VOIR LA PLAGE COMME UN MILIEUVOIR LA PLAGE COMME UN MILIEU
Protéger pour partager
pour modifier les pratiques de nettoyage
La plage est un écosystème à part entière, c’est un ensemble naturel milieu-faune-flore équilibré. Cette vie tient à la présence
de laisse de mer, composée de débris naturels arrachés des hauts fonds marins (algues, herbes marines, bois flottés, petits crus-
tacés…). La laisse de mer est à la base d’une chaîne alimentaire pour de nombreux animaux. Ce sont de véritables garde mangers
où les oiseaux peuvent débusquer insectes, mollusques, vers et autres petits crustacés. Quelques oiseaux rares comme le grand
Gravelot ne se reproduisent que sur les plages en nidifiant dans les laisses de mer.
LES MENACES
SUR LE MILIEU VIVANT
DE LA PLAGE
La plage est aussi le réceptacle de déchets
de tout genre issus des activités humaines.
Ces déchets se retrouvent mélangés aux dé-
bris naturels des laisses de mer.
A la demande des usagers qui souhaitent des
plages propres, les municipalités ont donc
adapté leurs pratiques de nettoyage des
plages en utilisant des cribleuses qui
ôtent tout des plages, débris naturels et
déchets issus des activités humaines.
LES CONSÉQUENCES
DE CES NETTOYAGES
Elles sont dramatiques. Des plages ont lit-
téralement disparu emportées par des tem-
pêtes car plus rien ne venait freiner la
force des vagues. Des oiseaux comme le
grand Gravelot sont menacés de disparition
car ils ne peuvent se reproduire sans la
présence de la laisse de mer, les espèces
végétales de haut de plage ratissées par
les cribleuses ne retiennent plus le sable
ce qui accélère l’érosion.
Certaines espèces végétales de haut de
plage dépendent de la laisse de mer. Ces es-
pèces végétales développent tout un réseau
de racines qui emprisonne le
sable, ce qui contribue à le fixer
durablement. Le développement
de cette végétation particulière
est primordial pour le maintien
de tout l’écosystème dunaire,
capable à lui seul de freiner
l’érosion.
La laisse de mer est un frein naturel à l’éro-
sion des côtes, car elle piège le sable qui,
sans elle, serait emporté par les vagues. Sur
les côtes méditerranéennes, les banquettes
de posidonies (plante à fleurs marine dont
les feuilles sont arrachées des fonds lors
des tempêtes d’automne et qui sont rejetées
sur les côtes) sont laissées sur les plages
pendant tout l’hiver parce qu’elles forment
une véritable barrière qui amortit la force
des vagues et protège les plages de l’érosion
marine lors des tempêtes.
Seul le changement de mentalités des usagers peut
arriver à faire modifier les pratiques de nettoyage
des plages. Les débris naturels ne sont
pas sales, ils sont la source de vie de
l’écosystème de la plage.