Les coeurs denses des nuages interstellaires brillent : un

Les coeurs denses des nuages interstellaires brillent : un phénomène très répandu
Extrait du Observatoire de Paris centre de recherche et enseignement en astronomie et
astrophysique relevant du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
https://www.obspm.fr/les-coeurs-denses-des-nuages.html
Les coeurs denses des nuages
interstellaires brillent : un
phénomène très répandu
Date de mise en ligne : mercredi 1er septembre 2010
Observatoire de Paris centre de recherche et enseignement en astronomie et
astrophysique relevant du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche.
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Les coeurs denses des nuages interstellaires brillent : un phénomène très répandu
L'émission de lumière diffuse dans l'infra-rouge moyen par les coeurs denses des nuages a été
cherchée systématiquement dans la Galaxie. Cette émission, baptisée ''brillance de coeur''
(coreshine en anglais) a été détectée dans près de 50% des 110 objets examinés lors de cette
recherche. C'est donc un effet très répandu et qui se confirme être un nouvel outil d'étude des
coeurs préstellaires, là où les futures étoiles et planètes se formeront, ainsi que de
l'environnement des protoétoiles elles-mêmes.
Après avoir démontré l'existence de grains de poussière de taille micrométrique dans le nuage interstellaire baptisé
L183, l'équipe internationale animée par un chercheur de l'Observatoire de Paris qui a révélé cet effet, publie un
nouvel article dans lequel un recensement systématique de la présence de lumière diffuse dans l'infra-rouge moyen
dans les nuages sombres a été effectué. A partir des données d'archive du satellite Spitzer, ils ont examiné 110
coeurs de nuages et la moitié de ces coeuront révélé cette ''brillance de coeur'' (Fig.1). L'effet est donc très
répandu, d'autant que les cas négatifs sont en partie dus à des objets pour lesquels aucun coeur n'était visible et à
des objets dans le plan galactique pour lesquels la densité très élevée d'étoiles de fond empêche d'observer toute
variation de lumière diffuse. Cet effet est vu dans toutes les phases de la formation stellaire des étoiles de faible
masse, comme le montrent les différents objets de la Fig.1 qui vont du coeur préstellaire simple au coeur contenant
une protoétoile très jeune (dite de classe 0) ou déjà plus évoluée (classe 1), avec ou sans jet bipolaire.
Figure 1 : 15 coeurs montrant une forte brillance de coeur : pour chaque coeur, nous montrons à droite
l'image en absorption à 8 µm (cette absorption est due aux silicates, composante de base de la poussière et
donc une trace directe de sa présence mais sans indication sur la taille des grains) et à gauche l'image en
émission à 3.6 µm qui révèle la composante en gros grains, seule capable de rediffuser la lumière ambiante
des étoiles à cette longueur d'onde-là (data Courtesy of JPL/NASA). Cliquer sur l'image pour l'agrandir
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Les coeurs denses des nuages interstellaires brillent : un phénomène très répandu
La croissance des grains étant un phénomène relativement lent, la présence ou l'absence de gros grains dans les
nuages est donc un moyen d'évaluer leur âge. En regardant la distribution dans la galaxie des objets avec ou sans
brillance de coeur (fig.2) on voit donc que dans toutes les grandes régions les deux types d'objets sont présents,
indiquant par là que tous les nuages de ces grands complexes tels que le Taureau ou Rho Oph ne sont pas
homogènes et ne se sont pas formés en même temps. Une région intéressante est celle du Voile (lettre G dans la
Fig.2), pour laquelle tous les résultats sont négatifs. Une explication plausible est que cette région, étant riche en
supernovae, a perdu tous ses gros grains suite à l'explosion récente d'une telle supernova, il y a environ 1 million
d'années. En effet, ces étoiles qui explosent, provoquent d'immenses ondes de choc dont une des caractéristiques
est de pouvoir casser les grains de poussière en petits fragments à leur passage. Ces grains une fois cassés, n'ont
pas encore eu le temps de grossir à nouveau.
Figure 2 : Distribution de l'effet de brillance de coeur à travers la Voie Lactée. Les croix dénotent l'absence
de l'effet, les carrés sa présence. La taille des carrés est proportionnelle à l'intensité de l'effet. Les régions
de formation d'étoiles bien connues sont annotées : A=Taurus, B=Cepheus, C=Aquila, D=Ophiuchus,
E=Lupus, F=Crux, G=Vela. Cliquer sur l'image pour l'agrandir
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