10 arguments des sceptiques (ou climatosceptiques) et ce que la

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10 arguments
des sceptiques
(ou climatosceptiques) et ce que
la science en dit
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Les scientifiques du climat pèchent par le syndrome de la moindre catastrophe
L'argument sceptique
Ce que dit la science
"Que peut nous apprendre le Les changements climatiques naturels du passé
c l i m a t d u p a s s é s u r l e prouvent que le climat est sensible à un
réchauffement planétaire?"
déséquilibre énergétique. Si la planète accumule
de la chaleur, les températures globales montent.
Actuellement, le CO2 impose un déséquilibre
énergétique dû à un accroissement de l'effet de
serre. Les changements climatiques passés
apportent une preuve de la sensibilité de notre
climat envers le CO2.
"Activité solaire et climat : le A u c o u r s d e s 3 0 d e r n i è r e s a n n é e s d e
soleil est-il responsable du réchauffement climatique, le soleil a eu plutôt
réchauffement climatique ?"
tendance à se refroidir légèrement. Soleil et
climat sont allés dans des directions opposées.
"Impacts positifs et négatifs du Les impacts négatifs du réchauffement climatique
réchauffement climatique"
sur l'agriculture, la santé et l'environnement
l'emportent largement sur n'importe quel point
positif.
" Y a - t - i l u n c o n s e n s u s Le fait que les humains soient la cause du
s c i e n t i f i q u e s u r l e réchauffement planétaire est la position prise par
réchauffement planétaire?"
les académies des sciences de 19 pays, en plus
de plusieurs organismes scientifiques qui étudient
la climatologie. Plus particulièrement, 97% des
climatologues actifs en recherche appuient le
consensus.
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L'argument sceptique
Ce que dit la science
"Le réchauffement climatique Les mesures empiriques de la chaleur globale de
est-il toujours d’actualité ?"
la Terre montrent que la planète est toujours en
train d’accumuler de la chaleur et que le
réchauffement climatique est toujours d’actualité.
Il est possible d’observer un refroidissement
temporaire lorsqu’il y a un échange de chaleur
entre l’atmosphère et l’océan, qui a une plus
grande capacité de réchauffement que l’air.
"Les modèles climatiques sont- Bien qu’il y ait des incertitudes dans les modèles
ils réellement fiables"
climatiques, ils ont prouvés avec succès le passé
et ont fait des prédictions qui ont été confirmées
ensuite par des observations.
"Les données utilisées ne sont
pas fiables !"
"Le climat a cessé de se
réchauffer en 1998."
"Une ère glacière était prédite Dans les années 1970, les prédictions annonçant
dans les années 70! "
une nouvelle ère glaciaire provenait surtout des
médias. La majorité des recherches mené a cette
époque prédisait une réchauffement causé par
l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère.
"Le CO2 est la nourriture des Les avantages dont bénéficient les plantes en
plantes"
présence d’un excès de CO2 sont contrebalancés
par les effets négatifs de la sécheresse, les
mauvaises herbes et les températures élevées.
Guide_Skepticism_French.pdf
2
01
Le climat change toujours. Il y a eu des périodes
glaciaires et des époques plus chaudes qui ont vu des alligators au Spitzberg. Au cours des
700 000 ans précédents, les glaciations ont eu lieues sur un cycle de cent mille ans, et
certaines périodes ont été plus chaudes qu'aujourd'hui malgré des niveaux de CO2 plus faibles
que maintenant. Plus récemment, il y a eu l'optimum climatique médiéval et le petit âge
glaciaire. (Richard Lindzen)
Ce que dit la science...
Les changements climatiques naturels du passé prouvent que le climat est sensible à un
déséquilibre énergétique. Si la planète accumule de la chaleur, les températures globales montent.
Actuellement, le CO2 impose un déséquilibre énergétique dû à un accroissement de l'effet de serre.
Les changements climatiques passés apportent une preuve de la sensibilité de notre climat envers
le CO2.
Les recherches menées sur les changements climatiques du passé arrivent à la conclusion inverse. Les changements
observés n'arrivent pas par magie. Le climat se modifie quand il est forcé de le faire : lorsque l'énergie de notre planète est
en déséquilibre, elle gagne ou perd de la chaleur et entraîne des changements de la température mondiale.
Il y a un certain nombre de forces différentes qui peuvent influencer le climat de la Terre. Quand le soleil devient plus
brillant, la planète reçoit plus d'énergie et se réchauffe. Lorsque des volcans entrent en éruption, ils émettent des particules
dans l'atmosphère qui reflète la lumière du soleil, et la planète se refroidit. Quand il y a des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère, la planète se réchauffe. Ces éléments sont appelés : forces externes, car il change l'équilibre énergétique de
la planète et en modifie le climat global.
Il est évidemment vrai que les changements climatiques passés ont été causés par des forces naturelles. Cependant, dire
que cela signifie que nous ne sommes pas responsables des changements climatiques revient à soutenir que l'homme ne
peut pas provoquer des feux de brousse, car dans le passé, cela est arrivé naturellement. L'augmentation naturelle des gaz
à effet de serre a causé de nombreux changements climatiques dans l'histoire de la Terre. Toutefois, l'activité humaine
augmente la quantité de gaz à effet de serre qui se retrouve dans l'atmosphère à un rythme plus rapide.
