Chapitre 2 : Les débuts de l`anthropologie

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Sociologie et anthropologie
Chapitre 1 (introduction) : Le champ et la démarche
Anthropologique
L’ethnologie et l’anthropologie font partie d’une même discipline mais les réalités sont
différentes. En France, la tradition terminologique a privilégié l’ethnologie. Il y a un
changement depuis quelques années. L’anthropologie est un terme employé dans les pays
anglo saxons. Les racines des deux mots sont différentes : ethnos = ethnies, met l’accent sur
la pluralité des ethnies et anthropos = Homme, qui étudie l’unité du genre humain. Il y a
donc des conceptions différentes. L’ethnographie est un terme simple car il y a une même
définition pour tout le monde, l’ethnographie est une partie descriptive de l’ethnologie,
c’est la collecte directe la plus minutieuse possible des données recueillies sur le terrain
avec des techniques diversifiées (vidéos, enregistrements…).
Claude Levi-Strauss, l’anthropologue français qui a eu un rôle important pour la discipline,
père du mouvement du structuralisme. Il a une vision particulière et dit que les trois
(anthropologie, ethnologie et ethnographie) sont des étapes successives, l’ethnographie
(premier stade : la collecte des données) puis l’ethnologie (2ème stade : premier niveau
d’analyse, on essaie de faire émerger la logique spécifique de la société qu’on étudie puis
dont on fait la synthèse) et enfin l’anthropologie (2nd niveau d’analyse et intervient la
comparaison entre les sociétés, c’est l’étape ultime pour Levi-Strauss).
La définition de l’anthropologie de Levi-Strauss : « Anthropologie structurale »:
l’anthropologie est « la connaissance globale de l’homme dans toute son extension
historique et géographique aspirant à une connaissance applicable à l’ensemble du
développement humain depuis les hominidés jusqu’aux races modernes et tendant à des
conclusions valables pour toutes les sociétés humaines depuis la plus grande ville moderne
jusqu’à la plus petite tribu mélanésienne. »
L’anthropologie peut s’intéresser aux études récentes et anciennes. C’est une vocation
universelle qui étudie l’homme. La sociologie et l’anthropologie : les disciplines qui étudient
l’homme en société, les disciplines voisines avec des auteurs qui s’influencent les uns les
autres, la frontière est artificielle. Elles sont nées dans la 2ème moitié du 20e s, elles ont pris
des routes difficiles. Les ethnologues travaillaient sur des sociétés « primitives » ie des
sociétés traditionnelles à petit effectif. Les sociologues travaillaient sur des sociétés
modernes, urbanisées, « civilisées », plus complexes et à forte profondeur historique.
L’anthropologie biologique est l’étude des variations, des caractéristiques de l’homme dans
l’espace, le temps, c’est une partie de l’anthropologie, il y a aussi l’anthropologie
physiologique ou linguistique. L’anthropologie sociale et culturelle représente tout ce qui
constitue une société (fonctionnement économie et politique ou organisation sociale).
L’anthropologie est associé à la démarche particulière : le terrain avec matériaux de terrain :
des méthodes d’observation participante, une méthode pas toujours d’actualité, les
premiers anthropologues à la fin du 19e s, était nommés anthropologues de « chambre » ou
de « véranda » car ils travaillaient de chez eux, sans aller sur le terrain, fondent leurs
analyses sur des documents de 2nde main, ce qu’on leur envoie, des récits de voyageurs, de
missionnaires.
Malinowski est un des personnages considéré comme le père fondateur de l’anthropologie
et de la méthode de l’observation participante. Il part en 1914 dans les îles trobriandaises
jusqu’en 1918, ça à révolutionner la démarche de l’anthropologie, un même homme qui
recueille et analyse les données et innove en publiant un livre « Les Argonautes du Pacifique
occidental » et ne va pas seulement donner ses résultats mais va expliquer comment il les a
obtenu. Il montre la nécessité de s’immerger dans la société que l’on veut étudier avec une
implantation de longue durée car il y a l’apprentissage de la langue, participer aux activités
et attendre que la population s’habitue à votre présence afin qu’elle se comporte
normalement. Cette nouvelle méthode constitue une rupture épistémologique, une vraie
révolution dans le mode de connaissance : les anthropologues, avant étudiaient de chez
eux, de l’extérieur, du haut d’une certaine supériorité, avec cette nouvelle méthode, les
anthropologues en demande et étudie les populations de l’intérieur mais les questions de
distance et d’objectivité sont toujours présentes. Donc il faut essayer de combattre
l’ethnocentrisme qui est l’attitude qu’on les membres d’une société à ramener ce qu’ils
observent chez les autres à leurs propres normes, à leurs références culturelles, ce qu’ils
connaissent donc à formuler des jugements de valeurs et une mauvaise compréhension de
l’autre et à l’idée que la norme est notre culture, que l’on a un regard de supériorité et nous
amène à une comparaison entre les cultures. C’est une tendance universelle.
L’ethnocentrisme est différent du racisme : le racisme est le fait de dire qu’il existe des races
distinctes, que certaines de ces races sont inférieures et d’autres supérieures et dire que
cette supériorité/infériorité n’est pas culturelle ou sociale mais génétique, biologiquement
déterminée.
Cette méthode (observation participante) privilégie une approche contextuelle. On met
l’accent sur la totalité de la société et l’interdépendance des institutions. Chaque culture est
unique avec des configurations uniques.
Chapitre 2 : Les débuts de l’anthropologie
16e siècle et la découverte du nouveau monde : Christophe Colomb (1492), il pense avoir
découvert les Indes. Les européens découvrent les Amériques, qu’ils ne sont pas seuls, c’est
un moment clef car avant ils n’étaient pas sur de l’espèce humaine. Ils croyaient aux espèces
hybrides donc ils sont surpris de voir des humains et s’ils sont vraiment humains. Ils se
demandent jusqu’où vont les frontières du monde.
C’est une conquête militaire et spirituelle : l’objectif est de conquérir et d’évangéliser les
populations découvertes, les espagnols se donnent cette mission. Les conquérants sont
accompagnés de missionnaires qui auront un rôle clefs, il y a eu des débats entre les
missionnaires sur le critère de leurs apparences physiques et leurs comportements
alimentaires (viande cru>idée du cannibalisme) et leurs croyances. Les missionnaires
veulent civilisés ces « sauvages ». Ils vont avoir des positions parfois opposées, certains
essaient de protéger les indiens comme Bartolomé de Las Casas, il rappelle qu’il est là pour
le côté spirituel et non militaire, d’autres pensent que c’est une guerre et une soumission
juste. Ils sont confrontés à l’altérité. Ce siècle Rôle majeur au niveau de la réflexion sur
l’homme et important d’un pt de vue empirique avec des approches de terrain. Les
missionnaires interdisent et détruisent les lieux de culte, les temples… mais ça ne marche
pas, le culte continue, ils doivent assouplir leurs démarches ds un but d’efficacité. Pr faire
passer le message catholique il faut connaitre ces populations, leurs cultures, leurs
coutumes pr adapter leurs méthodes, ils se transforment en linguistes en étudiant les
langues locales dc dico, ethnographe (Bernardino de Sahagun= précurseur de l’ethnographie
moderne pcq il va étudier les aztèques et rédige Histoires des choses de la nouvelle Espagne
-> encyclopédie aztèque, annonce des méthodes contemporaines comme des entretiens
avec des gp de vieillards car les enfants ont déjà été éduqué).
Le 18e siècle et le concept d’ « homme »: les philosophes des Lumières et l’étude des
« sauvages », ces sauvages sont plus proches de l’état de nature, à l’état pur, dc labo
d’étude inespéré pr comprendre la nature hu. La philo fait naitre un intérêt intellectuel pour
l’étude du sauvage avec JJ Rousseau et l’illustration de ce type de démarche. La philo
permet les conditions d’émergences de l’anthropologie. Reconnaissance de relativisme
culturel. Certains auteurs reprennent cette idée comme Montesquieu en cherchant les
variables qui expliquent les différences de culture. Il y a l’idée que ces sauvages sont
paisibles, heureux. Peu d’avancées empiriques, les 1ères expéditions avaient pour but de
ramener des marchandises dc les contacts avec les populations sont limités,
méconnaissances sociales. Une exception : la société des observateurs de l’homme, fin du
18e s, qq pers vont fonder une société savante qui réunit des savants qui tentent de vérifier
empiriquement les idées des lumières, sur une courte période (1799-1808). Dans années 70,
J. Jamin et J. Copans, « Aux origines de l’anthropologie… » introduction sur la société et
textes compilés des savants de cette société. L’idée de cette société est d’étudier les
=sociétés sauvages de manière concrètes : l’abbé Dubois 1806 fuit les persécutions de la
France et se réfugie en Inde en rédige un livre sur les coutumes en Inde. LF Jaufrey,
fondateur de la société des observateurs de l’homme. Démarche inductive : partir des
données du terrain pour élaborer une théorie c’est celle des sociologues et ethnologues
contemporains. En 1800, le géographe et naturaliste (bateaux) partent du havre pr une
expédition scti ds les terres australes. A bord il y a des hommes de sc de la nature mais pas
de scti de l’homme, un des mb JM de Gérando se dit qu’il faudrait leurs donner un manuel
sur l’étude de l’homme : considérations sur les diverses méthodes à suivre ds l’obs des
peuples sauvages. Ce texte va apparaitre comme un manuel d’ethnographie avec curiosité
intellectuelle. Sc de l’homme est une sc de l’obs, ramener des faits et les comparer,
discipline empirique. Texte d’étude de l’enfant sauvage de l’Aveyron.
Le 19 e s : l’institutionnalisation de la discipline : la colonisation et le 19e s, conquêtes
coloniales très fortes qui aboutissent lors de la signature de l’acte de Berlin en 1885
(partage de l’Afrique), intérêt politique des sauvages car il faut administrer ces populations,
l’indigène n’est plus un bon sauvage capable de ns renseigner sur le fondement de l’h mais
est considéré inférieur et qui ont besoins de la société occidentale pr avancer vers le
progrès. Rapports rédigés au 19e décrivent des populations qui vivent ds un dénuement
moral et intellectuel. Pr administrer ces populations il faut les connaitr dc étudier
coutumes… Dc rigueur scti plus marquée. Ces écrits alimentent les travaux des scti. Les
sauvages deviennent des primitifs (=premiers, moins avancés), ancêtre du civilisé, intérêt en
se disant que si on va voir ce qu’il se passe chez eux on apprendra des choses sur nos
ancêtres et nos origines. Changements de terme pas anodin. Leurs sociétés sont plus
simples que les notre dc compréhension de plus de choses chez nous : courant
évolutionniste.
Chapitre 3 : De l’évolutionnisme à l’anthropologie moderne.
