques
Pour la ferrorésonance, deux procédés de mise en équations
sont généralement adoptés. Le premier utilise une formulation en
mode fréquentiel, le deuxième en mode temporel.
En mode fréquentiel, nous disposons des méthodes de Galerkine
et des fonctions descriptives pour traiter les systèmes obtenus. En
mode temporel, nous avons les méthodes du point fixe de l’application de Poincaré et la méthode de collocation pour la formulation
du problème périodique.
Ces méthodes permettent de trouver un régime permanent pour
un circuit et un jeu de paramètres donnés. Lorsqu’une solution a
été trouvée, on utilise généralement une technique de continuation
pour en trouver d’autres. Il s’agit de modifier légèrement un
Figure 16 – Exemple de bifurcation de Hopf
paramètre et de lancer une recherche itérative de solution en initialisant l’inconnue avec la valeur trouvée précédemment. De proche en proche, on peut construire une courbe X fonction d’un
paramètre P (combinaison de paramètres de réseau). En utilisant la
terminologie de la théorie des bifurcations, on construit un diagramme de bifurcation (§ 3.2.2).
3.3.1 Méthodes de Galerkine
et des fonctions descriptives
Nota : le lecteur pourra utilement se reporter dans ce traité aux références [33] [34].
La ferrorésonance est un phénomène souvent périodique ; c’est
pourquoi on a cherché à développer des méthodes basées sur la
décomposition des signaux en série de Fourier. Parmi ces méthodes,
citons la méthode de Galerkine et celle des fonctions descriptives
[12] [14] [15] [18] [28] [29] [30].
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 9
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
■ Dans la méthode de Galerkine, l’inconnue est le vecteur des
composantes de Fourier du flux de chaque inductance non linéaire.
Les équations du système résultent de l’application des lois de
Kirchhoff pour chaque harmonique, à tous les nœuds auxquels sont
raccordés les éléments non linéaires (transformateurs).
Dans le cas d’un seul transformateur monophasé, cela fait apparaître l’impédance de Thévenin du réseau vu depuis le transformateur. S’il y a plusieurs non-linéarités (un transformateur triphasé ou
plusieurs), cet équivalent de Thévenin est une matrice Z (f ) avec f
la fréquence. L’intérêt de cette approche Z (f ) est de représenter tout
type de réseau, même avec des lignes à constantes réparties et en
tenant compte de l’effet de peau.
Dans le cas d’un seul transformateur monophasé, l’équation électrique due à l’harmonique k s’écrit :
Vk = jk ω Φk = Ek – Zk Ik
(6)
où Vk , Φk , Ek , Z k , et Ik représentent respectivement les composantes complexes harmoniques k de la tension aux bornes de
l’élément non linéaire, du flux, de la tension d’alimentation, de
l’impédance équivalente de Thévenin et du courant. Ik est une fonction du vecteur Φ.
On obtient ainsi une équation du type (5) :
G (Φ , P ) = 0
où le vecteur paramètre P est formé des impédances harmoniques
du réseau et de la tension d’alimentation. Les paramètres étant fixés,
on trouve une solution Φ à l’équation par une méthode itérative
(généralement la méthode de Newton).
Pour le même cas de ferrorésonance, on peut limiter la recherche
de solution aux signaux n’ayant qu’une ou deux raies spectrales. Les
équations sont alors suffisamment simples pour que l’on puisse en
trouver graphiquement une solution : c’est la méthode des fonctions
descriptives [12] [15] [18]. Généralement, dans ce cas, il est même
possible de trouver toutes les solutions, d’un type donné, au problème. Ces solutions simplifiées peuvent servir pour initialiser la
méthode de Galerkine.
■ La méthode de Galerkine, utilisée avec une technique de continuation, permet de tracer les diagrammes et lignes de bifurcation des
solutions périodiques. On sait que ces courbes peuvent avoir des
formes en S (cas de la ferrorésonance fondamentale, par exemple)
avec des points limites (figure 17).
Malheureusement, la méthode de Galerkine ne converge pas au
voisinage d’un point limite. En particulier, on ne trouvera pas de
solution voisine de 4 (figure 17) pour la valeur P5 du paramètre. La
méthode pseudo-abscisse curviligne [14] [16] permet de résoudre
élégamment ce problème.
3.3.2 Point fixe de l’application de Poincaré
Le système ferrorésonnant est décrit par une équation différentielle [11] de la forme :
dX
(7)
----------- = F ( X, λ , t )
dt
avec
X vecteur d’état,
t
temps,
λ paramètre.
Le temps intervient généralement dans la représentation de la
source d’alimentation, c’est-à-dire par une fonction périodique de
période T. L’étude du comportement de ce système revient à étudier
l’application qui à X (0) lui associe X (T ), état du système à l’instant
T. On notera cette application appelée application de retour ou
application de Poincaré. Pour qu’un système ayant un état initial X
soit périodique, il faut et il suffit que (X) = X, c’est-à-dire que X
soit le point fixe de l’application de retour. L’équation caractérisant
les régimes périodiques recherchés est donc :
(X ) – X = 0
(8)
elle est de la forme voulue (5) et elle est continue.
