Analyse Hebdomadaire – Economie américaine : surprises positives et accélération au T2 - 3 -
Une amélioration des conditions du marché de
l’emploi devrait donc être favorable à une reprise
prochaine de la consommation.
D’autant que les dépenses de consommation ont déjà
surpris en janvier en avançant de +0.4% après une
stagnation de +0.1% en décembre. La consommation de
services enregistre sa plus forte progression depuis
douze années.
En ce qui concerne le secteur immobilier, les
demandes de financement hypothécaire semblent
relancées.
Les demandes de financement progressent, comme
l’indique l’indice du MBA (Mortgage Bankers
Association), en hausse de +9.4% à la fin février pour
les nouveaux achats et de +9.6% pour les demandes de
refinancement. Les prix de l’immobilier continuent
d’avancer en décembre, l’indice S&P Case-Shiller
indique une hausse de +13.4% des prix des maisons
dans 20 villes américaines, un léger tassement de la
progression annuelle mesurée en novembre.
La croissance américaine a donc certainement
fléchi en début d’année 2014 en raison de cette
vague de froid historique.
Mais les effets de ces températures exceptionnelles
semblent désormais perdre de leur intensité dans
les statistiques depuis quelques semaines.
Le sentiment des investisseurs, plutôt positif en
début d’année, a largement été influencé en janvier
et février par des statistiques considérées comme
décevantes, provoquant de fait de nouvelles
incertitudes sur la pertinence du scénario
consensuel d’accélération de la croissance aux
Etats-Unis en 2014.
Si le lien avec les conditions climatiques a souvent été
évoqué pour justifier le ralentissement, il n’en reste pas
moins que pour beaucoup d’investisseurs, ce
fléchissement d’activité a été considéré comme une
indication de la dépendance de l’économie au
programme d’assouplissement quantitatif et de sa
vulnérabilité à toute forme de réduction des mesures de
soutien.
Il nous semble au contraire que ce ralentissement
temporaire de l’activité est exclusivement dû à la
vague de froid.
Il ne devrait donc être que de courte durée et
pourrait même provoquer un effet de rattrapage
conjoncturel important au second trimestre.
Les taux d’intérêt ont bénéficié de ces incertitudes à
court terme pour reculer de quelques points de base,
mais il nous semble que ce mouvement est proche de
son terme.
Le flux de nouvelles statistiques devrait selon nous
démontrer prochainement la bonne tenue de la
conjoncture américaine et provoquer des surprises
positives favorables aux marchés actions et
défavorables aux marchés de taux.
Surprises économiques positives et reprise
possible de l’emploi au 2ème trimestre
L’indicateur de surprise économique calculé par
Citigroup, qui relève le niveau de surprise entre les
statistiques publiées et les attentes ou consensus du
marché, est à nouveau profondément négatif (-34.10)
en mars après avoir été très élevé en début d’année
(+72.70).
La dernière mesure de surprise négative est similaire à
celle de juin 2013, qui faisait suite à la hausse des taux
longs et à la baisse des marchés actions.
Si les statistiques en fin d’année 2013 ont plutôt surpris
favorablement les investisseurs, les chiffres de janvier et
de février les ont complètement pris à contre-pieds.
Les révisions de croissance qui ne manquent pas
d’intervenir dans ces périodes contribueront à diminuer
au cours des prochains mois les attentes du consensus.
Ainsi, il nous semble qu’un retour à une croissance
normale non affectée par des conditions météorologiques
exceptionnelles devrait provoquer une remontée durable
de cet indicateur de surprise.
En 2010, un hiver difficile avait pesé sur le PIB et sur
l’emploi. La croissance glissait de +3.6% à +1.9% tandis
que l’emploi chutait de -50'000 en février avant
d’enregistrer ensuite l’une de ses plus fortes progressions
sur trois mois (+156'000 mars, +251'000 avril, +516'000
mai).
La reprise de l’emploi du début mars est donc peut être
un premier signe d’une accélération à venir de cette
statistique d’une grande importance pour l’appréciation de
la santé conjoncturelle américaine.
Nous devrions donc assister ces prochaines semaines à un
changement de perception des investisseurs qui
accompagnera un flux de nouvelles macro-économiques
plus optimistes. Ceci profitera aux marchés actions et au
dollar au détriment des marchés obligataires américains.