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Le thème astrologique
Le thème complet – Maisons Signes et planètes – symbolise le dharma (le présent) de
l’individu, ce qu’il est censé être, et aussi ce dont l’environnement, dans lequel il est
né, a besoin. Un homme naît à un moment et à un endroit particulier pour combler un
besoin particulier de l’humanité.
Le thème de naissance révèle la structure potentielle de l’être, c’est-à-dire, de
l’élément purement individuel dans la personne. Mais il ne dira jamais se cette
potentialité deviendra, ou non, une réalité, si le processus d’individuation réussira ou
non. Le thème nous dira quelles seront les formes et qualités de l’être si cet être arrive
à se manifester, ainsi que les cycles généraux de développement de la personnalité et
de ses crises de croissance. Mais, il ne nous dira jamais à l’avance si la personnalité
arrivera à surmonter ses crises avec succès, ni le genre de résidus psychiques qui
s’accumulent dans son inconscient personnel à la suite de la tension expérimentée.
Dans une astrologie où la personne se trouve au centre de son thème et où la croix
formée par l’horizon et Méridien établit son orientation particulière à l’univers qui
l’entoure, les douze Maisons se réfèrent aux divisions de l’espace dans les limites
desquelles se meuvent les objets célestes. Le cercle des Maisons devient un cadre fixe
de signification personnelle. Chaque Maison représente un type fondamental
d’expérience humaine; un être humain rencontre ces douze types d’expérience pendant
sa vie.
Les Maisons
Ce que l’univers présente à un individu – qui est indiqué par la façon dont les planètes
et les Signes cadrent avec les Maisons – est ce dont il a besoin pour s’orienter
convenablement selon sa propre vérité – ou selon ce que les hindous appellent son
dharma – et répondre aux exigences de chaque genre fondamental d’expériences
(Maisons) qu’il aura pendant sa vie. Le Signe du zodiaque qui se trouve sur la pointe
de chaque Maison, ainsi que les planètes qui sont dans ces Maisons, indiquent de
quelle manière il faut rencontrer chacun de ces douze types fondamentaux
d’expériences, symbolisés par les Maisons. Les planètes sont les doigts de Dieu qui
indiquent la meilleure façon de résoudre les défis rencontrés dans la Maison. Ce qu’il
fait de la rencontre décidera du succès ou de l’échec relatifs de sa vie. Il est, dans le
sens le plus profond, libre de suivre le chemin positif ou négatif. La position des
planètes – y compris le Soleil et la Lune – ne déterminent pas son choix; elle ne fait
qu’indiquer le meilleur genre d’énergie à utiliser pour affronter avec succès le genre
d’expérience symbolisé par chaque Maison.
Ni Mars, ni Saturne n’indique quelque chose de «mauvais» ou de «malheureux» dans
le dharma d’un individu. Si Saturne se trouve en Maison 2 (attitude qu’on a vis-à-vis
de ses possessions et façon personnelle de les utiliser), cela signifie simplement que
l’individu doit administrer ce qu’il possède avec soin, de manière conservatrice, avec
le sens de ses responsabilités.
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Qualité ou quantité?
Que l’homme soit riche ou pauvre selon les normes de sa société n’a spirituellement
rein à faire avec la position de Saturne, parce qu’une astrologie centrée sur la personne
ne s’occupe pas en premier lieu d’évènements extérieurs ou de faits quantitatifs, mais
seulement, ou du moins essentiellement de qualités d’être, de pensée (Mercure), de
sentiment (vénus) et de comportement (Mars). Le fait essentiel, non seulement du
point de vue psychologique, mais aussi de l’expérience humaine, n’est pas ce qu’une
personne pense (Mercure), sent (Vénus), Mars (fait), mais la qualité de ses pensées, de
ses sentiments et des ses actes; et cette qualité dépend en grande mesure de sa
motivation, consciente ou non.
Le fait de donner aux Maisons priorité sur les Signes comporte un changement
d’attitude non seulement vis-à-vis de l’astrologie traditionnelle, mais aussi vis-à-vis de
la vie. Au lieu de nous croire subordonnés à des influences supérieures ou extérieures
à nous, nous prenons l’entière responsabilité de nos pensées, de nos sentiments et de
nos actes. En termes religieux, au lieu d’être irresponsable comme un dévot d’une
croyance religieuse dont on est membre comme intermédiaire entre nous et Dieu, on
cherche à incarner l’Archétype homme inscrit en soi.
Astrologiquement, au lieu d’interpréter les planètes en premier lieu selon les Signes
dans lesquels elles se trouvent, on cherche à comprendre leur sens en fonction de notre
destinée particulière.
L’astrologie humaniste met l’accent sur les Maisons avant les Signes. C’est la grande
différence de l’astrologie du moyen-âge qui considérait que chacun était membre
d’une société donnée sans aucune possibilité individuelle. Le collectif organisait la vie
de chacun à sa place.