Pour résoudre cette équation, on utilise une méthode itérative
telle que la méthode de Newton. La fonction ( X ) est calculée
simplement par une méthode de simulation en pas à pas dans le
temps (méthodes de Runge-Kutta, des trapèzes, etc.).
3.3.3 Méthode de collocation
Cette méthode [24] est très similaire à la méthode de Poincaré,
si ce n’est que l’inconnue est la solution X (t ) sur une période
discrétisée en temps et pas uniquement X (0). Cela permet d’utiliser
une méthode de résolution d’équations différentielles plus performante. La contrainte X (0) = X (T ) doit bien sûr être imposée.
3.3.4 Méthodes des perturbations
Figure 17 – Diagramme de bifurcation en S
D 4 745 − 10
Ces méthodes [4] [13] [20] [23] sont souvent utilisées par les
mathématiciens pour étudier des équations non linéaires. Ici, on
traite une équation différentielle non linéaire. Le principe consiste
à simplifier l’équation en faisant disparaître certains termes, en
annulant certains paramètres. On peut par exemple faire disparaître
de l’équation les termes représentant les pertes, ou la tension
d’alimentation. On cherche ensuite à résoudre complètement la
nouvelle équation (appelée équation idéale) ainsi simplifiée (par une
solution analytique par exemple). Enfin, on réintroduit les termes
annulés dans l’équation en les considérant comme petits. L’équation
obtenue est appelée équation perturbée. On peut alors faire un
développement limité ou une linéarisation de l’équation perturbée
autour de la solution de l’équation idéale. On arrive ainsi à trouver
la solution du système réel (perturbé) avec une certaine précision.
Heureusement, dans beaucoup de cas le système réel est effectivement voisin du système idéal. Pour l’équation de Duffing, représentant la ferrorésonance série, on peut légitimement négliger les pertes
et la tension d’alimentation dans un premier temps ; les solutions
réelles sont obtenues par perturbation des solutions du système
idéal autonome (sans terme dépendant du temps comme la tension
alternative) et sans pertes, qui s’étudie simplement.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
4. Situations réelles
pouvant donner lieu
à la ferrorésonance
sur un réseau
La ferrorésonance peut se produire dans des circuits monophasés
ou polyphasés. Les configurations de circuit y donnant lieu sont bien
connues et répertoriées [3] [7]. On distingue les configurations dites
série, où on trouve un condensateur en série entre l’élément non
linéaire et la source de tension, des configurations dites parallèles
où la capacité responsable de la ferrorésonance est en parallèle avec
l’élément non linéaire. Nous citons ici les cas de ferrorésonance qui
se présentent sur un réseau de transport et de distribution
d’électricité :
— circuit série monophasé avec transformateur de tension ;
— transformateur condensateur de tension (TCT) ;
— poste en piquage ou en antenne sur une ligne à double terne ;
— reprise de service ou renvoi de tension sur une ligne longue ;
— système déséquilibré ;
— système à neutre isolé.
Nous allons examiner en détail tous ces cas ; nous indiquerons
en particulier les méthodes d’analyse (§ 3) les mieux adaptées à leur
étude ainsi que les solutions pratiques utilisées pour chaque cas.
4.1 Circuit série monophasé
avec transformateur de tension
■ Circuit
Il s’agit en général d’un ou de plusieurs transformateurs de tension
raccordés à un tronçon de barre par l’intermédiaire d’un disjoncteur
ouvert (figure 18). C’est la capacité Cd de répartition de tension entre
les chambres du disjoncteur qui est l’élément capital faisant apparaître la ferrorésonance.
La figure 18a représente schématiquement la configuration d’une
phase d’un réseau à haute tension. La figure 18b représente le
schéma équivalent ; l’ensemble constitue alors un diviseur capacitif
et peut donner lieu à des phénomènes de ferrorésonance [8] [9].
Dans le schéma de la figure 18a, la capacité C t est constituée par
l’ensemble des capacités à la terre shuntant effectivement le transformateur de tension (capacité propre du transformateur, capacité
vers la terre d’une phase du tronçon de réseau délimité d’une part
par le disjoncteur ouvert et d’autre part par le sectionneur ouvert,
etc.).