En étudiant le passé, nous obtenons un aperçu sur la façon dont le climat répond à des forces externes. L'étude de
carottes de glace, par exemple, nous permet d'étudier les changements de température passés, le niveau de l'activité
solaire, et la quantité de gaz à effet de serre et de poussières volcaniques dans l'atmosphère. À partir de cela, nous
pouvons déterminer comment la température a été affectée par les déséquilibres énergétiques du passé. Les recherches
ont permis de constater, en examinant différentes périodes dans l'histoire de la Terre, c'est que lorsque la Terre fait un gain
de chaleur, un phénomène de rétroaction positif amplifie le réchauffement. C'est pourquoi notre planète a connu des
changements dramatiques de la température dans le passé.
Notre climat est très sensible aux variations de chaleur. On peut même affirmer que lorsque l'on considère de phénomènes
de rétroaction positive, un doublement de la quantité de CO2 dans l'atmosphère entraîne un réchauffement global de 3 °C.
Ainsi, les changements climatiques passés ne nous disent pas que les humains ne peuvent pas influer sur le climat, au
contraire, il nous dit que le climat est très sensible au gaz à effet de serre dont nous contribuons à augmenter la présence
dans l'atmosphère terrestre.
Translation by Claude Lachance. View original English version.
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02
"Ces derniers siècles ont vu un accroissement constant du
nombre de taches solaires, au moment même où la terre s'est réchauffée. Les données
indiquent que l'activité solaire influence le climat du globe, causant un réchauffement de la
planète." (BBC)
Ce que dit la science...
Au cours des 30 dernières années de réchauffement climatique, le soleil a eu plutôt tendance à se
refroidir légèrement. Soleil et climat sont allés dans des directions opposées.
Au cours des 30 dernières années, le soleil a eu plutôt tendance à se refroidir légèrement. Soleil et climat ont donc été
dans des directions opposées. Cet état de fait a amené un certain nombre de scientifiques à conclure indépendamment l'un
de l'autre que le soleil ne peut être la cause du réchauffement climatique de ces dernières années.
Le soleil, cause du réchauffement climatique, est l'un des mythes les plus tenaces et les plus communément répandus. Cet
argument est étayé par la sélection biaisée de données, montrant des périodes passées où soleil et climat suivaient les
mêmes tendances mais sans tenir compte des dernières décennies où les deux divergent.
Variation annuelle de la température globale (ligne rouge) et variation de l'activité solaire (ligne bleue) entre 1880 et 2009
Translation by Claude Lachance. View original English version.
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03
"2000 ans d'histoire humaine montrent que les périodes
chaudes ont été bénéfiques pour les gens. Ce furent les pénibles et instables Ages Sombres et
Petit Age de Glace qui ont apporté les plus grandes tempêtes, vagues de froid, famines et
épidémies." (Dennis Avery)
Ce que dit la science...
Les impacts négatifs du réchauffement climatique sur l'agriculture, la santé et l'environnement
l'emportent largement sur n'importe quel point positif.
Voici une liste des relations de cause à effet qui montre que la plupart des impacts du changement climatique ne produiront
que peu ou pas de bénéfices, mais pourraient faire beaucoup de dégâts à des coûts considérables.
Agriculture
Même si le CO2 est essentiel pour la croissance des plantes, toute l'agriculture dépend également de réserves d'eau
stables, et le changement climatique est susceptible de perturber ces ressources par des inondations ou des sécheresses.
Il a été suggéré que des latitudes plus élevées (la Sibérie par exemple) pourraient devenir productives grâce au
réchauffement global, mais le sol en Arctique et dans les territoires avoisinants est très pauvre, et la quantité de
rayonnement solaire qui atteint le sol en été ne changera pas puisqu'elle est déterminée par l'inclinaison de la Terre.
L'agriculture peut également être perturbée par des incendies et des changements dans la périodicité des saisons, ce qui
est déjà le cas, et des changements dans les prairies et les réserves en eau peuvent impacter le pâturage et le bien-être du
bétail. L'augmentation du réchauffement peut également avoir un effet plus important sur les pays dont le climat est d'ores
et déjà proche d'une température où les rendements sont réduits et les récoltes échouent (au niveau des tropiques ou subsaharien par exemple).
Santé
Des hivers plus chauds pourraient signifier moins de morts, en particulier parmi les personnes vulnérables comme les
personnes âgées. Cependant, ces mêmes personnes sont également vulnérables à la chaleur, et les morts attribuables
aux canicules devraient être environ cinq fois plus nombreuses que les morts hivernales ainsi évitées. Il est largement
admis qu'un climat plus chaud encouragera la migration d'insectes porteurs de maladies comme les moustiques, et la
malaria (paludisme) est déjà en train d'apparaître dans des zones où elle n'avait jamais été vue auparavant.
Fonte des glaces polaires
Même si l'ouverture pendant toute l'année d'un passage libre de glace entre l'Atlantique et le Pacifique conférerait des
bénéfices commerciaux, les impacts négatifs l'emportent largement. Les effets nuisibles incluent la perte de l'habitat de
l'ours polaire et l'augmentation des risques de collisions avec des icebergs. La perte de l'albedo de la glace (sa capacité à
réfléchir la lumière du soleil), provoquant une plus forte absorption de chaleur par l'océan, est aussi un retour positif. Mais
les eaux plus chaudes accroissent la fonte des glaciers et de la couche de glace du Groenland, et augmentent la
température de la toundra arctique, qui relâche ensuite du méthane, un gaz à effet de serre très puissant (le méthane est
aussi relâché par les fonds marins, où il est piégé dans des cristaux appelés les clathrates). Il est prévu que la fonte des
plaques de glace antarctiques ajoute encore à l'augmentation du niveau de la mer sans aucun bénéfice.
