Contexte et objeCtifs de l’étude
Le projet de Contrat de Rivière Semène porté par le Syndicat In-
tercommunal d’Aménagement de la Loire et de ses Auents (SI-
CALA) avait pour objectif principal
la préservation du bon état
des cours l’eau
sur ce territoire en conformité avec la Directive
Cadre sur l’Eau.
Après 6 années de mise en œuvre, il était important pour le SICA-
LA et les acteurs du territoire de pouvoir
évaluer l’incidence du
programme d’actions
sur la qualité des eaux. La présente étu-
de s’est donc inscrite dans le cadre de la phase bilan du Contrat
de Rivière Semène, et plus particulièrement le bilan qualité des
eaux de la Semène et de ses auents.
evaluer l’état de la qualité de l’eau ?
L’évaluation de l’état écologique d’un cours d’eau prends en
compte 3 éléments :
- Les indices biologiques : ils s’attachent à étudier les organis-
mes ou groupes d’organismes vivants dont la présence rensei-
gne sur certaines caractéristiques écologiques de l’en-
vironnement, ou sur l’incidence de certaines
pratiques.
On utilise ainsi
les algues unicellulaires
(diatomées),
les inver-
tébrés aquatiques
, ou encore
les poissons,
qui sont étudiés une
fois par an pendant l’été.
- La physicochimie des eaux : elle intervient essentiellement
comme facteur explicatif des conditions biologiques.
13 pa-
ramètres
sont ainsi mesurés
4 fois par an
, comme le taux
d’oxygène dissous, les teneurs en éléments minéraux (azote et
phosphore), ou encore les teneurs en matière organique sous
diérentes formes.
- Les polluants spéciques : ils comprennent notamment
les
pesticides
et sont utilisés pour évaluer le bon état écologique.
Ces mesures sont réalisées
3 fois pas an.
An de faciliter la lecture de toutes ces mesures, un code couleur
est aecté à chaque classe de qualité :
le réseau de mesure
15 stations de mesures
ont été mises en œuvre dans le cadre
du Contrat de Rivière. Elles complètent ainsi les 2 stations déjà
suivies par le Conseil Départemental de la Loire, et permettent
d’avoir
une vision ne de la qualité des eaux
de la Semène et
de ses auents principaux.
Ces stations disposent de données historiques de l’état initial
de 2009, permettant ainsi d’étudier
l’évolution de la qualité
écologique du milieu
suite aux actions mises en œuvre par le
contrat rivière.
ETUDE BILAN DE LA QUALITE DES
EAUX DE LA SEMENE ET DE SES AFFLUENTS
+ + =État
Écologique
Indices
biologiques Physico-chimie
de base Polluants
spéciques
Pourquoi cette Étude ?
- Réaliser un état des lieux de la qualité des eaux de
la Semène et ses auents en n de contrat en 2016.
- Caractériser l’évolution de la qualité des eaux du terri-
toire et comparer ces données avec l’état initial en 2009.
- Déterminer le degré d’atteinte des objectifs de qua-
lité xés en début de Contrat et discuter de l’impact
du programme d’actions sur la qualité des eaux.
Objectif : atteindre au minimum le bon état
Mauvais Médiocre Moyen Bon Trés bon
Diatomée (algue unicellulaire)
Larve d’insecte aquatique
L’état écologique de la Semène peut être
considéré comme «
bon »
, à l’exception de l’éxutoire et de la moyenne vallée.
Les auents du secteur médian du bassin, et de manière plus
signicative ceux de la rive droite plus anthropisée, montrent
également
une légère altération
de leur état écologique. La
Semène possède cependant
les capacités auto-épuratoires
susantes
pour « absorber » ces apports.
Sur les cours d’eau altérés, les problématiques principales limi-
tant l’atteinte du « bon état écologique » sont principalement
liées à l’assainissement
(apports en phosphore et azote).
Cette pression anthropique est d’autant plus forte en période
d’étiage, notamment dans un contexte de
sècheresses pro-
noncées
ces dernières années,
de réchauement climatique
et de réduction des ressources en eau.