1. L’évolutionnisme biologique de Charles DARWIN (1809-1882)
Il n’est pas anthropologue ! Contextualisation : 1831-6 expédition sur un bateau à travers le
monde, il part comme naturaliste (collection de plantes et d’animaux), voyage déterminant
pr sa carrière scti, il s’avère être un très bon observateurs. Aux Galapagos particulièrement :
espèces différentes de celles aux Amériques malgré la proche distance. Idée qu’une espèce
naturelle n’est pas fixe, elle évolue et peut se transformer en une autre en évoluant. Idées
constituant une révolution pr l’époque car avant lui, on considérait que les espèces étaient
fixes et éternelles, crées par Dieu ne pouvant pas évoluées. Rupture. Remise en cause de la
création divine. Idée jusqu’en 59, « l’origine des espèces », étape importante, évolution et
comment elles évoluent.
L’origine des espèces en 1859.
Influence de Malthus Essay on the principle of population (1798) : déséquilibre qui conduit
l’humanité vers famine dc moyens destructifs (guerres) et moyens (restriction des
naissances). Sélection naturelle qui explique le comment de la transformation des espèces.
Darwin travaille avec Wallace. Il systématise sa théorie qui consiste en un processus où
certaines espèces survivent au détriment d’autres. L’environnement évolue sans cesse, les
organismes doivent donc s’adapter et pr cela besoin de qualités d’adaptation dc organismes
les mieux adaptés vont survivre. Au fil des générations, la qualité qui leur a permis de
survivre deviendra le caractère de l’espèce. L’évolution est un changement
transgénérationnel et idée qu’elle résulte d’une meilleure adaptation à l’environnement.
Logique de l’idée du progrès par rap aux étapes antérieures. Evolutionnisme est une théorie
du progrès et idée que progrès est inéluctable, on ne peut pas l’éviter car les espèces n’ont
pas le choix. Darwin inclue l’homme ds ce processus d’évolution mais ne parle pas de
l’homme d’un point de vue social mais d’un point de vue biologique. Confrontation avec
découvertes importantes en 1856 avec l’homme de Neandertal puis de Cro-Magnon. Il
évoque l’évolution de l’homme en tant qu’espèce animale.
Opposition de l’église : révolution car pb de l’origine de l’homme ne se posait pas car idée
de la création divine jamais remise en question, Darwin publie ces textes et remise en
question. L’évêque anglican Wilberforce avait même daté la création divine. 1860 -> débat.
2. L’évolutionnisme en anthropologie.
(A lire texte de Lévi-Strauss sur l’évolutionnisme -> faux évolutionnisme, « race et histoire »,
pas celui sur la famille)
Principes généraux :
Schémas d’évolution, évolution des sociétés et des institutions : idée démarche de simple
vers complexe avec des stades intermédiaires et idée du progrès, d’amélioration.
Renversement idéologique entre les lumières et le 19 e s, sociétés sauvages sont moins
avancés, primitives ds mvt évolutionniste, société la plus avancée société occidentale et les
autres sont en retard. Objectif des anthropologues de cette époque : retracer grands
schémas d’évolution des sociétés humaines.
Il existe des sociétés qui ressemblent aux sociétés anciennes, primitives et les
anthropologues vont les utiliser comme exemple vivant/témoin pr savoir comment l’homme
vivait avant, projet de connaitre l’origine de l’homme. Ils vont ordonner ses sociétés sur
échelle d’évolution avec idée de sociétés simples et d’autres plus complexes. Si les plus
avancés sont en Europe, logiquement les sociétés premières ont connus des institutions
inverses. Si maintenant monogame, avant promiscuité sexuelle, communisme sexuel,
monothéiste dc avant sociétés primitives croyaient en plusieurs dieux. Sources à la
disposition des anthropologues pr leurs recherches se diversifient et se solidifient,
s’améliorent : Edward B. Tylor enquête sur le mariage ds 300 sociétés différentes et travaille
avec méthode comparative, précurseur de cette méthode. Ils ne travaillent plus avec des
documents produits par eux-mêmes. Et retrace cheminement depuis l’origine de l’homme.
Typologie intelligible des structures et cultures différentes et définissent des stades par
lesquels tous les groupes humains passent. Avec idée qu’il y a eu direction unique et que ce
chemin mène au progrès. Irrationnel vers rationnel. Théorie évolutionniste repose sur des
jugements de valeurs : intérêt de ces théories, même espèce humaine évolue ds même
direction, tous sur même échelles, pas de différences fondamentales entre ces sociétés, diff
de dvt pas de génétique. Et idée que ces populations sont amenées à atteindre le stade le
plus avancé. Cette conviction va servir d’arguments pr les défenseurs de colonialisme. But
des anthropologues est d’embrasser totalité de culture humaine ds ce sens, correspondre
mieux à l’étiquette d’anthropologue en comparant sociétés entre elles, c’est pourquoi ils
utilisent des méthodes comparatives.
3. Figures majeures du courant évolutionniste.
Lewis Morgan (1818-1881), juriste qui s’intéresse à l’anthropologie et représente une figure
de l’anthropologie. Ancient Society (1877) il tente de dresser tableau complet de l’évolution
des sociétés hu, surtout famille, mariage, mode de gouvernement et de subsistance. Va
concevoir histoire de l’humanité en 3 stades : sauvagerie (inférieure, moyenne et
supérieure), barbarie (inférieure, moyenne et supérieure) et civilisation. Il y a progression
normale et nécessaire d’un stade à l’autre. Idée de marche vers le progrès. Rôle des
inventions ds passage d’un stade à l’autre, homme est un être inventif, induit mode de
subsistance diff -> modification des conditions de vie. Origine unique de l’homme.
Sauvagerie inférieure l’homme vit de cueillette, début de langage articulé-> pas d’exemples
car plus de sociétés restées à ce stade, sauvagerie moyenne : invention du feu et de la
pêche, mode de subsistance change -> aborigènes d’Australie et Polynésiens, sauvagerie
supérieure invention arc et flèches-> tribus indienne d’Amérique de Nord, barbarie avec
invention de la poterie. Passage à civilisation avec l’écriture.
Evolution des institutions.
Critiques du schéma de Morgan :
- Reconstruction hautement conjecturale
- Remise en cause par les données empiriques
- Schéma du passage du simple au complexe remis en cause
Mais :
- Projet anthropologique
- Différences entre les sociétés dont les différences de développement
- Même échelle de développement
- Réflexion sur modes de production
Edward B. Tylor (1832-1917) : 1er prof d’anthropologie à Oxford, s’intéresse à la religion avec
un schéma d’évolution : veut comprendre ce qu’est une religion et d’où elle vient, comment
elle est née, forme première ? -> Double réflexion. Théorie tourne autour du concept
d’animisme = croyance en des êtres spirituels. C’est une définition minimale de la religion.
Animisme comme dénominateur commun à toutes les religions et point zéro de la religion.
Schéma d’évolution :
- Animisme
- Fétichisme
- Polythéisme
- Monothéisme
Animisme : Part de l’idée que l’homme premier va réfléchir sur ce qui lui arrive fait ressortir
deux expériences : sommeil et rêve, mort. Ces hommes dans leurs sommeils se voient agir
alors qu’ils n’ont pas bouger -> idée du double, conception de l’âme et de l’esprit, dualisme
fondamental entre corps et âme. Même principe lors de la mort, idée de survie de l’âme ->
culte des morts, culte des ancêtres : esprits qui veillent sur vous ou maléfiques selon les
croyances. Croyance s’étend au monde de la nature, esprits de la nature mobiles,
responsables de certaines maladies.
Fétichisme : figer ces esprits dans des objets, considérés comme culte rendu aux objets
censés être habiter par les esprits.
Polythéisme : idée que va se développer un culte de la nature et les esprits vont acquérir le
statut de divinités capables d’agir, conçus comme des dieux. Dieux bénéfiques ou
maléfiques ou les deux.
Monothéisme : ces hommes commencent à penser qu’un dieu est suprême, créateur de
tout le reste.
Tylor a une conception laïque des choses, croyance en un dieu est le fruit d’une réflexion
religieuse de l’homme à travers le temps. Religion évolue et passe de formes simple à
formes de plus en plus complexes. En même temps, il y a l’idée de progrès dans ce
développement. Développent d’une moralité. Esprits ne se soucient pas des actions des
hommes. Croyances de plus en plus morales, pense que les actions pendant la vie seront
récompensées ou punies dans l’au-delà.
Critiques :
- Durkheim : remet en question idée que religion vient de réflexion de l’homme. D
considère que l’homme n’avait rien d’un philosophe.
-
E. Evans-Pritchard fait remarquer que théorie est conjoncturelle, les choses ont pu se
passer comme ça ou autrement -> théorie arbitraire.
- Reconstruction boiteuse et basée sur l’imagination
- Remise en cause par les données empiriques
- Mais réflexion sur la religion et l’animisme
Tylor a eu tort de croire que l’animisme était à l’origine de la religion mais intérêt de
chercher l’origine.
4. Synthèse
Ces théories sont des théories ethnocentriques, les sociétés autres sont regardées à partir
des critères des occidentaux du 19ème et mesurent leur retard. Tendance à projeter ces
sociétés à l’inverse des sociétés occidentales. Société la plus primitive, élémentaire selon les
chercheurs de l’époque : la tribu aborigène d’Australie. Théories basées sur des critères
arbitraires : poterie qui fait passer à la barbarie, qu’est ce qui laisse penser ça ? Pas de base
empirique, jugements de valeurs. Théories servent de justifications au colonialisme, si on
considère que toutes les sociétés avancent et arrivent au progrès, si on les aide elles
avanceront plus vite. Notion d’invention importante, ces théories ne prennent pas en cause
la communication et la connexion entre les sociétés, donc on ne sait pas vraiment qui a
inventé quoi, chaque société ne vit pas « sous cloche », elles ont toutes des relations entre
elles, avec les tribus voisines. La communication existait mais différemment, sociétés non
isolées des autres. Un courant reproche ça : courant diffusionniste, diffusion des traits
culturels. Des chercheurs ont re créé ces schémas de diffusion. Façon de procéder : chez les
évolutionnistes exemples pour illustrer les théories (Morgan), or démarche de
l’anthropologue aujourd’hui est l’inverse, on part de l’ethnographie, du terrain pour
élaborer les théories -> démarche inductive. Apports du courant évolutionniste à ne pas
négliger :
- il faut souligner l’intensité de travail, une immense curiosité intellectuelle et une
étendue de connaissances phénoménale, institutionnalisation de la discipline, avec
ces auteurs la discipline a son assise institutionnelles -> premières sociétés savantes
d’ethnologie, chaires à l’université, musées…
- Mais ces théories ne sont pas racistes car les théories racistes disent que les races
inférieures n’évoluent pas et que les retards sont dû à des différences biologiques,
génétiques, ces théories disent que ces peuples vont évoluer et que leur retard à des
causes économiques, démographiques, ces théories sont même antiracistes.
- Réflexion sur l’unité du genre humain et la diversité culturelle et posent le problème
fondateur de l’anthropologie : comment expliquer l’unité et la diversité de l’espèce
humaine ? Morgan parle même de « famille humaine ». cela fait avancer la réflexion.
- Les anthropologues font naitre l’incitation au terrain aux étudiants qui prendront la
suite. Discipline spéculative devient empirique.