■ Type de ferrorésonance
Le schéma de la figure 18b alimenté par une tension Vn peut se
transformer, par application du théorème de Thévenin, en celui de
la figure 18c. Cette figure nous montre que le comportement de
l’ensemble peut être étudié en alimentant sous tension réduite V1
l’appareil couplé en série avec un condensateur adéquat (de capacité C t + Cd). Il s’agit donc ici de ferrorésonance série. À l’ouverture
du disjoncteur sur une valeur crête de tension (situation probable
car le courant dans le disjoncteur s’annule), deux phénomènes se
produisent :
— le maintien d’une alimentation à fréquence industrielle de
l’ensemble de la capacité Ct et du transformateur à travers la capacité Cd ; la tension aux bornes du transformateur passe de la valeur
Vn (tension nominale) à la valeur :
V1 = Vn Cd /(Cd + C t )
Figure 18 – Ferrorésonance monophasée dans un transformateur
de mesure de tension en série avec un disjoncteur ouvert
le transformateur étant non saturé ;
— la décharge de la capacité C t à travers l’inductance L du transformateur.
Dans un tel schéma, si la décharge de la capacité C t dans L provoque la saturation de cette inductance, un phénomène de relaxation
peut apparaître, correspondant à des échanges d’énergie électrostatique et d’énergie magnétique entre les capacités C t et Cd d’une
part et l’inductance L d’autre part. Si les pertes engendrées au cours
de cette opération (pertes cuivre et fer dans L et pertes diélectriques
dans C t et Cd) sont compensées par l’énergie apportée par la source
de tension, le phénomène de relaxation est entretenu et peut donner
lieu à des régimes de ferrorésonance généralement périodiques du
type fondamental ou sous-harmonique. Si le régime est fondamental
(à la même fréquence que la source), les surtensions sont importantes et peuvent entraîner une destruction rapide du transformateur
par claquage diélectrique. Dans le cas de ferrorésonance
sous-harmonique, la fréquence de l’oscillation étant faible, la tension
est généralement faible aussi, alors que le flux dans le transformateur
dépasse légèrement le niveau de saturation ; les risques sont alors
plus thermiques que diélectriques.
■ Moyens d’étude
La simulation transitoire (§ 3.1.1) peut être utilisée, compte tenu
de la simplicité de comportement du circuit. La méthode des perturbations (§ 3.3.4) permet d’avoir une bonne vision globale des phénomènes, mais manque un peu de précision [13] [20] [27].
Vu le caractère périodique de la ferrorésonance rencontrée dans
ce type de configuration, c’est la méthode de Galerkine [9] (§ 3.3.1)
qui est bien adaptée à une étude précise de ces cas. Couplée avec
la méthode de la pseudo-abscisse curviligne pour déterminer les
zones d’existence et de stabilité des régimes, elle permet de prédire avec précision si la ferrorésonance risque d’apparaître ou non
pour une configuration de ce type. Les paramètres influents sont
les pertes fer et cuivre du transformateur, les valeurs des capacités
et le flux de saturation magnétique du transformateur.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 11
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
■ Solutions pratiques
Dans le cas de poste équipé de disjoncteurs à plusieurs chambres
avec des capacités de répartition de la tension de plusieurs centaines
de picofarads, ces régimes ferrorésonnants apparaissent si les transformateurs de tension n’ont pas été étudiés spécifiquement pour.
Il s’agit, pour ce type d’appareil, d’une ferrorésonance série
monophasée où des régimes sous-harmoniques risquent souvent
de se stabiliser. Ce phénomène apparaît généralement pendant les
essais de tenue au court-circuit du secondaire, au moment de
l’ouverture du court-circuit.
Pratiquement, on sait bien se prémunir contre de telles situations.
Il s’agit de construire des transformateurs ayant suffisamment de
pertes. Si on se rend compte dans une installation existante que le
phénomène risque d’apparaître, on peut équiper les postes en
question d’un dispositif d’amortissement constitué généralement
d’une résistance en série avec une inductance saturable le tout placé
au secondaire du transformateur (figure 19)[9].
■ Moyens d’étude
La simulation transitoire (§ 3.1.1), les méthodes de Galerkine et
des fonctions descriptives (§ 3.3.1), de même que les méthodes de
bifurcation (§ 3.2) peuvent être appliquées efficacement à l’étude de
ce type de ferrorésonance.
4.2 Transformateur condensateur
de tension
■ Circuit
Une solution économique pour le passage de la haute à la basse
tension est d’utiliser un diviseur de tension capacitif et un transformateur, l’ensemble étant appelé un transformateur condensateur
de tension (TCT), figure 20.
■ Type de ferrorésonance
Cet appareil présente à lui seul toutes les conditions nécessaires
à l’apparition de la ferrorésonance (condensateurs et éléments non
linéaires). De plus, la présence de deux non-linéarités rend délicate
la tâche du constructeur qui, malgré tout, doit concevoir un réducteur précis et sûr, donc exempt de régimes ferrorésonnants.
Figure 19 – Schéma électrique d’un transformateur de tension
avec circuit d’amortissement
■ Solutions pratiques
Dans la conception normale, l’inductance L est accordée avec les
capacités C à la fréquence de travail. Pour éviter la ferrorésonance,
il faut que ce système reste légèrement désaccordé et à prépondérance inductive vu du transformateur, même en cas de saturation.
