Culture, christianisme et quête d'une identité africaine 9
unis au Saint-Père, nous voulons dire un mot d'espérance et de réconfort
à ton adresse, Famille de Dieu qui est en Afrique,. à ton adresse, Famille
de Dieu en rassemblement de par le monde: Christ notre Espérance est
vivant, nous vivrons !4
Le synode africain intervient presque trente ans après la clôture de
Vatican II, et d'une manière générale, il en est l'émanation.5 Il se pose donc à
la fois comme un événement historique et un lieu théologique. Du point de vue
historique, c'est la première fois depuis la disparition du christianisme en Afri-
que du Nord, que la hiérarchie catholique africaine est invitée à faire le point
sur son évangélisation et à formuler des propositions pour un plus grand enraci-
nement de l'Eglise dans ce continent. Il faut par ailleurs souligner que ce
synode est une vraie expression de la dynamique conciliaire, en ce qui con-
cerne la marge d'initiative accordée aux Eglises locales en matière d'évangéli-
sation. En effet, dans Lumen Gentium n° 13, l'universalité de l'Eglise est
affirmée dans un sens qui engage la responsabilité de tous face à sa mission
évangélisatrice.
Ainsi, l'unique peuple de Dieu est présent à tous les peuples de la
terre, empruntant à tous les peuples ses propres citoyens, citoyens d'un
royaume dont le caractère n'est pas terrestre mais céleste. Tous les fidèles,
en effet, dispersés à travers le monde, sont, dans l'Esprit Saint, en com-
munion avec les autres, et, de la sorte, celui qui réside à Rome sait que
ceux des Indes sont pour lui un membre.6
Les fidèles, bien que dispersés dans le monde, ont tous les mêmes res-
ponsabilités face à ce royaume, qui, sans être de ce monde, prend
«corps» dans notre monde. Aussi est-il absolument nécessaire que chaque
membre du corps, tout en gardant son identité, demeure solidaire de l'ensem-
ble. Cette solidarité ne peut s'exprimer que dans l'exercice de la responsabilité
de chaque membre vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis des autres, dans l'unique
destin du Salut, que l'Eglise, à la suite du Christ, s'efforce d'accomplir.
En vertu de cette catholicité, chacune des parties apporte, aux autres
et à l'Eglise tout entière, le bénéfice de ses propres dons, en sorte que le
4. Synodus Episcoporum, n02.
5. Voir J.P. Messina, « l'Eglise d'Afrique au Concile Vatican II : Origines de l'Assemblée
Spéciale du synode des évêques pour l'Afrique}) in Mélanges de science religieuse, T. 51,
n03, pp. 279-295.
6. Lumen Gentium n° 13, in Concile Oecuménique Vatican IL Constitutions, Décrets, Déclara-
tions. Textes français et latins, Centurion, Paris, 1967, p. 33.