5. Vers l’anthropologie moderne.
L’anthropologie change de direction, de perspective.
Une éviction d’histoire par les successeurs des évolutionnistes : les auteurs utilisaient
l’histoire pour comprendre la diversité. Ils veulent dépasser ce schéma historique et amène
beaucoup d’entre eux à refuser le recours à l’histoire, ils veulent l’évincer. B. Malinowski va
être de ceux qui vont écarter toute allusion à la jeunesse de ce qu’il étudie. De cette
manière, ils se départissent de ces schémas, l’idée qu’on ne peut connaitre les hommes
qu’en communiquant avec eux devient évidente.
- Nécessité du terrain : travail mené grâce à l’observation participante. Rite de passage
du premier terrain pour devenir ethnologue. L’inventeur, père de cette méthode est
Malinowski, il joue un rôle majeur. Il fait sa thèse avec Frazer, qui est dans un
évolutionnisme finissant et s’oppose aux évolutionnistes qu’il appelle
« anthropologues en chambre, il prône l’enquête scientifique de plein air. C’est un
des premiers a revendiqué cette nécessité d’aller sur le terrain et de faire du terrain
le centre de son travail, il va dans les îles Trobriand (où ils utilisent la Kula : systèmes
d’échanges inter îles et dans les îles) entre 1915-1918, c’est un des plus long travaux
d’enquête jamais entreprit avant, le chercheur devient l’enquêteur (ethnologue ET
ethnographe). Il écrit un texte en 1922, classique de la discipline Les Argonautes du
Pacifique occidental (lire introduction !), son texte n’est pas que méthodologique, il
décrit aussi la façon de vivre des habitants de l’île. Il s’élève contre les stéréotypes
des colonisateurs qui présentent les indigènes comme paresseux et irrationnels. Il
accuse ces colonisateurs d’avoir une connaissance des indigènes insuffisante. Ils ne
connaissent pas ces populations car ils ne les fréquentent pas. Tournant majeur car il
explique comment il a obtenu ses résultats avant de les présenter. L’ethnologue doit
oublier ses références culturelles pour comprendre la population qu’il étudie et les
comprendre à partir de leur logique culturelle avec leur vision de leur monde. Il doit
« se couper de la société de blanc ». objectif de l’immersion : devenir le plus
transparent possible, l’ethnographe est un élément perturbateur, il faut donc du
temps pour que les populations s’habituent à votre présence et arrivent à se
comporter normalement -> immersion totale et apprentissage de la langue sans
interprètes (l’interprète peut raconter ce qu’il veut et n’utilisera pas forcément les
mots de la langue locale -> moins bonne compréhension). Malinowski travaillait donc
sans interprète. Observation participante : technique qu’il préconise : vie partagée
avec la population et enregistrer tout ce qu’il observe, pas seulement travail de
questionnaires et d’entretiens. Utilité de l’observation : permet d’enregistrer des
phénomènes qu’un informateur peut oublier de dire intentionnellement ou non et
contrôle des déclarations des personnes avec l’observation. Permet aussi de mesurer
distance entre ce qui est de l’ordre de l’idéal et de la réalité -> confrontation. Il y a
des façons de faire, il donne des conseils. Il y a des domaines à ne pas négliger. Il faut
aussi gagner la confiance de la population observée. Changement de perspective.
Approche contextuelle.
Edward Evans Pritchard va mener des enquêtes de terrain en Afrique, surtout deux
populations du Soudan, il étudie ces population grâce à des monographies (1937 :
« Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandés » et 1940 : « Les Nuers : description
des modes de vie et des institutions politiques d’un peuple nilote », texte fondateur
de l’anthropologie politique, il va se demander comment fonctionne la vie de ce
-
-
peuple sans gouvernement, ils fonctionnent sur des réseaux de parentés. Ces
monographies sont devenues des classiques.)
L’observation participante est devenue incontournable mais a posé un certain
nombre de débats, observer et participer sont deux termes un peu contradictoires,
deux logiques différentes donc discussion pour savoir jusqu’où on peut aller dans la
participation et sur les frontières entre l’observation et la participation. Participer
trop peut réduire la distanciation, mais participer trop peu ne permet pas de sortir du
regard ethnocentrique et rester dans un regard superficiel et sans beaucoup
d’informations sur la population à observer. Débats important qui tourne autour de
la difficulté de neutralité, d’implication, de se rendre le plus transparent possible.
Réflexion sur l’observation participante de Jeanne Favret Saada (dans le livret de
textes du TD de sociologie), elle va travailler sur la sorcellerie et ses pratiques en
France, elle s’installe dans le département de la Mayenne et elle publie un texte
devenu un classique « Les mots, la mort, les sorts » (dans les années 70) et « Corps
pour corps : enquête sur la sorcellerie ». La discussion porte sur la position du
chercheur mais aussi sur l’écriture, courant de réflexion sur l’écriture
anthropologique aux USA dans les années 70 qui remet en cause l’objectivité du
chercheur.
Malgré tous ces débats, les anthropologues ont montré la nécessité de
l’ethnographie, on passe le cap de l’évolutionnisme et des théories abstraites et on
rentre dans l’anthropologie moderne qui laisse une grande place au terrain.
Acculturation à l’envers car on s’efforce d’entrer à l’intérieur de cette société en
adoptant leurs visions des choses et voir les choses de l’intérieur. Faire une enquête
ethnographique ne se programme pas à l’avance avec un protocole rigide, il faut se
laisser guider par les interlocuteurs. L’enquête se prépare, on sait quoi chercher mais
on se remet en cause. « Le terrain mène l’ethnologue », on ne maîtrise pas tout.
Changement d’objet et de territoire: aujourd’hui on ne peut plus cantonner
l’ethnologie à l’étude des sociétés traditionnelles. L’ethnologie n’a plus de territoire,
sociologues et ethnologues se côtoient, discipline définit par une problématique
majeure centrée sur l’altérité et la différence. Devient une science de l’altérité
proche, ethnologie de la France se met en place. Développement de travaux de
l’anthropologie du proche : altérité tout près, dans métros, gares, matchs de
football… des ethnologues travaillent dans les institutions politiques (« Un
ethnologue à l’Assemblé » de Marc Abalés où il analyse l’Assemblé nationale comme
une micro société, il pose des questions sur le rôle de l’AN, la place du politique et
même sur la construction de la démocratie, le fonctionnement de notre société).
Sujet de recherche où il y a une grande proximité. Anne Monjaret, les rituels dans
l’entreprise => Ste Catherine où on fête les catherinettes (jeunes femmes pas mariés
à 25 ans), elle montre qu’il y a des codes. L’ethnologue n’a plus à franchir les océans
pour travailler sur la différence et l’altérité. « Ethnologie at home », passage de
l’exotique au proche.
Multiplication des formes de terrain : terrains multi sites.
Dimension comparative : déjà présente chez les premiers anthropologues,
comparaison à larges échelles, comprendre la différence d’un point de vue
historique. Plusieurs de leurs successeurs refusent ces comparaisons donc certains
auteurs refusent la dimension comparative. Cette dimension est essentielle dans la
démarche anthropologique car si on connait plusieurs sociétés, cultures, on s’ouvre
au monde.
David Lebreton, prof et membre du CNRS a publié beaucoup d’ouvrage sur l’anthropologie
du corps et les conduites à risques. La saveur du monde : une anthropologie des sens
(2006), compare des cultures entre elles. L’homme n’est pas seulement un esprit mais
d’abord un corps. Il explique que le corps est un filtre par lequel l’homme s’approprie le
monde par ses sens. Il montre que ces perceptions sensorielles sont avant tout culturelles.
La culture modèle la façon dont on voit le monde. Ce filtre a été mis en place par
l’éducation. Le sensoriel devient un univers qui a du sens pour l’individu, l’enfant y construit
ses repères grâce aux gens qui l’entourent et le guident dans un univers particulier.
L’environnement écologique et humain modèle la perception. On construit la façon dont on
perçoit le monde, il appelle ça la modélisation culturelle des sens. Selon sa culture on ne
voit pas les mêmes choses. Une culture détermine un champ de possibilité. L’idée qu’il
développe est que chaque société élabore son propre modèle sensoriel. Face à une même
réalité, les sensations et les émotions seront différentes car elles renvoient à leur propre
système de références. (Exemple : esquimaux : environnement très différent des
occidentaux, vue prend une tonalité propre, ils privilégient moins la vue). Style de vision, de
toucher, de gout, d’olfaction propre à la société d’où on vient, de la catégorie sociale, âge,
génération, classe d’appartenance + itinéraire individuel. Configuration sensorielle propre à
chaque société. Les sens n’ont pas tous la même importance d’une culture à l’autre. Notion
de vision du monde n’est pas neutre. Anthropologie permet de prendre de la distance et de
décentrer le regard.
Chapitre 4 : Anthropologie de la parenté
L. Marshall, Bochiman, explique qu’ils vivent en petites bandes et que chaque bande occupe
un territoire où ils ont des droits de cueillette et sur l’eau, réseau de parenté car parents
dans une autre bande permet d’aller sur l’autre territoire s’ils manquent d’eau sur le leur.
Parenté définit des unités sociales précises. Gahasrian, Introduction à l’étude de la parenté
(1996), il prend plusieurs exemples dont les Wolof du Sénégal pour la non implication dans
une affaire, on ne se mêle pas des affaires des individus qui n’ont pas de liens de parenté.
Fait de parenté : problème rencontré par les anthropologues. Relations de parenté dans
notre société joue un rôle essentiel dans nos sociétés. En France dans les années 60 :
discours sur le déclin de la famille basé sur des indicateurs. La famille subit des
modifications : déclin du mariage, quand il a lieu de plus en plus tardif, augmentation du
divorce et des unions libres, mariage qui n’est plus nécessaire à la procréation, fort taux de
célibat qui augmente et apparition de formes de familles différentes (monoparentales,
recomposées) => idée de l’émergence d’une crise de la famille. Rôle dans la socialisation des
enfants, lieu essentiel où s’exerce la solidarité notamment entre les générations, fonctions
économiques, sociales, liens affectifs liés au réseau familial. Pas de crise de la famille mais
transformation de la famille. Enquête sociologie : fin des années 80 sur façon dont hommes
d’un quartier ouvrier trouvent leurs emplois => grâce au réseau familial. De plus
engouement pour les arbres généalogiques, Passions ordinaires. Importance du thème de la
parenté. Transmission de la position sociale, du nom => droits et devoirs. La parenté n’est
pas conçue partout de la même façon, pas que biologique car part de culturel et de social.
Terme de parent associe personne ayant le même sang ou par le mariage. Parenté repose
sur trois grandes séries de liens :
- le lien de filiation (entre parents et enfants)
- le lien d’alliance (mariages)
- la germanité (entre frère et sœurs)
Schéma de parenté. Triangle pour un homme et rond pour une femme, ego en gris ou noir.
Cousins patrilatéraux= du côté du père, matrilatéraux= du côté de la mère. Cousins croisés
(enfant de la sœur du père et du frère de la mère) et parallèles (enfants de la sœur de la
mère ou du frère du père).
