A l’inverse, à partir de l’instant où l’homme a été « investi » par la souffrance et la douleur, il a
quitté toute prise sur ce qui donne la signification à sa vie, à savoir la Torah et la Tefilah ; cet homme-là, peut être
considéré comme « non-vivant ». (le Talmud)
Douleurs et souffrances sont donc des situations redoutables que l’on a le devoir de prendre en considération.
« Dans le Judaïsme il y a le devoir de soulager, il n’y a pas de culte de la souf¬france; Il faut aussi aider le malade à
énoncer ses fautes, ses regrets, évacuer la culpabilité, mais cela pour lui assurer la sérénité » (M. Méir Tapiero) (4).
La douleur, un moyen de se sublimer Ce chapitre aura pour exemple des cas de souffrance acceptée, même s’il
ne s’agit pas de douleurs physiques proprement dites.
L’exemple de Job. Le héros du Livre de Job est un père de famille nombreuse. Job représente l'archétype du
Juste dont la foi est mise à l'épreuve par Satan, avec la permission de Dieu. Job supporte avec résignation la perte de
ses biens, de ses enfants, ainsi que les souffrances de la maladie. Puis il supporte de même, sans renier une seule fois
son Dieu, les réprimandes de trois de ses amis, « Ta piété n’est-elle pas là pour te donner confiance? » «
L’intégrité de ta conduite n’est-elle pas ton espoir? ». Ses amis partent du principe : souffrance = punition
= faute. Or, Job crie vigoureusement qu’il n’a pas péché. Dieu lui expliquera ensuite qu'il ne faut pas le
juger avec des vues d’Homme, et le rétablira dans toutes ses possessions, doublées.
Le Prophète Jérémie est un autre grand souffrant de la Bible, décrit comme sensible, impressionnable, prompt à la
réplique, endurant la souffrance morale et physique. C’est un homme qui prêche dans un climat hostile. Le
prophète reste fidèle à Dieu malgré les calomnies et les persécutions. Témoin de 4 invasions étrangères et de 3
déportations successives en Babylonie, il a subi le long siège de Jérusalem, pendant la seconde moitié duquel on
l’a jeté en prison. C’est par cette souffrance que Jérémie s’élève et se rapproche de Dieu.
La douleur punitive ?
L’Éthique juive en effet est fondée sur une relation Métaphysique avec le Créateur. Celle-ci est basée sur la
no¬tion de responsabilité et de finalité de nos actes, source de sanctions ou de récompenses. Dans la Bible hébraïque,
Dieu est ainsi, tantôt la cause de la guérison, tantôt celle de la maladie (S. Byl, p ; 13-18, (5)).
Dieu use de l’épreuve que la nature ou autrui nous inflige pour nous attirer à Lui, en aucun cas il ne « punit » ainsi.
Le Talmud (Baba Metzia ; 85) et le Midrache nous racontent que le célèbre Rabbi Yehouda « Le Saint » (principal
auteur et compilateur de la Michna) vit arriver un jour à lui un agneau qui tentait d’échapper au couteau du
boucher et cherchait auprès de lui un abri. Le Rabbi le repoussa en lui disant : « Va, car c’est pour cela que tu as
été créé ». A cet instant, il fut saisi de grandes douleurs qui ne cessèrent qu’au bout de 13 ans, lorsqu’ à
l’occasion d’un événement semblable il prit l’attitude inverse en prononçant le verset : « Et sa pitié
miséricordieuse s’étend à toutes ses créatures ».
Point de vue des Rabbins Maïmonide développe sa conception de l'homme, mélange inextricable d'un corps et d'un
esprit totalement interdépendants. La douleur physique est une sensation subjective liée à une souffrance, phénomène
psychologique. Les remèdes doivent donc être associés au soutien psychologique.
« Pour être sur la bonne voie, il (l’homme) devra avoir conscience qu’il faut que son corps soit intact et
fort pour que son âme puisse accéder à la connaissance de Dieu ».
Rabbi Meïr, dans le Talmud exprime une notion reconnue par tous : « Ceci est aussi évident que le fait pour celui qui a
mal d’aller chez le médecin ». Il reconnaît ainsi tacitement qu’une douleur doit être soulagée.
Rachi nous révèle le fond du problème : le Créateur n’a-t-il pas dit : « C’est Moi qui blesse et c’est
Moi qui guéris » ? Comment moi, homme, puis-je m’interposer et m’opposer par mes soins à la volonté
Divine?»
A cette question le texte biblique et son exégèse répondent sans aucune équivoque : «Le médecin a le droit (et donc
le devoir) de soigner, mais il tire ce droit de l’autorité de la Torah à laquelle il reste soumis. Sans l’aide du
Créateur, il ne peut rien.
La douleur en fin de vie
Affinité Santé
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