Critères des deux modèles de morale
La morale du devoir (Kant) L'utilitarisme (Mill)
Agir par bonne volonté en suivant son devoir prescrit par
la raison (et non par une loi juridique).
Il est impératif d'agir de manière impartiale, c'est-à-dire
de manière désintéressée, car agir selon un intérêt égoïste
c'est immoral.
Donc, il ne faut pas agir par vanité ni pour obtenir une
récompense ou encore pour éviter une punition.
Bref, selon Kant, il faut se mettre dans l'état d'esprit d'un
législateur, soit une personne qui décide quelle loi morale
on doit suivre, et ce, sans accorder une place particulière
à son propre intérêt.
Le principe fondamental de l'utilitarisme est la recherche
« du plus grand bonheur du plus grand nombre ».
Il faut, pour atteindre ce but, procéder à un calcul
d'utilité afin de trouver l'option d'action qui maximise le
bien-être. Il s'agit de l'option qui
1. présente un excédent maximal des plaisirs sur les
déplaisirs,
2. en respectant la règle du « chacun compte pour un ».
(M. p.69)
Bref, l'égalité et l'impartialité sont des valeurs
incontournables pour choisir l'action morale.
Formuler une loi qui peut s'appliquer de manière
universelle. Voici comment Kant exprime ce principe :
Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux
vouloir en même temps qu'elle devienne une loi
universelle.
Dit en d'autres mots, pour déterminer une loi morale, il
faut se poser la question : « puis-je vouloir que tout le
monde agisse selon cette règle ? ».
De plus, il faut soumettre cette loi aux trois versions du
principe d'universalisation :
1. l'universalisation de mon action rendrait-elle sa
réalisation impossible ? (ex. mensonge)
2. l'universalisation de mon action entraînerait-elle la
destruction de l'humanité ? (ex. meurtre)
3. l'universalisation de mon action irait-elle à
l'encontre des intérêts fondamentaux de tout
être raisonnable ? (ex. esclavage)
Pour faire l'évaluation d'une action, il faut prendre en
considération notamment son degré d'intensité, sa durée,
sa pureté et son étendue (le nombre de personnes
affectées par l'action. (M., p.69)
Plus globalement, selon Mill, il faut prendre en compte la
souffrance de tout être sensible.
On doit prendre en considération les conséquences sur le
ou les individus concernés, sur la société (tant au niveau
de la famille, du religieux, de la nation, que de la
civilisation humaine dans son ensemble) et, le cas
échéant, sur l'ordre professionnel concerné.
Vous pouvez également vous référer aux différentes
sphères morales déjà vues, sans pour autant devoir les
intégrer globalement dans vos évaluations (la sphère
privée, comprenant la morale intrapersonnelle et la
morale des relations interpersonnelles ; la sphère
publique, comprenant la morale de la vie communautaire,
le morale des organisation et des institutions et la morale
universelle).
La loi établit doit respecter la dignité humaine. Voici
comment Kant exprime ce principe :
Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien
dans ta personne que dans la personne de tout autre
toujours en même temps comme une fin, et jamais comme
un moyen.
Bref, la dignité humaine découlent du fait que les êtres
humains sont des êtres libres et rationnels. Il ne faut donc
pas utiliser une personne seulement comme un moyen,
c'est-à-dire comme de simple instruments pour satisfaire
nos caprices. Cependant, dans la vie de tous les jours, il y
a la plupart du temps un certain consentement à être
instrumentalisé en échange de certains avantages, ce qui
n'est pas le cas avec l'esclavage ou, plus près de nous,
avec le problème de l'accessibilité pour tous à une
éducation de qualité.
Choisir une action au cas par cas, tout en tentant de
considérer les différentes conséquences immédiates et
futures. En conséquence, il faut idéalement prendre une
décision qui pourra servir de modèle pour les décisions
semblables à venir.
La fin peut aussi justifier les moyens, c'est-à-dire que
l'action pour laquelle on va opter peut impliquer le
sacrifice de certains conforts, voir aller jusqu'à la perte de
vies humaines (comme, par exemple, décider de faire la
guerre pour préserver son territoire).
Éthique et politique (340-GFA-03) 3 Professeur : Sébastien Lacombe