Atome de parenté de L. Strauss, le plus petit arbre qui soit avec toutes les relations avec
relation avunculaire.
1. La notion de filiation
Désigne la transmission de la parenté, descendance donne statut social et définit des droits
et devoirs au sein du groupe de filiation. Pas la même dans toutes les sociétés.
- Filiation unilinéaire : filiation ne passe que par une seule des lignées, par le père et
seulement = patrilinéaire : les pères transmettent à leurs fils MAIS AUSSI à leurs filles
(la transmission ne passe que par le père comme chez les Baruya étudiés par M.
Godelier, il y a aussi les Nuers qui sont patrilinéaires), par la mère et seulement =
filiation matrilinéaire ou lignée utérine (Ashanti du Ghana, Na de Chine, Hopi,
Iroquois). Il ne faut pas confondre filiation patri/matrilinéarité avec matri/patriarcat
où le pourvoir est exercé uniquement par des femmes/hommes. On peut avoir des
situations où le système est bilinéaire : certains droits et devoirs sont hérités du père
et d’autres de la mère, systèmes relativement rares. Descendance bilinéaire
parallèle : lorsque l’appartenance des individus à une lignée va du même sexe au
même sexe (père/fils ou mère/fille) ou croisée : lorsque l’appartenance des garçons
et des filles change à chaque génération.
Exemples :
 Mundugumor : société océanienne étudiée par Margaret Mead, « Mœurs et
sexualité en Océanie », ils ont un système conçu de cette façon : organisation
repose sur conception selon laquelle relations entre deux personnes de mêmes
sexes ont des relations hostiles, système de corde : système bilinéaire croisé, une
corde = une homme, ses filles, les fils de ses filles, les filles des fils de ses filles,
etc… en parallèle corde = une femme, ses fils, les filles de ses fils, les fils des filles
de ses fils. Frères et sœurs ne sont pas dans la même corde, les filles et leurs
mères non plus. Les fils vont reconnaître l’autorité de leurs mères et les filles de
leurs pères. La transmission des biens se fait de la même façon, les filles héritent
des armes du père par exemple. De plus cette société est polygame jusqu’à six ou
sept épouses, entre frères et un fils envers son père  attitude de rivalité, de
méfiance, d’hostilité). Ces systèmes sont encore plus rares.
 Na de Chine : population étudiée par Cai Hua, 30 000 habitants, il publie un texte
« Une société sans pères ni maris : les Na de Chine », société matrilinéaire, à sa
naissance un enfant fait partie du groupe de sa mère, en Europe  consanguins,
chez les Na, l’os est l’équivalent de la notion de sang, c’est l’os le vecteur de la
filiation. Les membres de la lignée de la mère élèvent les enfants, le père n’a
aucun droit, il n’y a même pas de mot en Na pour qualifier le père, il n’a aucun
lien avec ses enfants. Ils n’ont pas pour norme le mariage, c’est une situation
marginale, certains mariages mais dans des cas très spécifiques  environ 13 cas
en 80 ans. La norme est la visite = les hommes rendent visite aux femmes la nuit,
arrivent tard et repartent tôt avant que la maisonnée se réveillent car ils pensent
que cela ne les regarde pas  relation d’açia, d’amants. Deux types de visites : la
visite furtive et la visite ostensible. La visite furtive : l’homme se déplace mais la
femme peut demander à l’homme de passer la voir, si un homme arrive la femme
peut le refuser. L’homme peut lui dérober un objet pour lui faire comprendre qu’il
veut passer, si la femme ne dit rien c’est qu’elle est d’accord. Il arrive que
plusieurs hommes se retrouvent devant la même porte et c’est le plus
convaincant qui peut entrer. La relation peut durer une nuit ou plusieurs années
mais il n’y a pas d’exclusivité sexuelle, elle n’est pas souhaitée, la fidélité est
presque honteuse car c’est vécu comme un échange, du commerce. La relation
peut être plus stable mais l’exclusivité n’est pas voulue. La visite ostensible :
visible et assumée aux yeux de la maisonnée, cadeaux annuels, certains privilèges
sexuels en revanche même si tout le monde est au courant et que des enfants
naissent ils ne se préoccupent pas de savoir qui est le père. Si un père n’a aucun
lien avec ses enfants, il se peut qu’un homme devienne l’amant de « sa fille » car
ils considèrent qu’il n’y a pas de consanguinité. Il y a un interdit de l’inceste très
fort entre les gens « de l’os », personnes de sa maisonnée y compris des interdits
de paroles sur la sexualité. Dès l’âge de 7 ans, l’enfant apprend à ne jamais
évoquer la sexualité devant les consanguins du sexe opposé. Ils ignorent donc le
mariage et la paternité, ils font figure d’exception.
Les règles de filiation sont culturelles et pas universelles. Chaque société va organiser
ses propres principes de filiation.
 Système européen : Notre système est un système parmi d’autres : système de
filiation indifférencié ou cognatique  cognats = terme qui désignait l’ensemble
des consanguins dans la Rome Antique, notion reprise par les anthropologues.
Nous sommes aussi bien apparenté par les hommes que par les femmes, la
parenté est reconnue des deux côtés, la transmission est indifférenciée =
transmission de père ET de la mère, mêmes droits et devoirs, le sexe des parents
n’est donc pas un critère de sélection. Mais c’est souvent et majoritairement le
père qui transmet le nom à l’enfant (inflexion patrilinéaire) mais depuis peu de
temps on a le choix de donner le nom de la mère ou du père ou des deux. Ce
système est aussi lié à la notion d’exclusivité  un père et une mère.
Conséquences de cette notion : adoption, pendant longtemps l’adoption était
-
cachée, les usages et les lois cachent encore l’identité de ses géniteurs (principe
de l’accouchement sous X), en France adoption plénière ie adoption qui rompt
complétement les liens avec les géniteurs, que des liens avec parents sociaux
donc changement d’état civil = enfant né de ses parents adoptifs, une
fiction/remplacement se met en place sur l’acte de naissance. Système non
universel. Nouveaux modes de procréation médicalement assistée : techniques
nouvelles, plusieurs cas de figure : quand le père ne peut pas procréer 
insémination artificiel : technique qui engendre la création des banques de
sperme, problèmes éthiques si le sperme a été conservé et que sa femme veut
récupérer ce don et avoir un enfant alors que son mari est mort. La première fois
en 1994 aux USA, la femme a fait une demande qui a été acceptée, l’argument
proposé par la femme était de dire que de cette manière-là cela permettrait à cet
homme d’exister par sa descendance. Cela rappelle des coutumes des sociétés
traditionnelles où les arguments sont les mêmes : le Lévirat = coutume qui
consiste à ce qu’un des frères du mari décédé épouse sa veuve et il ne sera qu’un
substitut car s’ils ont des enfants ils ne seront pas les siens mais considérés
comme ceux du premier mari. C’est une façon d’offrir une dépendance à qui n’en
a pas eu. Le Sororat = mari doit épouser la sœur de son épouse défunte.
D’autres cas de figure : recours à une tiers personne  insémination artificielle
avec un donneur volontaire (=homme marié ayant déjà eu des enfants) donc trois
personnes en jeu. Question sur le statut du donneur, question traitée
différemment selon les sociétés. Chez nous et dans de nombreux pays : donneur
anonyme stricte et obligatoire, cette clause préserve le couple de l’irruption du
donneur dans le couple et leur enfant, secret médical laissé : dire à l’enfant
comment il a été créé ou non. Le père qui va élever l’enfant devient son seul et
unique père  portée juridique de la paternité. Des Etats australiens, Suède lève
l’identité du donneur pour éviter la consanguinité. Cette insémination soulève des
questions pour une raison simple que cela brouille les cartes de filiation. Quand il
s’agit de stérilité féminine, le problème se pose autrement : le matériel génétique
ne fonctionne pas donc recours à une donneuse d’ovule mais la mère porte
l’enfant  trois personnes et autre cas lorsque la femme a un matériel génétique
fonctionnel mais ne peut pas porté l’enfant donc « don » ou « location » d’utérus,
cela pose des questions : dans le droit français la mère est celle qui accouche donc
cette pratique remet en question ce droit, on peut faire la distinction entre le
père social et le père physique mais pas de différence pour la mère. De nombreux
débats car mère unique mais cette pratique fait naître un enfant de deux mères,
quel est le plus important le porter ou le matériel génétique, une mère ovulaire
ou une mère utérine ? Dans le cas de l’adoption tout est plus clair.
Irène Théry, sociologue française fait remarquer qu’il y a une multiplication des
cas de dissociation des filiations :
Biologique relève de la reproduction, le parent biologiques est le géniteur,
composante essentielle. Double révolution : identification du géniteur devenue
possible grâce aux empreintes et complexification avec les nouvelles techniques de
reproduction. Le père biologique peut devenir certain avec une recherche alors que
la maternité devient incertaine quand la donneuse d’ovocytes est distincte de la
mère porteuse. La science permet de modifier et complexifier les choses, ses
changement, sur le plan socioculturel ont des effets contradictoires : on se réfère à la
biologie  vérité scientifique l’emporte sur les autres en cas de conflits et
dévalorisation du simple géniteur.
- Généalogique : le parent généalogique est celui que le droit désigne comme tel.
Ordre de la construction culturelle. Droits, devoirs, interdits des parents vers les
enfants et inversement.
- Domestique : le parent domestique est celui sui élève l’enfant sous son toit. Idée de
cohabitation dans un même foyer, quotidien partagé, responsabilité éducative et
échanges affectifs  tissent liens de filiation. Cette composante a pris un grand poids
du fait de la fragilité du couple.
Elle explique qu’avant les trois étaient liés, le mariage était pendant longtemps le socle
unique de la filiation et de la famille. Le code Napoléon (1804) désigne la mari d’une femme
comme étant le père de ses enfants. Le père est celui que les noces désignent. Le mariage
n’est pas soluble, la filiation était liée au mariage. Aujourd’hui, une majorité de famille
fonctionne selon ce modèle, fusion des trois composantes mais les trois peuvent souvent se
dissocier à cause de deux phénomènes : le mariage n’est plus le cadre obligé de la
construction d’une famille et la conception du couple est très contractuelle  divorce,
remariage, loi sur le divorce par consentement mutuel (1975). Le mariage a changé de
signification. Elle parle même de démariage qui devient une question privée relevant de la
conscience individuelle. Elle constate une multiplication des situations où les trois
composantes de la filiation se dissocient, remise en cause de nos repères culturels. Il y a des
conséquences sur les situations éducatives.
 Océanie : « La circulation des enfants en sociétés traditionnelles » de S. Lallemand
(1993), elle montre que l’adoption est répandue en Océanie alors qu’en France
c’est une solution de remplacement quand on ne peut pas avoir d’enfant. Il y a
des dons d’enfants dans des cercles de parentés, il n’y a pas de substitution de
parents, l’enfant a donc des liens avec ses vrais parents et ses parents adoptifs, il
cumule les relations.