4.3 Poste en piquage ou en antenne
sur une ligne à double terne
■ Circuit
Il s’agit généralement de transformateurs de puissance ou de tension montés en piquage sur un terne d’une ligne à double terne dont
l’un est sous tension et l’autre ouvert. Le transformateur peut être
raccordé à la ligne ouverte par l’intermédiaire d’un disjoncteur dont
un, deux ou trois pôles restent fermés (défaillance du disjoncteur) ;
un exemple d’une telle situation est illustré par la figure 21a. Un
autre cas peut se présenter, le transformateur étant raccordé en
antenne au bout d’une ligne ouverte longeant une deuxième ligne
sous tension (figure 21b). Le transformateur peut être relié en extrémité de ligne ou en un point quelconque de la ligne (poste en piquage
alimenté d’un seul côté).
■ Type de ferrorésonance
Dans ce cas, le couplage capacitif avec le deuxième circuit de la
ligne supposée sous tension peut donner naissance à un phénomène
de ferrorésonance de type série [4] [5] [13]. En effet, en l’absence
de transformateur, il y a, par influence de la ligne sous tension, une
tension induite sur la deuxième ligne ; pour certaines valeurs des
capacités de couplage Cc entre conducteurs des deux lignes et C t
entre conducteurs du tronçon ouvert et la terre ; cette tension est
capable de maintenir le transformateur en régime ferrorésonnant.
Cette capacité de couplage est en série avec l’élément non linéaire ;
il s’agit donc d’une ferrorésonance série. En général, cette ferrorésonance est triphasée mais, dans le cas où un seul pôle du disjoncteur
DP reste fermé, une seule phase est affectée par le phénomène et,
par conséquent, moyennant une modélisation adaptée, peut être
analysée comme un circuit série monophasé.
Les régimes sont du type sous-harmonique ou fondamental
comme pour toutes les ferrorésonances séries. Un exemple spectaculaire s’est produit aux États-Unis sur un réseau THT avec des
transformateurs 525/230 kV [2]. Il a été observé une tension 12 fois
supérieure à celle qui aurait existé par simple couplage capacitif sur
la ligne ouverte avec transformateur déconnecté, tension nettement
supérieure à la tension nominale. Un exemple de surtension est
représenté sur la figure 22. On note les fortes surtensions en régime
ferrorésonnant.
Figure 20 – Schéma électrique d’un transformateur condensateur
de tension
D 4 745 − 12
■ Moyens d’étude
Pour les cas entièrement triphasés, on utilise généralement les
outils de simulation en transitoire (§ 3.1.1). La méthode de Galerkine
(§ 3.3.1) peut aussi être employée pour le calcul de la ferrorésonance
triphasée périodique. Pour les cas se ramenant à un circuit ferrorésonnant monophasé, toutes les méthodes s’appliquent, en particulier la méthode des perturbations (§ 3.3.4).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
Figure 23 – Schéma équivalent d’un circuit ferrorésonnant parallèle
(modèle avec deux capacités)
4.4 Renvoi de tension sur une ligne longue
ou reprise de service
sur un réseau très capacitif
Figure 21 – Exemples d’alimentation de transformateur en piquage
ou en antenne sur une ligne à double terne dans un cas d’apparition
de ferrorésonance possible
Figure 22 – Régime ferrorésonnant dans un poste en piquage
sur un terne d’une ligne à double terne
■ Solutions pratiques
Une structure de poste en coupure permet d’éviter de rendre le
phénomène improbable (il faut une double défaillance de disjoncteur
pour que la ferrorésonance apparaisse). Comme le tronçon de ligne,
sur lequel le transformateur est en piquage ou en antenne, est
déconnecté du réseau dans les configurations où la ferrorésonance
apparaît, on choisit d’installer une protection qui met le circuit à la
terre en cas de ferrorésonance. La détection du phénomène se fait
généralement en mesurant :
— les surtensions et, dans ce cas, la mise à la terre est immédiate ;
— la distorsion de la tension et la mise à la terre est alors
temporisée.
Ce principe permet de protéger le matériel pour les différents types
de régime pouvant apparaître, en particulier les régimes sousharmoniques [5].
■ Circuit
Il s’agit ici de ferrorésonance parallèle [4] [10] [11] [20] [23] car la
capacité responsable de la ferrorésonance est en parallèle avec
l’élément non linéaire. Les situations pratiques rencontrées sont
généralement triphasées, mais on peut imaginer des cas monophasés. Les études sur modèle réduit se font souvent avec un circuit
monophasé. La figure 23 donne un exemple de modélisation dans
un cas monophasé. On y retrouve un modèle d’alternateur pour la
source, une cellule en Π pour la ligne et une inductance saturable
pour le transformateur.
