Les transformateurs sont des éléments essentiels de tout réseau

Les transformateurs sont des éléments essentiels de tout réseau électrique
En leur absence, l’électricité ne pourrait être produite et transmise sur de longues distances et elle ne pourrait pas alimenter
les centres urbains et les complexes industriels. Autrefois industrie prospère au Canada, la fabrication de transformateurs
a été mise à dure épreuve, au cours des dernières années, par l’entrée massive de concurrents étrangers offrant des marges
de dumping de près de 20%, et par une perte d’effectifs qualifiés en raison principalement d’une main-d’œuvre vieillissante.
De nos jours, il ne reste plus que quelques fabricants de transformateurs électriques toujours en service au Canada. Ce-
pendant, cette industrie continue de contribuer de manière importante à l’économie canadienne par le biais de retombées
économiques directes et indirectes. Aujourd’hui, avec l’émergence de nouvelles perspectives de croissance, tous les interve-
nants doivent collaborer pour promouvoir les intérêts du Canada et s’assurer que son industrie de fabrication de transfor-
mateurs électriques devienne vigoureuse et durable; ce secteur d’activité représente pour le pays un pilier essentiel de son
système énergétique en termes de sécurité et fiabilité.
Le Canada: un véritable leader
Il y a cinquante ans, l’industrie des transformateurs électriques était florissante car les services publics et les sociétés indus-
trielles du Canada et des États-Unis investirent massivement dans l’infrastructure électrique. Pendant la phase d’expansion
économique des années 1960-1970, les entreprises du domaine de l’équipement électrique, incluant les fabricants de trans-
formateurs, connurent une croissance rapide et créèrent des emplois de grande valeur, tout spécialement dans les disciplines
techniques, comme la conception de transformateurs ainsi que la préparation de plans d’ordre mécanique et électrique.
Cette période connut une prolifération d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers qualifiés oeuvrant dans les domaines du
câblage électrique, des tests à haute tension, de l’usinage, de la soudure, du bobinage et des systèmes d’isolation. Nombre
de ces employés avaient immigré au Canada en provenance de différents pays du monde dont la Grande-Bretagne, l’Europe
et l’Asie. Cette affluence de main-d’œuvre qualifiée provoqua l’émergence de talents locaux dans les domaines du génie et
de la fabrication, ainsi que le déploiement de connaissances qui se révélèrent déterminantes
pour non seulement faire progresser le réseau électrique canadien, mais aussi pour
le propulser à l’échelle mondiale. Les premiers transformateurs de puissance
735kV et 765kV au monde furent conçus et fabriqués au Canada. Durant cette
période de prospérité, l’expertise canadienne en matière de fabrication de
transformateurs et de conception électromécanique continua de progresser au
même rythme que dans le reste du monde.
Les transformateurs
et le réseau
électrique
Les forces de la transformation
Les années 1980 et 1990 furent marquées par des conditions économiques difficiles, et toute l’industrie électrique nord-
américaine dut se restructurer et réduire ses effectifs. Fermetures, fusions, acquisitions et délocalisations dans d’autres pays ou
régions étaient chose courante dans de nombreux secteurs électriques et électroniques, y compris produits de consommation
électroniques, appareils, moteurs, produits d’éclairage, disjoncteurs de haute et basse tension et transformateurs. Plusieurs
sociétés décidèrent alors de réinstaller leurs usines et délocaliser leur personnel qualifié en Amérique du Sud et en Asie qui
offraient de nouvelles perspectives de croissance. Les industries connexes suivirent aussi. Cependant, quelques entreprises
restèrent en Amérique du Nord et continuèrent d’investir et de se développer pendant cette période de ralentissement écono-
mique. Mais, dans les années 2000, alors que la demande pour l’électricité et les produits électriques, y compris les transforma-
teurs, augmentait, ces sociétés durent faire face à des défis pour répondre à cette demande. La crise économique de 2008 vint
ralentir ces pressions, mais dernièrement des perspectives de croissance ont refait surface. Bien que positives, ces opportunités
représentent un nouveau dilemme pour ces sociétés nationales: comment peuvent-elles faire face à une demande croissante et
de quels appuis ont-elles besoin dans cette nouvelle phase de croissance ?