1. La notion d’alliance
Le mariage :
C’est ce qui va officialiser une relation. C’est une question d’une alliance socialement
reconnue et qui va légitimer les enfants à naître. Enfants nés hors mariage  absence de
statut. C’est une institution importante dans toutes les sociétés. Deliège « Anthropologie de
la parenté », il montre l’importance de l’institution du mariage en s’intéressant au célibat.
Le célibat peut être considéré comme une anomalie à éviter, certaines sociétés l’interdisent
même : Rome Antique, il pouvait être une source de malheur sur lui et sa famille, associé à
l’idée de mort, culte familiale. Problème de survie, l’isolement diminue la personne
célibataire. Le mariage permet de se créer des alliés entre les deux partenaires mais aussi
entre les groupes de parenté  relation de solidarité et d’entraide. C’est une institution qui
fait l’objet de transaction : les mariages arrangés, la dote (=biens que la famille de la fille
donne à l’époux ou à sa famille, il n’est donc pas bon d’avoir beaucoup de fille dans ces
sociétés, toute l’organisation sociale est mise en jeu, plus le statut de l’homme est élevé
plus la dote sera grande et plus la fille aura un statut élevé plus la dote de la fille sera faible,
valeurs et enjeux cruciaux de cette culture, surtout en Asie) et la compensation
matrimoniale (=institution qui vise à compenser une perte, surtout dans les sociétés
africaines, résidence patrilocale  la femme quitte sa résidence et va dans celle de son mari
donc la famille de la femme perd une ouvrière et une femme qui pouvait donner des
enfants donc idée de compenser cette perte, la compensation varie dans ses formes = biens,
services (Bochimans au Botswana et en Namibie, la marié vit chez le père de sa femme
pendant un certain temps jusqu’à ce qu’il ait 2 ou 3 enfants, Hopi Amérique du Nord où le
mari rend des services à la famille de sa femme). Cela souligne l’importance du mariage avec
des enjeux multiples.
Les formes du mariage :
 Nuers : étudiés par Pritchard, il y a un mariage légal entre femmes où il n’est pas
question d’homosexualité. Ils sont patrilinéaires. Les femmes stériles ont un statut
particulier et compte comme un homme. Ils pratiquent la compensation
matrimoniale qui est versée par le mari aux parents paternels de la femme, il peut
y avoir une femme stérile qui va recevoir une partie de la compensation, si c’est
une tante elle est considérée comme un oncle et perçoit une partie de la
compensation de sa nièce, elle peut l’utiliser pour épouser une femme et payer
une compensation, elle choisit un partenaire à sa femme pour engendrer des
enfants et quand ils vont naître ils seront les enfants de la femme stérile et sera
leur père. Elle s’assure donc une forme de descendance de cette manière-là.
 Yoruba du Nigeria : une femme riche peut épouser d’autres femmes et avoir des
descendants de la même façon.
 Nuer : ils vont mettre en place le mariage fantôme légal. ils se marient avec un
mort, la femme va avoir des enfants avec quelqu'un d'autre mais les enfants
seront ceux du mort. La famille n'est pas un fait de nature mais un phénomène
artificiel, construit donc a un côté culturel.
Les différents types de mariage :
- Mariage monogame : qui domine dans la plupart des sociétés
- Mariage polygame : union simultané d'un conjoint avec plusieurs conjoint, la
première union est le mariage central et les autres unions sont les mariages
secondaire, deux branches : la polygynie (quand un homme se marie avec plusieurs
femmes) et la polyandrie (quand la femme se marie avec plusieurs hommes). Chez les
Arapesh : la première épouse à un rôle centrale, un homme peut avoir jusqu'à 4
épouses, seuls les hommes aisés peuvent faire ce genre de mariage parce qu'il faut
entretenir les différentes femmes. Lorsqu'une femme est stérile dans ce genre de
mariage le mari va pouvoir donner à sa femme stérile les enfants d'une autre de ces
épouses. Avoir plusieurs épouse est un signe honorifique, prouve que l'homme a un
train de vie supérieur, plus un homme a de femme plus il a de beau-frère donc plus
de denrée alimentaire donc plus l'homme sera riche, la polygynie peut être aussi
sororale (peut épouser plusieurs sœurs). Polyandrie : elle est dû à des facteurs
sociologique particulier (dans les régions du Népal, du Tibai où les hommes sont
nomades, plutôt absent donc c'est un système qui va permettre de compenser dans
manque, les femmes ont toujours besoin d'homme à la maison). Les Guayaki qui
vivent au Paraguay sont dans ce cas de figure, certaines populations des îles
marquises ou comme les Maya. Il y a aussi une femme épouse plusieurs frère on parle
de polyandrie fraternel, celui qui aura une autorité parentale se sera le frère aîné,
c'est un type d'arrangement matrimoniale afin de gérer ces biens.
Les différentes formes de famille :
- Mariage homosexuel
- Famille monoparentale
- Famille recomposée
Françoise Héritier, anthropologue actuelle, rôle fort en anthropologie en France, Étude
comparée des sociétés africaine puis Philippe Descola a pris la relève. F.D se dit
structuralisme comme LS, elle postule l'existence de nécessité universelle qui règle le vivant
et ensuite chaque société va composer avec. F.D a fait une étude des Samo : avoir un enfant
avec un homme dit « homme de cœur » puis un mariage va être conclut avec un autre
homme plus âgé qu'elle et va versé une pension matrimonial, le mari va s'occuper de
l'enfant de « l'homme de cœur », l'enfant va être au courant de qui est son père mais c'est
comme même tabou, « l'homme de cœur » à son tour va se marier avec une femme, élever
l'enfant d'un autre, verser un pension etc...
L'inceste :
- Exogamie : le fait de se marier à l'extérieur de son propre groupe
- Endogamie : le fait de se marier à l'intérieur de son propre groupe
Les sociétés humaine à la différence des sociétés animale crées des groupes de personne
que l'on peut où l'on ne peut pas épouser/avoir des relations sexuelle.
Thème de l'universalité de la prohibition de l'inceste, presque tous les anthropologue
reconnaissent la prohibition de l'inceste comme universelle, Rodney Needham (Cambridge)
au début des 70's s'intéresse au palette de variation, il va comparer le contenu du terme
inceste dans différentes langues, il en conclut donc que l'inceste en catégorie universelle
n'existe pas. Si on définit l'inceste comme union entre propre parents donc toutes les
sociétés vont émettre des règles pour interdire ces rapports incestueux. Le contenu varie
d'une société à l'autre, dans la quasi-totalité des cas il va s'étendre dans la limite de la
famille universelle (père, mère, frère, sœur), parfois on va prohiber certains cousins ou tous
les cousins, les interdits ne touchent pas les mêmes sociétés de parents dans tous les cas, les
interdits touchent pas de la même force dans tous les cas (sa peut aller de la peine de mort
ou rejeté). Chez les Nuers, l'inceste avec sa mère implique la peine de mort alors que
l'inceste avec les cousins même si elle n'est pas toléré elle n'impliquera pas la peine de
mort). Parfois les relations sexuelles entre parents éloignés est toléré mais le mariage est
interdit. Certaines populations n'ont pas l'équivalent du terme inceste. L'église a interdit la
polygamie, le divorce, le concubinage... L'église a définis les règles de mariage mais aussi va
délimiter les règles de sexualité.
Trois théories de l'inceste :
- LS qui a travaillé sur l'interdit de l'inceste pendant très longtemps, il commence par
balayer les interprétations en temps de fait instinctif (pas d'attirance pour son père,
sa mère, sa sœur...) pour lui c'est pas non plus lié à un calcul génétique
(augmentation de la fréquence des tard héréditaire, on aboutirait à une
dégénérescence), il se demande comment des populations sans écriture, sans registre
serait capable de prendre conscience de ce phénomène, il s'intéresse à certaines
espèces animales qui vivent dans la co-sanguinité sans problème. Il va proposer une
lecture sociologique du phénomène. LS propose une autre explication, ce que va dire
LS c'est que la prohibition de l'inceste est un règle essentielle des sociétés, il va
fonder sa réflexion sur le principe de réciprocité, si on s'est mis ces règles c'est pour
se forcer d'aller chercher son conjoint ailleurs, il permet de créer de la solidarité,
cause sociologique. En posant ces interdits on va mettre en place l'exogamie et c'est
ce qui va créer la vie sociale, échange, alliance, réciprocité...L'inceste c'est une
question d'échange (échange de femme), c'est l'échange le plus important selon LS
car elle va créer de la société. Pour LS l’échange de femme est le plus important car
cela forme les sociétés et marque le passage de l’hostilité à l’alliance. La prohibition
de l’inceste est primordiale car fonde les sociétés. Passage d’un phénomène naturel à
une forme culturelle (condition animale à la condition humaine), universel mais
formes différentes selon les sociétés. C’est la première institution qui pose comme
règle l’échange pour que la société soit. Opposition nature/culture se situe à la base
de l’exogamie.
-
Françoise Héritier a continué les travaux de LS, elle a publié des textes comme
« Masculin, féminin : la pensée de la différence ». C’est une africaniste, structuraliste.
Elle prolonge l’analyse du phénomène de l’inceste de LS, elle se tourne vers un type
en particulier « Les deux sœurs et leur mère » (1994), elle analyse l’aspect de l’inceste
qu’elle appelle l’ « inceste du deuxième type ». L’« inceste de premier type »
concerne les unions consanguines (père/fille, mère/fils, frères/sœurs…). L’interdit ne
se limite pas à ça : pas forcément des parents proches avec qui ont a de la
consanguinité. Dans plusieurs sociétés, les relations sexuelles avec la sœur de sa
femme sont interdites ou si quelqu’un se remarie, la relation entre la belle-fille et le
beau-père sont interdites. Elle pointe la limite de la théorie de LS, ces interdits de 2ème
type ne sont pas des règles aberrantes, au contraire, leur étude permet de révéler la
vraie étude de la prohibition de l’inceste. D’ailleurs, elle montre que ces règles ne
sont pas rares, elles cherchent des exemples ethnographiques, elle travaille sur des
textes comme la Bible, le Coran et trouve des traces de ces interdits, elle explique que
dans la Rome Antique, el y avait une théorie sur l’unité de la chair, si on partage la
substance d’une femme on ne pourra plus partager celle de sa sœur car il y a un
partage de substances/humeurs corporelles donc substances des deux sœurs peuvent
se partagées. Jusqu’en 1914, dans la législation française, un homme divorcé ne
pouvait pas épouser la sœur de son ex-femme. Comme elle est spécialiste des Samo,
elle va se référer à son travail et montre qu’il y a aussi des incestes de 2ème type chez
eux, elle explique que quand il y a un mariage entre deux lignages, le mariage entre
deux personnes de ce même lignage deviendra impossible pendant plusieurs
générations, il y a aussi la prohibition de deux sœurs. Ce n’est pas l’exogamie qui est
importante mais la logique de substance corporelle, elle s’intéresse à ces circulations
et la façon dont les sociétés imaginent comment se créé un enfant. L’articulation est
différente selon les sociétés. Elle s’intéresse à la mécanique des fluides et aux
modèles construits par les sociétés, ce qui est compatible ou non. Il y a des choses
qu’on ne peut pas combiner entre elles. L’humain classe les choses en semblables et
différents, compatibles et incompatibles.