Les cas de ferrorésonance rencontrés dans les réseaux peuvent
apparaître dans les procédures de renvoi de tension sur une ligne
longue depuis une source hydraulique, pour tous les cas d’antennes
longues alimentant un transformateur de grande puissance, ou lors
de reprise de service sur un réseau très capacitif comme un réseau
de câbles de grande agglomération, ou un réseau étendu de pays
en voie d’industrialisation.
Dans tous les cas, pour que le phénomène apparaisse, il faut que
l’impédance de court-circuit du réseau soit faible devant la puissance
nominale des transformateurs à vide alimentés et que la fréquence
propre du circuit sans les non-linéarités soit faible. Les cas critiques
apparaissent lorsque cette fréquence est proche d’un harmonique
de rang assez bas de la tension d’alimentation. De plus, il faut bien
sûr que le réseau soit très peu chargé.
■ Type de ferrorésonance
Les régimes rencontrés sont de deux types : permanent ou transitoire. Les cas les plus critiques du point de vue des paramètres du
réseau peuvent se maintenir en régime permanent et apparaître
spontanément lors d’une petite variation d’un paramètre (cf. solutions pratiques). Les régimes ferrorésonnants transitoires peuvent
apparaître dans des situations moins critiques mais ne se
déclenchent qu’à l’occasion de manœuvres violentes comme des
enclenchements brusques de transformateurs.
Les régimes de ferrorésonance (permanent ou transitoire) sont
généralement harmoniques, c’est-à-dire fondamentaux, avec de
fortes amplitudes d’harmoniques dans le spectre, mais également
quasi périodiques [11]. Dans les cas de ferrorésonance harmonique,
le phénomène peut être interprété comme une résonance du réseau
(source + ligne) excitée par les courants harmoniques des éléments
non linéaires. De plus, du fait de la présence des non-linéarités, cette
fréquence de résonance du réseau dépend de l’amplitude de l’oscillation, et on peut assister à un phénomène de synchronisation de
l’oscillation sur un harmonique de la fréquence de la source
d’alimentation.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 13
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
Les amplitudes des surtensions vont de quelques pour-cent à 100
pour-cent, voire plus. Les régimes transitoires sont longs et peuvent
atteindre des durées de l’ordre de la minute.
4.5 Système déséquilibré à neutre isolé
■ Moyens d’étude
Pour ce type de phénomène en régime permanent, seules les
méthodes issues de la théorie des bifurcations (§ 3.2) donnent
réellement satisfaction bien que, actuellement, elles n’aient été
appliquées que sur des modèles monophasés simplifiés [23] [31].
Dans la mesure où des régimes quasi périodiques peuvent apparaître, les méthodes fréquentielles (§ 3.3.1) sont à utiliser avec
prudence. Par contre, si on s’intéresse uniquement aux régimes
harmoniques, la méthode de Galerkine est intéressante, même en
régime transitoire. Des méthodes de perturbations (§ 3.3.4) basées
sur la formulation en équations différentielles ont également été
utilisées [4] [20].
Les simulations numériques (§ 3.1.1) et sur modèle physique
réduit sont de bons outils, mais il faut toujours faire de nombreuses
simulations, compte tenu de la sensibilité des régimes aux paramètres.
La fréquence de résonance du réseau, la puissance nominale des
transformateurs et la charge du réseau sont les paramètres les plus
importants à prendre en compte pour estimer le type de régime
pouvant apparaître.
■ Circuit
On risque de rencontrer ce système au moment des travaux
sous tension ou en cas de fusion de fusible sur des réseaux à
moyenne tension. Le phénomène apparaît lorsqu’une phase d’une
ligne ou d’un câble n’est plus alimentée directement par le réseau,
mais au travers d’un transformateur de puissance à neutre isolé
situé en aval (figure 26).
■ Solutions pratiques
La meilleure solution consiste à éviter de se trouver dans une
situation à risques. Dans les cas extrêmes, on peut résoudre le problème en connectant une charge résistive au réseau. Pour les cas
transitoires, les disjoncteurs à résistance d’insertion éliminent le
phénomène également.
Moyennant une marge de sécurité raisonnable, un critère pratique
permet d’estimer la zone à risques. Devant être simple, ce critère
est exprimé en fonction de deux paramètres principaux : la fréquence
propre du réseau et le rapport de la puissance nominale P t des transformateurs cibles (c’est-à-dire du transformateur vers lequel on
renvoie la tension) à la puissance de court-circuit Pcc du réseau [10].
La tension d’alimentation est un paramètre essentiel dans un renvoi
de tension. Le principal effet d’une augmentation de la tension est
une augmentation du courant magnétisant des transformateurs. Tout
se passe comme si les transformateurs étaient plus puissants ou plus
nombreux. De ce fait, le deuxième paramètre retenu n’est plus le
simple rapport de puissance mais
Figure 24 – Critère de ferrorésonance permanente
en cas de mise sous tension progressive
P t (U/Un)9/Pcc
avec U tension d’alimentation réelle et Un tension nominale.
