2030, c’est déjà demain
En clôture de la 10e édition de la Semaine économique de la Méditerranée, Pop finance
invitait les participants de cette dernière journée à se projeter en 2030 afin d’imaginer les
nouveaux contours de la finance. Organisée sous la bannière « Finance fiction », 7 invités
éclectiques ont éclairé la soirée d’idées, de suppositions et autres fantasmes économiques.
Paradoxalement au thème, l’introduction à la conférence nous a ramenée à notre histoire,
grâce à la chanteuse californienne Sarah Quintanta et à l’accordéoniste marseillais
Christophe Lampidecca. Bercée par les sonorités blues - jazzy du duo, l’assistance a été
plongée dans une ambiance New-Yorkaise plus proche des années 1950 que celle de 2030.
Même si l’univers de Sarah Quintana appartient au passé, son avenir, lui est pleinement
ancré dans notre temps. Avec deux crowdfundings réussis pour ses deux premiers albums,
la chanteuse américaine se lance dans un troisième défi « Kiss Kiss Bank Bank » afin de
poursuivre son ascension.
Humoriste, journaliste, écrivain ou professeur, tous étaient invités à s’exprimer sur l’avenir
de l’économie. Pour débuter les présentations, Emmanuel Delannoy, directeur de l’institut
Inspire, imagine une économie où nature et bio-diversité subsistent et cohabitent avec la
notion de création de richesses. Son idéal est de préserver la nature et tout ce qui l’entoure.
Pour atteindre cet état, l’humanité doit retrouver la confiance en elle. “ Le devoir de l’homme
est d’être maître de la nature” souligne-t-il reprenant les propos de Réné Descartes.
“Aujourd’hui, on ne devrait pas être possesseur de la nature, on doit vivre avec et ne pas
tenter de maîtriser la biosphère.” Pour symboliser sa “Perma-économie”, il préconise un ré-
investissement des richesses, du capital humain et économique. A l’image de ce qui se fait
dans la permaculture où l’agriculture produit de la richesse pour l’homme mais également
pour la nature. Mais pour cela, il faut “ avoir confiance les uns envers les autres” précise-t-il.
Cette économie existe déjà, mais il faut voir comment nous allons l’utiliser car elle reste
fragile telle la confiance entre la finance et les hommes.
Repartir de zéro, une solution envisageable
Suite aux failles de nos systèmes actuels, Gabriel Colletis, professeur d’économie à
l’université de Toulouse, ne veut pas répéter les erreurs du passé comme on a pu le
constater avec l’échec de la crise grecque. Son modèle basé sur le participatif permettra
d'élaborer un nouveau modèle de développement. Pour cela, il préconise plusieurs points de
réflexion, le travail doit avoir la place centrale qui lui revient, en re-définissant ce cadre, il
axe son propos sur les dépenses énergétiques et la protection de la nature qui doivent être
les deux questions principales de cette nouvelle économie. Pour combler notre retard,
l’usage des économies de proximité est primordial, grâce à ce système on obtiendrait une
refonte de la finance qui viendrait supporter et non animer le développement et la création
de richesse dans le pays. Après une journée axée autour du crowdfunding, on retrouve des
similitudes entre ces deux modèles économiques. En toile de fond de cette révolution
économique, la société doit se mettre au niveau en créant une démocratie participative.
Notre système actuel basé sur une monnaie papier pourrait vite être aboli. C’est lors d’une
explication très claire et pédagogique que le docteur Cécile Monteil a exposé sa vision du