Correction du devoir maison n°2
Malgré une vie fixée des plantes, sans possibilité de rechercher un partenaire sexuel, la
pollinisation entre deux fleurs différentes est possible grâce à divers agents de transport du
pollen : le vent, les insectes.
Il existe de multiples exemples de coévolution concernant la pollinisation et la dispersion des
graines.
Les fleurs sont souvent hermaphrodites, mais ne peuvent en général pas s’autoféconder. Le
pollen doit donc être transporté d’une fleur à une autre. Quand les étamines sont enfermées
dans la corolle, le vent n’est pas le vecteur de transport idéal, et la fleur utilise les services
d’animaux (souvent des insectes comme les abeilles) pour transporter le pollen. Certaines
fleurs possèdent à la base de leurs étamines des glandes nectarifères produisant un liquide sucré
: le nectar. Ce liquide peut être récupéré par des insectes comme les abeilles qui l’utilisent pour
se nourrir. Les pièces buccales des insectes forment un tube permettant d’aspirer des
liquides et de le stocker dans le jabot. Elles peuvent donc aller prélever le nectar au contact des
glandes nectarifères au fond de la corolle. Les insectes sont couverts de poils permettant
l’accroche facile des grains de pollen. De plus, comme un insecte visite le plus souvent la même
espèce de plante, il pourra déposer des grains de pollen dans une fleur compatible pouvant ainsi
être fécondée.
Les plantes zoogames ont besoin des animaux pour transporter leur pollen. Elles ont développé
des caractéristiques qui se sont révélées efficaces pour attirer les animaux, comme la production
d’un nectar sucré. En retour, les animaux pollinisateurs comme les abeilles ont développé des
adaptations morphologiques permettant de prélever ce nectar et faciliter la pollinisation. On a
donc bien une coévolution ou chacune des deux espèces exerce une influence sur l’autre
puisque renforçant l’avantage sélectif des adaptations développées.
Dans l’exemple étudié lors de ce devoir maison, on constate que lors d’une coévolution, les deux
êtres vivants partenaires évoluent conjointement l’un en fonction de l’autre. Ils n’évoluent pas
isolément ; toute évolution concernant une espèce partenaire avec laquelle des liens étroits sont
établis (par exemple plante-insecte pollinisateur) revient alors à modifier l’environnement au
sens large de l’autre espèce partenaire. Dans cette expérience, le botaniste Nilsson fait de petites
ligatures à différents niveaux de l’éperon d’une orchidée, la Platanthère : ainsi il fait varier la
longueur de l’éperon. Plus celui-ci est long, plus le pourcentage de pollinies enlevées par le
papillon et plus le pourcentage de pistils pollinisés sont élevés. Cela signifie donc que la
reproduction de l’orchidée à long éperon a un meilleur succès. L’hypothèse de coévolution est
donc confirmée.
On s’intéresse ensuite à la dispersion des graines formées suite à la pollinisation des plantes. Il
existe de multiples modes de zoochorie, les plus classiques étant une dispersion via les
excréments ou un transport passif de graines ou fruits accrochés dans les poils ou les plumes.
Les plantes étant fixées au sol, les graines qu’elles produisent ne peuvent a priori pas espérer
mieux que de tomber au pied de la plante mère. Cela pose deux problèmes : la colonisation de
nouveaux espaces est impossible et la plante mère représente une redoutable concurrence en ce
qui concerne la lumière, l’eau ou les ions minéraux. C’est pourquoi la plupart des espèces de
plantes à fleurs ont développé des stratégies au cours de l’évolution leur permettant de
disséminer leurs graines à bonne distance.