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- baisse du niveau de vie en raison du prix élevé de l’électricité et des incertitudes gre-
vant l’approvisionnement.
4. Les objectifs climatiques de la Suisse ont jusqu’ici été fixés en admettant tacitement que
le nucléaire jouait un rôle important dans la production électrique, étant entendu que ce
secteur énergétique n’émettait pas de CO2 en Suisse2. Le fait de changer la donne
concernant l’importance accordée au nucléaire, a sur la politique climatique des implica-
tions qu’il convient d’intégrer dans une perspective d’avenir.
5. Pour réussir le passage à une production d’électricité sans atome et sans émissions de
CO2, il faut progressivement ouvrir l’accès le plus économique possible aux énergies re-
nouvelables, tout en évitant de multiplier les transferts d’applications vers l’électricité.
L’électrification de la Suisse (par l’encouragement des pompes à chaleur ou de la mobili-
té électriques, p. ex.) ne pourra être reprise que lorsque la production de courant sera
maîtrisée – tant qualitativement que quantitativement – conformément aux objectifs poli-
tiques et que les réseaux électriques seront à même de supporter la charge supplémen-
taire attendue3.
Rôle du gaz naturel
6. Les réflexions ci-après s’appuient sur le scénario politique le plus probable: les centrales
nucléaires en service sont exploitées jusqu’à la fin de leur durée de fonctionnement pré-
vue, mais aucune autorisation pour une nouvelle centrale n’est accordée dans les deux
décennies à venir.
- Cela signifie qu’en 2020 environ (fourchette: 2018-2023), il faudra trouver une substi-
tution pour la production de Mühleberg, Beznau I et II, et les contrats à long terme
avec les centrales françaises (soit environ 20 % de la production d’électricité actuel-
le).
- Une nouvelle tranche de 20 % de la production électrique actuelle devra être rempla-
cée aux alentours de 2040 (fourchette: 2035-2045), lorsque Gösgen et Leibstadt se-
ront mises hors service.
7. Au besoin, l’économie gazière suisse est en mesure d’assurer les livraisons énergétiques
pour une part supplémentaire de la production électrique.
8. Le réseau de gaz naturel suisse est ainsi dimensionné que le transport de quantités sup-
plémentaires ne pose pas de problème notable. A elle seule, la conduite Transitgaz
transporte un volume de gaz naturel équivalant à six fois la consommation suisse. Du
point de vue purement physique, des importations supplémentaires de gaz naturel en
Suisse sont déjà possibles aujourd’hui. L’éventuel renforcement de conduites de trans-
port régionales et la construction de dérivations sont de manière générale réalisables à
brève échéance. Ces dernières années, l’économie gazière suisse a constamment déve-
loppé, renforcé et optimisé son réseau pour répondre au mieux à la demande et aux be-
soins des clients. Les conduites de gaz naturel sont enterrées et ne portent donc pas at-
teinte au paysage.
2 Comme on le sait, sous le régime du protocole de Kyoto, les importations d’électricité et les émissions liées
à la production des barres de combustible ne sont pas prises en considération, quand bien même le principe
n’est objectivement pas approprié.
3 Un exemple: en Suisse, les lave-vaisselle et les lave-linge sont systématiquement raccordés à la conduite
d’eau froide (alors que tous les appareils modernes peuvent aussi être raccordés à la conduite d’eau chau-
de). Il s’ensuit que l’eau est chauffée à l’électricité, ce qui représente le poste le plus important de la
consommation énergétique de ces appareils. Comparée avec une alimentation par le système d’eau chaude
sanitaire du bâtiment, cette option sollicite excessivement les réseaux et se révèle notamment beaucoup
plus nocive pour le climat que le chauffage de l’eau par un système solaire thermique.