3. STIMULER L’INVESTISSEMENT POUR UNE CROISSANCE PLUS FORTE ET DURABLE
214 PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2015/1 © OCDE 2015 – VERSION PRÉLIMINAIRE
RÉSUMÉ
• Dans l’OCDE, l’investissement réel total, et en particulier l’investissement en logements, s’est
affaissé au point culminant de la crise et peine à se redresser. Sa faiblesse freine les gains de
productivité et, si elle persiste, ancrera le taux de croissance dans un équilibre bas et pèsera sur
les perspectives d’emploi à court et à plus long terme.
• Il convient de replacer l’évolution récente dans le contexte d’importants changements
structurels :
− Dans les économies avancées, une fraction de l’investissement productif a peut-être été
délocalisée dans d’autres pays. Mais il reste à établir si les dépenses réalisées à l’étranger
remplacent ou complètent les dépenses intérieures.
− La structure des économies avancées se modifie au détriment des secteurs industriels à
forte intensité d’investissements et au bénéfice des services, moins intenses en capital.
− Cette tendance s’accompagne d’une montée des investissements dans les TIC, des
investissements incorporels et basés sur la connaissance, dont la dépréciation est plus
rapide. C’est l’effet du progrès technologique et de l’évolution de la spécialisation
mondiale de la production.
• La médiocrité de la demande globale, tant intérieure qu’extérieure, par le biais du mécanisme de
l’accélérateur, est le facteur principal du manque de dynamisme de l’investissement non
résidentiel depuis le début de la crise. Par conséquent, une demande mondiale plus équilibrée
pourrait tirer l’investissement jusqu’à un point d’équilibre plus élevé, en particulier si cette
évolution est appuyée par une atténuation des incertitudes et des réformes des marchés.
• Contre toute attente, la baisse des taux d’intérêt réels ajustés de l’impôt et le niveau élevé des prix
sur les marchés des actions (à la faveur d’une politique monétaire accommodante) ont eu des
incidences relativement limitées sur l’investissement réel, notamment dans les pays où un
assainissement inabouti du bilan des banques a pesé sur l’offre de crédit.
• L’incertitude décourage l’investissement. Si selon certaines évaluations, les incertitudes
entourant la conjoncture économique s’atténuent depuis trois ans, des incertitudes à caractère
plus durable persistent, notamment quant à la manière dont les incidences du vieillissement
démographique et du changement climatique seront gérées.
• Les récentes réformes de la réglementation des marchés de produits dans certains pays et
l’amélioration générale des bilans des entreprises devraient être bénéfiques aux perspectives
d’investissement, bien qu’il reste encore à faire.
• Un certain nombre de pays ont réduit les investissements publics et destinés aux infrastructures
pour atteindre leurs objectifs d’assainissement budgétaire. Une reprise des investissements
publics, en veillant bien à réduire les divergences d’obstacles réglementaires dans les industries
de réseau, aurait des effets positifs sur la quantité et la qualité des investissements en
infrastructures, de manière à soutenir aussi bien l’offre que la demande.