16 16 LOUDÉAC 24 2017 février 2017 EDITION LOUDEAC - ROSTRENEN du 24 Vendredi Février Le Télégramme Tour du monde à vélo. Il est libre, Stéphane ! Annie Quelven Il ne fuit rien. Au contraire, il veut partager et aller au contact des autres. Il n’est pas en quête de sponsor puisqu’il a suffisamment travaillé pour se le permettre. Et il ne vise pas un record sportif car il ira à son rythme. Le 1er avril, le Loudéacien Stéphane Baud part faire le tour du monde à vélo. Au fil des mois, Stéphane Baud, compte bien partager son aventure avec les internautes sur le site qu’il a créé. Le samedi 1er avril, Stéphane Baud donnera les premiers coups de pédales de son tour du monde à vélo, de la place de l’Église de Loudéac. Une ville où il a passé son enfance et qu’il a quittée voici 30 ans. Et où résident toujours ses parents, Éliane et Henri, un des pionniers de l’Amicale cyclotouriste. C’est presque naturellement que le petit Stéphane a partagé la passion de son père, en entrant à l’école de cyclisme. « De supers souvenirs avec Jean Perret, mon prof de vélo », s’enthousiasme-t-il. Ça semblait mal parti… En grandissant, Stéphane a même signé une licence au Vélo-club. « J’étais tellement mauvais que je n’ai jamais réussi à embrasser une fille sur podium ! Ma meilleure place a dû être septième ». Cette brève carrière lui a cependant permis de côtoyer des coureurs comme Pascal Lino ou Laurent Madouas qui sont devenus professionnels. Idem pour ses études. « J’ai raté mon bac et ne suis pas allé au bout de mon CAP de prothésiste dentaire. Mon unique " diplôme " est le permis de conduire », précise-t-il en riant. Quant à son service militaire, il a donné quelque frayeur à sa famille. « Je n’avais qu’un souhait, le faire sur la Jeanne-d’Arc ». Quoi de plus normal quand on a vu le jour à Lorient (56) et qu’on est fils d’infirmier dans la Marine nationale ? « En 1991, je me suis retrouvé sur La Motte-Picquet, une frégate antisous-marine, en pleine guerre du Golfe ! Nous étions 33 dans ce cas Préparation et équipements au top et Mitterrand affirmait qu’il n’y avait pas d’appelés engagés dans le conflit… » Charlotte Gainsbourg numéro un À 25 ans, Stéphane a définitivement pris le large et mis le cap sur son autre passion : la musique. « Déjà à Loudéac, je participais à l’organisation du festival Rock Land ». Il a démarré au bas de l’échelle, avec un boulot de commercial dans une maison de disque normande. Il a vite appris jusqu’à devenir responsable du service commercial de Wagram Music, premier label indépendant français. « J’ai bossé énormément et bien gagné ma vie. Mais j’avais juré de partir le jour où l’on serait numéro un du Top Album. Charlotte Gainsbourg venait de l’être avec " 5:55 ", je pesais 100 kg et j’allais avoir 40 ans ». Du jour au lendemain, il a laissé Paris. « J’ai pris un vol pour Bangkok et sillonné la Thaïlande en scooter pendant trois mois ». L’art de rebondir Avec l’envie de repartir à zéro, il a jeté l’ancre à La Réunion. « J’ai emporté une yourte pour en installer dans l’île… Or, elle venait d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce n’était pas compatible avec mon projet. Je n’étais pas inquiet. Je crois qu’après un échec, on peut rebondir dix fois plus haut ». Quelques péripéties plus tard, Stéphane prenait la direction du Sakifo Musik Festival (30.000 personnes par an). Pendant sept ans. Déjà trop long pour cet épicurien qui l’avoue : « dès que çà roule, je taille ». Le moment où jamais D’autant qu’à La Réunion, il s’est remis au sport, terminant par deux fois la Diagonale des Fous, l’ultra-raid le plus terrible qui soit, avec un nouvel objectif : découvrir la planète à vélo. « En 1979, j’avais lu avec intérêt " La Terre sur deux roues ", d’Alain Guigny, de Bringolo, un livre qui ne m’a jamais quitté et enfant, avec mes parents, j’avais fait le tour d’Irlande. À Bientôt 50 ans, toujours aussi libre, en pleine forme et sans obligations familiales, pouvant me le permettre financièrement, c’était le moment où jamais de tenter une telle aventure : cinq continents, soit 100.000 km.. sur le papier, en cinq ans ou plus. Et l’envie de rencontres et d’échanges ». Découvrez notre vidéo sur letelegramme.fr « J’ai un budget de voyageur riche » Le tour du monde à vélo pendant cinq ans Départ le 1er avril de Loudéac Asie Europe Amérique du Nord Afrique Amérique du Sud Avec cette montre, Stéphane pourra être géolocalisé où qu’il soit. Un vélo ultra-équipé de 17 kg avec quatre sacoches et un sac de couchage. Depuis six mois, Stéphane Baud se prépare à fond. Il a voulu le meilleur vélo qui soit. Il l’a reçu en pièces détachées à La Réunion. Elles sont d’origine allemande, pour la plupart, mais il a fait venir le cadre des USA. « J’ai pris des cours de mécanique et je l’ai monté en deux mois avec Gildas Le Pessec, un spécialiste installé dans l’île ». quasi totale. Le grand voyageur fabriquera ainsi lui-même son électricité, à coups de pédales, ce qui lui permettra de recharger son téléphone et son GPS. « Mais ce n’est pas un vélo électrique, sinon je serais parti en Vespa ! ». Il a suivi des cours d’informatique et de vidéo car il filmera son périple. Le matériel high-tech se trouvera dans l’une de ses quatre sacoches. Dans les autres, des outils, des vêtements et de quoi cuisiner. Quasi autonome Un vélo conçu pour une autonomie Le parcours de la traversée du continent Africain sera défini en fonction de la situation géopolitique Le Télégramme Australie Voici le périple qu’a envisagé Stéphane Baud : l’Europe d’ouest en est, le Japon, le sud est asiatique, l’Australie... Pas besoin de sponsors. « Pour ce tour du monde, j’ai prévu 20.000 ¤ par an, soit 100.000 ¤ sur cinq ans. C’est un budget de voyageur riche (50 ¤ par jour), convient Stéphane Baud. Je n’ai pas gagné au loto, mais j’ai travaillé toute ma vie ». En solitaire. « C’est un choix. Tous ceux qui ont commencé un tel périple à deux ou trois ont fini seul. Mais j’espère bien être accompagné sur un petit bout de chemin ». D’ailleurs, il invite les cyclistes intéressés sur le début de son parcours, le 1er avril, sur la voie verte, vers Saint-Méen-le-Grand (35). A-t-il peur ? Non. « Il suffit de ne pas être au mauvais endroit, au mauvais moment ». t Pour le suivre Il a créé le site : http://wwwunveloautourdumonde.co www.unveloautourdumonde.com m/parcours-previsionnel.html