 Samos : conception de la gestation et de la reproduction : dans leur pensée, les
parents coopèrent à l’édification de l’enfant en transmettant certains attributs,
composants. Ils ont l’idée que le père transmet le sang, l’esprit et le souffle, la
mère donne le corps, la moelle, les os et l’ombre, la mère le fabrique à partir de ce
qu’elle est et ce qu’elle a reçu (sang de son père etc…), l’être humain est un
produit hautement composite avec des « couches » différentes. Un être humain
porte en lui 8 couches de sang et en transmet 4 à ses enfants. Le point essentiel
est que dans ce côté composite, il n’y a pas de choses identiques des deux côtés
des parents. Les notes dominantes ne peuvent pas être en double dans un
individu. Donc les unions qui ont des marques en commun seront interdites et
considérées comme incestueuses. Mettre ensemble des choses identiques est
néfaste. Certaines sociétés au contraire recherche l’identique. Quand on prescrit
le mariage avec ses cousins parallèles il y a une recherche de l’identique. Chacun
construit son propre système imaginaire mais fonctionne toujours en classant
l’identique et le différent.
L’alliance n’est pas conçu comme une stratégie socio-politique mais en combinant
des associations somatiques. Les interdits de second type évitent de mettre en
contact des substances identiques, quand un homme Samos couche avec une sœur
de sa femme, elle doit immédiatement le quitter car elle serait en danger par
l’intermédiaire de cet homme en partageant des substances. Cela relève du
fonctionnement de l’esprit humain.
-
M. Godelier remet en question la théorie de LS. Il a publié en 2005 un livre « Les
métamorphoses de la parenté » dans lequel il revisite la question de parenté et de la
filiation où il inclut son terrain chez les Baruyas.  lire la conclusion. Il est influencé
par une anthropologie marxiste et donne de l’importance au matériel et à
l’économique et va donner de l’importance à l’aspect politique. Dans ce livre, il essaie
de montrer que la parenté est une donnée sociale et que les principes qui la régissent
sont liés à l’organisation sociale, religieuse, aux rapports de solidarité et de
domination qui s’inscrit dans une histoire particulière. Il montre aussi le côté
construit et imaginaire des sociétés sur la conception d’un enfant par exemple. Le
système idéologique est imposé. Dans la conclusion de son livre il s’intéresse à ce
qu’il se passe dans nos sociétés et il jette un regard comparatif et en tire un bilan
intéressant. Selon trois choses ont changé en occident depuis une centaine d’années :
la sexualité, les rapports entre les genres et la place des enfants dans la famille. Il
note un développement plus libre de la sexualité qui accompagne un recul du
mariage, cadre législatif pour le concubinage (plus de 50% des enfants naissent hors
mariage). D’autre part, il y a eu une égalisation des conditions entre l’homme et la
femme dans le couple liée à l’évolution économique des hommes et des femmes, il y
a un partage égalitaire de l’autorité, liberté. La place des femmes est modifiée. En
occident l’enfant occupe une place centrale dans la famille mais c’est une
construction historique récente. Le couple peut se faire et se défaire mais la relation à
l’enfant reste, le centre d’intérêt est l’enfant, les décisions sont justifiées dans son
intérêt. L’axe central de la parenté est devenu la parentalité car cet axe doit être
capable de résister à l’instabilité et à la fragilité du couple. Il en conclut qu’il y a une
nouvelle forme de parenté où la famille ne coïncide pas nécessairement avec le
couple, une parenté fondé sur le principe que les parents ne sont pas forcément ceux
qui font les enfants mais assure leur avenir, les élèvent… donc une parenté social pas
biologique, elle n’a en France aucun fondement légal. Comment trouver des statuts
dans cette nouvelle forme de parenté. En Angleterre en 1989 : Children Act qui
autorise aux beaux parents d’hériter d’une partie de l’autorité parentale : « quasi
parents ». cette autorité se cumule à celle des parents biologiques. Il montre que les
évolutions actuelles nous rapproche des sociétés traditionnelles dans les modèles de
la parenté, plusieurs pères ou mères d’où l’intérêt de se pencher sur cette
anthropologie comparative pour comprendre ce qu’il se passe dans nos sociétés.
L’inceste chez Godelier est une question qu’il aborde dans son livre, il explique que ce
n’est pas l’acte fondateur des sociétés humaines. Il remet en question la théorie de
l’alliance parce que la théorie de LS s’appuie sur des exemples en en oubliant
d’autres, il y’a une forme de généralisation. Il y a des sociétés où le mariage
frère/sœur est autorisé (Egypte ancienne), c’était une pratique courante, la simple
prise en compte de ce phénomène remet en cause la théorie de l’exogamie. Il y a
aussi une façon de réfléchir sur sexualité et mariage en même temps, les interdits
sexuels ne sont pas joints aux interdits du couple, il faut distinguer les
comportements matrimoniaux et sexuels. L’inceste serait un mauvais usage sexuel et
cela va avec d’autres règles morales qui règlent les conflits, les sociétés. L’inceste est
là pour réglementer les sociétés, il rapproche ça des règles de politesse… qui ont un
caractère conventionnel dans la société, cela évite les tensions et les rivalités. La
sexualité peut compromettre la reproduction des rapports sociaux, politiques,
religieux, l’armature de la société. Il est normal qu’on exclue le sexe de certaines
sphères. Un interdit de mariage n’est pas forcément un interdit sexuel.
-
F. Héritier : C’est une anthropologue française, elle a pris la suite de Levi Strauss à son
collège de France, connu par le grand public pour un ouvrage qui a déborder le cadre
de sa discipline masculin/féminin la pensée de la différence en 1996 qui aborde un
sujet qui va beaucoup l’intéresser c’est la différence entre les sexes et la hiérarchie
qui en découle mais en même temps elle va faire un travail de comparaison entre
différents systèmes de parité, c’est une structuraliste. Elle va montrer que ces
systèmes sont des inventions culturelles mais à partir d’un universel, d’une donnée
universel, à partir d’un capital commun. Elle va apporter un prolongement de la
théorie de Levi Strauss dans un ouvrage les deux sœurs et leur mère elle apporte une
contribution inédite à la prohibition de l’inceste, elle va appeler ça « l’inceste du
deuxième type », l’interdit de l’inceste concerne des relations consanguines proches
ce qu’elle appelle elle « l’inceste du premier type » relations entre parent-enfant. En
revanche elle se qui l’intéresse c’est qu’on observe un peu partout dans le monde des
prohibitions qui ne concerne pas seulement des parents proches, des sociétés
interdissent des relations entre un homme et la sœur de sa femme, c’est quelque
chose qui va créer des réticences dans notre société et un interdit dans d’autre,
relation entre un homme et la fille de son épouse même si ce n’est pas sa fille à lui,
ce sont des gens qui sont à l’extérieur donc normalement si on suit la théorie de Levi
Strauss, on devrait avoir droit ç une relation avec eux, car il y a exogamie, et ce sont
des relations-là qu’elle va vouloir étudier plus en profondeur, car ce ne sont pas des
règles aberrantes qu’on va mettre de côté, pour elle ce sont des règles primordiales.
Leurs études devraient révéler leur vrai nature d’inceste, ce ne sont pas des règles
absurdes car on les retrouve dans toutes les sociétés en tout temps, alors elle fait un
travail de sociologue historique, elle cherche dans la bible, dans des textes anciens
des traces de ces interdits, et elle prend un vieux texte grec où il dit que seul le
dernier misérable aurait le droit de coucher avec sa femme et la sœur de sa femme à
la fois, d’autre texte où un homme découvre la nudité de la femme de son frère, ce
qui est aussi très honteux. A Rome dans certains d’autres textes, si j’ai des relations
avec ma femme, je ne peux plus toucher la sœur de ma femme car elles ont la même
substance, la même chaire. Plusieurs théories on était développé, où avoir des
-
relations sexuelles avec quelqu’un, ça crée une identité entre les deux et ça nous
interdit à chacun des deux partenaires d’épouser quelqu’un de la famille de l’autre.
Elle dit que c’est aussi notre façon de penser, dans le droit civil français jusqu’en
1914, il était totalement interdit pour un homme d’épouser la sœur de sa femme
après un divorce, maintenant c’est tolère. Elle va donc réfléchir à partir des samos en
Afrique qui avait un système de famille recomposé ou l’enfant était élever par le mari
légitime de la maire. Ils ont eux aussi des interdits de deuxième type, dès qu’il y a
mariage entre deux groupes, un nouveau mariage est interdit après plusieurs
générations. Ce qui touche les sœurs, un homme ne pourra pas épouser deux sœurs.
Ce n’est pas le principe d’exogamie qui fonde la théorie de la prohibition de l’inceste
mais un autre, ce qu’elle va chercher. Elle réfléchit alors en thème d’humeur
corporelle de toutes les sociétés, façon de se représenter les circulations de sang, les
corps, de comment faire les enfants – rôle du père plus important, où la mère. Dans
chaque société on réfléchit comme ça, qu’est-ce qu’on peut associer ou pas, dans la
pensée samos les parents sont égaux dans la construction des composants du bébé
qui va naitre, la mère en transmet et le père aussi, du père vient le sang, le souffle et
l’esprit, la mère elle donne le corps, les os, la moelle et l’ombre, mais cette mère
lorsqu’elle transmet ça, elle le fabrique à partir du sang que le père lui a transmis.
L’être humain est alors un élément composite qui comprend plusieurs substances
sanguines qui lui viennent des deux côtés, chez le samos ça va se baser sur une idée
forte que les notes dominantes doubles, elles ne peuvent être transmises à un enfant
par les deux parents. Les unions qui vont avoir au moins une note majeure va être
incestueuse, on ne met pas ensemble des choses trop semblable c’est néfaste, pour
l’enfant à venir d’ailleurs, à partir de là, elle revient à dire que l’alliance est lié de la
façon dont agis l’esprit humain, et à la catégorisation entre le semblable et le
différent. Ce qui se passe chez eux, n’est pas forcement identique ailleurs, on articule
ceci à notre manière. Pas trop de différence et de choses semblables, c’est à partir de
ca que les sociétés vont créer leurs interdictions ou leurs appréciations, le contenu va
varier sauf l’esprit humain qui conjugue la catégorie du semblable et du différent.
Tout dépend du coup, de l’équilibre qu’on recherche entre le différent et le
semblable, chaque société donne une interprétation propre entre les deux, et de
créer une harmonie.
