mesure de l’écart entre la croissance de la consommation privée et celle de la production de déchets ménagers au
cours de la dernière décennie du XXe siècle, écart que l’on peut interpréter comme un indice du découplage entre
croissance économique et « fabrication » de déchets. Ainsi, alors que la consommation privée belge augmentait de
14% au cours de la période 1990-1998, la production de déchets croissait de 28%. Les meilleurs résultats sont ceux
obtenu par l’Allemagne avec une croissance de la consommation de 16% mais une diminution de 10% de la produc-
tion de déchets, ce qui lui donne un indicateur de découplage de -0.23. Le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-
Uni et la Suisse ne connaissent ni détérioration ni amélioration significatives. Pour le reste de l’OCDE, les indices
montrent au contraire une augmentation de production de déchets supérieure à l’augmentation de la consommation
et donc un découplage négatif.
Quant aux statistiques sur les modes de traitement des déchets, elles nous renseignent sur le degré de
réutilisation et de recyclage de ceux-ci, sachant que le reste est nécessairement rejeté dans notre environnement. La
mise en décharge ( sans biométhanisation) ou l’enfouissement et l’incinération sans récupération de l’énergie sont
certainement les traitements les moins intéressants du point de vue de l’environnement. L’incinération avec
récupération constitue un certain progrès par rapport à ces pratiques sans être totalement recommandable pour
autant à cause des émissions de CO2 et de dioxines.
Tableau 2. Proportion des déchets municipaux
mis en décharge ou incinérés sans récupération
d’énergie. (source :OCDE)
PAYS 1995 1996 1997 1998
Belgique 0,47 0,41 0,35 0,30
Allemagne 0,45 0,43 0,37 0,31
Autriche 0,36 0,27 0,25 0,25
Danemark 0,17 0,13 0,11 0,11
Etats-Unis 0,57 0,55 0,56 0,57
France 0,47 0,48 0,49 0,49
Italie 0,93 0,83 0,80 0,77
Luxembourg 0,27 0,28 0,24 0,23
Pays-Bas 0,23 0,19 0,16 0,14
Portugal 0,52 0,58 0,65 0,72
Royaume-Uni 0,83 0,85 0,85 0,82
Suède 0,36 0,35 0,34 0,33
Suisse 0,13 0,12 0,11 0,11
TOTAL 0,64 0,62 0,61 0,61
En ce qui concerne la part des déchets rejetés dans
l’environnement par incinération sans récupération
d’énergie, enfouissement ou mise en décharge, le tableau
est très contrasté. La Belgique connaît une évolution relati-
vement satisfaisante sans toutefois atteindre les scores da-
nois ou suisses (11%) ou même néerlandais. La tendance
est inverse au Portugal où une proportion croissante de dé-
chets ne fait l’objet d’aucune récupération ou recyclage.
L’Allemagne est parvenue à la fois à réduire sa production
(Cf. tableau 1) et à améliorer son traitement des déchets.
Elle est la seule dans le cas. Le Royaume-Uni et l’Italie ré-
alisent des scores catastrophiques à cet égard.
Un examen plus attentif des réalités belges montre cepen-
dant que la mise en décharge et l’incinération restent les
moyens privilégiés de traiter les déchets. Seulement, dans la
mesure où plus de 80% de l’incinération s’accompagne
d’une récupération de l’énergie, celle-ci est considérée par
l’OCDE comme une forme de recyclage.
Pour la Flandre 6, la production de déchets municipaux par habitant est passée de 400 Kg en 1991 à 560 en 2000,
soit une augmentation de 38,5% en 10 ans. Cependant, la production rapportée au PIB régional a chuté de 630
Kg/109 BEF en 1991 à 590 Kg/109 BEF en 2000, soit une baisse de 5,6%. La quantité recyclée a très fortement
augmenté passant de 75 Kg/hab en 1991 à 370 Kg/hab en 2000 alors que la mise en décharge passait de 330 à 190
kg/hab. Les dernières données disponibles pour la Wallonie 7, relatives à l’année 2000, indiquent une production de
déchets de 1.745.769 tonnes soit 520 Kg/habitant 8. La quantité recyclée était d’environ 150 Kg/hab., la quantité
incinérée (convertie en énergie) de 60 Kg/hab, la quantité mise en décharge de 230 Kg/hab. Quant à la région
bruxelloise elle produisait 480 Kg/hab en 1991 et en produit maintenant (2000) 470 dont la quasi-totalité (97%) est
incinérée.
1 OCDE, Indicators to Measure Decoupling of Environmental Pressure From Economic Growth, Paris, mai 2002. 2 Il s’agit du rapport entre la masse de
déchets et le montant de la consommation privée. Ce ratio exprime en quelque sorte l’intensité en déchets d’un dollar de consommation
privée. 3 « http://www.statbel.fgov.be/figures/d143_fr.asp ». 4 La Région wallonne a adopté la dénomination « déchets ménagers » plutôt
que celle de « déchets municipaux » en vigueur à l’UE et à l’OCDE. 5 Inventarisatie huishoudelijke afvalstoffen 2000. Versie 28/08/2001. O.V.A.M.
6 Cf. le portail environnement de Wallonie à l’adresse : http://environnement.wallonie.be/cgi/dgrne/plateforme_dgrne/visiteur/frames.cfm.
Il s’agit des chiffres de l’enquête IBH-Cadet 7 A noter que ce chiffre diffère de celui publié dans le rapport d’activité 2001 de l’Office Wallon
des Déchets.
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