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de la population vit dans la pauvreté et peut
légitimement juger manquer du nécessaire.
Alors qu’on attendrait de la gauche qu’elle soit à
même de penser une société où l’on vive mieux
sans pour autant consommer plus, où l’emploi,
l’accès au revenu pour tous, soient de plus en
plus déconnectés de la progression des
consommations matérielles, elle peine à faire
entendre un discours qui viendrait réconcilier le
nécessaire – vivre autrement- et le souhaitable –
vivre mieux. La crise et les contraintes qu’elle
nous impose, loin de libérer l’imagination,
semble au contraire la limiter. La croissance,
synonyme d’emploi, n’est jamais aussi désirable
que lorsqu’elle disparait. Du coup, le discours
écolo est devenu inaudible. Tous les candidats, y
compris Eva Joly, nous expliquent que leur
programme va multiplier les emplois…
3. La fragmentation de la société internationale.
Les inégalités internationales posent le même
problème. Face aux enjeux globaux (climat,
pêche, etc.), il faut des accords internationaux
pour répartir l’effort, et éviter tout effet free
rider. Mais comment faire ? Responsabilités
historiques des pays riches, droit au
développement, maintien des inégalités en
termes d’émissions par tête. Dans le même
temps, la Chine devenu premier émetteur…