
impératif d’agir. La quasi-totalité des institutions internationales sont unanimes sur cette
question. Pour ce qui est de l’Afrique, tout récemment Soucat et al. (2013) a souligné
l’importance d’adresser ce problème à travers la proposition d’un programme d’accélération
des actions de la BAD
dans ce sens.
Sortant d’une sévère crise économique depuis les années 80, le Cameroun a enfin repris le
chemin de la croissance suite à l’application des recommandations des institutions financières
de Bretton Woods. En effet le taux de croissance oscille autour de 5% depuis les années 1996
contre un taux négatif avant ces années. Cependant l’observation à priori de l’évolution des
statistiques mettent en avant le fait que ces améliorations sur le plan macroéconomique ne se
sont pas traduites par une réduction du chômage des jeunes en particulier et partant de la
pauvreté. La stagnation du niveau de pauvreté au Cameroun autour de 40% selon l’INS
s’expliquerait par la faible productivité du travail et le sous-emploi de la population active. La
jeunesse constituant la majeure partie de la population nationale (70%), est la couche sociale
la plus touchée par cette situation selon l’INS (En 2010, cette couche sociale souffre d’un taux
de chômage au sens du BIT
de 6,4% et un taux d’activité
de 59,3% contre respectivement
5,7% et 87% pour les adultes). Le passage de l’école à la vie active y est en effet difficile ;
l’employabilité après éducation, formation et/ou qualification n’est pas toujours au rendez-
vous
. Cette faible employabilité des jeunes montre que la spécialisation absolue de
l’économie Camerounaise aux secteurs d’activité traditionnels classiques (primaires,
secondaires et tertiaires) s’avère inefficace; Ceci ouvre sur la nécessité pour le gouvernement
à rechercher une alternative.
Banque Africaine de Développement.
Institut National de la Statistique.
Il est à noter que la faiblesse de ce taux est justifiée par la définition du chômage au sens du BIT qui ne prend
pas en compte les chômeurs découragés et par conséquent ne saisit pas la réalité dans les pays en développement
dont le Cameroun.
Taux d’activité : Rapport de la population active à la population en âge de travailler.
Ceci malgré des initiatives gouvernementales pour encourager l’insertion socioprofessionnelle des jeunes telles
que la mise sur pied d’un ensemble de programmes et structures à savoir le Pajer-U (Programme d’Appui à la
Jeunesse Rurale et Urbaine), la SNI (Société Nationale d’Investissement), le PIASSI (Programme Intégré
d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel), le FNE (Fond National de l’Emploi) et la Banque des PME.