Les coeurs denses des nuages interstellaires brillent : un phénomène très répandu
L'émission de lumière diffuse dans l'infra-rouge moyen par les coeurs denses des nuages a été
cherchée systématiquement dans la Galaxie. Cette émission, baptisée ''brillance de coeur''
(coreshine en anglais) a été détectée dans près de 50% des 110 objets examinés lors de cette
recherche. C'est donc un effet très répandu et qui se confirme être un nouvel outil d'étude des
coeurs préstellaires, là où les futures étoiles et planètes se formeront, ainsi que de
l'environnement des protoétoiles elles-mêmes.
Après avoir démontré l'existence de grains de poussière de taille micrométrique dans le nuage interstellaire baptisé
L183, l'équipe internationale animée par un chercheur de l'Observatoire de Paris qui a révélé cet effet, publie un
nouvel article dans lequel un recensement systématique de la présence de lumière diffuse dans l'infra-rouge moyen
dans les nuages sombres a été effectué. A partir des données d'archive du satellite Spitzer, ils ont examiné 110
coeurs de nuages et la moitié de ces coeuront révélé cette ''brillance de coeur'' (Fig.1). L'effet est donc très
répandu, d'autant que les cas négatifs sont en partie dus à des objets pour lesquels aucun coeur n'était visible et à
des objets dans le plan galactique pour lesquels la densité très élevée d'étoiles de fond empêche d'observer toute
variation de lumière diffuse. Cet effet est vu dans toutes les phases de la formation stellaire des étoiles de faible
masse, comme le montrent les différents objets de la Fig.1 qui vont du coeur préstellaire simple au coeur contenant
une protoétoile très jeune (dite de classe 0) ou déjà plus évoluée (classe 1), avec ou sans jet bipolaire.
Figure 1 : 15 coeurs montrant une forte brillance de coeur : pour chaque coeur, nous montrons à droite
l'image en absorption à 8 µm (cette absorption est due aux silicates, composante de base de la poussière et
donc une trace directe de sa présence mais sans indication sur la taille des grains) et à gauche l'image en
émission à 3.6 µm qui révèle la composante en gros grains, seule capable de rediffuser la lumière ambiante
des étoiles à cette longueur d'onde-là (data Courtesy of JPL/NASA). Cliquer sur l'image pour l'agrandir
Copyright © Observatoire de Paris centre de recherche et enseignement en astronomie et astrophysique relevant du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.Page 2/3