Emmanuel Francis
Docteur en langues et lettres, Université catholique de Louvain
Contact :
Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud
École des Hautes Études en Sciences Sociales
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Courriel
P r é s e n t a t i o n
Diplômé en philologie classique, en philologie et histoire orientales et docteur en langues et lettres de
l’Université catholique de Louvain, Emmanuel Francis est un historien et un épigraphiste de l’Inde du
Sud, en particulier du pays tamoul. Ses recherches portent sur la royauté et sur l’idéologie royale de
l’hindouisme en Inde du Sud et dans le monde indianisé de l’Asie du Sud-Est à l’époque pré-moderne.
Elles se regroupent selon trois thématiques :
L’idéologie de la dynastie des Pallavas (IVe-IXe siècles, Inde du Sud). Les sources épigraphiques
et iconographiques montrent que les Pallava ont articulé un discours royal sinon polémique, du
moins divergent par rapport à la conceptualisation brahmanique de la société et de la royauté. La
dynastie est en effet présentée comme issue d’une lignée de brahmanes qui embrasse
progressivement la carrière des guerriers et accède à la fonction royale. Les Pallavas prétendent
ainsi unir les pouvoirs « spirituel » et « temporel », que la pensée brahmanique distingue comme
deux instances séparées, représentées respectivement par le brahmane et par le guerrier.
1.
Le discours politique en langue tamoule à l’époque pré-moderne. À l’encontre du modèle de
« vernacularisation » proposé par Sheldon Pollock, selon lequel les langues vernaculaires
indiennes seraient devenues des langues littéraires à l’imitation du modèle sanskrit, il existe une
forte continuité entre la poésie héroïque (Puṟam) du corpus du Caṅkam (début du premier
millénaire) et le discours politique en tamoul qui prend son essor vers l’an mil avec les éloges
épigraphiques tamouls (meykkīrtti). Cette continuité est attestée par plusieurs jalons (inscriptions
tamoules ; un poème de la cour des Pallavas).
2.
Les premières inscriptions d’Indonésie. Ce corpus de douze inscriptions sanskrites, datant du
milieu du premier millénaire et attribuées aux rois Mūlavarman (Est de Bornéo) et Pūrṇavarman,
révèle des formes spécifiques de « localisation », à savoir l’adaptation locale de l’influence
indienne : des poteaux sacrificiels (yūpa) commémorent des dons et non plus des sacrifices ; les
empreintes de pieds d’un être vénérable sont offerts à la dévotion, mais il ne s’agit pas des pieds
d’une figure divine, mythique ou ancestrale, mais de ceux d’un personnage vivant, à savoir le roi.
3.
Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du sud