Opportunités et menaces actuelles
Les investissements requis pour remplacer les infrastructures vieillissantes d’une part et l’augmentation de la demande pour
les métaux chauffés au rouge d’autre part, sont à l’origine des perspectives de croissance de l’industrie des transformateurs.
Au Canada seulement, les dépenses en immobilisations dans les nouvelles infrastructures électriques, incluant les transforma-
teurs, devraient dépasser les 200 milliards de dollars au cours des vingt prochaines années1 , alors que les prévisions pour toute
l’Amérique du Nord font état d’un chiffre 10 fois supérieur à celui du Canada.
Cette croissance résulte essentiellement des besoins créés par l’expansion des industries des ressources naturelles, les nou-
velles initiatives «vertes» de co-génération, les reconstructions des infrastructures électriques et les programmes actuels pour
le remplacement des équipements aux PCB. De plus, de nombreux transformateurs approchent de la fin de leur durée de vie
qui se situe entre 25 et 30 ans et, dans certains cas, elle a même été dépassée. Il n’est pas inhabituel de trouver des transforma-
teurs ayant fonctionné pendant 40 ans et parfois même pendant 70 ans! Au cours des vingt dernières années, des programmes
pour allonger la durée de vie de ces transformateurs ont été mis en place avec succès; mais, il est évident que ces équipements
devront être remplacés prochainement par des unités d’une plus grande efficacité, construites en conformité aux dernières
normes et adaptées aux caractéristiques du réseau électrique intelligent. Aussi prometteuses que sont ces perspectives,
l’industrie fait face à plusieurs contraintes.
L’industrie nord-américaine des transformateurs électriques a été sévèrement touchée par la dégradation des marchés
dans les années 1980-1990; cette période a été marquée par la fuite de technologies, d’expertise technique et d’emplois
manufacturiers d’importance vers des pays étrangers. Ces derniers viennent aujourd’hui faire concurrence aux entreprises
situées en Amérique du Nord et offrent des prix défiant toute concurrence. Cette perte de talents ralentit les efforts des
sociétés nationales pour augmenter leurs effectifs et pour répondre à une demande croissante. Avec le départ à la retraite des
baby-boomers, ces conditions ne feront qu’empirer. D’après une enqte réalisée en 2008 par le conseil du Secteur électrique, plus
de 74% des gestionnaires de l’industrie, 50% de ses innieurs et techniciens et 54% des ouvriers sont âgés de plus de 45 ans.
Qui plus est, le dumping est devenu un enjeu critique, entravant la compétitivité des sociétés nord-américaines. Récemment,
la Coalition pour le commerce équitable des transformateurs de fabrication américaine a appuyé le département du Commerce
des États-Unis; ce dernier a déterminé, de façon préliminaire, que les importations de transformateurs de forte puissance à li-
quide diélectrique de la Corée font l’objet de dumping aux États-Unis avec une marge moyenne de dumping de 29,93%. Il en
est de même au Canada; à la suite de plaintes déposées par deux importants fabricants canadiens, le 22 octobre 2012, l’Agence
des services frontaliers du Canada (ASFC) a déterminé que 100% des dites marchandises, importées de la République de Co-
rée au Canada entre le 1er octobre 2010 et le 31 mars 2012, avaient fait l’objet de dumping avec une marge moyenne pondérée
de dumping de 19,5%. Il a été reconnu que ce dumping avait causé un dommage à l’industrie nationale. Malgré ces nombreu-
ses menaces, l’industrie des transformateurs a réussi à survivre et a contribué de façon considérable à l’économie canadienne.