Malgré cela, les projets portés sur l’assainissement au niveau
du bassin versant de l’Ecotay montrent que l’engagement d’ac-
tions fortes sur ces problématiques permet d’
agir de manière
signicative
sur la qualité de la ressource en eau du territoire.
ConClusion sur l’état éCologique
bilan de la PhysiCo-Chimie :
La Semène : la qualité physico-chimique du cours principal
apparait « bonne », à l’exception des secteurs de Jonzieux et
d’Aurec-sur-Loire où elle est essentiellement altérée par les
matières phosphorées.
L’amont du bassin versant apparait particulièrement bien pré-
servée de toute altération, et on note même une légère amélio-
ration par rapport à l’état initial de 2009 notamment en ce qui
concerne les matières organiques oxydables (MOOX).
À l’aval, on observe une amélioration nette de la physico-chimie
depuis 2009, notamment pour les éléments phosphorés et les ni-
trates. Seul le secteur aval, après la traversée des communes de
Pont-Salomon et St-Ferréol, montre encore une légère eutrophi-
sation. Sur les auents principaux, la situation est contrastée.
Le Maboeuf, de part sa position en amont et l’absence d’ac-
tivité anthropique signicative sur son bassin, présente une
bonne qualité de ses eaux.
En revanche, les auents du secteur médian de la Semène mon-
trent globalement une qualité physico-chimique altérée par une
surcharge en éléments phosphorés.
Les auents rive droite, plus soumis à l’urbanisation, montrent
globalement des charges en MOOX, en matières azotées et en
nitrates signicatives, notamment lors de la période d’étiage.
La problématique de gestion des euents d’assainissement
lors des périodes de basses eaux, d’autant plus lors d’année
particulièrement sèche, est un enjeu majeur sur le territoires
pour atteindre l’objectif de « bon » état des eaux.
cas d’École : l’ecotay
La rénovation de la station d’épuration de Marlhes a
permis une amélioration rapide et très signicative
de la qualité de ce ruisseau par rapport à 2009.
Autrefois fortement altéré par les apports phospho-
rés et azotés sur tout son cours, il atteint en 2016 le «
bon état physico-chimique » en clôture de son bassin,
démontrant que les eorts réalisés sur l’assainisse-
ment collectif permettent d’agir ecacement sur la
qualité des cours d’eau.
Le cours de la Semène, et notamment sa partie la plus à
l’amont, est considéré par les diatomées et les macroinver-
tébrés comme en « bon état biologique ». Les données pisci-
coles obtenues en 2015 montrent également un « bon état »
des cours d’eau, avec des peuplements salmonicoles confor-
mes. Seuls les secteurs de Jonzieux et d’Aurec-sur-Loire sont
déclassés en état biologique « moyen » par les diatomées («
très bon » pour les invertébrés), en lien probablement avec la
légère surcharge en éléments nutritifs de ces secteurs.
Sur les auents du secteur intermédiaire, la situation est de
nouveau contrastée.
Le Malzaure, la Genouille, et les Mées sont tous déclassés en
état biologique « moyen » à cause d’un indice diatomées limi-
tant, en corrélation avec les analyses physico-chimiques de ces
petits cours d’eau. A noter toutefois que cet indice biologique
est souvent très discriminant.
L’Ecotay fait encore gure d’exemple. En 2009, les caractéristi-
ques physico-chimiques fortement dégradées de ce cours d’eau
en limitaient drastiquement les potentialités biologiques. En
2016, il est classé en « bon » état biologique en clôture de son
bassin, et présente même un indice diatomée « très bon ».
Les inventaires piscicoles réalisés sur ce secteur indiquent par
ailleurs une forte recolonisation par la Truite fario, avec une
abondance en juvéniles en forte croissance.
bilan de la biologie :
cas Particulier : les crozes
C’est le seul cours d’eau dont l’état biologique est
déclassé par les invertébrés aquatiques. Toutefois ce
cours d’eau présente un bon potentiel d’atteinte du «
bon » état biologique.