NOTE METHODOLOGIQUE Le Produit Intérieur Brut Cette note méthodologique provient pour partie des « Éléments conceptuels et méthodologiques des comptes régionaux – Mars 2008 » de la BNB www.nbb.be 1. Définition Le Produit Intérieur Brut nominal (PIB) est un indicateur économique utilisé pour mesurer les richesses créées dans un pays ou une région. Il est défini comme la valeur totale de la production interne de biens et services, au cours d'une année donnée, par les agents résidant à l’intérieur du territoire national ou régional. Le Produit intérieur brut réel, ou en volume, est la valeur du PIB nominal corrigée des variations de prix, c'est-à-dire de l’inflation ou de la déflation. En d’autres termes, le PIB réel est une mesure de la création de richesses d’une économie en gardant les prix constants d’une année à l’autre. Ceci permet de mesurer de la "vraie" croissance économique. 2. Contexte La Banque Nationale de Belgique publie chaque année les chiffres du produit intérieur brut réel pour la Belgique. Cependant, cet indicateur n’est pas calculé pour les régions. L’UWE a donc décidé d’en fournir une estimation, basée sur la méthodologique développée par la BNB pour établir le PIB réel national. Commençons par définir les variables qui sont prises en compte dans le calcul. 3. La valeur ajoutée brute aux prix de base, aux prix de l’année précédente 3.1. Définition La valeur ajoutée (VA) est une notion d'économie qui permet de mesurer la valeur créée par un agent économique. La VA sert également d'assiette à la TVA. Les agents économiques qui créent de la valeur ajoutée sont nombreux. On citera par exemple les entreprises, les organisations, ou encore le secteur public. Pour chaque agent économique, la valeur ajoutée représente la différence entre la valeur des produits (le chiffre d'affaires) et la valeur des achats faits pour exercer l'activité (marchandises, consommations intermédiaires : matières premières, services, ... ). 1 3.2. La valeur ajoutée en volume Dans les comptes nationaux publiés par la BNB, la conversion des prix courants en prix de l’année précédente1 est réalisée par branche d’activité. Par branche d’activité, la production et la consommation intermédiaire sont déflatées à l’aide de l’indice de prix le plus adéquat. La valeur ajoutée brute par branche d’activité aux prix de l’année précédente est alors obtenue par différence entre la production et la consommation intermédiaire, toutes les deux exprimées en prix de l’année précédente. A cette méthode générale, il existe une exception: la production de l’enseignement non marchand est estimée, en volume, à l’aide d’un indicateur direct de volume, c.-à-d. le nombre d’élèves - heure par type d’enseignement et par région. 3.3. Passage aux données régionales Afin de pouvoir étudier l’expansion économique des régions en volume, la valeur ajoutée brute aux prix de l’année précédente par branche d’activité est répartie comme la valeur ajoutée brute aux prix de base à prix courants (méthode générale). Cela signifie qu’un seul indice de prix, c’est-à-dire celui du Royaume, est utilisé pour une même branche d’activité, quelle que soit la région. En d’autres termes, il n’est pas tenu compte d’éventuelles différences régionales de prix par branche d’activité (l’information de base n’étant pas, ou pas suffisamment, disponible). 3.4. Le secteur public Pour les branches du secteur des administrations publiques, à l’exception de l’enseignement, la méthodologie suivie est différente. La rémunération des salariés est la composante principale de la valeur ajoutée des administrations publiques. Les négociations salariales ne s’effectuent pas au niveau national mais bien au niveau des communautés. Utiliser le même déflateur de prix pour toutes les unités géographiques du pays nie cette réalité. Comme évoqué au point précédant, il n’existe pas aujourd’hui assez d’information pour constituer un déflateur de prix au niveau régional. Alors, pour estimer aux prix de l’année précédente la valeur ajoutée des administrations publiques - à l’exception de l’enseignement - la méthode prend pour hypothèse que les variations de volume par unité géographique ne sont dues qu’aux différences d’évolutions de l’emploi auprès des administrations publiques par unité géographique. L’inflation n’est donc pas prise en compte. 4. Passage de la valeur ajoutée brute aux prix de base au produit intérieur brut (à prix courants) 4.1. Définition Le produit intérieur brut (PIB) est la somme des valeurs ajoutées brutes aux prix de base, augmentée des impôts sur les produits (taxe sur la valeur ajoutée incluse), diminuée des subventions sur les produits. 1 Jusqu’à et y compris les comptes nationaux de septembre 2005, les estimations en volume se faisaient en prix d’une année de base fixe (2000). A partir de septembre 2006, les estimations en volume se font en prix de l’année précédente et en euros chaînés. 2 4.2. Difficultés méthodologiques La répartition régionale porte sur la valeur ajoutée aux prix de base. Pour les autres composantes du PIB, les États membres, qui définissent ensemble les règles applicables aux comptes SEC, ne sont pas parvenus à adopter une position commune, malgré des discussions approfondies. Certains pays souhaitaient ventiler suivant le lieu de production les impôts et subventions sur les produits ainsi que les importations et la TVA, alors que d’autres donnaient la préférence à une répartition basée sur le lieu de consommation. En fin de compte, il a été décidé d’imputer ces autres composantes du PIB aux unités NUTS sur base de la répartition de la valeur ajoutée brute aux prix de base, toutes branches d’activité confondues. 5. Le calcul du PIB réel régional En suivant la méthodologie détaillée plus haut, on peut établir une estimation du PIB régional en volume. La formule retenue est la suivante : PIB réel régional = VA aux prix de base de la région (euros chainés) + [ Part régionale dans la valeur ajoutée belge × (Impôts sur les produits - subvention sur les produits • • • • )] La valeur ajoutée aux prix de base régionale (en euros chainés) est directement fournie par la BNB. Cette série permet également de calculer la part des régions dans la valeur ajoutée belge. Ce rapport permet d’estimer la part des impôts et des subventions sur les produits à attribuer aux différentes régions. Une estimation du PIB réel régional peut alors être calculée. 3