met la patte sans doute ou le museau, et il tombe raide. Prix Nobel (1913) au
médecin de l'expédition, Charles Richet. Mais revenons à ce "concept
d'opposition" :
L'idée d'une structuration binaire de la démarche de la pensée a été perçue dès les
origines les plus reculées de la pensée (notamment chez les Présocratiques) jusqu'aux
grands systèmes de la philosophie classique (le dualisme cartésien). Une analyse de
cette longue tradition n'eût pas été possible dans le cadre de cet article. (2).
Pas possible, cette analyse ? Bien dommage ! Mais alors, où la trouver ? qui va la
faire ? Car le besoin est là, on ne peut entrevoir un si gros morceau sans chercher
un peu à savoir de quoi il est fait, comment on s'en sert. Et voilà exposés du
même coup la genèse, la folle présomption et l'objectif de ce qui suit. Précisons
seulement que l'approche est celle de la philosophie sauvage (3), c'est-à-dire que,
sans vergogne, on osera associer Aristote ou d'autres monstres sacrés à cette
aventure, le plus démocratiquement du monde, "sans violence et sans haine"
disait un célèbre perceur de coffres-forts.
Au fil de cet essai, on fera beaucoup parler les anciens penseurs grecs. Il
sera aussi question des philosophies orientales anciennes, ce qui est plus
inhabituel (de ces dernières, toutefois, plus brièvement afin d'éviter les répétitions
avec ma récente "Histoire du réel"). D'où le double risque de paraître ennuyeux
pour les non philosophes et franc-tireur pour les professionnels. Tant pis, c'est-à-
dire tant mieux pour le message qui est, sans nulle provocation : l'espèce Homme
pensant (Homo sapiens) a joué gros autour des sixième et cinquième siècles de
l'ère désignée comme pré-chrétienne, ceci aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est. Elle a
joué gros, les avis étaient partagés sur la manière de voir le monde, un des deux
camps a perdu à si plates coutures... qu'il n'est plus considéré aujourd'hui que par
politesse, déférence peut-être à des prédécesseurs méritants —alors que les
enjeux demeurent.
Maintenant, si vous le voulez bien, au travail !
A propos de "binarité". Ce mot n'est pas joli mais nous en avons besoin. Il existe depuis
Lautréamont, pour le moins, d'après le "Trésor de la langue française (4) qui donne : "Qualité
de ce qui est binaire". Binarité sera entendu dans cet essai comme la prise en considération de
deux entités plus ou moins opposées ou complémentaires, entretenant entre elles divers modes
d'affinités et de relations.
On pourrait dire, bien sûr, dualité et quelquefois dualisme mais ces mots sont devenus
ambigus et tendancieux. On ne devrait les employer (suggestion !) que pour deux principes
indépendants, irréductibles à tout autre, comme une automobile (dernier modèle) peut avoir
deux moteurs, l'un thermique et l'autre électrique.
Nous pensons en "binaire" depuis le paléolithique, sans doute. Récemment sur cette
échelle de temps, Aristote entrepris de codifier les choses. Plus récemment encore, l'homme a
inventé un langage dit binaire pour traiter de la transmission de l'information sous son aspect le
plus technique.