Pour s'interroger sur l'autre il faut d'abord le rencontrer (contact). De plus, il faut ajouter à la
rencontre une crise, un questionnement sur l'autre.
→ la rencontre qui nous fait poser des questions.
Dialectique du même et de l'autre : qu'est ce qui est différent ?
Cette rencontre et cette crise doit avoir également laissé des traces : il faut avoir relater cette
rencontre avec l'autre.
Il y a également un risque duquel il faut se prémunir : risque de ne considérer chez l'autre que ce qui
frappe l'esprit, ce qui choque, ce qui séduit. L'anthropologie c'est certes s'intéresser aux autres, mais
en remettant ce qui choque à sa place pour pouvoir atteindre cette autre culture. L'exceptionnel
existe mais doit être remis à sa place ; il faut aussi pouvoir s'intéresser au commun de la vie
ordinaire.
Le penchant, dont il est indispensable de se défaire pour faire de l'anthropologie, c'est de ne pas
comparer l'autre selon sa propre culture. Penchant anthropocentré = penchant à regarder l'autre à
travers sa propre culture. Il ne faut donc pas porter de jugement de valeur sur ce que l'on observe.
Jean Poirier.
Les traces écrites de l'Antiquité :
-Hésiode (dans Les travaux et les jours, il est questions des mythes des différents peuples), Diodore
de Sicile, Aristote, Tacite, Strabon (il décrit la pratique de la couvade : l'époux d'une femme
enceinte grossit pour prendre symboliquement la grossesse), Hérodote (description des guerres
Médiques : descriptions des mœurs, des croyances, des peuples, des barbares...), Pline l'Ancien
(informations sur la vie quotidienne, sur les mœurs des hommes de son temps. Histoire naturelle =
encyclopédie des sciences de son temps, description des techniques), César (dans La guerre des
Gaules, il fournit une description des druides)...
→ globalement, on a des descriptions anthropocentrées.
Les traces écrites du Moyen Âge (dans l'occident médiéval, on réfléchi moins sur l'autre que
sur Dieu) :
-dans le monde islamique : Al Biruni (traité sur l'Inde et ses habitants : description d'une culture
différente de la sienne), Ibn Batuta (ses écrits de voyage, notamment en Afrique : description des
mœurs, des coutumes, des mythes...), Ibn Khaldoum (précurseur d'une anthropologie quasi-
contemporaine, dans son Histoire des Berbères, descriptions à caractère ethnographique certain).
-dans le monde chinois et indiens : Hian-Tsang (moine bouddhiste, envoyé de Chine en Inde au VII
ème, il a relaté et écrit ce qu'il voyait : Mémoire sur les contrées occidentales), Yi-Tsing (moine qui
a écrit 2 mémoires : Relations sur le bouddhisme dans les mers du Sud), la première mention de
l'Afrique dans un texte chinois date du IX ème.
-dans l'occident chrétien : Plan Carpin, Guillaume de Rubroek, Marco Polo (il séjourne en extrême-
Orient pendant 25 ans : il a écrit sur ce qu'il a vu dans Le livre des merveilles du monde.