M. Godelier : en 2005 il publie les métamorphoses de la parenté, il va faire en
quelque sorte une étude comparative pendant 10 ans pour avoir des comparaisons
des systèmes de parité, la parenté n’est pas une donné biologique, psychologique, il
va revenir sur l’aspect culturel et social. Mais inscrit dans un contexte donnée, et
comment on s’imagine l’engendrement de qui transmet quoi, il revient la dessus, il
explique qu’en Europe un enfant est issus du sang de ses parents, ailleurs ont dit qu’il
a le souffle de son clan paternel, dans d’autres on ne reconnait aucune substance
entre son père et l’enfant. Ça n’a rien à voir avec la conception de la filiation, de
l’engendrement, ce sont des idéologies, construits et imposés. Il fait ressortir les
contraintes, si les liens de filiations ne sont pas choisis, il peut y avoir de la
domination de la contrainte, et c’est sur cela qu’il veut mettre l’accent. La parenté est
le fondement de la société, et que si on a une société sans classe, sans état, c’est la
société qui va l’organiser. Il y aussi dans la conclusion une réflexion sur l’avenir de la
famille dans nos sociétés contemporaines. Il y a une sexualité plus libre qui fait
reculer le mariage comme norme, le concubinage est un cadre assez courant de la
sexualité, les enfants hors mariage ont dépassé le nombre d’enfant issus d’un
mariage, entré dans la loi, pas de distinction entre les deux enfants. Il y a un partage
plus clair de l’autorité parental. Le couple devient plus secondaire, car il peut se
séparer, c’est une parenté fondé sur le principe que ce n’est pas le parent qui fera les
enfants, mais ceux qui les nourriront, payeront leurs études, retour de cette parité
sociale qui n’a pour l’instant pas de fondement logique, avant ça n’avait qu’une place
mineure, le mariage était le cadre de l’éducation, de la reproduction, le couple était
stable donc on n’avait pas de question à se poser. L’église a toujours cherché à
réduire l’adoption. Il montre que paradoxalement les transformations actuelles de la
société nous ramèneraient vers des idées traditionnelles, où les sociétés évoluent
vers ce type de modèle où on pouvait avoir plusieurs pères etc. Par rapport à
l’interdit de l’inceste, il remet en question la théorie de Levi Strauss, pour lui ce n’est
pas le premier acte de la parenté, ni fondateur de la société humaine, ce n’est pas
une question d’exogamie, ce sont les sociétés tels que les égyptiens où on épousait
parfois sa propre sœur et ce n’était pas réservé aux sang royal, mais une pratique
courante et pas seulement chez les égyptiens, chez le iraniens et d’autre société,
donc ce n’était pas si exceptionnelle, il y a des sociétés où on vous interdit de se
marier avec mais pas de coucher avec, et il nous dit que c’est normal parce que le
mariage ce n’est pas pareil que l’union sexuel. Il reproche à la vision de Levi Strauss
d’avoir trop effacer le politique car selon lui ce n’est pas basé sur l’échange.
Cours 11 :
Au 18e siècle, l’ethnologie s’est développé et est l’étude des populations éloignées,
population qui à l’époque était considéré comme exotique par les premiers explorateurs. La
discipline se constitue scientifiquement au 19e siècle – deuxième moitié. Il y a déjà une
séparation entre l’anthropologie – les sociétés éloignées et à la sociologie les sociétés du
proche et évoluant dans la modernité. Si on en revient à la considération de Lévi Strauss, le
contexte colonial dans lequel s’est développé l’anthropologie, les populations primitives ne
sont pas désigné comme étant issus d’une espèce différente elles sont considérés comme
rattaché à une espèce commune, mais qu’elles sont en retard au niveau du développement
humain et qu’il faut leur faire rattraper, les théories évolutionnismes ne sont pas raciste au
sens propre du terme, elles sont ethnocentriques. Les populations primitives sont
considérées comme inférieures à cause de la culture, qui devienne le concept clé de
l’anthropologie, c’est à dire tout ce qui caractérise tous les modes de vie d’une population
définie. Edward Tylor qui conceptualise la notion de culture en 1871 « la notion de culture
ou de civilisation, pris dans son sens ethnographique la constitue ce tout complexe qui inclut
le savoir, la croyance, l’art, la morale, la loi, la coutume ainsi que toutes les autres capacités
ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société. »
Deuxième élément qu’il faut retenir c’est qu’il étudie la culture des « population exotiques,
éloignées, primitives ». L’ethnologie a associé culture et tradition pendant longtemps, la
culture c’était les modes de vie traditionnelle des populations éloignées, ce qui fait ces
populations étaient perçues comme figés, leur culture n’évoluaient pas. Il faut attendre
plusieurs années pour qu’il y ait remise en cause – 1950, avec l’anthropologue Georges
Balambier, et c’est l’un des premiers à s’intéresser au mode de vie urbain des populations
de l’Afrique de l’ouest, c’est-à-dire qu’auparavant ils s’intéressaient qu’à la culture, qu’à ce
qui était traditionnelle. Il commence à s’intéresse à la modernité de ces populations, et il
constate qu’avec l’exode rural, ces populations se confrontent à une technologie, à un mode
de vie moderne, au développement de la modernité et il en suit un mode d’acculturation.
Choc entre vie moderne et vie rurale. Il y a une redéfinition scientifique, épistémologique
qui s’opère et qui influence la notion de culture, leur culture n’est plus définie comme
statiques comme purement traditionnelle, elle est aussi en mouvement, en phase
d’acculturation. La culture se fassonne, elle se redéfinit, ces populations sont soumises au
processus de la modernité au même titre que la population occidentale.
Ca un impact sur la façon dont on considère l’autre, on dit que l’ethnologie c’est l’étude de
l’autre. L’autre est pris dans l’acculturation, dans la modernité donc finalement il devient un
égal, et d’autre part les anthropologues considères qu’il ne faut plus le prendre comme un
objet d’étude mais de le prendre comme un sujet. Ça veut dire ne plus l’envisager à partir
des catégories de l’anthropologue, il s’agit de sortir de la démarche ethnocentrisme, mais
l’appréhendé des propre catégories de pensées des personnes que l’on observe.
Deux conséquences fondamentales, la première est l’importance centrale à la démarche
empirique, il y a une redéfinition de la démarche des ethnologues qui consiste à cerner la
logique propre des facteurs propres, qui sert à cerner la logique des facteurs sociaux, et à
partir des années 50-60 et se tourne vers celui qui a créer cette démarche qui est Weber
naturellement. Il stipule que l’ethnographie doit prendre en compte le sens que l’acteur
prend sur sa propre action, alors les ethnologues se tournent vers les démarches de Weber
pour faire leurs démarches. La deuxième est l’insertion d’un problème éthique dans la
discipline de l’ethnologie, développement d’un soucis d’altérité, on articule le singulier et
l’universel, pour Lévi Strauss l’universalité des catégories de l’esprit humain, en gros nous
avons les même prédictions sociologiques, psychiques, diversités de ces expressions
culturelles, avec l’interdit de l’inceste qu’on retrouve à toutes les sociétés qui se manifeste
de manière différente suivant les sociétés.
Le contexte est fondamental pour comprendre la redéfinition, on est à la sortie de la
seconde guerre mondiale, traumatisme des camps de concentration, à quoi peut amener
des théories raciste, choc pour toutes les disciplines, et c’est aussi la période de la
décolonisation. Donc de la remise en cause des théories impérialistes qui stipulé que les
occidentaux étaient en avance. Ils ont le souci de prendre en compte le point de vue des
anciens colonisés. C’est à ce moment-là en France qu’on va employer de plus en plus le
terme anthropologie et plus l’ethnologie.
Le risque de la pratique analogique, par exemple certains anthropologue se sont intéressé à
leur société, tel que les rites de passages, dans les sociétés traditionnelles il n’y a pas d’entre
d’eux, dans les sociétés modernes, on a des bizutages, des diplômes, avec la même
méthode que si on étudiait les sociétés traditionnelles, donc on n’avait pas vraiment de
cohérence.
L’état on la définition juridique, et une définition anthropologique, mais il parle des
représentations des individus, et elle ne correspond pas forcement à sa définition juridique.
Il parte donc des constructions symboliques, c’est-à-dire les représentations du monde que
ce font les individus. On est dans la redéfinition du paradigme de la culture, ce n’est plus un
truc figé, mais il s’agit de définir la culture par sa plasticité, son évolution, son changement.
Donc là les anthropologues vont se tourner de nouveau vers les travaux de Max Weber, car
il s’est beaucoup intéressé à la notion de culture, et la notion tel qu’il la définit est que
« l'homme est un animal suspendu dans des toiles de significations qu’il a lui-même tissé »
la culture ce sont ces toiles de significations, une dimension dynamique elle préexiste au
individu et en même temps il l’a fassonne. Comme dit un anthropologue américain : la
vérité est symbolique. Cela veut dire qu’on ne peut que se représenter le réel. Donc étudier
le réel revient à étudier la façon dont on se le représente. C’est l’étude du symbolique qui
est privilégié. On a vu dans ce tournant épistémologie des années 50-60, les anthropologues
passent du loin au proche, de l’étude à la tradition à la modernité. Une société
traditionnelle c’est une société qui se reproduit à l’identique, dans ce type de société la
rupture historique n’est pas envisageable. Ces sociétés ont la certitude que depuis les
premiers ancêtres il ne s’est passé, éternel recommencement. Il n’y a pas de rupture en soi.
Elles se refusent une histoire, il y a une dimension de déni du changement historique, ça se
joue à un niveau inconscient. Modernité et tradition sont inconciliables.
On a dans les sociétés modernes des groupes, des individus qui réclament un retour à la
tradition. La possibilité de la sortie de la tradition, de vouloir changer volontairement la
société. Dans une société véritablement traditionnelle, la question du choix ne se pose pas,
ils n’ont pas conscience d’être dans la tradition car ils ne savent pas qu’il existe autre chose
que la tradition. Et c’est là où c’est intéressant, « c’est la tradition qui va sen dire pour celui
qui vive dans la tradition ». Eric veille distingue ce qui est la tradition des sociétés
traditionnelles, figées, de ce qu’il appelle le traditionnaliste et c’est justement vouloir le
changement en prenant comme modèle la tradition, naturellement le traditionalisme ne
peut se développer que dans un cadre moderne. Une théorie de l’action au niveau politique.
Eric Hobsbawm dit que toutes traditions dans la modernité est une invention, ça ne veut pas
dire que c’est illégitime. Georges Balandier qui dit distingue trois types de traditions, il fait
une typologie des idéaux, tout d’abord un traditionalisme fondamentale (on n’a pas
conscience d’être dans la tradition) ensuite, un traditionalisme formelle (amorce de
changement à partir de forme traditionnelle manipulé, discours chrétiens qui veut défendre
les droits humains) et on a enfin, un pseudo-traditionalisme (se développe dans les périodes
de grands bouleversements, de crise, propre à la modernité).
Le fait que les gaulois soient nos ancêtres est une avancé, comment on peut comprendre ça,
tout simplement lorsque il y a eu la révolution française, les différents cycles napoléoniens,
lorsque les révolutionnaires ont créé notre terre, il fallait trouver une légitimité historique, il
fallait trouver une filiation historique, il fallait trouver des ancêtres en gros. Les francs on ne
pouvait pas les prendre, et était issus de l’aristocratie, il était les envahisseurs issus de Clovis
et donc on ne pouvait pas être les descendants de ceux qu’on vient de renverser, il y avait
les romains, mais c’était des envahisseurs, mais avant encore il y avait les gaulois, donc
finalement les gaulois était une sorte de fiction qui permettait de raconter une histoire dont
le tiers état pouvait s’identifier à eux. On a vraiment cette notion de pseudo-traditionalisme.