Le Canada doit se réapproprier ses richesses
Bien que moins visible aux yeux des gouvernements et des consommateurs que les secteurs de l’automobile et de
l’électronique, l’industrie des transformateurs contribue substantiellement à la santé de l’économie canadienne en termes de
PIB, emplois, investissements en immobilisations et en recherche, industries secondaires, taxes et dons à des organismes de
charité. Les retombées économiques de cette industrie se résument à un montant équivalent à 1 milliard de dollars en ter-
mes de production économique directe et indirecte, à l’achat de 189 millions de dollars en biens et services canadiens, et à
une contribution de 422 millions au PIB. En 2012, l’industrie canadienne des transformateurs électriques a aussi dépensé 81
millions de dollars en salaires, versés à 2 800 ouvriers qualifiés, et à plus de 430 techniciens et ingénieurs, répartis dans 11
usines au Canada. Outre le paiement de taxes municipales, provinciales et fédérales, les fabricants de transformateurs font des
contributions annuelles aux organismes locaux de services sociaux, médicaux, artistiques, sportifs et caritatifs. De telles
contributions, de nature tangible, sont inexistantes dans le cas des importations de transformateurs électriques de l’étranger.
En plus de générer des retombées économiques tangibles, l’industrie de la production de transformateurs procure aussi,
dans une moindre mesure, des avantages quantifiables. Par exemple, elle fournit un accès rapide au support technique local,
à de l’expertise, à un approvisionnement en produits, à un service d’entretien local et autres. L’accès à des consultations
1 CEA - Canadas Electricity Industry 2010 et International Energy Agency World Economic Outlook 2008
techniques, la connaissance de
codes et normes nationaux, le
service local et le soutien dans
des cas d’urgence sont des avan-
tages intangibles que l’industrie
des transformateurs du Canada
procure aux sociétés et services
publics.
Traditionnellement, l’industrie
des transformateurs a aussi joué
le rôle de catalyseur en comblant
la pénurie de talents, causée par
des effectifs vieillissants, par le
recrutement de diplômés locaux
en leur offrant des postes de
grande valeur et hautement rémunérateurs. L’industrie appuyait ainsi les programmes d’éducation de niveau universitaire et
collégial. De plus, l’industrie joue un rôle actif au sein d’organismes canadiens du domaine technique, industriel et commer-
cial. Citons par exemple au niveau local les groupes professionnels, les chambres de commerce, les organismes de charité
et les associations professionnelles ainsi que l’Association canadienne de normalisation (CSA), l’Association canadienne de
l’électricité (CEA), l’Électro-Fédération Canada/Association des fabricants d’équipement électrique du Canada (EFC/EEMAC)
et autres. Les frais d’adhésion annuels et les contributions techniques pour améliorer les normes existantes et en concevoir de
nouvelles, y compris les lignes directrices en matière d’efficacité énergétique, contribuent à promouvoir ces organismes et à
appuyer leurs actions pour l’avancement de notre pays.
Un appel à l’action
En raison de son importance, en termes de PIB, du nombre d’emplois, des services et du capital intellectuel, il est indispensable
de soutenir et de développer davantage l’industrie des transformateurs. L’industrie a des besoins très pressants; ils ne peuvent
pas être ignorés au risque de perdre les retombées considérables, à la fois tangibles et intangibles, qu’elle génère; dans une telle
situation, le Canada se verrait dépendre entièrement de fabricants étrangers, dont certains sont situés dans des pays politique-
ment instables, pour ses besoins en composantes des systèmes électriques. Ce serait déraisonnable au moment où notre pays a
un besoin grandissant de transformateurs pour combler les besoins en matière d’infrastructures. Mais en l’absence de soutien
pour ses actions au Canada et de la reconnaissance de son importance, l’industrie devra reconsidérer l’attribution de ses futurs
investissements.
