RENDRE COMPTE DE SA PRATIQUE.
POUR QUI, POURQUOI, COMMENT ?
Les praticiens des secteurs éducatif, sanitaire et social usent de techniques diverses pour rendre compte de leurs
pratiques. Le compte qui est rendu de l’activité professionnelle, dans ces professions, n’est pas un supplément à
la pratique mais constitue une dimension de cette pratique. Les praticiens rendent compte à leurs responsables,
aux collègues, aux formateurs, aux usagers des services dans lesquels ils exercent, à leur administration ou à leur
tutelle. Le destinataire de l’écrit influe sur les propriétés du « texte » par lequel il est rendu compte. L’adresse, en
effet, conditionne l’expression à la fois sur le plan sémantique et sur le plan formel. L’interrogation portant sur la
pertinence du « texte » par rapport au « contexte » et au destinataire est l’un des axes principaux du colloque.
Ces productions narratives, ces comptes rendus, prennent des formes diverses dont certaines ont des
dénominations normalisées comme cahiers de transmission, rapports, bilans d’activité, récits de pratiques,
journaux de bord, retours d’expériences, analyses de pratiques professionnelles, pour n’en citer que quelques-
unes. Les formes du « rendre compte », les dispositifs de production narrative constituent l’un des impensés de la
formation.
Œuvrer à mieux théoriser ces pratiques constitue un autre des axes et des objectifs du colloque qui s’adresse
autant aux praticiens qu’aux formateurs et à aux chercheurs.
Les récentes lois qui encadrent les secteurs sanitaire, social et éducatif préconisent les dispositifs d’évaluation
interne et accordent une place prépondérante aux diverses formes du « rendre compte ». Aussi y a-t-il urgence à
intégrer dans les dispositifs de formation initiale et continue une préparation spécifique à cet exercice
professionnel. En particulier les formes et les procédures des évaluations préconisées par ces textes demandent
que la dimension qualitative soit davantage prise en compte par les professionnels.
Objet du colloque
Le colloque s’est donné comme objectifs :
1. de procéder à un recensement ordonné des différentes formes que prennent, dans l’exercice
professionnel, les récits écrits ou oraux et les comptes rendus de pratiques.
2. de décrire et d’analyser les circonstances de la production de ces récits : spontanés ou imposés, réguliers
ou occasionnels, formalisés ou informels, immédiats ou différés, etc.
3. d’analyser les effets produits par ces productions sur le destinataire, que ces effets soient réels ou
supposés.
4. d’analyser et d’évaluer les effets de ces productions sur les pratiques professionnelles des acteurs
individuels ainsi que sur l’évolution des pratiques institutionnelles.
5. de repérer, d’identifier et, chaque fois qu’il est possible, de dégager des règles de fonctionnement de la ou
des « grammaires » du récit d’expérience.
Comité scientifique
Jacques Berton, Formateur-Enseignant IRTS Aquitaine
Richard Etienne, Professeur d'Université Emérite en Sciences de l'Education Montpellier
Rémi Hess, Professeur d'Université en Sciences de l'Education Paris 8
Michel Laforcade, Directeur ARS Aquitaine
Jean-Louis Le Grand, Professeur d'Université en Sciences de l'Education Paris 8
Dominique Millet, ex Professeur d’IUFM
Bernard Séguier, ex Directeur d’Instituts de Formation