Acidification de l'océan
C'est une cause d'inquiétude considérable, car il apparaît qu'il n'y ait aucun bénéfice au changement de pH des océans. Ce
processus est causé par l'absorption de plus de CO2 par l'eau, et pourrait avoir des effets déstabilisants sérieux sur la
chaîne alimentaire océanique entière.
Fonte des glaciers
5
Les effets de la fonte des glaciers sont largement nuisibles, le principal impact en étant que plusieurs centaines de millions
de personnes (un sixième de la population mondiale) dépend de l'eau douce fournie chaque année par la fonte printanière
naturelle et le cycle de l'eau, et que ces ressources en eau (eau potable, agriculture) pourraient venir à manquer.
Augmentation du niveau de la mer
Bon nombre d'endroits du monde sont dans des basses terres et seront gravement touchés par une modeste augmentation
du niveau de la mer. Les rizières sont inondées par l'eau salée, ce qui détruit les récoltes. L'eau de mer contamine les
rivières en se mélangeant à l'eau douce en amont, et en polluant les nappes phréatiques. Sachant que l'IPCC n'inclue pas
les eaux de fonte du Groenland et des plaques antarctiques à cause d'incertitude à ce jour, on craint que les estimations de
l'augmentation du niveau de la mer ne sous-estiment considérablement l'ampleur du problème. Il n'existe pas de
d'hypothèses de bénéfices à l'augmentation du niveau de la mer.
Impacts environnementaux
Les effets positifs du changement climatique pourraient inclure des forêts tropicales plus luxuriantes et une croissance
accélérée des plantes en Amazonie, une végétation plus importante aux latitudes plus nordiques et de possibles
augmentations de la biomasse de plancton dans certaines parties de l'océan.
Les effets négatifs pourraient inclure une croissance plus importante des zones océaniques pauvres en oxygène, la
contamination ou l'épuisement des eaux douces, une augmentation de la fréquence des incendies naturels, la mort
massive de la végétation à cause des sécheresses, un risque accru d'extinction du corail, un déclin global du
phytoplanction, des changements dans la migration des oiseaux et des autres animaux, des changements dans la
périodicité saisonnière, la perturbation des chaînes alimentaires et la disparition d'espèces.
Economie
Les impacts économiques du changement climatique pourraient être catastrophiques, alors qu'on prévoit très peu de
bénéfices au final. Le rapport Stern a éclairci le contexte global de détresse économique, et même si les chiffres peuvent
être contestés, les coûts du changement climatique excèdent largement les coûts de sa prévention. Certains scénarios
prévus par le rapport AR4 de l'IPCC témoignent de migrations massives au fur et à mesure que les pays en basses-terres
seront inondés. Des perturbations dans le marché mondial, les transports, les réserves d'énergie et le marché du travail, la
banque et la finance, l'investissement et l'assurance, feront toutes des ravages sur la stabilité des pays en développement
mais aussi des pays développés. Les marchés endureraient plus d'instabilité et les investisseurs institutionnels tels que les
fonds de pension et les compagnies d'assurance auraient des difficultés considérables.
Les pays en développement, dont certains sont déjà engagés dans des conflits militaires, pourraient être entraînés dans
des conflits plus importants et prolongés à propos de l'eau, des réserves d'énergie ou de nourriture, conflits qui pourraient
perturber la croissance économique à un moment où les pays en développement seraient en proie à des manifestations
plus flagrantes du changement climatique. Il est largement admis que les effets néfastes du réchauffement climatique
seront plus importants dans les pays les moins armés pour s'adapter, que ce soit socialement ou économiquement.
Translation by laurent.breillat. View original English version.
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04
Le Petition Project a recueilli plus de 31 000 signatures
de scientifiques sur une pétition proclamant "qu'il ni a pas de preuve scientifique convaincante
que l'émission de dioxyde de carbone par les humains va, dans un futur rapproché, causer un
réchauffement catastrophique de l'amosphère terrestre." (Petition Project)
Ce que dit la science...
Le fait que les humains soient la cause du réchauffement planétaire est la position prise par les
académies des sciences de 19 pays, en plus de plusieurs organismes scientifiques qui étudient la
climatologie.
Plus particulièrement, 97% des climatologues actifs en recherche appuient le
consensus.
Les Académies des sciences de 19 pays ainsi que de nombreuses organisations scientifiques
étudiant les sciences du climat ont conclu que les humains étaient responsables du réchauffement
climatique. Plus précisément, environ 95% des chercheurs étudiant le climat et publiant des articles
sur le sujet partage cette position.
Inévitablement, il y a des scientifiques qui sont sceptiques lorsqu'il est question du réchauffement
climatique d'origine humaine. En 2009, on a posé à 3146 scientifiques de la terre (plus de 90% des
participants avaient un doctorat, et 7% avaient une maîtrise) la question suivante : «Pensez-vous
que l'activité humaine est un facteur important dans l'évolution des températures moyennes
mondiales?" (Doran 2009). Dans l'ensemble, 82% des scientifiques ont répondu « oui ».
Cependant, ce qui est le plus intéressant c'est que les réponses variaient par rapport au niveau
d'expertise en climatologie. Parmi les scientifiques non-climatologues ne publiant pas de recherche
sur le sujet, 23% ont répondu «non». En revanche, seulement 2,5% des climatologues ayant étudié
et publié des recherches sur le changement climatique ont répondu «non».
Il appert donc que plus un chercheur est actif dans le domaine de la climatologie et qu'il se spécialise
dans cette matière, plus il est convaincu que l'activité humaine peut influencer le climat.
Figure 1: Réponse à la
question «Pensez-vous que
l'activité humaine est un
facteur important dans
l'évolution des températures
m o y e n n e s
mondiales?" (Doran 2009) .
Les données «grand public»
proviennent d'un sondage
Gallup mené en 2008 .
Le plus frappant est le
fossé entre les experts
du climat (97,4%) et le
grand public (58%). Le
document conclut:
"Il semble que le débat
sur l'authenticité du
réchauffement
climatique et le rôle joué par l'activité humaine est en grande partie inexistant chez ceux qui
7
comprennent les nuances et la base scientifique des processus climatiques à long terme. Le défi
semble de trouver une manière de communiquer efficacement ce fait aux décideurs et à un public qui
continue à percevoir, à tort, l'existence d'un débat entre les scientifiques. "
Ce large consensus parmi les experts du climat a été, par ailleurs, confirmé par une étude
indépendante recensant tous les climatologues ayant signé des déclarations publiques soutenant ou
rejetant le consensus. Cette étude a permis de constater qu'entre 97% et 98% des experts du climat
soutenaient le consensus (Anderegg 2010). En outre, lorsqu'on utilise le nombre de publications de
chaque chercheur comme une mesure de leur expertise dans la science du climat, on constate que
le nombre moyen de publications par les scientifiques sceptiques est d'environ la moitié du nombre
de celles produites par des scientifiques convaincus. Il semble donc y avoir un écart considérable en
matière d'expertise entre les deux groupes.
Figure 2: Répartition du
nombre de publications
totales sur le climat de
chercheurs convaincus par
la preuve du changement
climatique anthropique et
ceux peu convaincu de
l'existence de telles preuves
(Anderegg 2010).
Translation by Claude
Lachance. View original
English version.
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05
Le réchauffement climatique s’est arrêté et un
refroidissement a commencé. Aucun modèle climatique n’avait prévu un refroidissement de la
planète, mais plutôt le contraire. Cela prouve que les projections climatiques ne sont pas fiables.
» (source: Henrik Svensmark)
Ce que dit la science...
Les mesures empiriques de la chaleur globale de la Terre montrent que la planète est toujours en
train d’accumuler de la chaleur et que le réchauffement climatique est toujours d’actualité. Il est
possible d’observer un refroidissement temporaire lorsqu’il y a un échange de chaleur entre
l’atmosphère et l’océan, qui a une plus grande capacité de réchauffement que l’air.
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Lorsque l'on cherche des preuves du réchauffement climatique, il faut prendre en considération
différents indicateurs. S'il est naturel de commencer par la température de l'air, un examen plus
approfondi devrait aussi inclure la couverture neigeuse, la fonte des glaces, les températures au sol,
au-dessus des mers et même la température de la mer elle-même. Une étude menée en 2010 par le
National Oceanic and Atmospheric Administration (aux États-Unis) évalua 10 indicateurs clefs.
L'image ci-dessous illustre la direction prise par ces différents indicateurs. Or, chacun d'entre eux se
déplace dans la direction attendue dans un contexte où le globe se réchauffe.
La question relative de la présence ou non du réchauffement climatique est souvent posé à la
lumière d'un événement climatique récent - une chute de neige, une période de pluie abondante, une
sécheresse. Or, le réchauffement climatique est compatible avec tous ces événements; après tout, ils
ne sont que des phénomènes météorologiques ponctuels. Lorsqu'il s'agit d'évaluer les changements
climatiques, il faut prendre en considération les tendances à long terme mesurées sur des décennies
ou plus. Lorsqu'on le fait, on ne peut que constater que le monde se réchauffe. En 2008, on
enregistrait les températures terrestres les plus chaudes depuis 128 ans. En 2009, ils étaient les plus
chauds depuis 129 ans battant ainsi le record de 2008. En 2010... la tendance s’est maintenue.
Translation by Claude Lachance. View original English version.
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06
Les modèles ne décrivent pas correctement les nuages, la
poussière, la chimie et la biologie des champs, fermes et forets. Il y a plein de facteurs
manipulés pour faire coller les observations aux modèles. Mais il n’y a aucune raison de penser
que les mêmes facteurs manipulés puissent donner le bon comportement dans un mode avec une
chimie différente, par exemple dans un monde avec un plus grand taux de CO2.
Ce que dit la science...
Bien qu’il y ait des incertitudes dans les modèles climatiques, ils ont prouvés avec succès le passé et
ont fait des prédictions qui ont été confirmées ensuite par des observations.
Les modèles climatiques sont des représentations mathématiques des interactions entre
l'atmosphère, les océans, la surface terrestre, la glace — et le soleil. Il constitue des constructions
très complexes établies pour estimer les tendances plutôt que des événements précis. Par exemple,
un modèle climatique peut vous dire qu'il fera froid en hiver, mais il ne peut pas vous dire la
température précise qui sera enregistrée lors d’une journée donnée ou de faire des prévisions
météorologiques. Les tendances climatiques sont les conditions météorologiques moyennes
enregistrées dans le temps – généralement sur une période de 30 ans. Ces tendances ne prennent
pas en considération les événements extrêmes et assez rares.
Les modèles climatiques sont par ailleurs testés pour savoir s'ils s’avèrent juste. Toutefois, nous ne
pouvons pas attendre 30 ans pour voir si un modèle est fonctionnel ou non. Ils sont testés sur le
passé, avec ce que nous savons des tendances climatologiques observées antérieurement. Si un
modèle parvient à prédire correctement les tendances à partir d'un point de départ situé quelque part
dans le passé, on est en droit de s'attendre à ce qu'il prédise, avec une certitude raisonnable, ce qui
pourrait arriver à l'avenir.
Les modèles sont donc tous testés dans un processus appelé la simulation rétrospective. Les
modèles utilisés pour prédire le réchauffement de la planète à venir doivent donc pouvoir
cartographier avec précision les changements climatiques passés. S'ils y parviennent, il n'y a aucune
raison de penser que leurs prédictions pour l’avenir seront fausses.
Lorsque les modèles sont en cours depuis suffisamment longtemps, ils parviennent même à faire des
prédictions précises. Par exemple, l'éruption du mont. Pinatubo a permis aux modalisateurs de tester
l'exactitude de leurs modèles en ajoutant à ceux-ci les données provenant de l'éruption. Les modèles
ont alors prédit avec exactitude la réponse climatique après l'explosion volcanique. Des modèles ont
également prédit correctement les effets d'autres éruptions par la suite (des effets confirmés par des
observations et des mesures sur le terrain), tel un réchauffement plus important dans l'Arctique et sur
la terre ainsi un refroidissement de la stratosphère.
En outre, les modèles climatiques sont loin d'être mélodramatiques. Ils sont généralement
conservateurs dans les prédictions qu'ils produisent. Par exemple, voici un graphique issu d’un de
ses modèles prédisant l'élévation du niveau de la mer:
Ici, les modèles ont sous-estimé le problème. En réalité, les événements sont tous dans la fourchette
supérieure des prévisions du modèle.
Certes, les modèles de prédiction climatologique ont des limites et ont leur part d’incertitudes. Ils
demeurent tout de même une modélisation de systèmes chaotiques. Cependant, tous les modèles
s’améliorent au fil du temps, et avec les sources d’informations de plus en plus nombreuses dans le
10
monde réel, telles les données provenant des satellites, les pronostics provenant des modèles
climatiques peuvent être constamment améliorés ce qui accroît leur puissance et leur utilité.
Changement du niveau des mers. Les données marégraphiques sont indiquées en rouge et données par satellite en
bleu. La bande grise montre les projections du troisième rapport d'évaluation (Copenhague Diagnostic 2009).
Les sceptiques soutiennent que nous devrions attendre que les modèles climatiques soient
infaillibles avant de mettre en place des mesures qui permettraient de réduire nos émissions de CO2.
Or, si nous attendons que les modèles soient sûrs à 100 %, nous n'agirons jamais. Les modèles sont
en effet continuellement en développement pour inclure plus de processus, réduire l'utilisation
d'approximation et augmenter leur capacité de mesure tandis que l’informatique se développe. La
nature complexe et non linéaire du climat implique qu'il y aura toujours une nécessité de raffiner et
d'améliorer ces outils de prédictions. Le point à retenir est que nous en savons maintenant assez
pour agir. Des modèles ont évolué au point où ils ont réussi à prédire les tendances à long terme et
même dans certains cas, les tendances à court terme.
Mais le plus important à retenir, c’est que la majorité des modélisations nous enseignent que les
températures mondiales vont augmenter de 3 °C avec un doublement de la quantité de CO2
contenue dans l’atmosphère (Knutti & Hegerl 2008).
Les modèles n'ont pas besoin d'être exacts à tous égards pour nous donner une tendance globale
exacte et ses effets majeurs – ce que nous avons maintenant. Si vous saviez que vous aviez 90 %
de chances d’être la victime d’un accident de voiture, vous ne voudriez certainement pas monter
dans une automobile (ou à tout le moins, vous porteriez une ceinture de sécurité). Le GIEC a conclu,
avec une probabilité supérieure à 90 %, que les humains sont responsables du réchauffement
climatique. Attendre que les chercheurs arrivent à une certitude de 100 % serait imprudent et
totalement irresponsable.
Translation by Claude Lachance. View original English version.
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07
"Les stations météorologiques des États-Unis sont placée à
côté de ventilateurs et d’unités de conditionnement d'air et entouré de stationnements
asphaltés. Ils sont sur des toits chauffés par le soleil ou à proximité de bâtiments et de trottoir
qui absorbent et émettent de la chaleur. 89% pour cent des stations ne respectent pas les
exigences en matière d'implantation de stations météorologiques du National Weather Service qui
stipulent que les stations doivent se trouver à au moins 30 mètres d'un chauffage artificiel ou
du rayonnement d’une source réfléchissant la chaleur." (Watts 2009, Heartland Institute)
Ce que dit la science...
Les enquêtes menées auprès des stations météorologiques américaines ont effectivement confirmé
que certaines d'entre elles n’étaient pas situées comme elles devaient l'être, ce qui a remis en
question la fiabilité des données recueillies.
Toutefois, il importe de mentionner que lors du traitement des données ainsi colligées, les
organisations qui les recueillent tiennent compte des effets du chauffage local ou du refroidissement
que peuvent subir les stations météorologiques se trouvant à proximité de bâtiments ou de grandes
surfaces de macadam. Les données ainsi recueillies peuvent par exemple être pondérées (ajustées)
en les comparant à ceux de plusieurs stations météorologiques situées en milieu rural.