Les perspectives de croissance étant bonnes, le défi à relever est d’investir dans l’industrie canadienne et de la soutenir. Elle
pourra ainsi tirer profit de nouvelles opportunités, offrir un système de transmission électrique sécuritaire et fiable ainsi que
procurer des retombées économiques et sociales au Canada et aux canadiens.
Relever le dé
Pour y parvenir, les actions suivantes devront être entreprises.
Le gouvernement devra être attentif à toute pratique commerciale déloyale et appuyer les efforts de l’industrie en matière
d’anti-dumping.
Les programmes publics pour la recherche et le développement devront venir stimuler le réinvestissement dans l’industrie
nationale.
Les services publics et autres utilisateurs de transformateurs devront soutenir l’industrie par le biais de politiques
d’approvisionnement.
L’industrie devra être plus visible et démontrer sa force et son importance.
Avec l’amélioration des conditions économiques, les fabricants de transformateurs devront investir dans des équipements et
mettre en place des initiatives visant une meilleure performance et compétitivité. L’industrie ne pourra certainement pas béné-
ficier à l’avenir d’un taux de change avantageux comme ce fut le cas dans le passé.
Le besoin en talents peut être comblé par le biais d’une collaboration entre le gouvernement, l’industrie et les institutions
scolaires. La mise en place de programmes de formation, de bourses d’études comme celle de la Fondation de l’ÉFC, de mento-
rat et de mesures d’incitation à l’emploi peuvent aider à renverser cette tendance inquiétante et à créer des emplois de grande
valeur au Canada.
La fiabilité du système de transmission de l’électricité dépend fortement des transformateurs qui en sont des éléments
essentiels. Leur rôle étant de préserver l’intégrité du réseau électrique au Canada (et en Amérique du Nord), la nécessité
d’avoir un approvisionnement national en transformateurs «de qualité et de fabrication canadienne» pour les services publics
et les industries d’importance au Canada est tout à fait critique. En l’absence d’une telle stratégie, nous risquons de
compromettre l’expansion future et la regénération de l’infrastructure électrique au Canada.
Retombées
économiques 2011 2012
(Millions $) Directes Indirectes Total Directes Indirectes Total
PIB 169 280 449 159 263 422
Production
économique totale 534 549 1,083 501 515 1,016
Total des salaires
payés au Canada 44 43 87 41 40 81
Valeur générée en
biens et services
canadiens
168 189
Électro-Fédération Canada Inc., 300 - 180 Attwell Drive, Toronto, ON M9W 6A9
( 905-602-8877 416-679-9234 : www.electrofed.com info@electrofed.com
Les membres fabricants de l’ÉFC et les donateurs
L’Électro Fédération Canada (ÉFC) est une association nationale à vocation industrielle et à but non-lucratif. Elle est
composée de trois conseils qui représentent plus de 300 sociétés membres oeuvrant dans les domaines de la fabrication,
distribution et entretien de produits électriques, électroniques et des télécommunications. La contribution des sociétés
membres à l’économie canadienne s’élève à plus de 50 milliards de dollars et les emplois se chiffrent à plus de 130 000
dans plus de 1 400 usines réparties dans tout le Canada.
Le Conseil électrique est un conseil au sein de l’Électro Fédération Canada (ÉFC) et le lieu de rendez-vous de plus de
200 sociétés oeuvrant dans la fabrication, la distribution et la vente de produits, systèmes et composantes électriques
au Canada. Les Sections Transformateurs de puissance et de distribution représentent les intérêts des plus importants
fabricants de transformateurs immergés commercialisés au Canada. www.electrofed.com/ec
Copyright @ 2013 Electro-Federation Canada
Alstom • Cam Tran Co. Ltd • CG Power Systems Canada Inc • Moloney Electric Inc. • Partner Technologies Incorporated
• Pioneer Transformers Limited • Prolec GE • Siemens Transformers Canada Inc
(et autre donateur)
1 / 4 100%

Les transformateurs sont des éléments essentiels de tout réseau

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !