• A environ 0,5 mm sur un tirage papier : les étoiles sont un peu ovales mais c’est acceptable. Le puriste
considérera une tolérance de 0,25 mm.
Donc si l’on prend un grand tirage de 24 x 36 cm, soit 10 x la taille d’un négatif, il ne faut pas que
l’objet glisse de plus d’une partie pour 500 de la largeur du négatif (240/0,5 = 480 ≈ 500).
• Avec une CCD au foyer d’un télescope moyen à grand, la tolérance de suivi doit être assez inférieure à
la turbulence, d’un facteur 2 au minimum. Ainsi, si la turbulence correspond à 2 secondes d’arc, le suivi
doit être plus précis que 1 seconde d’arc.
Cet ordre de grandeur permet d’affirmer dans ce cas qu’il est nécessaire d’avoir un guidage pour la
plupart des montures du marché amateur !! Que l’erreur périodique soit à 20 secondes d’arc ou à 5
secondes d’arc ne change pas vraiment le problème si l’on veut faire des longues poses en
CCD (supérieures à 2 minutes).
Exemple 1 : la photographie sur pied fixe des constellations avec un objectif de 50 mm.
Considérons une constellation proche de l’équateur céleste : elle parcourt 360° en près de 24 h, soit 15° par
heure, ou encore ¼ ° par minute. Le champ photographique est de 26° en largeur (cf chapitre 1). La tolérance
correspond à une partie sur 500, soit 26°/500, soit environ 1/20°. Cet angle est parcouru en 1/5 de minute, soit 12
secondes.
Donc, le temps de pose acceptable pour une photo des constellations avec un 50 mm sur un pied fixe est de
l’ordre de 10 secondes (20 secondes si on est plus tolérant ou si l’on prend une constellation avec une
déclinaison autour de 60°). Ce temps court exige bien sûr un objectif très ouvert (f/d petit) et un film très
sensible.
Exemple 2 : l’erreur périodique de la monture équatoriale est de 20 secondes d’arc. En utilisant le format film
standard, quelle focale maximale peut-on utiliser pour rester dans la tolérance de suivi ?
Ces 20 secondes d’arc ne doivent représenter que le 1/500 de la largeur du film. Cette largeur vaut donc au
moins 20 x 500 = 10'000 secondes d’arc = 2,78°. Et on vu au 1er chapitre une tabelle donnant le champ en
fonction de la distance focale. Cela correspond à une focale de 500 mm. C’est une focale typique d’un grand
téléobjectif ou d’une petite lunette.
Travailler sans guidage avec 2 mètre de focale et une telle erreur périodique est donc illusoire !
Exemple 3 : on dispose d’une monture dont l’erreur périodique permet de faire des poses CCD d’une minute
sans guidage. Quelle précision doit-on avoir sur la mise en station ?
On va donc exiger une dérive inférieure à la seconde d’arc. On a vu auparavant que la dérive est 16 secondes
d’arc par degré d’erreur et par minute de déplacement. Il faut donc une dérive 16 fois plus petite, donc une
direction de l’axe horaire ne s’écartant pas plus de 4 minutes d’arc (= 1 degré divisé par 16) de la direction de
l’axe terrestre. C’est une contrainte extrêmement exigeante pour une mise en station !
5. h Système de guidage
Lors de longues poses, quand on travail au foyer, il est nécessaire de faire un guidage. Il existe deux possibilités :
• Faire un guidage avec un instrument en parallèle sur l’appareil principal. Il faut toutefois avoir une
focale de guidage qui soit au moins égale à la focale de l’instrument principal. L’avantage de ce
système est qu’on peut aller chercher une étoile guide assez brillante qui permet un guidage aisé. Le
désavantage est au niveau du coût et de la masse additionnelle souvent assez importante.
• Prélever une partie de la lumière de l’instrument principal et l’envoyer dans l’oculaire de guidage
(technique de l’Off-Axis). Désavantage : pas toujours sûr d’avoir une étoile guide assez brillante à
disposition (en fait c’est rarement le cas en guidage manuel !), perte de luminosité lié au vignettage car
on prélève la lumière en bordure du champ. Avantages : coût et peu de masse additionnelle.
Le guidage peut se faire manuellement mais il engendre une fatigue oculaire d’autant plus rapidement que
l’étoile guide est faible.
Le guidage se fait actuellement de plus en plus automatiquement à l’aide d’une CCD de guidage. Les problèmes
ne sont toutefois pas toujours si simplement réglés (surtout à cause des moteurs).