TIC et santé : de meilleurs soins à un coût viable

Technologies de l’information et de la communication et santé : de meilleurs soins à un coût viable – mars 2013
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Orange et…
TIC et santé : de meilleurs soins à un coût viable
Comprendre l’enjeu
Grâce à la technologie, le champ des possibilités en matière de stockage et de traitement des données
médicales ne cesse de s’élargir. L’augmentation de la capacité de traitement des dispositifs portables a
notamment conduit à un développement et une articulation des services entre eux qu’il aurait été difficile
d’imaginer ne serait-ce que quelques années plus tôt.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) permettent à diverses sources
d’information d’être contrôlées ou combinées afin d’offrir de meilleurs soins et de gagner en fluidité, tout
en libérant du personnel et des ressources. Par exemple, un moniteur de rythme cardiaque transmet des
données en continu depuis le domicile du patient et réduit ainsi le nombre de visites requises par – ou
chez – un professionnel tout en donnant rapidement l’alerte si une intervention médicale est requise.
Mais les avantages des services de ce genre sont plus difficiles à évaluer que ceux de simples dispositifs
ou médicaments. Qui plus est, il n’a pas été facile, jusqu’à présent, de financer des études
expérimentales à grande échelle sur les technologies et systèmes d’information appliqués à la santé
(HIT : Health Care Information Technology).
Le groupe Orange France Telecom pense que si le potentiel de ces services doit un jour pleinement se
réaliser, ceux qui commandent et achètent les systèmes de soins de santé vont devoir changer leurs
perspectives.
Les HIT devraient être appréhendés en termes de valeur plutôt que de coût. Les investissements en HIT
devraient être évalués selon leur capacité à aider un système de santé à satisfaire ses objectifs
stratégiques de meilleurs soins à un coût viable tout en veillant à ce que les besoins sociaux des patients
soient satisfaits. Il est par ailleurs probable, afin d’atteindre ces objectifs, que de meilleures références et
normes communes – grâce auxquelles les responsables des achats pourront comparer les offres de
l’industrie en termes de valeur et performance – soient requises.

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La valeur stratégique des investissements en HIT
De nombreux investissements en HIT peuvent offrir des avantages nets et quantifiables qui génèrent un
impact financier mesurable. Toutefois, certains d’entre eux offrent des avantages qui ne peuvent pas
aisément être quantifiés ni monétisés.
•Impacts quantifiables et monétisables :
Sécurité des patients : ils sont essentiellement liés à la réduction des erreurs médicales : événements
iatrogènes médicamenteux et admissions afférentes, erreur chirurgicale, erreurs de transfusion, fautes
professionnelles, dépenses…
Qualité des soins : les avantages d’une meilleure collaboration pour les professionnels de santé. Les HIT
permettent aux cliniciens de passer plus de temps avec leurs patients dans la mesure où ils sont déchargés
de la paperasserie,de la recherche de documents, de la gestion des plannings, etc. La réduction de la durée
des séjours en hôpital, le temps consacré aux patients, la réduction des complications… sont des indicateurs
de performance de soins de qualité accrue.
Accès des patients aux soins : les HIT améliorent l’accès aux soins en rationalisant les processus
inefficaces et par conséquent en augmentant la productivité des cliniciens et du personnel. Ils sont d’autant
plus précieux lorsqu’il est question d’optimiser l’utilisation de ressources limitées. Les principaux indicateurs
de réussite sont : délai de réponse aux demandes de renseignement des patients ; délai d’attente en
chirurgie ; délai d’attente pour des rendez-vous de consultation externe ; délai d’attente de résultats
d’analyses ; autogestion des maladies chroniques et nombre accru de professionnels de santé par
consultations journalières…
Des capteurs reliés à des systèmes d’alarme chez les particuliers améliorent la sécurité et préviennent les
décès par accident chez les personnes âgées. Qui plus est, la technologie mobile permet une vérification
régulière des signes vitaux et une convalescence à domicile.
Efficacité des médecins et du personnel : les HIT augmentent la satisfaction des professionnels de santé
au travail, le temps passé avec les patients et à l’inverse réduisent le temps passé à accomplir des tâches
administratives.
Une meilleure utilisation des ressources peut être mesurée en taux de rotation des lits par mois, durée du
séjour à l’hôpital…
Optimisation des coûts : les HIT peuvent réduire les erreurs médicales et réduire d’autant la durée
moyenne des séjours. Autre enjeu, une meilleure utilisation des ressources onéreuses comme le matériel de
diagnostic. Ils ont une incidence financière sur le coût par jour par patient et sur les coûts administratifs
généraux des systèmes de santé.
•Impacts non-monétisables :
Une relation fluide patient/clinicien améliorera les résultats mais uniquement de manière générale et non
spécifique.
Selon les constats des patients suivis pour des maladies chroniques, un suivi à distance réduit l’anxiété
puisque la transmission constante des données médicales permet une prise de décision rapide en cas
d’alerte.
En termes de responsabilisation des patients :
- les HIT peuvent, par le contenu, être un moyen d’éduquer le public, d’améliorer le mode de vie des gens
(régime, activités physiques, gestion des addictions…) et aider à la prévention des maladies.
- ils peuvent être utilisés pour rappeler aux patients souffrant de maladies chroniques de prendre leurs
médicaments ou des rendez-vous ; les téléphones portables sont à ce titre d’excellents outils.

