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2004
). Devenu un domaine largement étudié en psychologie, elle s’est ensuite intéressée
au même phénomène chez l’adulte.
La définition de la résilience
Plusieurs auteurs s’entendent pour dire que la résilience est le résultat d’un processus
adaptatif (
Kent & Davis, 2010).
Selon ces auteurs, ce processus adaptatif est composé d’une
interaction dynamique positive entre différentes caractéristiques individuelles (flexibilité
cognitive, altruisme, spiritualité, recherche de sens, etc.) et des conditions externes
favorables (support des pairs, programmes sociaux, institutions religieuses, etc.).
Présentée plus loin, l’histoire de Mathilda illustrera l’importance du soutien affectif dans
l’émergence et le développement de la résilience. De plus, il est précisé que les
caractéristiques individuelles ne sont pas fixes, mais peuvent plutôt être apprises et
développées (
White, Drive, & Warren, 2008
).
La résilience signifie qu’une personne ayant été exposée à l’adversité peut maintenir un
niveau de fonctionnement relativement stable et sain (
Bonanno, 2004
). Une personne qui
fait preuve de résilience n’est pas à l’abri d’une certaine forme de détresse (
Quale &
Schanke, 2010
), elle peut vivre un déséquilibre face à l’adversité qui demeure toutefois
transitoire. D’autre part, une personne résiliente dans une situation adverse peut ne pas
l’être dans une autre, ou pour la même situation survenant à un autre moment de sa vie
(
Lepore & Revenson, 2006
).
L’adversité est ici définie comme une situation stressante et perturbatrice (
Quale & Schanke,
2010
), aussi appelée «événement traumatisant » (Bonanno, 2004). L’éventail de situations
est très large, comme l’indiquent Yates et Masten (2004), elles peuvent être ponctuelles et
aigues (ex : désastre naturel, viol) ou chroniques (ex : abus sexuels répétés, pauvreté).
Elles peuvent provenir de l’environnement (ex : décès d’un enfant, situation de guerre) ou
survenir chez la personne (ex : cancer, handicap physique). Par ailleurs, Janoff-Bulman
(2006) propose l’idée qu’une expérience d’adversité ne serait pas déterminée en fonction
de l’ampleur des conséquences externes et observables qu’elle a sur la personne et sur