Figure 1. Comparaison des températures global de surface (terre et océan) compilé par la GISS de la NASA, le CRU de
l'Université de East Anglia, la NOAA et la NCDC.
Par ailleurs, il importe de savoir que lorsqu’il s’agit d’établir une tendance, les résultats obtenus
auprès de quelques stations n’ont guère d’importance. La tendance au réchauffement est déterminée
par la mise en commun de tous les relevés effectués dans toutes les stations météorologiques. Ce
n’est qu’une fois toutes ses données compilées qu’il est possible d’établir si les températures
12
augmentent, diminuent ou restent les mêmes d'année en année. En outre, étant donné que cette
question a été soulevée, la recherche a établi que les erreurs pouvant être attribuées à l'implantation
hors normes de stations météorologiques n’influencent pas de manière significative la tendance
globale qui témoigne d’un réchauffement du climat.
Le Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA a fait de grands efforts pour éliminer
l’influence possible de l'effet des « îlots de chaleur » en milieu urbain. Pour ce faire, les chercheurs
du GISS ont comparé les tendances urbaines à long terme avec celles des milieux ruraux à
proximité. Ils ont ensuite ajusté la tendance urbaine afin qu'elle corresponde à la tendance en milieu
rural. Le processus est décrit en détail sur le site de la NASA (Hansen 2001).
Il est également vital de réaliser que les avertissements relatifs au réchauffement — et donc aux
changements climatiques — ne sont pas basés uniquement sur les températures enregistrées au
niveau du sol. D’autres données sur la température complètement indépendantes sont compilées à
partir de ballons-sondes météorologiques et de satellite. Les températures des mers et des océans
sont aussi prises en considération. Or, toutes ses sources permettent d’observer un réchauffement
remarquablement similaire et constituent des preuves concluantes d'une tendance mondiale.
Translation by John Cook. View original English version.
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08
"De 1998 à 2005, la température n'a pas augmenté. Cette
période coïncide avec la société a continué de pompage de plus de CO2 dans l'atmosphère."
(Professeur Bob Carter, géologue à l'Université James Cook, Australie engagé dans la recherche
paléoclimatique 2006)
Ce que dit la science...
Le climat ne s’est pas refroidi depuis 1998. Même si nous ignorons les tendances à long terme et
prenons en considération seulement les années pendant lesquelles des records de températures ont
été enregistrés, 1998 n’a pas été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Différents rapports
climatologiques ont en effet démontré que l’année 2005 a été plus chaude que 1998. Qui plus est,
les données relatives à la température globale de la terre de 2008 à 2010 démontrent que cette
dernière augmente d’année en année.
Par ailleurs, bien que nous aimions voir les records battus, ces derniers nous apprennent peu de
choses sur les tendances à long terme et sur des changements climatiques. Ces tendances
apparaissent seulement en regardant toutes les données recueillies, et ce, à l'échelle mondiale tout
en tenant compte des autres variables qui peuvent également influencer le climat – par exemple les
effets de phénomènes océanographiques comme El Nino ou l’activité solaire. Pour établir une
tendance, il ne faut donc pas s’abreuver seulement à la seule source de données qui confirme une
position, mais également considérer les données qui pourraient contredire celle-ci. Plus les sources
données sont nombreuses, plus les tendances qui pourront en être déduites seront fiables. Nous
avons souvent tendance à nous concentrer sur notre réalité immédiate lorsqu’il s’agit d’établir des
tendances. Il fait plus froid qu’à la normale dans une région, on en déduit que le climat se refroidit. Il
fait plus chaud, on en déduit le contraire. Ce qu’il faut garder en tête c’est que l’existence du
réchauffement climatique ne se mesure pas au niveau local, ni même national, mais à partir de
données recueillies sur la surface du globe.
13
On se concentre en fait trop souvent sur la température de l'air alors qu’il existe d'autres indicateurs
plus utiles pouvant donner une meilleure idée de la rapidité avec laquelle notre planète se réchauffe.
Les océans par exemple — en raison de leur taille immense et de leur capacité à stocker la chaleur
(appelée « masse thermique ») — ont tendance à donner une indication beaucoup plus « stable » du
réchauffement planétaire. Les recherches relatives à l’évolution des températures des océans
indiquent d'ailleurs que la Terre se réchauffe à un rythme soutenu. Ceci était vrai avant 1998 et
aucun signe de ralentissement n’a été observé depuis (figure 1).
Figure 1 : Total de la chaleur contenue sur la Terre (Murphy 2009). Les données océanographiques
proviennent de Domingues et al 2008. Land + Atmosphère Heating comprend la chaleur absorbée
pour faire fondre la glace.
La planète a donc continué à accumuler de la chaleur depuis 1998 et tout porte à croire que le
réchauffement climatique se poursuit. L'atmosphère se réchauffe, les océans accumulent de
l'énergie, le sol l’absorbe et la glace, en faisant de même, se met à fondre.
Translation by John Cook. View original English version.
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09
Depuis les années 1950, les médias auraient diffusé de
nombreux avertissements relativement à l’arrivée d’une nouvelle période glacière. Ces alarmes
auraient redoublé dans les années 1970. En 1975, le refroidissement serait même devenu l'un
des problèmes les plus importants à égalité avec la mort et la misère. Les craintes d'une
catastrophe mondiale étaient alors remarquablement similaires à ce que les médias expriment
aujourd’hui lorsqu’il est question du réchauffement climatique
Ce que dit la science...