L’application de ce critère à des cas pratiques (figure 24) a permis
de proposer les règles suivantes pour les comportements permanents (c’est-à-dire mise sous tension progressive du réseau) :
— si la fréquence de résonance est inférieure à 100 Hz (en pratique
inférieure à 110 Hz), on limite le rapport Pt (U/Un)9/Pcc à 10 ;
— si la fréquence de résonance est supérieure à 100 Hz, le rapport
limite est plus important mais n’a pas été établi clairement. En
pratique, aucun problème n’a été rencontré.
Figure 25 – Critère de ferrorésonance transitoire à l’enclenchement
Pour les régimes transitoires, toujours dans le cas d’un réseau
isolé sans charge, le critère est exprimé par le rapport Pt /Pcc
(figure 25) et la valeur limite typique est de 5 % si la fréquence de
résonance est dans la plage 120-400 Hz [31] [32]. Ce rapport
augmente avec la fréquence au-dessus de 400 Hz de 2 % pour
100 Hz. Pour les fréquences propres inférieures à 120 Hz, la valeur
limite est nettement plus faible, mais là aussi sa valeur n’a pas été
établie. Ce phénomène de surtension transitoire disparaît dès que
la charge du réseau dépasse une certaine valeur : en pratique les
risques sont éliminés lorsque la charge raccordée au réseau a une
puissance égale ou supérieure à 10 % de P t .
Figure 26 – Transformateur de puissance couplé en triangle alimenté
sur deux phases au travers d’un câble
D 4 745 − 14
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
La capacité du câble de la phase 1 est en série avec les branches
magnétisantes du transformateur et les sources de tension des
phases 2 et 3. Le couplage électrique est en triangle mais peut être
également en étoile à neutre isolé. L’alimentation peut aussi être
établie sur une seule phase.
■ Type de ferrorésonance
Comme le montre la figure 26, il s’agit d’une ferrorésonance
série [1] mais pas de type monophasé. Les régimes rencontrés sont
de type fondamental, sous-harmonique et chaotique (§ 2). La tension
aux bornes du câble peut, si certaines conditions sont remplies,
atteindre des valeurs dangereuses (2 à 3 fois la tension nominale)
pour le matériel et le personnel.
■ Moyens d’étude
Ces phénomènes sont peu étudiés. Pour les prédire, on peut
utiliser la méthode des fonctions descriptives (§ 3.3.1) et la simulation numérique (§ 3.1.1). L’utilisation de la théorie des bifurcations
(§ 3.2) est possible mais n’a pas encore été entreprise.
■ Solutions pratiques
Les résultats d’étude, issus principalement de l’application de la
méthode des fonctions descriptives (validée par la simulation
numérique), ont permis d’énoncer une règle pratique qui consiste
à interdire les manœuvres monophasées sur des ensembles
câbles-transformateurs dès que la longueur du câble dépasse une
valeur critique fonction de la puissance du transformateur [25].
Pour un transformateur de 100 kVA, cette longueur est de quelques
mètres.
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
4.7 Transformateurs raccordés
à un réseau à neutre isolé
■ Circuit
Les inductances non linéaires sont souvent des transformateurs
de tension (figure 28).
La présence de capacité entre primaire et secondaire de transformateur d’alimentation, modélisé par une capacité entre le neutre
de la source et la terre sur la figure, peut avoir une influence sur
l’apparition du phénomène de ferrorésonance [6].
■ Type de ferrorésonance
Des oscillations du point neutre de la source peuvent prendre naissance (figure 29). Elles peuvent se traduire, en représentation de
Fresnel, par une simple translation du point neutre dans le plan de
référence de la source (figure 29a) ou par une rotation de l’affixe
de celui-ci (figure 29b). Le neutre est alors le siège d’oscillations à
la fréquence de la source ou à une fréquence sous-harmonique ou
harmonique et dont l’amplitude peut atteindre la tension simple.
Mais le phénomène le plus fréquent est le régime quasi périodique
stable.
4.6 Système déséquilibré à neutre
raccordé à la terre
■ Circuit
La figure 27 illustre une telle configuration. Elle ne diffère de la
situation précédente que par la connexion du neutre à la terre. Nous
la présentons car c’est un cas de ferrorésonance potentielle, mais
les valeurs des paramètres y conduisant sont très exceptionnelles.
Connecter le neutre à la terre apparaît comme une solution, mais
il faut signaler que l’ouverture d’un pôle de disjoncteur fait apparaître
de fortes surtensions liées à l’impédance homopolaire du transformateur [26] ; de plus, le transformateur se sature et peut donner
lieu à un circuit ferrorésonnant parallèle.
Figure 27 – Transformateur à neutre raccordé à la terre alimenté
sur deux phases au travers d’un câble
■ Type de ferrorésonance
Les régimes susceptibles d’apparaître sont harmoniques ou quasi
périodiques (§ 2), comme pour la ferrorésonance parallèle.