Le fait de mettre l’accent sur la Maison répond au besoin actuel de s’individualiser, ce
que Jung a appelé «processus d’individuation».
L’individuation
"La croissance de la personnalité se fait à partir de l'inconscient. Généralement parlant,
(le processus d'individuation) est le processus de formation et de particularisation de
l'individu; plus spécialement de l'individu psychologique comme être distinct de
l'ensemble, de la psychologie collective. L'individuation est donc un processus de
différenciation qui a pour but de développer la personnalité individuelle.
L'individuation coïncide avec le processus du développement du conscient sortant de
son état primitif d'identité. L'individuation est donc l'élargissement de la sphère du
conscient et de la vie psychologique consciente.
Le conscient vit habituellement l'évidence, c'est à dire l'identité de ce qu'il éprouve, ou
de ce qu'il pense. L'identité psychologique a donc pour condition préalable
l'inconscience; elle est un trait caractéristique de la mentalité primitive et le fondement
de la "participation mystique", qui n'est pas autre chose que la survivance de l'état
primordial de non-différenciation psychologique entre le sujet et l'objet, ou
inconscience primordiale.
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Le processus psychologique d'individuation est étroitement lié à la fonction dite
transcendante qui détermine les lignes individuelles de développement que l'on ne
saurait atteindre, par la seule voie des normes collectives.
Dans le processus d'individuation, l'homme est à la fois individu et membre de la
collectivité, mais il a toutefois son identité propre, ce qui lui permet d'être d'autant plus
à l'aise et plus libre dans la société.
Bernard Kaempf parle de réconciliation, "d'une synthèse, d'une remise côte à côte, d'un
rétablissement d'un lien entre deux parties ou deux pôles. Ainsi, un homme réconcilié
avec lui-même est-il un homme qui a intégrée le conscient et l'inconscient collectif ".
C.G. Jung a appelé ce processus "individuation", non pas parce que l'individu en serait
à proprement parler le centre, mais parce que le rapport de l'individuel et du collectif y
dépasse, tout en l'assumant, la relation sujet-objet.
Le processus d'individuation peut se dérouler inconsciemment ou consciemment:
a) "Quand le processus s'accomplit inconsciemment, il se projette dans des symboles
collectifs, mythes, religions, philosophies, à travers lesquels ceux qui y adhèrent
reçoivent une certaine animation".
b) Lorsque le processus d'individuation devient conscient, lorsque le moi fait
l'expérience de l'inconscient collectif, il se transforme. "Cela se produit le plus souvent
lors de la rencontre avec l'ombre, ou dans la différentiation de l'anima et de l'animus
d'avec leur projection; et toujours sous la forme d'un conflit où le moi se transforme".
Le processus d'individuation mène à la reconnaissance, par le moi, du centre
inconscient de la personnalité, le Soi.
Des lors les opposés coexistent et s'accordent. C'est cela "être entier".
L'homme individué est un homme transformé. En se détachant de l'indifférenciation
sujet-objet, le sujet découvre que ce qu'il prenait pour réel était une projection, "une
part du sujet transférée sur l'objet".
C.G. Jung cite: Le retrait des projections provoque une arrivée d'énergie au moi. "Cela
produit une "extension de la personnalité", que Jung appelle inflatio". (Dialectique de
l'inconscient, p.64,) " Pour Jung, le processus qui part de l'identité archaïque et d'un
état de possession du conscient passe donc par deux temps: une séparation du monde
extérieur et du moi, qui s'opère par le retrait des projections; et une séparation du moi
et du monde intérieur, qui s'opère par la prise de conscience de l'inflation et
l'objectivation des forces collectives inconscientes dans leur nature archétypique".
C'est à ce moment que le sacrifice devient nécessaire et peut donner lieu à la
conjonction des opposés. La conjonction des opposés est à la fois l'état inconscient
d'origine et le but du processus d'individuation qui tend justement à sortir de
l'inconscience primordiale. La tension entre les opposés est le "générateur" d'énergie
psychique.
Jung écrit: "l'union des opposés est à la fois la force qui provoque le processus
d'individuation et son but". (Les Racines de la Conscience).
Y a-t-il une contradiction dans ces propos? La complémentarité entre sujet et objet
s'impose à nouveau: "En l'absence d'un sujet, ces dynamismes restent chaotiques et,
lorsqu'ils trouvent un compromis, ils se projettent dans des religions ou des idéologies.
Par contre si un sujet les rend conscients et s'explique avec eux, ils entrent dans une
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histoire. Celui qui parvient à tenir ensemble les mouvements opposés en est
transformé".
Les opposés sont présents dans la vie de Jung dès son enfance, lorsqu'il parle de ses
personnalités, ainsi que dans les questions qu'il se pose assis sur une pierre, se
demandant: "Suis-je celui qui est assis sur la pierre, ou suis-je la pierre sur laquelle il
est assis? ".