Dans les années 1970, les prédictions annonçant une nouvelle ère glaciaire provenait surtout des
médias. La majorité des recherches mené a cette époque prédisait une réchauffement causé par
l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère.
Au cours des trente années ayant précédé les années 1970, les relevés de température disponibles
laissaient croire qu'il y avait une tendance au refroidissement. Par conséquent, certains scientifiques
avaient suggéré que la période interglaciaire actuelle arrivait à sa fin et que la Terre pourrait plonger
dans une nouvelle ère glaciaire au cours des prochains siècles. Cette idée aurait été renforcée par la
croyance que le smog — que les climatologues décrivaient comme des « aérosols » émis par les
activités humaines dans l'atmosphère — causait le refroidissement. Toutefois, l’amélioration des
méthodes de mesure des températures a permis de constater que la tendance au refroidissement
était plus manifeste dans les zones territoriales nordiques alors que la température mondiale avait
été, en fait, relativement stable au cours de la période antérieure à 1970.
Par ailleurs, en même temps que certains scientifiques laissaient entendre que nous pourrions être
confrontés à une autre ère de glace, un plus grand nombre d'études publiées les contredisaient. Ces
dernières démontraient que la quantité croissante de gaz à effet de serre émis dans l'atmosphère par
les humains aurait une influence beaucoup plus grande sur la température mondiale que n’importe
quel effet de refroidissement d’origine naturelle ou humaine (figure 1)
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En 1980, les prédictions annonçant une nouvelle ère glaciaire avaient cessé en raison des preuves
accablantes contenues dans un nombre croissant de recherches. Ces recherches étaient toutes des
mises en garde anticipant un réchauffement climatique.
Il y a maintenant un nombre considérable d’organismes scientifiques ayant diffusé des communiqués
affirmant que le réchauffement climatique découle de l’activité humaine soit :
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National Oceanic and Atmospheric Administration
Environmental Protection Agency
NASA's Goddard Institute of Space Studies
American Geophysical Union
American Institute of Physics
National Center for Atmospheric Research
American Meteorological Society
The Royal Society of the UK
Canadian Meteorological and Oceanographic Society
American Association for the Advancement of Science
Sources
http://www.wmconnolley.org.uk/sci/iceage/
Was an imminent Ice Age predicted in the '70's? No
http://www.aip.org/history/climate/cycles.htm
Past Climate Cycles: Ice Age Speculations
http://logicalscience.blogspot.com/2006/11/wooden-stake-in-newsweeks-global.html
A Wooden Stake in Newsweek's Global Cooling Heart
http://www.skepticalscience.com/news.php?n=11
They predicted an ice age in the 70's
http://www.nytimes.com/packages/pdf/weekinreview/warm1956.pdf
Un article du New York Time d’octobre 1956 qui prédisait une hausse des températures globales en
raison de la combustion des énergies fossiles et de l’augmentation du CO2
http://wonkroom.thinkprogress.org/2009/02/28/global-cooling-megaphone/
The NYT’s Coverage Of Climate In The 1970s Was A Megaphone For Science,
Not ‘Global Cooling’ Alarmism
http://www.atmos.ucla.edu/~brianpm/download/charney_report.pdf
The 1979 report from the National Academy of Sciences, "Carbon Dioxide and Climate: A Scientific
Assessment"
http://www.skepticalscience.com/ice-age-predictions-in-1970s-intermediate.htm
Did scientists predict an impending ice age in the 1970s?
Translation by Claude Lachance. View original English version.
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La concentration actuelle de CO2 dans l'atmosphère
terrestre est de presque 390 parties par million (ppm). Il a été démontré par pratiquement des
milliers d'expériences que l’ajout d’encore 300 ppm de CO2 dans l'air augmentera
considérablement la croissance ou la production de biomasse de presque toutes les plantes.
Cette stimulation de la croissance se produit parce que le CO2 est l'une des deux matières
premières (l’autre étant l'eau) qui sont nécessaires pour la photosynthèse. Ainsi, le CO2 est
effectivement la "nourriture" qui soutient la quasi-totalité des plantes terrestres et marines. Et
plus elles "mangent" de CO2 (absorbé de l'air ou de l'eau), mieux elles grandissent. (Source: Les
plantes ont besoin de CO2)
Ce que dit la science...
Les avantages dont bénéficient les plantes en présence d’un excès de CO2 sont contrebalancés par
les effets négatifs de la sécheresse, les mauvaises herbes et les températures élevées.
Un des arguments de ceux qui nient l’existence du réchauffement climatique d'origine humaine, est
que le dioxyde de carbone issu de l'usage de combustibles fossiles est en fait une bonne chose pour
l'environnement. Leur argument est fondé sur la logique que, si les plantes ont besoin de CO2 pour
leur croissance, alors plus il y en a mieux c’est. Il faudrait donc s'attendre à ce que nos cultures
grandissent plus, et nos fleurs soient encore plus belles.
Cependant, cette philosophie "plus c'est mieux" n'est pas la façon dont les choses fonctionnent dans
le monde réel. Il y a un dicton plus vieux et plus sage qui dit que "Trop d'une bonne chose peut être
une mauvaise chose". Par exemple, si un médecin vous dit de prendre un cachet d’un médicament,
la prise de trois cachets n'est pas susceptible de vous guérir trois fois plus vite ou de vous faire vous
sentir trois fois mieux.