■ Moyens d’étude
La simulation numérique (§ 3.1.1) et la théorie des bifurcations
(§ 3.2) sont souvent utilisées pour l’analyse de ce type de ferrorésonance. Il est nécessaire de modéliser finement le transformateur
pour que le phénomène puisse être étudié correctement par simulation.
■ Solution pratique
Il faut que la surtension calculée sans saturation soit limitée à
20 % ou 30 % de la tension nominale pour avoir une bonne chance
de ne pas accrocher la ferrorésonance.
Figure 28 – Transformateurs de tension
raccordés à un réseau à neutre isolé
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 15
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX ____________________________________________________________________________________________________
■ Moyens d’étude
La simulation transitoire (§ 3.1.1), les essais et la théorie des bifurcations (§ 3.2) peuvent être appliqués à l’étude de ce phénomène.
■ Solution pratique
Pour éliminer ce phénomène, une solution pratique est d’introduire des pertes. On peut, par exemple, coupler les secondaires en
triangle avec une résistance dans le triangle ou raccorder le neutre
du transformateur d’alimentation à la terre à travers une résistance.
5. Conclusion
Figure 29 – Déplacement du point neutre
dans les régimes ferrorésonnants de réseaux à neutre isolé.
Représentation de Fresnel
Le phénomène de ferrorésonance, comme tous les phénomènes
non linéaires, est assez complexe. Comme son apparition est rare,
il est mal connu. En se plaçant dans le cadre mathématique des bifurcations, une bonne partie des comportements surprenants peuvent
être expliqués. Des outils numériques issus des travaux mathématiques récents existent et permettent d’étudier numériquement de
tels circuits. Il n’en reste pas moins que, compte tenu de la sensibilité
du phénomène aux valeurs des paramètres, il est toujours nécessaire
de faire une étude paramétrique large et de prendre des marges de
sécurité importantes pour pouvoir garantir la non-apparition de
phénomènes dangereux par apparition soit de surtension, soit de
surintensité.
Références bibliographiques
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
BAITCH (A.). – Ferrorésonance produite par la
coupure de courant monophasé de transformateur de distribution. AIM Liège, CIRED
(1979).
DOLAN (E.J.), GILLIES (D.A.) et KIMBARK
(E.W.). – Ferroresonance in transformer switched with an EHV line. IEEE Summer Meeting
& ISHPT. Portland, Ore, 18-23, juil. 1971.
SBAI (A.). – Solutions périodiques d’un système ferrorésonnant. Application des
méthodes de Galerkine et des fonctions descriptives. Thèse no 16, Université de Tunis.
ENSET, 16 janv. 1986.
OULD SAMORI Jibril, BEN DRISS Khaled et
KIENY Christophe. – Méthode d’initialisation
de la recherche des orbites périodiques et
application aux circuits ferrorésonants. CR
Acad. Sci. Paris, tome 320, Série I, p. 169-174
(1996).
BORNARD (P.), COLLET BILLON (V.) et KIENY
(C.). – Protection des ouvrages à THT contre la
ferrorésonance. CIGRE 26 août-1er sept. 1990.
GUUINIC (Ph.) et JANSENS (N.). – Full scale
laboratory investigations of the three single
phase ferroresonance phenomenon. Intermag IEEE Trans. Meg, vol. 19, no 5, sept. 1983.
GERMAY (N.), MASTERO (S.) et VROMAN
(J.). – Revue des phénomènes de ferrorésonance dans les réseaux HT et présentation
d’un modèle de transformateur de tension
pour leur prédétermination. CIGRE, 21-29
août, session 1984.
JANSENS (N.), EVEN (A.), DENOEL (H.) et
MONFILS (P.). – Determination of the risk of
ferroresonance in high voltage networks.
Experimental verification on a 245 kV voltage
transformer. 5th Inter. Symp. on HV Engen,
New Orleans, LA, USA, 28 août-1er sept. 1989.
D 4 745 − 16
[9]
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
JANSENS
(N.),
VANDERSTOCHT
(V.),
DENOEL (H.) et MONFILS (P.). – Élimination
des surtensions temporaires dues à la ferrorésonance de transformateurs de tension :
conception et essai d’un système d’amortissement. CIGRE, 28 août-1er sept., session
1990.
KIENY (J.C.). – Critère simple de ferrorésonance pour les renvois de tension. EDF. Bulletin de la DER, série B, no 2, p. 33-40 (1988).
KIENY (J.C.). – Application of bifurcation
theory in studying and understanding the global behaviour of a ferroresonant electric
power circuit. IEEE Trans. on Power Delivry,
vol. 8, no 2, avril 1991.
KIENY (J.C.) et SBAI (A.). – Application des
méthodes de Galerkine et des fonctions descriptives à l’étude de la ferrorésonance. EDF,
Bulletin de la DER, série B, no 3, p. 21-40
(1986).