"Tous les concepts psychologiques énonces, définis ou redéfinis par Jung se
caractérisent par leur structure polaire, par un côté positif et un côte négatif provoquant
la tension, d'où jaillit l'énergie psychique".
Il s'agit pour l'homme de concilier le conscient et l'inconscient, l'attitude extravertie
avec l'attitude introvertie. " La prise de conscience est culture au sens le plus large et
par conséquent la connaissance de soi est l'essence et le cœur de ce processus. Il est
indubitable que l'Orient attribue au Soi une valeur "divine" et que selon la vieille
conception du christianisme, la connaissance de soi est la route qui conduit à la
cognitio Dei, à la connaissance de Dieu".
Les archétypes
Au cours du processus d'individuation, l'homme rencontre successivement les
archétypes suivants: l'ombre, la persona, l'anima ou l'animus, la grande mère ou le
vieux sage, et finalement l'archétype du Soi, où les contraires sont unis pour former et
une totalité quaternaire. Ces archétypes apparaissent dans les rêves comme des figures
qui sont des personnifications de contenus de l'inconscient.
Des définitions de la persona et de l'anima ainsi que du Soi sont abordées en
astrologie.
En ce qui concerne la persona, l’analyse de l’ascendant permet de mettre à jour son
ombre.
L’anima, elle peut être mise en lumière par le pôle du descendant, son Signe et son
maître, ainsi que par Lilith et la Licorne.
L’archétype du Soi, selon Jung, est considéré comme la Source intérieure, l'Ame dans
certaines approches ésotériques, le "but solaire" selon l'expression de Rudhyar.
Zodiaque et Signes
Avec le fait de donner priorité aux Maisons astrologiques, le Zodiaque devient donc
secondaire du point de vue de notre conscience et de notre attention. Sur le Zodiaque
c’est la vie universelle de notre organisme projetée, pour ainsi dire, sur l’univers. C’est
la vie universelle que nous devons assumer puisque nous vivons, puisque nous sentons
que cette vie en nous est une avec la vie en tout. Le Zodiaque, avec ses Signes, est
l’aliment énergétique dont l’homme dépend pour pouvoir fonctionner sur tous les
plans de son être et pour répondre aux besoins de son développement individuel dans
le cadre de ses expériences concrètes, terrestres et sociales (Maisons).
La nourriture peut faire l’homme comme pensent beaucoup de gens, selon sa qualité,
son abondance ou son manque; cependant c’est l’absorption, l’assimilation de cette
nourriture et l’emploi que l’homme en fait qui constituent le facteur central le plus
significatif. Astrologiquement, la scène du drame c’est la roue des Maisons: l’espace
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universel concentré dans le champ d’expérience particulier d’un homme particulier, à
un moment et un endroit donné.
Ce qui importe aujourd’hui, c’est de devenir de véritable individu, de sortir de la mer
de l’inconscient collectif, de notre dépendance à la mère ou au Zodiaque. Ce qui
importe, c’est l’emploi conscient et individualisé des énergies symbolisées par le
Zodiaque; et on ne peut les employer ainsi si l’on s’en croit dépendant.
L’homme a, aujourd’hui, le privilège de devenir une personne complète, intégrale, de
construire consciemment ce qu’on appelle «Le Temple de Salomon» dans le
symbolisme biblique, de parachever «le Grand Œuvre» dont parlaient les véritables
alchimistes quand ils définissaient l’homme comme microcosme, réplique parfaite du
Tout Universel ou Macrocosme.
L’astrologie est une technique capable de nous aider dans cette tâche, mais pas si l’on
persiste à voir l’homme comme un paquet de forces et d’influences venant des
planètes et du Zodiaque.
Ainsi, le thème nous montre comment les planètes, et surtout les Signes, cadrent avec
la croix formée par l’Horizon et le Méridien; il exprime le genre de perspective que la
personne a sur les activités fonctionnelles et organiques de son corps et de sa psyché
(planètes) et sur les différentes énergies de base de la vie représentées par les Signes.
Les Maisons donnent un sens individualisé aux énergies universelles représentées par
les Signes; ce ne sont pas les Signes qui donnent un sens à l’individu.
Les Maisons sont des facteurs psychologiques et, par extension, elles se réfèrent au
genre de circonstances dans lesquelles nous faisons face, normalement, à ces
catégories psychologiques d’expérience. Par contre, les Signes du Zodiaque comme le
champ électromagnétique ou «l’aura» qui entoure chaque organisme sur terre, ainsi
que la Terre elle-même, car elle est aussi essentiellement un organisme. Le Zodiaque
est un champ de force; le cercle des Maisons est un cadre: quelque chose dans et à
travers quoi ont lieu les événements et la vie. Alexander Ruperti
Mars 2011
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