Il est possible d’aider à augmenter la productivité de certaines plantes avec du CO2 supplémentaire,
dans des conditions contrôlées, en serre. C’est sur cette base que les sceptiques font valoir leurs
revendications. De telles affirmations sont toutefois simplistes. Ils ne prennent pas en compte le fait
qu'une fois que l’on augmente une substance nécessaire pour les plantes, leurs besoins en d'autres
substances augmentent automatiquement.
Les plantes ne peuvent pas vivre uniquement avec du CO2. Elles croissen grâce à plusieurs
nutriments, comme de l'eau et de la matière organique. Cette matière organique provient de la
décomposition des plantes et des animaux ou des engrais artificiels. Il est simple d’augmenter la
quantité d'eau et d'engrais et de protéger contre les insectes dans une serre fermée, mais qu'en est-il
de le faire à l'air libre, à travers la Terre entière?
Quels seraient les effets d'une augmentation du CO2 sur la croissance des plantes? Les points
suivants le montrent clairement.
1. Les plantes auront besoin d'eau supplémentaire. D’où viendra-t-elle? L'eau de pluie n'est déjà pas
suffisante pour l'agriculture moderne et les aquifères s'épuisent partout sur la Terre.
D'autre part, comme prédit par le réchauffement climatique, les fortes tempêtes avec des
précipitations importantes ont augmenté dans certaines parties du monde. On pourrait penser que
ceci est bon pour la croissance des plantes. Malheureusement, quand la pluie tombe très vite, elle ne
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s'infiltre pas dans le sol. Au lieu de cela, elle s’écoule rapidement dans les ruisseaux, puis les
rivières, et finalement dans l'océan, entraînant avec elle de grandes quantités de sol et d’engrais.
2. Contrairement à la nature, l'agriculture moderne ne s'auto-fertilise pas par le recyclage des plantes
mortes, des animaux et de leurs déchets. Au lieu de cela, nous devons en permanence produire des
engrais artificiels à partir de gaz naturel, dont les stocks finiront par s’épuiser. Si les besoin en
engrais augmentent, la disponibilité de gaz naturel diminue créant ainsi une concurrence entre le
chauffage de nos maisons et la production de notre nourriture, ce qui conduira à une hausse des prix
pour les deux.
3. Une végétation plus dense peut rendre un paysage plus sujet aux incendies. La croissance des
mauvaises herbes sera stimulée en même temps que celles des cultures et des pâturages, et
augmentera ainsi le coût de l'agriculture. Des concentrations plus élevées en CO2 diminuent la
qualité nutritionnelle de certains aliments de base, tels que le blé.
4. Le problème le plus grave est de loin le fait que l'augmentation
de CO2 augmentera la température globale de la Terre, conduisant
ainsi à une progression des déserts et d'autres types de zones
arides. Pendant que la désertification s’accentuera, d'autres
écozones, telles que écosystèmes tropicaux, forêts ou prairies vont
migrer vers les pôles, tout en rétrécissant. Cela conduira à une
diminution de la superficie des terres où les plantes et les animaux
prospèrent.
5. Lorsque les plantes bénéficient d'une augmentation du dioxyde
de carbone, ce n'est que dans des espaces clos, strictement isolés
des insectes. Toutefois, lorsque la croissance du soja est stimulée
à l'air libre, des changements majeurs dans sa composition
chimique se produisent, le rendant plus vulnérable aux insectes,
comme l'illustration ci-contre le montre.
Figure 1: Les chercheurs ont constaté que les défenses des plantes diminuent lorsque les niveaux de dioxyde de
carbone augmentent. Le soja cultivé à des niveaux élevés de CO2 attire beaucoup plus de scarabées japonais adultes
que les plantes cultivées aux concentrations atmosphériques actuelles de CO2. Science Daily, Mars 25, 2008. (Crédit
photo : Evan DeLucia)
Figure 2: Il y a plus de 55 millions d'années, la Terre a connu une élévation rapide des
niveaux mondiaux de dioxyde de carbone, qui a provoqué une hausse des températures
à la surface de toute la planète. Les chercheurs qui étudient les plantes de cette époquelà ont constaté que cette augmentation des températures pourrait avoir stimulé la
recherche de nourriture par les insectes. Alors que les températures modernes
continuent à augmenter, les chercheurs pensent que les dégâts aux cultures et la
dévastation des forêts par les ravageurs pourrait devenir plus importantes partout sur la
planète. Science Daily, le 15 février 2008.
Le réchauffement climatique réduit la productivité des plantes (cf. le clip
ci-dessous). Avec l'augmentation du taux de dioxyde de carbone, la
végétation des latitudes nordiques
augmente également. Toutefois, cela
ne compense pas la baisse du
couvert végétal des latitudes sud. La
végétation globale diminue à travers
Clip sur
le monde.
http://www.youtube.com/watch?
En conclusion, continuer à ajouter du CO2 dans l'atmosphère est
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irresponsable. À partir d’un certain point, on peut s'attendre que n’importe quel impact positif
théorique sur l'agriculture d’un excès de CO2 soit contrecarré par toutes les autres conséquences du
changement climatique.
Il augmentera simplement la taille des déserts et diminuera la quantité de terres arables. Il
augmentera également les besoins en eau et fertilisants, ainsi que les dommages dus aux insectes.
L'accroissement des niveaux de CO2 n'est bénéfique qu’à l'intérieur d’espaces clos très contrôlés,
comme les serres.
Translation by Laura. View original English version.
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http://www.skepticalscience.com
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