KIENY (J.C.) et SBAI (A.). – Ferrorésonance et
surtensions dans les postes 400 kV exploités
en piquage. EDF. Bulletin de la DER, série B,
p. 65-68 (1989).
KIENY (J.C.) et SBAI (A.). – Étude de la ferrorésonance dans les réseaux électriques. Recherche des solutions de l’équation obtenue par la
méthode de Galerkine à l’aide de la méthode
pseudo-abscisse curviligne. EDF, Bulletin de
la DER, série B, Réseaux électriques, Matériels électriques, no 1, p. 1-5 (1989).
WEST (J.C.), DOUCE (J.L.) et LIVESLEY (R.K.).
– The dual input describing function and its
use in the analysis of non-linear feedback systems. Proc. IEE, vol. 102, no 5, sept. 1955.
[16]
[17]
[18]
[19]
[20]
[21]
[22]
[23]
[24]
[25]
KIENY (C.), LEROY (G.) et SBAI (A.). – Ferroresonance study using Galerkin method with
pseudo-arclength continuation method. IEEE,
Trans. on Power Deliv. vol. 8, no 4, oct. 1991.
IOOSS (G.) et JOSEPH (D.D.). – Elementary
stability and bifurcation theory, SpringerVerlag, New York (1980).
WIGGINS (S.). – Global bifurcation and chaos.
Springer-Verlag, Applied Mathematical
Sciences, 73.
GUCKENHEIMER (J.) et HOLMES (P.). –
Non-linear oscillations, dynamical systems
and bifurcations of vector fields. Springer-Verlag, Applied Mathematical Sciences,
42.
BEN DRISS (K.). – Application de la théorie des
bifurcations à la prédiction des résonances non
linéaires à l’enclenchement de transformateurs à vide. Thèse de Doctorat de l’Université
de Paris VI, 13 juin 1994.
BERGE (Y.), POMEAU et VIDAL (Ch). – L’ordre
dans le chaos. Collection Enseignement des
Sciences. Édition Hermann (1984).
HAYASHI (C.). – Non-linear oscillation in physical system. McGraw-Hill, New York (1984).
QUIVY (L.). – Modélisation, analyse mathématique et simulations numériques de systèmes
dynamiques complexes intervenant en ferrorésonance. Thèse de l’Université de Paris-Sud,
26 sept. 1991.
RUELLE (R.D.) et SHAMPIN (L.F.). – A collocation method for boundary problem. Numer.
Math., vol. 19, p. 1-28 (1972).
KIENY (C.). – Influence de la saturation des
transformateurs sur les surtensions dans les
réseaux de distribution enterrés. EDF, DER,
HM/15-971, 22 mars 1984.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
___________________________________________________________________________________________________
[26]
[27]
[28]
[29]
RIOUAL (M.) et le groupe de travail 33.10. –
Surtensions temporaires : origines, effets et
évaluation. CIGRE, 26 août-1er sept., session
1990.
BEN DRISS (K.), KIENY (C.) et LORCET (B.). –
Perturbation method for the continuation of
subharmonic and harmonic states of parallel
ferroresonant circuits. IMACS-TC 1 ’93, École
Polytechnique de Montréal, Canada, 7 et 9
juil. 1993.
GELB (A.) et VANDERVELD (W.E.). – Multiple
input describing functions and non-linear system design. MacGraw-Hill Book Company
(1988).
GERMOND (A.). – Conditions de ferrorésonance dans des systèmes triphasés. Thèse
no 213, École Polytechnique Fédérale de
Lausanne (1975).
[30]
[31]
[32]
JANSENS (N.). – Hystérésis magnétique et
ferrorésonance – Modèles mathématiques et
application aux réseaux de puissance. Thèse,
Université Catholique de Louvain (1981).
RIOUAL (M.) et BEN DRISS (K.). – Calcul des
surtensions temporaires impliquant la saturation des transformateurs : Modélisation, théorie des bifurcations. SEE, Journée du 15 nov.
1994 sur les surtensions et la coordination
des isolements.
KIENY (C.), SBAI (A.) et BLENGINO (B.). – Ferrorésonance transitoire – proposition d’un
critère simple. EDF, DER, HM 18/0205A, déc.
1992.
FERRORÉSONANCE DANS LES RÉSEAUX
Références internes aux Techniques
de l’Ingénieur
[33]
[34]
[35]
VIAULT (D.) et BOUCHER (P.). – Systèmes non
linéaires. Méthode du premier harmonique.
R 7 190, traité Informatique industrielle (1994).
BONNEFILLE (R.). – Réseaux électriques
linéaires. D 60, traité Génie électrique (1976).
DUBANTON (C.), HEUNEBIQUE (I.) et
ROGUIN (J.). – Régimes transitoires dans les
réseaux électriques. D 4 410, traité Génie
électrique (1986).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Dossier délivré pour
Madame, Monsieur
17/09/2008
D 4 745 − 17
Téléchargement