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Un antécédent : le ‘Whole System Demonstrator’ au Royaume-Uni
Le projet, lancé en mai 2008, est un essai de télésanté englobant 6 191 patients et 238 généralistes. Il
porte sur trois maladies : diabète, maladie pulmonaire obstructive chronique et coronaropathies. Les
premières conclusions montrent qu’utilisée correctement, la télésanté peut permettre de réduire de :
o 15 % les visites aux services d’urgence,
o 20 % les admissions aux urgences
o 14 % les jours-lits
o 14 % les admissions électives
o 8 % les frais.
Plus frappant encore, elles font état d’une réduction de 45% du taux de mortalité. Si elles se confirment,
ces premières conclusions apporteront des éléments probants favorables à des décisions
d’investissements pour aider les gens à vivre de manière indépendante et à prendre leur santé et leurs
soins en main.
Obstacles actuels à l’adoption des HIT
o Les décideurs considèrent les TI comme un coût plutôt que comme une source de valeur.
Lorsqu’ils doivent choisir entre le financement d’un équipement médical novateur et efficace
et une initiative HIT, dont les impacts semblent incertains et dont le déploiement implique
souvent de durs efforts ou de nouvelles pratiques de travail, de nombreux décideurs du
domaine de la santé optent pour l’équipement.
o Généralement, ceux qui financent les projets HIT ne bénéficient pas des économies qu’ils
génèrent. Si les patients bénéficient de meilleurs soins et les payeurs (les assureurs par
exemple) de coûts moindres, les prestataires de santé doivent à la fois supporter des coûts
plus élevés pour mettre en œuvre ces HIT et une baisse de leurs activités rémunératrices –
visites, traitements, etc. – (et donc de leurs revenus) en conséquence de leur mise en œuvre.
Par exemple :
- Les HIT utilisés par un hôpital pour réduire les événements iatrogènes médicamenteux
réduisent les admissions et donc l’activité et les revenus.
- La gestion à distance des maladies chroniques réduit les consultations de généralistes ou
spécialistes et les revenus afférents.
Cinq conclusions sur l’utilisation des TIC dans le secteur de la santé
o Impliquer les usagers dans la conception en démontrant leurs avantages et encourager le
partage d’expériences entre patients et professionnels de santé.
o Garder les choses simples et factuelles.
o Renforcer la sensibilisation et consolider les capacités organisationnelles et de leadership des
professionnels de santé afin de défendre le développement des TIC dans le secteur de la
santé.
o Partager les enseignements tirés des réussites et des échecs.
o Passer de la validation à une expérimentation ou mise en œuvre à grande échelle et évaluer
systématiquement l’impact de l’utilisation des HIT.

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Quelques options stratégiques
o Poursuivre les efforts actuels : continuer de soutenir le développement de normes
interopérables de HIT uniformes, les progrès en matière de réglementation, un processus de
certification HIT commun, et des mesures de performance communes, normaliser les systèmes
d’information des généralistes et, afin d’apaiser les craintes concernant la confidentialité, étendre
la responsabilité professionnelle des hôpitaux utilisant les réseaux HIT.
o Accélérer le développement du marché :
o La télésanté se répandra si elle est guidée par une stratégie commerciale intelligente. De
nombreuses industries sont prêtes à investir dans ce domaine. Cela génèrera de la
croissance et de l’emploi. Les gouvernements européens et nationaux devraient
développer des investissements ciblés et des incitations pour promouvoir les HIT.
o Créer un cadre de reporting de performance européen pour recevoir et transmettre des
données de performance comparatives.
o Informer les consommateurs de la valeur des HIT pour mieux gérer leur santé.
o Subventionner les changements pour accélérer l’adoption des HIT :
o Des subventions directes aideraient des prestataires de santé désignés à acquérir des
solutions HIT.
Conclusion
Une large adoption des HIT pourrait améliorer considérablement les soins de santé en Europe tout en
permettant de réaliser des économies significatives. Les gouvernements européens et nationaux
devraient prendre des mesures à l’égard de l’industrie de la santé et envisager un large éventail
d’options stratégiques.