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Résumé
Ce mémoire est l’occasion de définir voire de redéfinir les termes du débat
concernant les marchés du carbone et leur mise en œuvre dans le cadre de la lutte contre
le réchauffement climatique. Certes la crise écologique que nous connaissons aujourd’hui
nécessite certainement la mise en place de dispositifs économiques, mais il ne faut pas
que ces derniers nous éloignent de ce que sont les valeurs fondamentales de nos sociétés.
À ce titre, nous identifions ici la durabilité, l’équité et la liberté comme étant trois grandes
valeurs de la modernité
. Des valeurs qui nous imposent probablement d’être créatifs et
de repenser autrement ce que nous pouvons aujourd’hui considérer comme acquis, si
nous souhaitons les conserver. Nous sommes ainsi amenés à nous demander si les
marchés du carbone ne sont pas une « fausse bonne idée ».
La synthèse qui suit essaye de mettre en perspective un débat actuel de fond,
politique et socio-économique, qui concerne d’abord les marchés du carbone, avec une
réflexion plus large autour des valeurs que nous jugeons primordiales pour nos sociétés
modernes.
Mots-clés :
Mécanismes de marché, marchés du carbone, crise écologique, écologie, finance, Kyoto,
gas à effets de serre, SPEDE, CAT, durabilité, équité, égalité, inégalité, liberté, démocratie,
modernité, écosocialisme, décroissance, rôle du politique, régime socio-économique,
politique, géopolitique, politique environnementale, lobbying, rentes, contrôle des
marchés, incertitude, efficience, prix, propriété, propriété d’indépendance,
intergénérationnel, réformes, privatisation, nature, bien, critique.
Nous faisons référence ici à la Modernité en tant que concept philosophique. C’est-à-dire à la Modernité
comme processus de reconstruction d’un monde en évolution, transformé par les progrès. Une
reconstruction souvent considérée comme une libération des emprises extérieures qui dominent les hommes.
La Modernité s’inscrit clairement dans la continuité du siècle des Lumières et dans leur lutte contre
l’obscurantisme, avec la Raison comme moteur des changements de paradigmes politiques, économiques et
sociologiques. Mais la Raison est toute puissante, et potentiellement source de dérives : c’est la dialectique
de la Raison, ou la recherche d’un équilibre subtile pour comprendre la Modernité.