iii
Résumé
Depuis de nombreuses années, la prise en compte des critères de compatibilité électro-
magnétique (CEM) constitue une étape capitale dans la conception des systèmes électro-
niques.
Jusqu’à maintenant, seuls les circuits imprimés étaient concernés par ces règles. Cepen-
dant, la diminution de la géométrie des transistors dans les circuits intégrés (90 nm à
l’heure actuelle en production, 60 nm en recherche) rend désormais indispensable l’in-
troduction de règles de conception orientée CEM à leur niveau. En effet, d’une part
l’augmentation du nombre de commutations internes simultanées associée à des temps de
montée de plus en plus faibles accroît l’amplitude et l’occupation spectrale des perturba-
tions générées en interne, et d’autre part la réduction des tensions d’alimentation (0.9 V)
agit directement sur la marge de bruit et par conséquent sur leur immunité vis à vis des
perturbations extérieures.
Il devient donc indispensable de prédire le comportement électromagnétique directement
au niveau du silicium. Pour ce faire, un modèle de circuit intégré orienté CEM, appelé
ICEM (Integrated Circuit Electromagnetic Model), est en cours de définition et proposi-
tion auprès de l’UTE (Union Technique de l’Electricité et de la communication, branche
française de l’International Electrotechnical Commission). Il doit permettre à terme aux
concepteurs de circuits intégrés de fournir aux équipementiers une "boîte noire" représen-
tant les perturbations générées par le circuit ainsi que son comportement en susceptibilité.
Le modèle ICEM en émission inclut entre autres l’activité interne instantanée du circuit
due aux commutations. Afin de rendre ce modèle utilisable en termes de temps de si-
mulation et de confidentialité, il est nécessaire de mettre en œuvre une méthodologie de
représentation à haut niveau de cette activité instantanée.
Parallèlement, l’avènement du langage VHDL-AMS ouvre des perspectives nouvelles pour
la modélisation haut niveau de circuits dans les deux mondes analogique et numérique.
Dans le cas de composants complexes comme les microcontrôleurs et leurs mémoires asso-
ciées, VHDL-AMS s’impose donc naturellement comme le langage de référence pour notre
étude.
Dans un premier temps, les travaux effectués en CEM des composants et le langage
VHDL-AMS sont présentés dans l’esprit de notre démarche. Après validation du modèle
ICEM sur un exemple industriel, une méthodologie globale de modélisation en VHDL-
AMS orientée CEM de l’activité dynamique en courant des mémoires statiques (SRAMs)
embarquées est proposée à titre d’exemple. Enfin, une extension de cette méthodologie
au cas d’un cœur de microcontrôleur (avec modélisation de l’activité des entrées/sorties)
est envisagée. Cette démarche sert de base à la proposition d’une méthodologie globale
de prédiction, avant fonderie, des niveaux d’émission conduite dans les circuits intégrés.
Les perspectives du travail réalisé couvrent le développement et la fourniture de propriété
intellectuelle pour le modèle ICEM (ICEM-IP).
R. Perdriau - Méthodologie de prédiction des niveaux d’émission conduite dans les circuits intégrés, à l’aide de VHDL-AMS