La construction d’un mythe politique moderne à partir de la tradition. Ce qui est mobilisé
lorsqu’on invente une tradition, les expressions paradoxales.
On a vu d’une part l’émergence et quelles sont les conséquences éthique, scientifique et
politique de l’anthropologie de ses débuts jusqu’à aujourd’hui, puis l’articulation entre
tradition et modernité dans le passage des sociétés proprement traditionnelles et moderne.
Cours 12 :
A. La sociologie politique.
Pour beaucoup de sociologue, la sociologie s’attache par essence à décrypter les
phénomènes de la domination. Bourdieu c’est l’exemple type d’une sociologie qui ne
s’intéresse pas strictement aux idées politique, pourtant toute sa sociologie est traversée
par un fil politique, la reproduction des inégalités sociales. Lorsqu’il fait une analyse de l’art,
de l’école, il s’intéresse à une reproduction des inégalités sociales à travers l’école et les
pratiques de l’art. Motivé par un questionnement politique fondamental. Par exemple le
système républicain français et son concept fondamental repose sur l’égalité. L’école doit
abolir les inégalités, mais les recherches de Bourdieu montre que l’école ne lutte pas
vraiment contre la reproduction des inégalités, à partir de là, la sociologie politique ne
permet pas de faire une sociologie de la politique.
B. Typologie des phénomènes politique
On distingue trois façons d’étudier les phénomènes politiques :
1. Une sociologie électorale.
Sociologie des électeurs, dimension dévoué à la science politique. On les appelle les
politistes. Cette sociologie s’attache à décrire les luttes pour la conquête du pouvoir, les
stratégies et les stratagèmes pour les obtenir, l’acteur est le citoyen, celui qui vote. Quelles
sont ses logiques ? Les motivations et les raisons de son vote ? On s’intéresse aussi aux élus,
aux hauts fonctionnaires, aux partisans des partis politiques. Recherche basé sur les
déterminismes sociaux, qu’est-ce qui détermine et influence le vote ? Le premier est
l’origine social, est-ce qu’on vote en fonction de ses origines sociales ?
2. Le fonctionnement des pouvoirs.
Comment il étant sa domination sur le reste de la société ? Weber qui s’intéresse aux trois
fondements de la politique, ça revient à étudier avec quelle type de relation l’état entretient
avec le reste de la société.
3. Genèse et histoire des différents régimes politiques.
Avant d’étudier un régime politique on s’intéresse à comment il s’est développé dans les
consciences, dans les sociétés.
Ces trois types de recherches sont complémentaires. Lorsqu’on étudie un parti politique, on
s’intéresse au mécanisme qui lui a permis de se développer, d’obtenir plus de voix, ses
stratégies pour obtenir le pouvoir, le rapport que ce parti politique a avec le reste de la
société. Or ce qui est intéressant, entre 90-2000, on avait la moitié des partisans du front
populaire qui ne voulait pas que J-M Lepen devienne Président de la république parce qu’ils
pensaient qu’il était dangereux pour la démocratie. Dans les années 60-70-80, pour le parti
communisme, beaucoup de partisans envoyé un message au système mis en place, mais
sans forcément se rattaché aux idées de ce partis. Lorsqu’on a 20% d’un électorat qui vote
pour un parti pour les présidentielles, cela ne veut pas dire qu’il adhère au 100% du
programme. En 1981, le front national constitué de riche bourgeois conservateur se met
dans la position comme l’opposition suprême du parti socialisme, le front national devient
populaire après la chute du mur de Berlin, et c’est après cela qu’il devient un parti
majoritaire chez les ouvriers.
C. La sociologie du politique.
Ce qu’on appelle le ou la politique, ça concerne la politique suggéré par les institutions, vu
d’un point de vue juridique. On fait une sociologie de l’état, des partis politiques, des hauts
fonctionnaires, du vote, des citoyens, de l’engagement militants, des associations. Etat
assemblé représentative, des décrets, des ministères, la constitution. Lorsqu’on s’intéresse à
Le politique, là on va s’intéresser au forme de pouvoirs qui ne se donne pas à voir des
institutions, le pouvoir en deçà des institutions, une étendu beaucoup plus large, on étudie
la politique dans des espaces où tout est neutre en apparence. Si on prend d’une manière
plus abstraite, ce sont les entreprises au niveau des lobbysmes. La première grande forme
d’inégalité est la domination masculine, la principale forme d’inégalité universelle que l’on
retrouve partout (François héritier), qui est une question politique, mais qui n’est pas
traduite juridiquement, aucun décret dessus. On assiste à une anthropologie ou une
sociologie des formes de domination. Bourdieu s’est intéressé à l’école, aux hauts
fonctionnaires, à la noblesse d’état, il s’intéresse aux phénomènes politiques mais à ce qui
est caché, de la domination cachée, masquée.
D. L’anthropologie de l’état.
Ce sont les juristes qui se sont d’abord intéressé aux phénomènes politiques parce que la
politique était indissociable du juridique. Une telle vision de la politique pour Clastres est
fondamentalement ethnocentrisme. L’occident pour Clastres serait incapable
d’appréhender les autres sociétés autrement qu’à travers ses propres sociétés, c’est vrai
pour les questions politiques également. Il s’interroge sur l’expression société sans état, ça
veut dire qu’il leur manquerait quelque chose, elles sont sans état, sans écriture. On n’est
pas capable de les envisager du point de vue de ceux qu’elles ont. Qu’en est-il de la
politique dans les sociétés sans état, comment elle fonctionne ? Question originelle de
l’anthropologie politique. Deuxième point qu’il faut voir, dans nos sociétés, il y a un prisme
très fort accordé à l’analyse marxiste. Or ce qui est intéressant c’est de voir comment
Clastres remet en cause le schéma marxiste et donc Clastres reconfigure l’appréhension des
phénomènes politiques par les sciences sociales.
1. Fondamentaux philosophiques.
Hobbes (1588-1679) et Rousseau (1712-1778) sont des philosophes fondamentaux du siècle
des lumières.
Le Léviathan de Hobbes, le premier élément développé est que Hobbes critique les idées
d’Aristote selon lesquelles l’homme serait un animal politique, cela veut dire que l’homme
est un être disposé à vivre naturellement en société. Les hommes ont d’une part une égalité
de capacité et dans un même temps ils ont l’espoir d’arriver au même point – ils espèrent
obtenir la même chose. Ce qui fait qu’il rentre dans une lutte incessante pour obtenir ces
mêmes finalités. Ce qui fait que chez Hobbes, l’état de nature c’est un état de guerre de
chacun contre chacun. Alors la paix civile passe par une convention où chacun renonce à ses
droits sur toute chose. Hobbes considère que cette convention ne sera respectée que grâce
à l’édification d’une puissance qui maintienne tous les hommes en crainte. C’est une
puissance qui peut utiliser de la force, c’est ce qu’il appelle le Léviathan qui oblige les
hommes à renoncer aux droits qu’ils ont sur toute chose, en utilisant si besoin est, de la
force. Ça rappelle Weber qui dit que la police obtient le monopole de la violence légitime.
L’état de nature de Rousseau n’est pas cruel et mauvais mais il vit en parfaite harmonie avec
ses semblables. Il y a une sorte de pitié naturelle qui l’empêche de faire du mal à autrui.
Seulement le processus de civilisation fait que les hommes vont vers toujours plus de
propriété (privée) s’accaparer des biens et des recherches. Cette lutte pour la propriété
amène à l’édification des distinctions civile, des différences de statut, ce qui conduit au
despotisme. Le processus de civilisation corrompt. La solution passe par l’édification d’un
contrat social qui consiste à conjuguer la volonté générale avec la préservation des droits
individuels. La violence, l’injustice, vient du pouvoir, de l’état. C’est donc une vision qui
inspire beaucoup plus les sociologues critiquent, influencé par le modèle de rousseau,
critique les démocraties qui ne peuvent tenir leur fondement. Rousseau a influencé Marx.
Dans l’idéologie allemande Marx et Hegel partent du principe qu’il n’y a pas de propriété
privée dans les sociétés primitives. Elles n’existent pas chez les sociétés primitives, donc
dans ce type de communauté, l’égalité est naturelle donc il n’y a pas de rapport de
domination. Chez Marx, la violence n’est pas naturelle mais est comme chez Rousseau, un
fruit de processus historique. Cela se développe avec le développement de la propriété
privée, ce qui crée un ordre inégalitaire et donc de distinction sociale en terme de classe. Et
donc à une lutte des classes, entre ceux des possédants et ceux qui ne possèdent rien. La
violence qui est le moteur de l’histoire pour Marx, et à cause de la violence c’est la propriété
privée. La révolution ne s’agit pas de prendre le pouvoir pour le prolétariat, mais de
s’accaparer les moyens de production. Chez Marx, c’est l’infrastructure qui détermine la
suprastructure. Ce sont les forces productives qui déterminent la nature du pouvoir
politique et donc l’état est une institution au service de la classe des possédants. La
bourgeoisie n’a même pas conscience de ce rapport de domination, elle ignore qu’elle tient
un discours idéologique, elle croit se conformer à la réalité. Bourdieu est très influencé par
ce schéma marxiste, qui est que finalement l’état n’est qu’une institution pour la classe
dominante, à travers l’école il ne ferait que reproduire une domination de classe.
2. Remise en cause de la théorie marxiste avec Pierre Clastres.
Anthropologue français, américaniste, lui il était spécialisé dans les populations
amérindienne. Il a critiqué la notion ethnocentrisme, des sociétés sans état où soit disant il
leur manquerait quelque chose, il faudrait les intégré à la société. Pierre Clastres contredit
certains préjugés, alors tout d’abord ce qu’on appelle les économies autosuffisantes et
contredit cette vision des sociétés qui vivraient pour ne pas mourir de faim et qui finalement
serait dans une vision misérable. Les sociétés travaillent peu, où il n’y a pas de carences
alimentaires. Ils travaillent deux mois tous les quatre ans, en déchiffrant une parcelle de
terre nouvelle et sont très bien nourri.
La rupture intervient lorsque des individus travaillent pour d’autres individus qui ne
travaillent pas. A partir à des moments où des individus obligent par la force d’autres
individus à travailler pour eux, ce n’est pas seulement économique. La différence est
politique, on peut accepter de travailler sous la contrainte car une force extérieure nous y
oblige. Dans les sociétés primitives, il n’y a pas de liberté, celui qui s’éloigne de la norme est
châtié, rejeté, c’est la société dans son ensemble qui domine les individus, on ne tient pas
compte des libertés individuelles dans ces sociétés, Balandier compare les sociétés
primitives à des sociétés totalitaires (beaucoup contesté) où il n’y a pas de place pour les
libertés individuelles.
Les primitifs sont censés représenter les ancêtres de nos sociétés qui correspondent au faux
évolutionnisme de Lévi-Strauss.
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